Bonus 2 : entraînement sous soleil bienveillant




"- Tu ne te concentres pas assez. " Je lâchais durement.

Iruka se retrouvait à mordre la poussière une nouvelle fois, face contre terre. Sa main se serra, s'enfonçant dans la terre.

"- Je commence sérieusement à douter de tes talents de professeur. Je n'ai absolument pas avancé d'un pouce malgré tes recommandations." M'asséna t-il d'un regard noir en se relevant difficilement.

Je levais les yeux de mon livre pour le regarder.

"- Ce n'est pas mes recommandations qui ne sont pas efficaces ..."

Ses yeux lancèrent des éclairs mais il ne répondit rien. J'ajoutais :

"- Concentre toi à diffuser le chakra à parts égales et n'oublis pas de forcer ton corps à tenir debout."

Il se repositionna et inspira bruyamment pour retenter le coup. Ses mains se rejoignirent devant son torse et il calma son rythme cardiaque. Je sentis immédiatement le chakra affluer en lui différemment et tourner dans le même sens dans son réceptacle à rythme régulier. Le coeur du ninja brun commença à ralentir. Je rangeais mon livre dans ma poche et me levais sans un bruit pour m'approcher de lui furtivement. Il avait l'air fatigué. Cela faisait plus de deux heures que nous nous entraînions. Lui, avait déjà eu une journée remplie à l'académie et il repartait dans peu de temps effectuer des heures au bureau des missions. Pour ma part, je repartais en mission très tôt demain matin.

Il n'avait pas encore réussi à effectuer de progrès pour sa technique, il était tombé à chaque fois. Et avec tous le chakra que lui demandait le perfectionnement de cette technique, il commençait à faiblir.

Son corps se tendit donc devant mes yeux et je le regardais avec grande attention se contracter avec force afin de lui permettre de rester debout. Il se gaina et ce fut avec un malin plaisir que je me régalais de contempler son corps musclé se bander. J'étais heureux qu'il ne porte pas sa veste sans manche kaki car tout son haut du corps m'aurait été dissimulé.

Iruka portait son uniforme de chunin avec une taille en trop. Je ne comprenais pas pourquoi. Il aurait très bien pu porter un uniforme à la taille plus adaptée. Cela m'aurait permis de mieux distinguer ses abdominaux se dessiner lorsqu'il les contractait. Dommage.

Je remontais mon regard vers son visage et remarquais un peu de sueur couler le long de son front, puis sa mâchoire pour finalement s'échouer dans la naissance du pull bleu marine dans sa nuque. Je passais ma langue sur mes lèvres sans m'en rendre compte et Iruka me fit sursauter en grognant, toujours les yeux fermés :

"- J'arriverai encore moins à me concentrer si tu te tiens devant moi à me reluquer de cette manière."

J'esquissais un sourire carnassier sous mon masque. J'avais été pris sur le fait. Je rigolais doucement puis passais mes mains derrière ma nuque

"- Nous sommes en plein entraînement... je m'approchais simplement pour te retenir si tu tombes." Je me justifiais.

"- Si tu le dis ..."

Il ne croyait pas vraiment à mes arguments. Peu importe. Je reculais de quelques pas afin de le laisser se concentrer. Il hocha la tête puis contracta son corps. Il tint dans cette position durant deux minutes puis son corps ayant atteint ses limites, se relâcha sans qu'il ne puisse le retenir. Toujours concentré et les yeux fermés, il allait, à nouveau, tomber par terre. Mais cette fois-ci, je ne le laissais pas tomber et je m'installais en vitesse devant lui, un genou au sol pour qu'il s'affaisse sur mon dos.

Il tomba comme au ralenti et son menton se posa sur mon épaule. Je fermais les yeux à la rencontre de nos corps et je ne pu empêcher mon rythme cardiaque de s'accélérer alors que quelques papillons s'envolaient dans mon ventre. Il tourna lentement la tête et je sentis son souffle chaud dans mon cou et son odeur m'enivrer. Je frissonnais. Il enfouit pour quelques secondes seulement, son visage dans mon cou recouvert, tel un remerciement silencieux et je pestais avec force mentalement contre mon stupide masque qui m'empêchait de profiter du contact de sa peau chaude contre la mienne. Il posa ensuite son nez sous ma mâchoire puis ouvrit les yeux pour finalement se redresser, prenant son temps pour rétablir une distance plus raisonnable entre nous. La tension était palpable.

Je m'intimais inlassablement de garder le contrôle de mes émotions pour ne pas faire de gestes déplacés sur ce terrain d'entraînement qui était bien trop voyant ou accessible à n'importe qui, qui pourrait arriver d'un moment à l'autre.

Finalement, je me relevais à mon tour, m'empêchant de me retourner vers lui pour ne pas faillir et je me réinstallais sous mon arbre pour lire. Lui n'avait pas bougé, surement aussi frustré que moi.

Il se rapprocha finalement et annonça :

"- Je préfère arrêter là. Je n'arriverais plus à me concentrer maintenant. Dit-il en haussant les épaules, un air contrit sur le visage."

Je ne pouvais que comprendre son trouble. Il continua :

"- J'aurais aimé faire quelques progrès." Conclut-il en s'asseyant au sol en face de moi. Les bras en arrière et les genoux pliés.

Je levais les yeux de mon livre, j'attrapais ma gourde et lui tendait.

"- Bah ...tu as réussi à remarquer mon mouvement lorsque j'étais devant toi. Alors que j'avais dissimulé mon chakra et que je m'étais déplacé sans bruit." Je lui annonçais.

Il releva la tête soudainement pour me regarder, finissant d'avaler l'eau avec empressement laissant un sourire d'espoir s'étirer sur ses lèvres.

"- Vrai ?"

"- Oui. Par contre, ton corps se crispe toujours au bout de deux minutes. Ce n'est pas suffisant. Il faudra s'entraîner pour qu'il reste endurant plus longtemps. De plus, là tu es debout et tu gardes la position des mains et le corps immobile. A maturité, tu devras pouvoir être concentré et effectuer la technique en te battant. Cela veut dire qu'il faudra s'entraîner au prochain niveau avec les yeux ouverts ... en gros, tu n'es pas rendu mon cher Iruka."

"- Tout vient à point à qui sait attendre non ?" Demanda t-il, tout bienheureux d'avoir réussi à faire des progrès.

J'hochais la tête :

"- En effet."

"- Bien. Voilà qui me met de bonne humeur. Quand est-ce que l'on remet ça ?" demanda t-il. "Tu pars demain et moi je suis de garde toute la semaine au bureau des missions. Donc pas pour tout de suite, je suppose."

Il semblait réfléchir à une disponibilité dans nos emploi du temps bondés. Je répondais :

"- Tout dépendra de mon avancée sur la filature de l'Akatsuki."

Il était vain de cacher l'objectif de mes missions à Iruka car il faisait parti du bureau des missions et il faisait parti des ninjas qui coordonnaient les départs et les retours des ninjas pour les missions en fonction de leurs rangs.

Sa bonne humeur et ses réflexions s'arrêtèrent net et le regard qu'il m'offrit me refroidit un peu, comme à chaque fois qu'il me lançait ce regard. Il s'agissait d'un regard rempli d'énormément de sentiments.

A la fois, il laissait voir des grands questionnements, de l'inquiétude, de la désolation, de la déception déguisée en surprise mais aussi beaucoup de fierté. Beaucoup d'émotions en un seul regard.

Je savais bien ce qu'il ressentait car lorsque c'était lui qui partait en mission, je lui lançais le même. Mais jamais nous n'allions plus loin que ce regard. Jamais nous ne verbalisions toute cette tempête de sentiments. Nous étions des ninjas et nous n'avions pas vraiment le temps de s'inquiéter plus que ça. Nous savions bien de quoi était faite notre vie. Nous ne nous faisions pas d'illusions. Avec Iruka, nous faisions confiance en nos capacités. Nous étions capable de faire notre travail tout en se disant que l'un comme l'autre, nous étions des ninjas de talent et que se faire plus de soucis que nécessaire ne serait pas une bonne chose pour notre travail. Alors nous nous faisions confiance.

Bien sûr, j'étais junin, et ancien gradé des forces spéciales et le célèbre Ninja copieur. Et cela engendrait des responsabilités différentes des siennes. Différentes oui, mais cela n'enlevait rien à l'importance du travail d'Iruka dans notre communauté. Même s'il partait moins souvent en mission de rang S comparé à moi et même s'il restait beaucoup plus au village.

Malgré la différence de rang et de fonctionnement de nos missions, nous étions les protecteurs de Konoha et nous avions à cœur de faire notre travail avec brio.

Iruka rangea son regard et prit un air concentré, plus du tout intéressé par nos emplois du temps respectifs :

"- Ils s'approchent des démons à queues ?"

"- Aux dernière nouvelles, ils cherchaient à rassembler des informations sur eux oui."

"- Cela veut dire qu'ils vont s'en prendre à Naruto alors ?"

"- Ça n'est pas exclu."

Je fis une pause et pris la mesure de l'inquiétude paternelle qui se manifesta sur le visage du ninja brun. J'ajoutais alors :

"- Mais pour le moment, ils n'ont pas encore amorcé leur plan d'attaque. De plus, Naruto est avec Jiraya. Il ne craint rien."

Iruka rebondit :

"- Jusqu'à ce que Naruto rentre et que l'Akatsuki s'en prenne au village. Ils savent très bien que nous ne les laisserons pas prendre Kyubi et encore moins Naruto."

Je ne répondis pas, mon regard se perdant dans le vide derrière Iruka. Non, nous ne les laisserions pas prendre Naruto. Tsunade, Jiraya et tout le village se préparait à cette éventualité. C'était d'ailleurs pour cela que je partais en mission demain, pour suivre à la trace l'Akatsuki et savoir ce qui nous attendait pour mieux se préparer.

Je soupirais soudain lourdement. Cela me ramenait à penser à une autre personne pour laquelle je m'inquiétais. Sasuke...

Tsunade et Jiraya avaient pris sous leurs ailes Sakura et Naruto et Sasuke, lui, était bel et bien toujours sous l'emprise d'Orochimaru. Alors oui, le démon serpent était un ninja de légende mais il était aussi un criminel. Il n'avait pas de conscience, il se fichait de prendre des vies... mais Sasuke lui, était quelqu'un de bon. Lors de notre mission de rang S, mon élève m'avait fait comprendre que tout irait bien mais j'avais toujours beaucoup de craintes et ma culpabilité ne se calmait pas. Je m'en voulais toujours autant.

Iruka m'interrompit dans mes pensées en se levant :

"- Je suis dans un état lamentable. Je me changerais au siège, je n'aurais plus le temps de repasser chez moi maintenant."

Je me levais aussi et nous marchions vers la sortie du terrain d'entraînement. J'insérais mes mains dans mes poches et Iruka calqua son pas sur le mien. Sans vraiment trop le faire exprès, nous marchions toujours proche l'un de l'autre et souvent, à tel point que nos bras ou nos épaules s'effleuraient parfois. Je me demandais souvent si cela ne nous donnait pas une démarche spéciale qui ferait que les gens comprendraient de suite la relation poussée que nous avions. Je secouais la tête pour chasser mes pensées idiotes et Iruka me regarda étonné.

"- Qu'est-ce qu'il t'arrives ?"  Demanda t-il, un grand sourire aux lèvres. J'adorais ce sourire.

"- Rien, j'étais dans mes pensées. " Ces yeux rieurs débordèrent de complicité pour moi.

"- Pour changer ... " Dit-il moqueur.

Je pouffais dans mon masque et passais du coq à l'âne, comme à mon habitude.

"- Tant que tu y es, fais demander un nouvel uniforme à la lingerie du siège."

"- Pourquoi donc ? J'ai d'autres uniformes dans les vestiaires." Il me répondit surpris.

"- Prends-en un d'une taille en dessous, celui-là est trop grand."

Il tourna vivement la tête vers moi, surpris de mes paroles avec un regard mi plissé, mi interrogatif. C'est vrai que cela ne me ressemblait pas vraiment de porter attention à ce genre de choses. Et c'était vrai, je m'étais toujours royalement fiché de l'apparence des gens qui m'entouraient. Mais Iruka ne rimait jamais vraiment avec mes bonnes vieilles habitudes.

Il me toisait silencieusement et je devinais qu'il se demandait pourquoi je lui disais ça. Hésitant entre la question de la honte d'apparaître à mes côtés en public mal sapé ou s'il y avait une autre raison derrière cette demande surprenante.

Je détournais mon regard sur le chemin. Après quelques secondes, il haussa des épaules, ayant finalement choisi et répondit :

"- Ok. "Je demanderais en arrivant au siège alors.

Je souriais dans mon masque, satisfait et déjà envieux de notre prochaine session d'entraînement. Mon vis-à-vis me fit un sourire un coin dévoilant une pommette sur sa joue gauche puis enfouit à son tour ses mains dans ses poches.

Durant notre prochain entraînement, je devinais que j'aurais bien moins d'intérêt pour mon livre et bien plus d'attention pour mon amant dans son uniforme de ninja à taille bien plus adaptée.

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