Cela faisait quatre jours que nous étions partis pour sauver Sasuke. Cela me semblait déjà si loin. Que faisait-il à ce moment précis dans le repaire du démon Orochimaru ? Était-il blessé ? Non, Orochimaru aurait besoin de son corps un jour à plus ou moins long termes. Il devrait prendre soin du réceptacle que deviendrait le corps de Sasuke. Cela me rassurait. Mais pour combien de temps ? Combien de temps avions nous devant nous ?

Je venais de me réveiller. Cela faisait maintenant une journée et une nuit entière que nous nous reposions avec Iruka dans le but de reprendre des forces et pouvoir être au meilleur de nous même lorsque nous retrouverions Sasuke pour le sauver. J'ouvrais les yeux et remarquais qu'Iruka était dans la même position que d'habitude, effectuant sa technique, les jambes croisées, les yeux fermés. Une nouvelle fois, il ouvrit les yeux juste après que j'ouvris les miens. Cela me perturbait tellement.

"- Comment fais-tu pour savoir exactement lorsque je vais ouvrir les yeux ?"

Il sourit, fier de lui.

"- Lorsque je suis dans cette position, je concentre mon chakra juste en dessous de ma peau, dans mes oreilles et mon nez. De ce fait, je ressens d'une manière mille fois plus puissante, les éléments terre, eau, vent, feu et foudre, ainsi que les chakras environnants. Même si les personnes essaient de cacher leur chakra. C'est une très bonne technique de repérage. Son seul défaut est que je ne peux la développer qu'en position de méditation. J'essais de temps en temps de m'entraîner lorsque je suis debout mais c'est beaucoup plus compliqué."

"- Honnêtement, c'est une technique très intéressante. Qui te l'a apprise ?"

"- Je l'ai développé moi-même, après avoir été transféré à l'académie. Tu te souviens le jour où j'ai demandé au hokage 3eme du nom de devenir maître de l'académie ninja ? Tu étais présent."

"- Je me souviens." J'hochais la tête et je venais m'asseoir à ses cotés. "Nous rentrions de cette mission où ..."

"- Oui, effectivement, la mission que j'avais faite échouée." Il me coupa. Je compris qu'il ne souhaitait pas se remémorer ce souvenir et j'hochais à nouveau la tête pour lui montrer ma compréhension. Il reprit. "Bref, je m'en suis longtemps voulu et je me suis dit que plus jamais je ne referais la même erreur. Du coup, le soir, étant donné que je suis très souvent seul, et que je n'arrivais pas à dormir. Je me suis entraîné sans relâche. Développant mon chakra et mes sens, j'arrive maintenant à percevoir le moindre petit mouvement de cil, le moindre bruit d'insecte."

Je tiquais à la mention de sa solitude, ne pouvant m'empêcher de dénoter sa manière lasse de dire "étant donné que je suis très souvent seul " avec à la fois cette fatalité inévitable mais aussi cette résignation qu'il avait dans la voix. Je ne pouvais que le comprendre. C'était parfois pesant d'être si seul et il avait raison, les pires nuits étaient celles où l'on arrivait pas à dormir.
Je le regardais dans les yeux, nous imaginant tous les deux chez nous dans nos appartements respectifs, les jours où nous n'arrivions pas à dormir. C'était triste vraiment.

Je chassais de mon esprit ces pensées et lui demandait :

"- Où en es-tu rendu de la pratique debout ?"

"- Je ne peux pas tenir debout, mon corps perd l'équilibre. Je me retrouve par terre à chaque fois. J'aimerais pousser la technique jusqu'à l'utiliser en combat mais visiblement ce n'est pas prés d'arriver. Et je ne peux pas prendre le risque d'essayer en mission, tu t'imagines la catastrophe. "

"- Après cette mission, nous nous entraînerons ensemble." Je lui proposais. "Après ta journée de cours et les jours où je ne serais pas en mission, nous essayerons de perfectionner cette technique. Elle te serait très précieuse en combat. Imagines, si tu enlèves tout effet de surprise à ton adversaire, la longueur d'avance que tu aurais ?"

Il me sourit et baissa la tête en guise de remerciement.

"- Cela me semble très bien."

Je souriais intérieurement en pensant à la quantité de solitude réduite si nous dédions quelques soirées à son entraînement. Je n'en laissais rien paraître et revenait au sujet de notre mission :

"- Bon, concernant notre mission. Il nous faut un plan et il nous faut travailler ensemble. Je pense que nous devrions commencer par nous diriger vers le village caché d'Oto. Maintenant que nous avons brisé le bouclier le protégeant nous trouverons certainement des informations."

"- Oui, je pense aussi. Même si Tsunade m'a donné comme information que le repère qu'avait rejoint Sasuke était à quelques kilomètres du village à l'ouest."

"- Très bien, nous pourrons faire vérifier cela au village en camouflage. " Je confirmais

"- Et lorsque l'on sera dans le repère, que penses-tu que nous devrions faire ?"

"- Alors premièrement, je pense qu'il nous faudrait essayer de cacher au maximum notre chakra pour ne pas se faire repérer et chercher Sasuke. Si nous réussissons l'infiltration, peut-être pourrions nous juste récupérer Sasuke et s'enfuir."

"- Très bien et si cela ne se passe pas comme prévu ?"

" - Oui, il faut que nous prévoyons toutes éventualités. Alors voilà ce que je te propose..."

Nous restâmes comme cela, assis durant plusieurs heures à discuter ensemble de tactiques et stratégies diverses et variées pour assurer la réussite de notre mission.

Travailler ensemble, c'était notre seule chance de réussir et nous ne pouvions pas échouer. La vie de Sasuke dépendait de nous. Nous ferions tout ce que nous pourrions pour faire de cette mission un succès. Nous prîmes le temps de vérifier avec soin toutes nos armes et équipement disponible. Cela nous serait important aussi.

Lorsque nous eûmes fini. Iruka partit dormir une paire d'heure. Qui savait quand nous pourrions dormir à nouveau ? Alors je pensais qu'il était plus sage de lui accorder du repos.

J'en profitais pour manger quelques gâteaux secs et apprécier le calme avant la tempête physique et émotionnelle que serait la rencontre avec Sasuke. Allais-je pouvoir faire la différence ?

J'avais déjà échoué à sauver mes meilleurs amis : Rin et Obito. J'étais comme maudit. Est-ce que cette fois ce serait différent ? Cette maudite culpabilité se réveilla à nouveau et la tension et le stress me prirent la poitrine. Je posais une main sur mon torse et me forçais à respirer calmement. Je pouvais le faire. Je n'étais plus seul. Iruka serait là pour me remettre les pieds sur terre si j'échouais à nouveau. Il sera là pour m'épauler. Nous avions tout prévu. Nous avions misé sur nos points forts et essayé de diminuer avec notre tactique d'équipe nos points faibles. Nous étions une très bonne équipe. Nous avions deux forces complètement différentes qui pourraient nous permettre la réussite. C'était sûr.

Iruka se réveilla au bout d'une paire d'heures et j'eus bien assez de temps pour me préparer mentalement. Il s'approcha de moi et m'intima qu'il était prêt à partir. C'était l'heure.

Je me levais et nous nous approchions de la sortie de notre cachette rocheuse. Juste avant que nous nous élancions dans les airs, je retins Iruka par le bras dans un claquement:

"- Iruka." Je l'apostrophais soudain avec un ton très sérieux

"- Quoi ?" me demanda t-il, se retournant subitement, visiblement surpris.

"- Promets moi que tu ne feras pas de mission commando. Tout devrait bien se passer et il n'y a aucune raison que ça arrive mais pas question de te sacrifier pour quelconques raisons. Qu'il s'agisse de ta vie ou d'une égratignure. Je sais que tu trouveras toujours une bonne raison pour te justifier mais je t'en prie, je ne serais pas en capacité de gérer comme devant ces deux ninjas bouclier. Nous rentrons à trois. Aucune bonne raison ne pourra justifier un sacrifice quel qu'il soit."

Il plongea ses yeux bruns dans les miens et me regarda longuement, semblant se demander s'il souhaitait répondre à cette réplique.  Au bout d'un moment, son regard se fit rassurant et chaleureux puis il répondit calmement :

"- Tu as ma promesse."

Une promesse était une promesse. J'hochais la tête pour lui montrer ma reconnaissance, le remerciant silencieusement.

Alors ça y était. C'était maintenant. Nous étions prêt. Nous allions chercher Sasuke. Nous allions le sauver.

Nous nous élançions dans la journée naissante, plus possible de reculer à présent. C'était le moment.