SHOOT
https://youtu.be/AqajUg85Ax4
Alistair
Je me présente à la réception et demande une chambre en forçant un lourd accent Ukrainien. La jeune femme à l'accueil me dévisage, puis après avoir interrogé son ordinateur m'annonce :
— Nous sommes presque complets, monsieur, je suis désolée. Il nous reste toutefois deux suites Junior et une De luxe.
— La junior sera parfaite.
Je veux juste baiser, poulette, pas passer une nuit de noces.
La fille suspend son activité un instant, puis se reprend :
— D'autres exigences, monsieur ?
Un rictus de satisfaction se forme sur mon visage.
— Je serai accompagné, soyez gentille d'introduire Estelle Thilmann. Faites monter une bouteille de champagne.
— Une préférence, monsieur ?
— Deutz, Amour 2006.
Vu le prix de la bouteille, elle paraît brièvement décontenancée, puis acquiesce :
— C'est possible. Autre chose ?
— Non.
— Bien, réplique-t-elle hésitante.
Elle me tend une carte magnétique et m'annonce le numéro de la chambre et l'étage. Je règle en liquide, quand elle me demande :
— À quel nom, monsieur ?
— Houskine.
L'hôtesse se débarrasse des derniers détails administratifs et relève la tête vers moi, avec un sourire formel :
— Bien, monsieur. J'ai bien pris note de vos attentes, nous allons faire le nécessaire. Bonne soirée.
Je fais un effort pour me montrer plus avenant au moment de la saluer :
— Merci à vous, bonne soirée également.
Quand je découvre enfin la chambre, le changement de décor et l'excitation de l'attente font retomber la tension qui m'occupait jusqu'alors. Je laisse négligemment tomber mon sac à dos à terre, puis observe le cadre luxueux de la suite au mobilier ancien et aux dorures précieuses. Le bruit de la promenade, des vagues au loin, du vent dans les palmiers, monte jusqu'à la chambre, créant une atmosphère qui me détend : je soupire. Enfin un peu de plaisir qui se profile à l'horizon ! Ne reste plus qu'à retrouver mon apparence habituelle et à attendre ma délicieuse partenaire...
Aux environs de deux heures quarante-cinq, trois coups retentissent. J'ouvre la porte et attends qu'elle entre. Elle la pousse et se faufile par l'entrebâillement. J'admire la femme splendide qui se tient devant moi : des cheveux raides, noirs caressent le haut de ses épaules et son visage est véritablement illuminé par de jolis yeux bleu pastel. Je fantasme déjà devant sa bouche aux lèvres pleines, tout juste gainées de gloss. Je baisse les yeux vers sa poitrine, petite et ferme, ses hanches étroites, ses longues jambes. Elle porte un simple sarouel beige en lin et un débardeur de soie vert sombre. Ses pieds nus sont à peine habillés par la sangle de ses sandales. Des pieds fins et soignés, délicats : tout est beauté et harmonie chez cette femme. Après avoir détaillé l'objet de mes désirs, je m'avance vers elle sans dire un mot pour capturer ses lèvres. Son baume a un goût de mangue et sa bouche a une saveur délicieuse, celle de la chaleur et du désir. Sans palabres aucunes, je la repousse contre le mur pour lui donner un baiser vorace. Elle exhale de désir contre mes lèvres et s'abandonne un instant, juste une fraction de seconde.
Pas ça, bébé, je vais devenir fou.
Je lève son débardeur, accède à son soutien-gorge pour libérer ses seins en abaissant la corbeille de lingerie fine, puis je me jette sur sa gorge souple et palpitante. L'envie monte, mon sexe tressaille d'impatience, bon Dieu qu'elle est bonne !
Elle passe ses mains dans mes cheveux en tirant sur mes boucles, avidement, trahissant toute sa fébrilité sexuelle. Elle non plus n'y tient plus. J'abandonne un sein pour me diriger vers son entrejambe, appuyant sur sa fente du tranchant de la main. L'humidité s'y dépose malgré le tissu. Je m'enflamme et râle, ne pouvant me résoudre à attendre plus longtemps. Nos soupirs résonnent et se répondent. La dernière fois, je n'avais pas pu la toucher, cette fois-ci, elle capitule. Ou peut-être est-ce elle qui m'autorise ? Peu importe ! C'est si intense !
Je m'écarte pour la dévisager, dans ses yeux s'abat le voile délicat du plaisir et le feu de l'attirance me lèche, de haut en bas. J'enlève son top et découvre son buste musclé dont les proportions idéales ravissent mon appétit de prédateur. Puis je dégrafe le soutien-gorge qui tombe à ses pieds. Je m'abats sur elle comme un affamé sur sa pitance, savourant le sel de sa peau moite et chaude.
La goûter encore...
Elle s'affaisse subitement pour défaire ma braguette. C'est tellement dingue que je vais jouir dans la gorge de la délicieuse Estelle, c'est trop tentant ! Lorsqu'elle baisse mon pantalon et mon boxer en même temps, ses ongles viennent griffer sensuellement mes jambes. Je crispe les mâchoires sous l'assaut du plaisir et jure entre mes dents. Elle me prend en elle goulument avec savoir-faire. Je glisse mes doigts dans la matière souple de ses cheveux et les crispe. Elle fait aller sa langue le long de mon membre de haut en bas avec une lenteur exquise. Lorsqu'elle passe sur mon frein je gémis : c'est fort, extatique. Je voudrais pousser ma queue au fond de sa bouche et la sentir davantage.
— Prends-moi, ma belle ! S'il te plaît...
Elle ne se fait pas prier et me gobe, d'un coup d'un seul. Je lâche une onomatopée de surprise et de bonheur. Elle me suce doucement avec application, creusant les joues, faisant jouer sa langue contre la peau tendue et hypersensible de cette partie de mon anatomie. Elle se retire un instant pour laper le bout de mon gland, puis, avec expertise, elle l'enfonce jusqu'à la garde. Découvrant légèrement les dents, elle le mordille gentiment.
Se produit alors l'impensable. Deux scènes, deux femmes se superposent, le passé et l'avenir se mélangent et, un instant, je crois saisir le retour de flamme du flash unique qui m'a pris de court, il y a des années de ça. Est-ce son dirigisme ? Non, il y a tellement plus, tant que j'en perds la notion du temps et l'équilibre dans un immense vertige.
— Vas-y, vas-y, vas-y...
Sans rien dire, avec obéissance, elle se met à aller et venir, tenant mes fesses dans ses mains pour m'inviter à mieux accompagner le mouvement. C'en est trop, j'accélère le geste. Tout s'emmêle dans un maelstrom de sensations. Je ne suis plus que rythme et cadence. Chaque bruit guttural provenant de ma jolie partenaire fait monter un peu plus la tension, jusqu'à former une boule d'énergie compacte. Elle étreint mon sexe, parcourt mon pubis et se répand dans mon corps comme l'huile sur le papier, comme l'acide ronge l'acier.
La fille du Capitole avait besoin de pouvoir, de contrôle pour céder, mais je n'avais pas cette force équivalente pour lutter. Avec elle, il y avait force et combat, tout en exigence. Estelle est différente, elle s'accorde instinctivement. Obscurité sur ténèbres, besoin sur exigence, et ce soir, un soupçon de délicatesse, comme on apprivoise une bête féroce tout en s'abandonnant soi-même. Un deal spirituel : je me soumets si tu me cèdes. Ainsi, l'impulsion n'est plus la même... tout diffère, et alors que passé et présent se fondent, l'image résiduelle de l'ange-phénix s'estompe. La salamandre émerge, régénérée d'improbables cendres.
Lorsqu'elle lâche une main pour faire courir ses doigts sur mon périnée, le sol s'effondre, la jouissance éclate. Mes tympans explosent, ma vue se trouble, le monde autour de moi tangue. Poings serrés dans la chevelure de celle dont je tiens la tête rivée à moi, j'éjacule violemment dans un cri de plaisir. Derrière mes paupières closes danse une myriade de points de couleur et je me plie, pris d'une crampe qui tend mon plexus, m'arrachant un cri.
J'ai le sentiment de mourir, ni plus ni moins : une éternité s'écoule entre les mains graciles de ma partenaire avant que je ne recouvre progressivement l'usage de mes sens ou la maîtrise de mon souffle. Je n'ai même pas remarqué que de ses caresses, de sa langue, elle s'employait tendrement à parfaire l'acte.
Je m'affale au-dessus d'elle pour appuyer mon front contre le mur, j'ouvre les yeux pour la découvrir qui passe sous mon bras et se lève. Elle jette un regard circulaire dans la pièce, repère la bouteille de champagne dans le seau à glace. Elle se retourne vers moi avec un air indéchiffrable et je souris en pensant que, depuis mon arrivée, elle n'a pas dit un mot. Cette femme paraît ne s'exprimer que par ses actes.
Dans une attitude de défi, elle saisit la bouteille pour boire au goulot. Un champagne millésimé qu'elle siphonne comme on descend une bière. Et ça me plaît.
Alors j'avance vers elle et lui tends une des fraises que la direction a offertes en supplément avec le champagne. Délicate attention pour orner le rubis incarnat de ses lèvres, gonflées par la fellation sauvage à laquelle elle vient de se soumettre.
— Bonsoir, Estelle, soufflé-je.
— Bonsoir, Alistair, répond-elle, avec un timbre rauque.
J'empoigne la bouteille, verse le précieux alcool dans les verres, puis la pose au sol. Elle saisit le sien et trinque. Après avoir humecté mes lèvres dans la flûte, j'y trempe le doigt. Mes yeux dévient sur la brune mystérieuse qui se tient face à moi. Je pose le bout de mon index sur sa clavicule, une goutte en tombe, puis qui se fraie un chemin sur sa peau pâle, frissonnante : un rictus se dessine sur ses traits.
À ton tour, belle Estelle...
Les préliminaires l'ont forcément excitée, une femme comme elle ne donne rien à l'autre juste pour lui faire plaisir : elle aime ça, elle y trouve son intérêt, satisfaisant son propre désir. Je me penche pour laper le champagne qui ruisselle tel un sillon d'or dans la gorge précieuse de sa poitrine, elle halète brièvement en mordant sa main pour se faire discrète. Puis j'incline légèrement la flûte et le liquide dégouline alors en suivant ses contours harmonieux, jusqu'à la ceinture de son pantalon. Je suis la trace de la langue et, arrivé à sa taille, la dévêt lentement.
Elle est divine.
Le tissu glisse le long de ses jambes. Toujours accroupi, je tire le tanga de dentelle noire, découvrant ainsi sa toison fine et sombre. Je me redresse pour l'asseoir sur la table. À mon tour, à présent, de me diriger plein sud sur sa fente humide et accueillante. Ses lèvres sont parfaitement épilées, juste un discret médaillon bouclé les surplombe. Son odeur m'enivre et j'y applique une bouche experte, vorace, ma langue allant et venant avec délectation. Je me fie à sa respiration pour accélérer ou ralentir, avant de gâter son clitoris. Elle gémit, renverse la tête en arrière, saisissant les rebords de la table où elle crispe ses doigts. C'est l'ambroisie à mes lèvres : rien, en cet instant, ne me fascine plus que l'orgasme qui s'annonce. Je suce et aspire toujours plus le petit bouton de chair qui gonfle. Les doigts de la jeune femme s'impriment dans la peau de mes épaules, lorsque subitement, un liquide faiblement salé envahit ma bouche alors qu'elle me supplie :
— Plus, encore, oui, oui...
Tout en elle se contracte, un son plaintif s'échappe de sa gorge : elle jouit, enfin, victorieuse et puissante, dans un rayonnement d'extase. Quand un spasme d'hypersensibilité la balaie, elle s'effondre, envoyant valser de la table fraises et seau à glace sur la moquette du palace. Je la retiens, puis la soulève pour l'allonger sur le lit... Languide, somptueuse.
Elle sera mienne pour la nuit, ma salamandre ! Antidote et venin, mon élixir résurrectionnel.
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