Chapitre 4




Soudain, Lizbeth se rendit compte qu'elle n'était vêtue que d'une serviette et se sentit alors rougir jusqu'à la racine des cheveux.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Jacob. Tu ne t'es jamais tenue à moitié nue devant un garçon ? Ah c'est vrai. Pas dans ton village de sains.

Il ricana alors et Lizbeth sentit la colère monter en elle.

- Sors d'ici, dit-elle calmement, mais en essayant de paraître intimidante.

- Oh ! S'exclama-t-il d'un voix faussement outrée. La princesse donne des ordres en pensant qu'elle fait peur.

Il s'approcha alors d'elle avec une expression terrifiante.

Lizbeth sentit son cœur faire un bond et recula.

- N'approche pas ou je crie, l'avertit-elle.

- Personne ne viendrait. Les gens vont penser que tu pleurniches puisque tu viens d'arriver...une petite fille comme toi.

- J'aurai bientôt seize ans.

- Tu n'en a pas l'air. Je t'en aurais donné treize. Allez viens. Je n'ai pas le goût de passer la nuit dans la salle de bain avec une fille pleurnicharde. Ton garde-robe est là-bas. Ils ont apporté tout ce dont tu aurais besoin.

- Où vais-je dormir ?

- Sur le divan. Tout est prêt.

Ils sortirent de la salle de bain et la jeune fille vit qu'il avait en effet tout préparé. Des draps et un oreiller étaient posés sur le divan.

Elle se coucha et fit un effort pour retenir ses larmes. Elle n'avait personne à qui parler ici et elle se sentait seule.

Lorsque Lizbeth finit par s'endormir, elle fit des cauchemars toute la nuit. Ses parents la regardaient se noyer en riant.

Par la suite, elle se retrouva en enfer et se réveilla tout en sueur. Ses draps étaient par terre. Elle les ramassa et jeta un coup d'œil dans l'autre lit. Jacob dormait à poing fermé. Lizbeth se dirigea dans la salle de bain. Elle alluma la lumière et fut éblouie.

Après quelques secondes, elle vit enfin son visage et resta figée sur place. Elle n'avait jamais été aussi blême de toute sa vie. Ce devait être dû au stress de se retrouver perdue dans cet endroit.

- Qu'est-ce que je vais faire ? Se demanda-t-elle à voix haute.

Elle sentit une fois de plus les larmes rouler sur ses joues. Prier servirait-il à quelque chose ici ? Probablement pas. Dieu l'avait visiblement abandonnée..

La jeune fille sortit de la salle de bain sur la pointe des pieds. Elle portait encore son pantalon molletonné et le même t-shirt qu'elle portait lorsqu'on l'avait enlevée. Elle n'avait pas voulu porter les mêmes vêtements que ses ennemis.

Lizbeth jeta un dernier regard vers Jacob qui dormait encore et prit tout de suite la décision de sortir par la porte arrière qui donnait sur le terrain privé du jeune homme.

Ainsi, elle parviendrait rapidement à la forêt et ensuite elle serait libre. Elle mit la main sur la poignée et la déverrouilla. En jetant un autre coup d'œil vers le lit, elle vit que Jacob n'avait pas bougé.

Elle sortit sans bruit et eut le souffle coupé devant la beauté de l'endroit. Il y avait une piscine creusée entourée de végétation et de quelques arbres qui créaient de l'intimité. Une haie clôturait finalement le terrain. Qu'y avait-il derrière ?

La jeune fille se dirigea rapidement vers celle-ci et son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsqu'elle y découvrit une falaise. Elle était sur le bord de la montagne et pouvait voir la ville en bas. Sa ville.

Il devait bien y avoir une façon de sortir d'ici. Il le fallait ! Jamais elle ne pourrait envisager de rester parmi ses ravisseurs.

Lizbeth se dirigea vers la haie du côté est du terrain et en découvrit un autre. Ce devait être celui du voisin.

Si elle le traversait, peut-être arriverait-elle devant l'école et pourrait-elle poursuivre sa route jusqu'à la sortie du village. L'idée lui semblait plutôt bonne. Elle réussit à trouver un trou dans la haie et se pencha pour s'y faufiler mais, au même moment, quelqu'un la tira vers l'arrière et elle se retrouva étendue dans le gazon avec un Jacob furieux au-dessus d'elle.

- Tu pensais vraiment t'enfuir en pleine nuit comme ça sans savoir où tu allais ? Demanda-t-il avec mépris. Avec aucun vêtement de rechange ni nourriture ? Es-tu folle ou quoi ?

- Je sais ou je m'en vais. Chez moi !

- C'est ici chez toi, maintenant, et tu n'iras nulle part. Viens !

Il fit un geste pour l'aider à se relever, mais elle lui fit signe de ne pas l'approcher et le suivit jusqu'à la porte.

Au moment où il entrait dans le loft, Lizbeth se retourna et courut le plus rapidement qu'elle put vers la haie pour le semer. Elle s'élança dans le trou et se remit rapidement debout afin de parcourir l'autre terrain. Elle sentit tout d'un coup une main empoigner son bras et tomba à la renverse avec Jacob sur la pelouse.

- La prochaine fois, je t'attache afin que tu ne puisses pas bouger, grinça-t-il en ne lui lâchant pas le bras.

Il la tira sans ménagement jusqu'à l'intérieur et la poussa sur le divan.

- Ça va, ça va...grimaça-t-elle en se touchant le bras. Pas besoin de me brutaliser.

- Oui, parce qu'on dirait que ça ne rentre pas dans ta petite tête.

Jacob s'était déjà recouché et n'ajouta rien de plus. Lizbeth ignore comment elle parvint à s'endormir, mais ce fut la voix du jeune homme qui la réveilla le lendemain matin.

- Debout, sinon on va être en retard.

- En retard où ? marmonna-t-elle.

- À l'école.

- Je n'ai pas l'intention de...

- Oh que oui, ma chère, alors lève-toi sinon je te traîne de force.

Lizbeth se leva en ronchonnant. Elle avait mal à la tête depuis qu'elle se l'était cognée en tombant dans sa chambre lors de son enlèvement.

- Tu fais peur à voir, dit-il en l'observant.

- Merci, c'est la plus belle chose qu'un garçon ne m'ait jamais dite, dit Lizbeth avec sarcasme.

- Sérieusement, tu devrais te reposer la nuit prochaine, et non songer à fuir.

Lizbeth alla se brosser les cheveux et ouvrit la porte de son garde-robe. Elle écarquilla les yeux lorsqu'elle se rendit compte que les seules couleurs qu'il y avait étaient le rouge, le blanc, le noir et...encore le rouge.

- Je ne vais tout de même pas porter ça, se dit-elle.

Jacob, qui était dans la cuisine lui cria : '' Il y a des rôties pour déjeuner''.

Elle soupira, puis décida d'enfiler un pantalon noir avec sweet à capuche également noir.

Ce jour-là, elle était en deuil de son ancienne vie et la couleur de ses vêtements reflétait parfaitement son humeur.

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