Chapitre 2 : imposture à déclarer

Plusieurs heures s'étaient écoulées depuis notre échange et il faisait maintenant nuit noire. J'attendais, en bas de l'immeuble d'Iruka Umino, qu'il rentre chez lui, adossé au mur.

Je n'avais finalement pas eu envie de les rejoindre au restaurant. Je savais qu'ils ne m'en voudraient pas, ils avaient l'habitude. J'avais besoin de prendre du temps pour réfléchir. Réfléchir à ce que m'avait dit mon ami brun.

Je l'avais mérité cette longue tirade de franchise bien aiguisée. Iruka jouait dans cette cours là, la cours des mots bien tranchants. Je ne pouvais pas le blâmer, je lui avais reproché de s'être adouci. J'avais été reçu. J'avais eu mon compte.

Je savais très bien que j'étais difficile à vivre, que j'étais tout l'inverse de ce cher Iruka. Je l'avais toujours su. Je portais sur moi tout le package du héros mystérieux, arrogant et fier qui se permet toutes les disgrâces et qui sait très bien qu'on lui pardonnera parce qu'il est exceptionnellement talentueux, puissant et beau par dessus le marché. J'étais un vrai imposteur. Même Tsunade avait du mal à me tenir tête.

Si les gens savaient vraiment qui j'étais au fond, ils ne m'accorderaient plus toute cette réputation et ce crédit qui faisait la légende du célèbre ninja copieur, le ninja aux mille techniques. C'était comme si je portais une auréole divine qui trônait fièrement sur ma tête me désignant de ce fait, comme l'un des meilleurs ninja de ma génération. Mais en réalité, je me fichais bien des autres, je voulais juste qu'Iruka continue de m'accorder ses faveurs car il était le seul à me faire me sentir bien et à ce que j'avais pu entendre ce soir, il le savait aussi.

C'était un fait, mes idées noires étaient bien revenues. Elles m'avaient quittés durant quelques temps, lorsque j'avais commencé à entraîner l'équipe 7 et que j'avais quitté l'ANBU mais dorénavant, j'étais redevenu cet homme froid et distant. Et je savais bien que toute cette faiblesse était dûe au départ de Sasuke, il y a maintenant plus d'un an.

Il n'y avait qu'Iruka qui me permettait de sortir la tête hors de l'eau. Je me plongeais complètement dans le plaisir de cette relation intime avec lui. Durant cette année, il était le seul à me tenir debout, et clairement maintenant, il en avait assez. Je ne pouvais m'empêcher de dégrader toute chose positive dans ma vie. Toute ma vie n'était qu'une succession d'erreurs et je n'avais aucune idée de comment rétablir le juste cours des choses, me contentant de subir.

J'attendais donc avec impatience qu'il rentre de ce foutu restaurant. Sans oublier que je repartais à l'aube en mission. Je devais rejoindre Jiraya, qui était occupé à voyager avec Naruto pour l'entraîner à devenir plus puissant, et il devait me donner des informations concernant l'Akatsuki, qu'il s'affairait à espionner grâce à ses contacts. A partir de là, il me faudrait suivre leur piste pour savoir où ils se dirigerait prochainement. Je ne voulais pas partir comme ça sans avoir réglé le problème avec Iruka. De plus, qui savait quand je serais de retour ?

Je voulais que l'on règle la seule chose sur laquelle avec Iruka nous ne ne pourrions jamais être d'accord et le sujet de cette dispute était le parfait exemple du paradoxe qui nous concernait.

Nous fonctionnions pourtant bien ensemble, dans la vie de tous les jours. Nous pouvions nous enorgueillir de cette relation passionnée et complice. Mais nous n'en restions pas moins des ninjas de Konoha, avec une épée sur le dessus de la tête, la mort pouvant tout arrêter à chaque nouvelle mission donnée, la possibilité de perdre à nouveau un être cher, la pression et la culpabilité d'avoir tué des gens... C'était notre lot, à nous les shinobis.

Surtout en ce moment, avec l'Akatsuki qui avaient commencé à rechercher les neufs démons à queues et leur réceptacle. Je pouvais en dire quelque chose, je partais très souvent en mission pour les surveiller étant le ninja de pistage le plus talentueux de Konoha grâce à l'Escouade des Crocs Traqueurs.

Bref, nous vivions tous les deux en harmonie, conscient de la vie que l'on menait, des risques que l'on prenait à se rapprocher intimement et de la possibilité de se perdre à tout moment. Je me laissais donc vivre avec le ninja brun malgré le fait que nous soyons profondément différent.

Iruka avait cette vision très pure et claire de la vie. Cette vision qui faisait qu'il fallait profiter de chaque instant et donner le meilleur de nous même aux autres car justement, il ne fallait pas avoir peur de partir s'il s'agissait de mourir pour sauver la vie d'un être cher. Il était un martyr né. Ce qui faisait que s'attacher à lui faisait naître d'un côté, la chance d'être aimé avec force et chaleur mais d'un autre la crainte qu'à tout moment il soit prêt à se sacrifier pour n'importe quel passant. Il n'avait aucune notion de défense propre et de sauvegarde de soi. Je me demandais souvent d'où venait ce trait de la personnalité d'Iruka. Après tout, il était le poulain du Hokage 3eme du nom et il était vrai que le clan Sarutobi était connu pour rassembler les gens sous un même emblème et offrir une amitié et un amour sans limite aux autres. Je pensais qu'Iruka avait été éduqué dans la même étoffe. Ce qui expliquait par essaimage, le caractère de Naruto qui était fondu dans le même moule. C'était fou ce que pouvait faire le pouvoir des sentiments à certains humains. Iruka en était même rendu à parfaitement les maîtriser, comprenant tout ce qui se passait en lui avec une facilité flippante.

Pour ma part, j'étais tout l'inverse. Sentiments et émotions étaient mes pires ennemis. Je les chassais comme la peste. Ayant perdu mon père injustement très tôt, puis mes meilleurs amis, je ne m'étais jamais dévier d'un objectif simple : devenir le meilleur, le plus fort et le plus puissant des ninjas. Trait de caractère plutôt hérité de Minato Namikaze, le 4eme Hokage. Le plus puissant Hokage que Konoha n'ait jamais connu.De ce fait, étant talentueux de naissance, je m'étais retrouvé dans les forces spéciales très jeunes et n'ayant appris qu'à refouler mes sentiments et mes émotions, je ne pris jamais la peine d'essayer de les comprendre. Pensant plutôt, que si je voulais être le meilleur, il me suffisait simplement de les supprimer. Je pensais que cela m'offrirait la chance de ne plus prendre le risque d'être déçu de la perte d'un nouvel être cher et de ce fait, je ne me mettais aucunes barrières lors de mes missions. Cela avait marché ... un temps. J'étais, maintenant, du haut de mes 27 ans, reconnu partout dans le monde des ninjas, parfois même appelé le fratricide. Je n'avais peur de rien. Je tuais de sang-froid et encore rien ni personne n'avait jamais pu m'arrêter. J'étais le célèbre Ninja copieur de Konoha.

Et même si Iruka m'adoucissait et me soulageait, cela ne changerait jamais vraiment.

J'avais bien compris ce qu'il voulait dire lors de sa tirade, je lui accorderais volontiers raison mais ça ne changeait rien au problème de fond. Jamais je ne pourrais changer la personne que j'étais. J'avais grandi comme ça, orphelin, solitaire et grand amoureux des règles et des lois. J'avais beau faire des efforts, jamais je ne pourrais lui offrir de vivre avec quelqu'un capable d'aimer d'une manière juste et saine. Car j'étais le résultat de la haine et de la mort, d'un cercle vicieux qui ne s'arrêtait jamais lorsque l'on était un ninja exceptionnel comme je l'étais.

La seule chose pour laquelle j'étais sûr de pouvoir être doué dans notre relation, c'était sur le fait que jamais je ne laisserais quelqu'un lui faire du mal. Que l'on soit ami ou amant, rien ne changerait plus jamais cela pour moi. Même s'il me repoussait, même s'il me détestait, jamais je ne cesserais de prendre soin de lui. Le soir de notre mission de sauvetage, j'avais pris une décision : le sauver. Et cette mission que je m'octroyais durerait jusqu'à ce que mort s'en suive pour moi. Car Iruka avait été capable un jour de se sacrifier pour moi, liant sans s'en rendre compte son destin au mien.Pourtant, malgré toute ma bonne volonté, je ne pouvais pas le protéger de moi-même. Mais ne pouvant pas me résoudre à m'éloigner de lui, je me retrouvais dans ce cercle vicieux des sentiments. Et j'avais beau faire des efforts, je restais toujours cet idiot incapable de gérer ses sentiments où même les avouer.

Jamais nous ne pourrions nous entendre sur ce point. Il me restait maintenant à savoir si Iruka pouvait ou non vivre avec. D'où la raison de ma présence ce soir devant son immeuble.

J'entendis des pas se rapprocher et le sharingan me permit de savoir que c'était celui que j'attendais. Quand il m'aperçut, il ne s'arrêta qu'une paire de seconde pour me toiser puis entama la montée de son escalier en silence pour rejoindre le palier de son appartement.

Je le suivais donc et il ne m'arrêta pas.

Je posais encore une fois ma question de but en blanc :

"- Quand est-ce que tu as compris tout ça ?"

Nous entrions dans son appartement et même s'il ne m'y invitait pas. Je le suivais. Il ne m'en empêcha toujours pas. Une fois la lumière de son appartement allumée, j'attendis au milieu de la seule pièce de son logis. Il se retourna vers moi pour répondre, malgré le fait que rien dans ma question, n'aurait pu lui laisser comprendre de quoi je parlais, mais Iruka comprenait toujours ce que je disais. Je ne savais pas comment il faisait. Je parlais bien évidemment de la longue tirade qui m'avait cloué le bec un peu plus tôt.

"- Ça fait longtemps maintenant que j'ai compris " Il souffla. "Je te pratique depuis longtemps Kakashi..." Il souffla une seconde fois puis s'expliqua. "Après notre fuite, quand nous étions à la vallée de la fin. Lorsque tu n'as plus su expliquer tes pensées par la parole et que tu m'as embrassé. J'ai compris la plus grosse partie du problème qui t'habite depuis si longtemps."

Il n'ajouta plus rien. Je baissais la tête complètement bloqué et terrassé par la justesse et la véracité de ses paroles. J'annonçais simplement, :

"- Bien. "

Iruka, lui, n'avait pas bougé d'un millimètre et me fixait. Il ajouta :

"- Tu as d'autres questions ?-"

"- Non. "

Je répondais calmement, toujours sans bouger, le regard rivé au sol, réfléchissant à sa perspicacité et au fait qu'il semblait lire en moi comme un livre ouvert. Comment avait-il pu comprendre tout cela ? Alors que je n'étais pas sûr de l'avoir bien compris moi-même. Il me dérangea dans mes pensées :

"- Très bien. Alors fiche le camp de chez moi. " Déclara-t-il froidement.

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Bonjour à toutes et à tous,

"Pas taper ! Pas taper"

Je sais, c'est très vilain ce que j'ai fait. Couper à ce moment là, c'est pas cool ! Mais je n'avais pas le choix car sinon le chapitre aurait été trop long. :)

Donc maintenant que l'imposture est déclarée, nous pourrons ensuite déplorer les dégâts. Pour cela, je vous donne rendez-vous au prochain chapitre.

Bien entendu, je suis très curieuse de savoir ce que vous avez pensé de ce chapitre.

Merci pour vos lectures, vos votes et vos commentaires !

MERCI pour votre fidélité.

A bientôt <3

Andywhou0 

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