Cela faisait longtemps que je n'étais pas parti en mission avec Iruka. Lui ayant, depuis 5 ans maintenant, été transféré à l'académie comme maître professeur ninja, nous avions effectué beaucoup moins de mission ensemble. Il était un très bon ninja, très doué en taïjutsu, en ninjutsu ET en genjutsu. Une palette de talent et de techniques très complète. Il n'excellait en rien mais se trouvait fort partout.

De plus, étant une personne très régulière, très honnête et très serviable, il était un très bon élément dans une équipe. On pouvait compter sur lui. A l'époque, il manquait de confiance en lui mais tout cela était du passé. Il était devenu un ninja accompli.

Mais serions-nous assez de deux pour secourir Sasuke ? De plus, une autre caractéristique devait être prise en compte et pas des moindres : est-ce que Sasuke souhaitait être secouru ? Je crois que c'était la question qui me faisait le plus peur, moi le ninja qui n'avait jamais peur.

Naruto avait échoué à le ramener. Ils s'étaient battus l'un contre l'autre.

Je m'étais toujours senti très proche de Sasuke, je lui avais même appris la technique des mille oiseaux. Je lui faisais confiance. Je l'avais préparé à l'examen des chunins. Mais ça n'avait pas été suffisant. Orochimaru avait créé la confusion en lui. Il en était même venu à briser ses liens d'amitié avec Naruto et Sakura. Comment en était-on arrivé là ? A quel point Orochimaru avait-il semé le doute en lui ?

La dernière fois que nous étions tous les quatre réunis, Sasuke et Naruto s'étaient battus sur le toit de l'hôpital de Konoha mais je n'avais pas saisi le sérieux de ce petit combat. Mettant tout ça sur le compte de l'immaturité, je n'avais pas compris la déroute de Sasuke. Cela me rappela notre dernière conversation tous les deux et je fermais les yeux sous ces souvenirs maintenant douloureux.

" - Tu sais Sasuke, dans ce métier, j'en ai vu des ninja comme toi, à la pelle ... Ils avaient juré de se venger, ils ont tous eu une fin tragique. Tu ne feras que t'infliger davantage de peine... et même si tu parviens à obtenir vengeance, après il ne restera plus qu'un immense sentiment de vacuité et plus rien pour aller de l'avant.

Il m'avait répondu très en colère, le regard fou :

- VOUS N'Y COMPRENEZ RIEN ! VOUS PARLEZ COMME SI VOUS SAVIEZ CE QUE C'EST !

- Oh du calme ! Je lui avais répondu.

- Dans ce cas, dîtes moi qui est la personne qui vous est la plus chère ... ET J'IRAIS LA TUER MAINTENANT ! Vous saurez alors comme vous êtes dans le faux. Vous le comprendrez dans votre chair.

Me contentant de le regarder, je lui répondis nonchalamment :

- Fais ce qui te chante mon garçon, malheureusement ... je suis très peu concerné car ... la personne qui m'était la plus chère vois-tu, as déjà été tuée."

Je pensais qu'il avait compris, qu'il m'avait écouté. C'était ma manière à moi de lui montrer qu'il n'était pas seul... que je le soutenais, que je le comprenais...

" - C'est justement parce que tu as des amis précieux que je t'ai enseigné les mille oiseaux. Cette force ne doit pas être tournée contre tes amis, ni même mise au service de ta vengeance. Comment l'utiliser ? tu connais la réponse à cette question. Demande toi maintenant si je suis toujours dans le faux."

Mais j'avais indubitablement échoué.