Chapitre 18
Ils croisèrent des couples dans le corridor qui était déjà en train de s'embrasser et certains se tripotaient.
- Hey ! Mathieu ! S'exclama Jacob. Trouvez-vous une chambre, bon sens !
- On n'est pas tous aussi chanceux que toi, bro ! Répondit-il en lui souriant.
- T'es pas possible !
Ils continuèrent leur route et Lizbeth ne pouvait s'enlever cette image de la tête. Elle avait de la chance de ne pas avoir été jumelé à un de ces gars. Au moins, Jacob était un gentleman contrairement à eux. Il ne ferait jamais ces choses en public.
Lorsqu'ils entrèrent dans la chambre, Jacob alla au salon et alluma la télévision. C'était un grand écran plat qui servait de cinéma-maison.
- Que dis-tu d'une comédie romantique ? Lui proposa-t-il.
- Pourquoi pas un film d'horreur ? Répliqua Lizbeth.
Il éclata de rire.
- Est-ce que tu veux me faire passer un message ? Interrogea-t-il avec un air moqueur.
Elle haussa les épaules.
- J'en ai un, mais je te préviens, tu risques de mal dormir.
- Je risque de mal dormir d'une façon ou d'une autre.
Il redevint sérieux.
- Attends avant de te prononcer.
Ils pourraient en débattre toute la nuit si elle avait argumenté, mais elle se préféra se laisser tomber sur le divan et Jacob démarra le film. Elle s'assit le plus loin possible de lui afin de ne pas se laisser déconcentrer. Mais dix minutes après que le film ait commencé et que trois filles aient été dépecées vivantes, elle avait le visage caché contre l'épaule de Jacob.
- Que dirais-tu d'écouter la comédie, maintenant ? Proposa-t-il.
Elle hocha la tête en guise de réponse et il mit l'autre film. Lizbeth aurait préféré s'éloigner de lui tant elle était mal à l'aise mais il la tenait collée contre lui si bien qu'elle ne pouvait plus bouger. Tout compte fait, elle était bien installée ainsi. Plus le film avançait, plus elle se sentait relaxe. Jacob caressait ses cheveux d'une main. Le film était assez drôle. Il racontait l'histoire de deux célibataires qui avaient promis de le rester mais qui étaient attirés l'un par d'autre. Ils faisaient plein de gaffes, les faisant rire plusieurs fois pendant le film. C'était sans conteste un très bon film.
Vers la fin, après le baiser final, Jacob ne le leva pas immédiatement. Il promena ses doigts sur l'épaule de Lizbeth, lui arrachant un frisson, et de son autre main il lui toucha le menton, et sans avertir, lui donna un long baiser sur la bouche. Au début, c'était doux, mais plus le baiser se prolongea, plus il devenait intense si bien que la jeune fille n'eut pas le choix de lui répondre. Ce gars-là savait comment embrasser, cela ne faisait aucun doute ! Il descendit ses mains dans son dos tout en continuant leur baiser. Elle sentit sa langue caresser la sienne et de délicieuses sensations se propagèrent en elle. Elle se sentit électrisée.
Elle se laissa aller dans ses bras, son corps ne lui répondant plus.
Puis, elle recula et l'observa, incertaine.
- Qu'est-ce qu'il y a ? interrogea-t-il.
- Est-ce qu'on s'est déjà embrassé auparavant ? Demanda alors Lizbeth. J'ai comme une impression de déjà vu.
- Non, répondit-il après un délai qu'elle trouva un peu trop long.
C'était étrange, mais elle ne le croyait pas. Son ton disait autre chose.
Que lui cachait-il ?
Il se pencha de nouveau vers elle et l'embrassa dans le cou cette fois. Pourtant, le désir de Lizbeth avait disparu aussi rapidement qu'il était apparu. Ella avait eu un flash, comme une image en tête et, dans cette image, Jacob la retenait alors qu'elle essayait de le fuir.
- Ja...Jacob, haleta la jeune fille.
- Quoi ? fit-il entre deux baisers.
- Je me sens mal. Je crois que c'est le vin. Penses-tu qu'on pourrait remettre ça à demain ?
Le garçon arrêta ses baisers et elle vit une lueur de déception dans ses yeux, mais il hocha la tête.
- D'accord, dit-il. Si tu veux, tu peux dormir avec moi.
- Euh...
- J'aimerais que nous dormions ensemble, dit-il en plongeant son regard dans le sien.
Elle accepta alors et se rendit à la salle de bain pour enfiler une tenue plus confortable pour la nuit.
Alors qu'elle enlevait les épingles dans sa chevelure, un étourdissement la prit.
« Je jure de t'en faire voir de toutes les couleurs espèce de kidnappeur ! » criait-elle à Jacob.
Celui-ci pouffait.
« Tu ne me fais pas peur. »
Mais qu'est-ce que c'était que ces flashs qu'elle avait depuis tout à l'heure ? C'était trop clair pour être un simple rêve.
Lizbeth fixa son reflet dans le miroir. Elle essaya de se concentrer, mais une violente migraine lui en fit perdre l'envie. Elle commença à brosser ses cheveux en prenant une grande inspiration. Qu'est-ce que c'était que cette dispute entre elle et Jacob ? Pourquoi l'avait-elle traité de kidnappeur ?
« Tu pensais vraiment t'enfuir en pleine nuit comme ça sans savoir où tu allais « Demandait-t-il avec mépris. Avec aucun vêtement de rechange ni nourriture ? Es-tu folle ou quoi ?
« Je sais ou je m'en vais. Chez moi ! »
Chez elle ? Mais c'était quoi ce cirque ? Était-elle en train de devenir folle ?
Elle sortit en coup de vent de la salle de bain pendant que Jacob regardait la télévision.
- Où vas-tu ? demanda-t-il.
- Je...je veux modifier quelque chose dans ma toile, mentit-elle en se dirigeant vers la pièce qui contenait sa toile, celle que Jacob lui avait montré quelques semaines auparavant.
- Je pensais que tu ne te sentais pas bien.
- C'est le cas, mais si je ne le fais pas immédiatement, je vais perdre mon inspiration.
- Fais vite, alors.
Lizbeth courut et s'engouffra dans la grande pièce. La toile qu'elle avait peinte de la montagne et du village était toujours là. La jeune fille la fixa. Puis, ce fut comme si les pièces du puzzle se remettaient à leur place. Elle se souvint de ce jour où elle l'avait peinte. Elle se trouvait seule dans sa chambre. Elle s'était chicanée avec son petit frère.
Jim ! Son VRAI frère.
Ses parents l'avaient privée de sortie. Ils n'étaient pas morts !
Puis, la scène ou un individu pénètre dans sa chambre lui revint. Et cet individu, c'était...Jacob !
La jeune fille plaça une main devant sa bouche pour s'éviter de lâcher un cri. Maintenant, elle se souvenait de tout ! De ce moment où elle était arrivée ici jusqu'à ce que Mélodie la frappe et qu'elle tombe par terre. Puis, sa commotion cérébrale et finalement...les mensonges de Jacob. Il lui mentait depuis le début, le sale traître. Amis ? Eux ? Ils étaient plutôt ennemis. Comment avait-il pu passer outre sa haine pour elle et faire semblant de l'apprécier ? Et maintenant, faisait-il encore semblant ?
Son petit doigt lui disait que non, mais cela n'effaçait pas tous ce qu'il avait fait. Et dire qu'elle avait failli coucher avec lui !
- Lizbeth ! S'écria Jacob en frappant à la porte.
- J'arrive, s'écria-t-elle.
Elle allait faire comme si tout allait bien. Il ne devait pas savoir qu'elle avait retrouvé la mémoire, car elle avait besoin de sa confiance pour ce qu'elle s'apprêtait à faire.
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