Chapitre 3

Jacob était intimidant autant par sa carrure que sa beauté à couper le souffle. Il détenait une aura qui semblait écraser celle de Lizbeth. Elle se sentait faible et petite à ses côtés, ce qu'elle était probablement. Elle n'avait jamais appris à se défendre, n'en ressentant pas le besoin.

À cet instant précis, elle aurait bien aimé lui défoncer la tronche, même si elle ne l'avait pas raté la dernière fois.

La jeune fille vouait une haine sans précédent à ce garçon qui avait bousillé sa vie.

- Je jure de t'en faire voir de toutes les couleurs, espèce de kidnappeur ! Lui cracha Lizbeth.

Il éclata de rire.

- Tu ne me fais pas peur, répondit-il seulement.

.Ils se levèrent et Jacob la reprit par le bras.

- Lâche-moi, éclata-t-elle.

- Oublie ça, répliqua-t-il.

Ils prirent congé du directeur et son ravisseur la tira à travers les couloirs. Il faisait nuit, alors ils ne croisèrent personne.

Ils arrivèrent finalement devant une porte, qui devait être la chambre de Jacob. Lorsqu'ils entrèrent, Lizbeth resta bouche bée. C'était un penthouse ! Ils se trouvaient dans un salon tout vitré qui débouchait sur une grande cuisine un peu plus loin. À gauche, il y avait la chambre attenante à la salle de bain. Il y avait même une piscine creusée dehors entourée d'un jardin.

- C'est ici que tu vis ? Demanda Lizbeth à Jacob, oubliant un instant sa haine pour lui.

- Oui. C'est chez moi. À cause de services rendus, j'ai droit à tout cet espace pour moi tout seul, du moins jusqu'à maintenant.

La jeune fille ne répondit rien, sachant qu'il faisait allusion à elle.

- D'ailleurs, lorsque tu sortiras d'ici, tu auras droit à une tout petite chambre avec une minuscule salle de bain et une cuisine commune pour 10 personnes. Tu vas adorer !

- Alors tu m'enverras une carte postale puisque je serai partie.

- On verra bien, dit-il d'un air menaçant.

Lizbeth déglutit. Elle ne voulait pas le montrer, mais elle avait très peur de lui. C'était un inconnu et elle ignorait s'il était agressif. Elle ne voulait pas montrer sa peur, mais avait seulement le goût de hurler au secours jusqu'à ce que quelqu'un la ramène chez elle.

- Je vais aller me laver, dit-elle pour mettre fin à la conversation.

- Ne te gêne pas, dit-il. Surtout qu'il n'y a pas de porte...

Lizbeth ouvrit la bouche de surprise.

- Mais comment je vais faire ?

- C'est facile. Tu te déshabilles et ensuite tu rentres dans la douche.

- Je sais comment faire, imbécile ! Mais tu es là, alors sors d'ici.

- Certainement pas ! Je dois te surveiller alors tu avais juste à ne pas essayer de t'échapper. Je ne te fais pas confiance.

Et il avait raison, se dit Lizbeth. À la moindre occasion, elle essaierait à nouveau de s'enfuir.

Lizbeth n'avait donc pas le choix. Elle se dirigea vers la salle de bain et eut un soupir de soulagement en voyant que la douche était cachée derrière un mur. Elle s'enroula dans une serviette et enleva ses vêtements en dessous, puis entra dans la douche.

La jeune fille eut un soupir de soulagement lorsqu'elle sentit l'eau chaude ruisseler sur son corps. Elle garda sa serviette juste à côté d'elle au cas où. Tant pis si elle devenait mouillée !

Lizbeth essaya de se débarrasser de toute cette peinture, mais ne parvint pas à l'enlever de ses cheveux. Elle les lava avec vigueur pour s'en débarrasser, mais elle avait beau frotter encore et encore, la peinture ne partait pas et la peur non plus d'ailleurs. L'angoisse la brulait toute entière. Elle sentait une boule au fond de sa gorge. Et c'est là que ses nerfs lâchèrent. Elle se mit à pleurer et s'assit par terre en se cachant avec sa serviette et en enroulant ses jambes avec ses bras sous l'eau qui tombait sur elle. Elle ignore combien de temps elle resta ainsi, mais c'est lorsque l'eau s'arrêta qu'elle prit conscience qu'elle n'était plus seule.

- Viens, dit Jacob en se penchant pour l'aider à se relever.

- Laisse-moi, dit-elle en étouffant un sanglot.

- Pas question. Tu vas prendre toute l'eau chaude de l'école si tu continues.

Lizbeth était prise de tremblements et ne pouvait s'arrêter de pleurer.

- Ça va aller, lui dit-il d'une voix plus douce en s'agenouillant près d'elle.

- Non ça n'ira pas. Pas tant que je serai ici.

- Que tu es pessimiste ! soupira-t-il.

- Va me chercher les ciseaux, lâcha-t-elle alors.

Il la regarda fixement un instant.

- Je dois les couper, dit-elle entre deux sanglots. La peinture...

- Ok, mais c'est moi qui les coupe.

- Tu vas me gâcher la tête, s'écria-t-elle.

- Merci pour la confiance. C'est vrai que je pourrais te couper les cheveux tellement mal que tu n'oserais même plus sortir de ta chambre.

- Arrête, cria-t-elle.

- Je plaisantais, dit-il. Que les filles sont sérieuses par rapport à leurs cheveux !

Sur ce, il alla chercher une paire de ciseaux. Lizbeth se crispa quand il les approcha de sa tête. Elle tremblait de la tête aux pieds.

- Dit donc ? On ne t'a jamais coupé les cheveux ou quoi ? On dirait que tu as peur de te faire trucider.

- Je ne te connais pas, répondit-elle.

- Je suis en charge de m'occuper de toi, et non de te tuer. Où veux-tu que je te les coupe ?

- Juste ici, dit-elle en désignant ses omoplates. Là où il n'y aura plus de peinture. Et tâche de les couper droit.

- Je vais faire du mieux que je peux, princesse, mais je ne suis pas coiffeur.

Il passa le ciseau dans ses cheveux et la lame effleura son épaule. Elle en frissonna.

Il le remarqua et lâcha :

- Ne bouge pas sinon je risque de tout rater.

Elle vit alors les cheveux tomber autour d'elle.

- Fini, dit-il après quelques minutes. Sérieusement, ça te fait beaucoup mieux. Au moins on voit ton visage maintenant. Mais tu sais, avec un bon shampooing, ça aurait fini par partir...

- Et c'est maintenant que tu me le dis ?

Il sourit en guise de réponse. Lizbeth jeta un coup d'œil dans le miroir et ce qu'elle vit la rassura. Ses cheveux qui lui allaient autrefois jusqu'aux fesses était désormais un peu plus bas que ses épaules et ses mèches du devant étaient un peu plus courtes près du menton. Elle se permit alors de respirer.

- Y'a pas de quoi, répondit-il.

Elle se tourna alors vers lui.

- C'est ta faute si je suis tombée dans la peinture, dit-elle alors.

- Bien sûr, tu comptes me le faire payer. Je comprends tout à fait tes sentiments pas rapport à moi. Je réagirais de la même façon à ta place, c'est pourquoi je dois te surveiller le temps que tu comprennes certaines choses.

Certaines choses ? Il n'y avait rien à comprendre à l'exception que cet endroit regorgeait de cinglés, en commençant par le directeur de l'école. Lizbeth s'imaginait très bien le reste des habitants du village ainsi. Ce devait être pour cette raison qu'on les avait toujours mis en garde contre eux ; ils étaient complètement disjonctés !

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