Chapitre 22

_ Puisque je vous dis que je ne sais pas où il est !, dis-je en essayant de me calmer.

_ Vous êtes l'une des dernières personnes à l'avoir vu, Mlle Soldiers.

_ Mais je ne sais pas où il est allé ! Je ne sais rien du tout !, criais-je en essayant de retenir mes larmes.

_ Depuis combien de temps le connaissiez-vous ?

_ C'est quoi cette question ? Vous pensez que je suis coupable ?

_ Non, c'est juste une enquête, mademoiselle. Nous envisageons toutes les pistes possibles.

_ Ouais, c'est ça ! Vous cherchez un coupable, oui !

_ Kate, calme-toi, me supplie Kyle.

_ Que je me calme ? Mais vous êtes tous devenus dingues ou quoi ?

Je lâche prise. Mes nerfs sont à bout et je commence à pleurer. C'est la pire situation que vous puissiez avoir à vivre. Je ne sais pas quoi dire... La radio est toujours allumée et les infos de Seattle, dans ce cas, le flash spécial, continue de tourner.

_ Quelqu'un pourrait-il éteindre cette putain de radio ?

Maggie se lève et fonce vers la chaîne hi-fi. Elle retourne s'asseoir à côté de Paul. Ils sont venus dès qu'ils ont su. On tambourine à la porte. Kyle part ouvrir et c'est une Amélie et un Charles horrifiés et perdus qui font leur entrer. Ils me voient, livide et entourée d'un large plaid. Amélie me fonce dessus et me prend dans ses bras. Charles embrasse le haut de ma tête et s'assied à côté de Kyle.

_ Pouvons-nous reprendre la discussion ?

_ Oui...

_ Je suis désolée de vous poser cette question, mademoiselle Soldiers mais...

_ Ce que je faisais, aujourd'hui ? Ce matin, j'étais avec lui. J'étais avec lui depuis hier soir, quand il est revenu avec Will...

Au son de ce nom, Kyle renifle et recommence à pleurer. Charles lui frotte le dos et me regarde avec un regard désolé. Oui, vous pouvez tous être désolés, en ce moment.

_ Je venais de lui annoncer que j'emménageais avec lui. On est resté ensemble jusqu'à ce matin. Je devais faire une vidéo-conférence avec des français pour un travail. Ensuite, je n'ai plus eu de ses nouvelles.

_ Je vois. Mais avez-vous des doutes sur lui ?

_ Sur mon fils ?, intervient Amélie. Comment ça ?

_ Avait-il des ennuis ?

_ Mon fils était tout ce qu'il y avait de plus honnête et de plus respectable dans ce monde. Il aimait Katherine, et elle l'aimait encore plus. Alors expliquez-moi pourquoi vous accusez cette jeune femme d'avoir fait exploser la maison de mon fils, alors qu'ils étaient amoureux l'un de l'autre ?

Charles vient de parler. Et je ne l'ai jamais vu comme ça. Tellement il est porté dans son propos, il se lève. Le regard haineux, il se rassied à côté de Kyle. Vous avez bien compris... La maison de Jeremy a explosé, pendant que je faisais ma vidéo conférence. Et nous n'avons pas de nouvelles, ni de lui, ni de Will. C'est pour ça que Kyle sanglote, à côté de moi. Je la regarde, peinée qu'elle ait à vivre ça. Et moi... Je suis au trente-sixième dessous. Je n'ai pas de nouvelles de Jeremy. On ne sait pas où il est. Will non plus et les pompiers et les policiers se battent encore avec le feu qui ravage la maison. Ma maison. La nôtre. Et je repars de plus belle dans mes sanglots.

_ S'il-vous-plaît, si vous n'avez plus de question, je vous demanderai de bien vouloir nous laisser, dis-je d'une voix calme.

Le commissaire s'en va, en nous promettant des nouvelles heureuses. Ne fais jamais des promesses que tu ne pourras pas tenir. Je me lève et pars dans ma chambre. Je ferme la porte et j'enfouis dans mes draps. Je saisis le col de mon t-shirt -son t-shirt- et le sens. C'est comme s'il était encore avec moi. Je pleure de plus bel et n'en finit plus.

Huit heures plus tard, toujours pas de nouvelles. Kyle, Amélie, Charles et Maggie sont venus tour à tour voir comment je vais. Je ne pleure plus. Mais je me retiens toujours. Je veux être forte, pour lui. C'est ce qu'il aurait voulu que je fasse. On frappe à ma porte et je sens une présence rentrer. J'espère que c'est lui mais quand je me retourne, je suis abasourdie.

_ Tyler ?

_ Salut. J'ai appris. Je suis revenu de Chicago dès que j'ai pu. Comment te sens-tu ?

_ C'est très con, ce que tu me demandes.

_ Ecoute, je sais que tu veux être seule, mais c'est une mauvaise idée.

_ J'aurais dû rester avec lui. J'aurais peut-être pu faire quelque chose.

_ Tu n'aurais pu rien faire pour prévenir que ça allait arriver. Et nous ne l'avons pas encore retrouvé.

_ Où est Eleanor ?

_ En parlant d'elle, c'est fini.

_ C'est bien. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse pour toi.

_ Je me suis rendu compte qu'elle n'était pas une fille bien. Elle est arriviste. Je l'ai quitté, hier. Elle est retournée aussi sec à Los Angeles, pleurer dans le jupon de sa mère.

_ Tant mieux pour elle.

_ Kate, dit-il en s'asseyant au pied de mon lit. S'il-te-plaît, arrête de pleurer.

_ Je n'y arrive pas.

_ Si, tu vas y arriver ! Et s'il-te-plaît, regarde-moi quand je te parle.

_ Je ne peux pas. Tu lui ressemble trop.

_ Ça veut dire quoi, ça ?

_ Que si je te regarde, je vais continuer de pleurer, parce que tu vas me faire penser à lui. Et je vais me rappeler qu'il n'est plus là.

_ On ne l'a pas retrouvé, alors détend toi, Kate ! Il est toujours vivant, ne soit pas pessimiste.

_ Je me conserve. Je me prépare au pire.

Tyler soupire et se lève. Il sort de la pièce et me laisse seule.

Je retourne à ma solitude. A ma bulle. Et tous les souvenirs que j'ai pu avoir avec Jeremy remonte à la surface. La première fois que je l'ai vu, notre premier dîner, notre première fois, notre séparation... Ouch ! La voiture, Tacoma, la galerie, l'hôtel, notre retour, et notre deuxième première fois, sa réception, sa demande d'installation, toutes les fois où on l'a fait, la première fois qu'il m'a dit « je t'aime », nos danses, quand j'étais dans son bureau au club, l'histoire avec Dean, l'histoire avec Eleanor, le dîner de famille. Tout ce qu'il fait que je l'aime me revient en pleine figure et je repars de plus belle. Qu'est-ce que je vais faire sans lui ? C'est comme si je revivais la soirée sur l'autoroute une nouvelle fois ! Comme si je le voyais en train de courir un danger mais que je ne pouvais rien faire, à cause de ma ceinture. Tyler t'a dit qu'ils ne l'avaient pas... LA FERME, BON SANG ! J'ai dû mal à respirer. Je décide d'aller au balcon pour prendre l'air. Je me tiens à la rambarde et regarde en bas. Non, je ne vais pas sauter, rassurez-vous ! Même si je me sens mourir, en cet instant précis. Mon regard s'accroche à la marée noire de gens devant mon entrée. Des journalistes, des photographes. Ils sont tous là pour obtenir le moment fatidique où je sortirai pour voir ma réaction face à la situation. N'importe quelle personne qui sort ou qui rentre se fait envahir de flashs. Mais personne ne s'arrête pour dire un mot ou quoi que ce soit. Le vent bat dans mes cheveux. Un vent glacial. Je préfère penser à ce vent-là plutôt que de penser à lui, étant je-ne-sais-où et inerte. Inerte... Oh non... Avant que les larmes ne reviennent envahir mon visage, un gros coup de vent vient balayer mes joues d'un revers. Je me dis que c'est le moment de rentrer. Je referme la porte fenêtre et me dirige vers mon lit. Je passe devant mon petit miroir, sur ma commode. Je ne me reconnais pas. J'ai le teint blafard. Je suis livide, blanche comme un cachet d'aspirine. Les cernes commencent à apparaître et mes yeux rouges se font facilement voir. Je tourne la tête et approche ma main de mon lit. Notre première fois... Au même moment, Maggie rentre dans ma chambre.

_ Katherine ?

_ Oui ?

_ Tu devrais venir...

_ Non ? Ce n'est pas vrai ?

_ Katherine, fais-moi confiance...

Maggie me fait signe de venir et je me bats littéralement pour retenir mes larmes. J'ai une boule au ventre et une peur atroce de voir Amélie ou Kyle accroupie au sol, en train de suffoquer à cause d'une mauvaise nouvelle. Encore quelques pas et je vois Amélie, la main sur la bouche, les yeux écarquillés, dans les bras de Charles qui ferme les yeux aussi fort qu'il le peut. Je vois Tyler, la tête dans ses mains. Paul serre Kyle dans ses bras. Kyle est dans un état pitoyable. Elle pleure et crie, en même temps. Le commissaire, juste à côté d'elle a une expression faciale indéchiffrable. Je regarde Maggie et je ne peux me retenir de dire non... Ce n'est pas possible ! Il n'est pas mort ! C'est impossible ! Pas aussi jeune !

_ Katherine ?

Je lève la tête vers l'entrée du salon et le voit, lui, immaculé, propre et effaré. Derrière lui, Will, aussi effaré que lui. Will s'approche très rapidement de Kyle et la prend dans ses bras. Kyle l'embrasse et enfouie son visage dans son cou. Amélie accoure à son fils, que je ne lâche pas des yeux. Jeremy met un temps d'adaptation à la situation mais finit par resserrer ses bras autour du petit corps de sa mère. Son père, Charles, approche doucement et les rejoint dans leur étreinte. Tyler se lève et s'approche de son frère. Jeremy libère une de ses mains et serre celle de son frère. Tyler se retourne vers moi et me sourit. Puis, il s'en va, seul. Je ne réagis pas. Je m'accroupie contre le mur du petit couloir menant à ma chambre. Le regard perdu sur le mur d'en face. Paul et Maggie s'approche de Will et Jeremy pour les embrasser chacun leur tour. Maggie reste plus longtemps dans les bras de Jeremy, mais je ne lui en veux pas. Ils ont fini par bien s'entendre, ils sont amis. Même si elle a toujours été méfiante envers lui, même si elle faisait tout pour ne pas me le montrer. Je ne le regarde toujours pas. Et pourtant, il s'approche de moi tout doucement. Je ferme les yeux pour éviter de pleurer. Même si je pense avoir épuisé toutes mes ressources de larmes, il y en a encore une ou deux qui restent encore au fond des vannes. Jeremy s'accroupie devant moi et pose ses mains sur mes genoux. Je n'ouvre toujours pas les yeux. Il prend ma tête entre ses mains et me fait lever la tête.

_ Katherine, regarde-moi.

J'ouvre les yeux et il découvre mes yeux embuées de larmes. Je le vois trouble. Je cligne des yeux plusieurs fois et je finis par le voir, net.

_ Katherine, je t'ai dit que je ne te laisserai plus jamais... Tu ne me crois toujours pas ?

_ Oh tais-toi...

Je baisse la tête et le prend dans mes bras. Je le serre aussi fort que je peux. Il me fait monter sur lui et s'assied contre le mur opposé. J'enfouis ma tête dans son cou et sanglote encore. Je vous avais dit qu'il m'en restait encore ! Jeremy caresse mes cheveux et me serre fort contre sa poitrine. Tellement fort que j'ai l'impression de m'encastrer à l'intérieur de lui. On reste comme ça encore quelques secondes et on finit par se relever pour rejoindre les autres sur le canapé.

_ Qu'est-ce qu'il s'est passé ?, demande Maggie.

Je m'assois à côté de Jeremy, qui me prend la main quand il commence à nous raconter ce qu'il s'est passé. En réalité, il n'était pas chez lui, à ce moment-là. Il était parti avec la riva, en compagnie de Will, pour une promenade en mer. Ils font ça, d'habitude. Et comme ils ne captaient pas de là où ils étaient, ils ne pouvaient pas nous appeler. Et puis, ils ont essayé de chercher du réseau mais ils n'en trouvaient pas, jusqu'à ce que leurs téléphones tombent en rade. Celui de Jeremy, c'était ma faute. Il a oublié de le mettre en charge, hier soir, vu que je venais de lui dire que j'acceptais d'emménager avec lui. Par contre, Will, on ne sait pas. Mais Jeremy lui dit qu'il lui rachètera un téléphone. Quand ils ont voulu rentrer, ils sont retournés chez Jeremy. Mais ils ont vu la maison en feu, ainsi que le jardin entier, jusqu'au ponton. Jeremy a donc décidé d'amarrer le bateau à la Marina de Seattle et de prendre une voiture directement là-bas. Une fois un taxi trouvé, ils ont entendu aux infos, ce qu'il s'est passé. Puis ils sont directement venus ici. Le commissaire les a accueillis en bas de l'immeuble.

Quelques minutes plus tard, le commissaire nous laisse seuls. Puis, les parents de Jeremy aussi. Kyle part avec Will et Paul et Maggie partent en dernier. Jeremy m'attend au salon. Une fois que la porte d'entrée est fermée, j'y retourne. Jeremy est debout, à côté de piano. Je m'arrête à l'entrée du salon et on reste comme ça, comme deux plantes vertes à se regarder l'un l'autre dans le blanc des yeux. La pression retombe. Jeremy m'ouvre ses bras et je lui fonce dessus. Il me serre tellement fort que je ne peux pratiquement plus respirer mais c'est la preuve qu'il est bien là.

_ J'ai eu tellement peur... Jeremy, j'ai eu tellement peur que tu ne sois plus là...

_ Katherine, jamais je ne te laisserai. C'étaient des paroles en l'air, pour toi ?

_ Jeremy, tu ne peux pas savoir à quel point je te crois mais on ne peut pas prévoir quand ce genre de chose arrivera. J'ai cru t'avoir perdu !

_ Moi aussi...

_ Comment ?

_ Quand j'ai vu la maison brûler, j'ai cru que tu étais dedans. Je pensais que tu étais encore à l'intérieur. Que la maison avait explosé pendant que tu rangeais tes affaires. J'ai eu tellement peur que je n'ai pas réfléchi et j'ai foncé jusqu'à la côte. Je n'avais plus de batterie et Will non plus, c'était un véritable cauchemar ! Je ne savais pas quoi faire. Alors, je suis venu ici. Et te voir dans cet état, ça a été un choc. Je le sais maintenant que tu m'aimes. Sinon, tu n'aurais pas eu autant mal.

_ Tu me crois, alors ?

_ Oui. Je suis désolé, Katherine. De t'avoir fait subir ça.

_ C'est rien, tu es là, maintenant. C'est le plus important.

_ Oh Kate...

Je ne peux même pas dire un mot qu'il a déjà plaqué ses lèvres contre les miennes. Ce besoin, cette envie, ce manque qui lui sont propres quand il fait ça, m'ont manqué. Il agrippe une poignée de mes cheveux et approfondit le baiser. Je passe mes mains sous son t-shirt et le lui retire. Jeremy me prend comme une princesse et m'emmène dans ma chambre. Cette atmosphère oppressante se dissipe peu à peu et laisse place à une sorte d'électricité, d'alchimie, que je n'ai pas encore ressenties avec lui. Jeremy me jette sur mon lit et se met au-dessus de moi. Il me retire mon t-shirt. En réalité, c'est le sien, mais vu qu'il me va trois fois trop grand, je le traite comme une robe. Il plonge ses lèvres entre mes seins et me dégrafe le soutien-gorge d'une seule main. Je déboutonne son jean et l'abaisse avec mes doigts, ainsi que son caleçon. Il est pressé et moi aussi. Toute cette peine doit être condamnée et de la meilleure façon qu'il soit. Complètement nue, je roule sur lui pour me mettre à califourchon. Il retire le dernier pan de pantalon qui lui reste et entre en moi sans préambule. Et le jeu commence. Jeremy se lève et me plaque contre le mur face à mon lit, entre la commode et la porte d'entrée. Je m'agrippe à la commode pour me tenir et lui laisser libre accès. Puis, nous changeons de place et nous nous retrouvons sur le sol du couloir, entre la salle de bain et la laverie. Nous le faisons sur toutes les faces exploitables de la maison. Sans forcément jouir pour autant sur toutes mais nous faisons l'amour jusqu'à l'épuisement, et c'est sur mon bureau que tout se joue.

Jeremy se tient là, bouillonnant et plein de sueur, me tenant à bout de bras contre lui.

_ T'es sûre que tes affaires...

Je ne le laisse pas finir sa phrase que, de mon bras droit, j'envoie tout voler sur le sol, ordinateur comprit. J'en rachèterai un. Jeremy m'embrasse en souriant et me pose sur la surface froide du verre de mon bureau. Il répète le même schéma. D'abord, doucement. Puis, il accélère de plus en plus et nous jouissons ensemble. Jeremy me remonte contre lui et se pose par terre. Il s'allonge et m'entraîne avec lui. J'ai perdu un poumon en chemin ! On le rachètera, lui aussi ! Je pose mes lèvres sur un de ses pecs et l'embrasse, puis je place mon front où mes lèvres étaient, un instant plus tôt. Jeremy caresse mon dos et me serre contre lui.

_ Je t'aime, Katherine Soldiers. Je t'aime tellement !

_ Je sais. Et moi aussi. Bien plus que tu ne le penses.

_ Je ne pense pas...

_ Jusqu'où irais-tu pour moi ?, lui demandais-je, curieuse.

_ Jusqu'où ?

Je secoue la tête de bas en haut pour l'inciter à me répondre. Il me regarde et me sourit. Ah ! On a touché la corde sensible ?

_ Je pense que... En réalité, je n'en sais rien. En fait, je sais mais je ne veux pas te le dire parce que je ne veux pas que tu fuis, ou que tu penses qu'on va trop vite ou quoi.

_ Non, dis-moi !

_ Je te le dirai à une condition.

_ Laquelle ?

_ D'abord, on va dormir. Ensuite, demain, je te dirai.

_ Non, t'es un tricheur !, riais-je en le frappant sur la poitrine.

_ Et toi, jusqu'où irais-tu pour moi ?

_ Je te donnerai tout, je pense. Je ferai tout pour toi, pour voir ton sourire enfantin qui me fait craquer. Et ton sourire timide, aussi. Il me fait beaucoup craquer, lui aussi ! Je t'aime. Tellement que si jamais je devais te laisser partir, je le ferai. Parce que si tu en as vraiment besoin, pour être heureux, je te laisserai.

Le regard de Jeremy s'est transformé. Il se redresse et se pose sur sa main gauche pour que nos visages soient proches. Il passe sa main droite dans mon cou et me regarde dans les yeux. De toute la soirée, c'est là le contact le plus sensuel qu'il me donne.

_ Mais moi, je ne veux pas m'en aller. Je ne veux pas partir. Je veux rester là. Sur ce sol froid avec toi, dans notre plus simple appareil. Je me fous de l'argent, des bagnoles, des maisons, des bateaux et des jets privé. Je m'en fiche de tout ça, du moment que je t'ai, toi !

Je secoue la tête pour me convaincre que ce n'est pas vrai, tout ça. Il n'est pas là, en train de me dire tout ça. Ce n'est pas possible. C'est irréel. C'est trop parfait. Tu veux que je te rappelle ce qu'il s'est passé, quelques jours plus tôt, sur l'autoroute ? Je le regarde et me pince les lèvres. Je ferme les yeux et baisse la tête.

_ Katherine, je t'aime. Plus que n'importe quoi ou qui sur cette putain de planète. Je te veux, toi. Toi, et pas une autre. Toi et moi. Tous les jours. Est-ce que ça te va, comme contrat ?

Je ne parle pas. Je lève et rabaisse ma tête, seulement. Je le regarde. Il est tellement sérieux, quand il dit ça. C'en est déroutant, sincèrement.

_ Alors, promets-moi une chose, veux-tu ?

_ Quoi donc, mon amour ?

Il sourit quand il entend son surnom.

_ Promets-moi... Que tu continueras à faire comme tu fais. Que tu continueras à mettre cette foutue chanson que j'ai mis du temps à aimer. Que tu continueras à autant me surprendre avec tes gestes et tes paroles envers moi. Que tu continueras de m'aimer comme tu le fais. Que tu continueras à me toucher comme tu le fais. Que tu continueras à me rendre aussi dingue que je le suis, maintenant. Tu es prête à faire ça ? Pour moi ?

Je ne parle toujours pas. Mais j'embrasse la paume de sa main et la plaque contre ma joue. Sa main chaude. Contre ma peau. Quel contact exquis ! Il s'approche de moi et m'embrasse tout doucement.

Plus tard, je me retrouve entre ses cuisses, lui callé contre l'étagère. Nous regardons les immeubles voisins ensemble. Je l'aime. Je suis amoureuse de lui. Je serai prête à... Je ne sais pas... Tout ?

Oui. Tout.

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Salut tout le monde!

CE N'EST PAS LA FIN !!!!!!!!!!!!!!! On en est un peu loin encore!

Alors pour le prochain il faut atteindre les 3550 lectures et 5 commentaires, comme d'habitude!

J'espère que vous en voulez encore parce que vous n'êtes pas au bout de vos peines avec moi ! ;)

Gros bisous,

Joëlle SADOK-QUILICHINI

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