A la volée, Jeremy ouvre la porte et voit la scène. Sa mère est juste derrière, l'air contrit. On va s'amuser, dis-donc !

_ Jeremy, prononce Tyler. Quelle joie de te voir.

_ Tyler. Eleanor.

_ Jeremy.

Je ne sais plus du tout où me mettre, moi. Bon, tentons quelque chose !

_ Et si on allait dans le jardin ?, dis-je en me frottant les mains.

_ Oui, Kate a raison. Tout le monde doit nous attendre, renchérit Tyler.

Tyler pose son bras sur les épaules d'Eleanor et sourit à Jeremy. Bon... On respire doucement. Amélie passe devant moi et prononce un « merci ». Je lui souris et me tourne vers Jeremy. Il est totalement perdu. Je baisse la tête et m'approche de lui.

_ Bébé, je...

Il lève la main pour me dire d'arrêter de parler. Il est en état de choc.

_ Tu le connais ?

_ Ce n'est pas le moment d'en parler... Jer...

_ Tu peux me laisser seul, s'il-te-plaît ?

Ouch... Ok ! D'accord. Je sors du côté du jardin. Merci, Jeremy ! Je dis bonjour à toute la famille Martins. Plusieurs cousins et cousines, des tantes et des oncles. Je m'installe à côté de Seth. La chaise à côté de moi est vide. Jeremy devrait être là, mais bien sûr, il a fallu tout ça arrive pour que lui soit désorienté. Je soupire au fond de moi et lève les yeux vers la personne en face de moi. Il se trouve que c'est Tyler. Il me regarde avec un regard désolé et irrité. On est tous les deux dans de beaux draps. Je me renfrogne et m'installe confortablement sur ma chaise en attendant le retour de Jeremy. Mais apparemment, il n'est pas encore décidé à montrer le bout de son nez. Cela devient embarrassant. Après quelques minutes, je me relève pour voir où il en est de sa crise.

_ Jeremy...

_ Je t'ai dit de me laisser seul, Kate.

_ Je sais, mais... Tu veux qu'on parte ?

_ Je ne sais pas.

_ Qu'est-ce qu'il y a ?, lui demandais-je. C'est Eleanor ?

_ Non.

_ C'est Tyler ?

_ Non.

_ Alors, c'est quoi qui ne va pas, bordel ?

Il ne répond pas. Il commence à me taper sur le système. Je retourne au jardin, sans broncher.

_ Ça va, Kate ?, me demande Tyler.

_ Il est déboussolé. Mais sérieusement ? T'as choisi Eleanor ?

_ C'est juste pour m'amuser ! Ce n'est pas sérieux ! Mais d'ailleurs, c'est qui par

rapport à Jeremy ?

_ C'est son ex !

_ Elle m'avait dit qu'elle était célibataire !

_ Elle t'a dit ça quand ?

_ Il y a un mois.

_ Elle était encore avec Jeremy...

_ Oh la merde... Comment on fait ?

_ Je n'en sais foutre rien. Il faut que je parle à Jeremy, que je clarifie la situation avec

lui avant qu'il ne se fasse trop de films...

_ Et qu'il te quitte ?

_ Oui, je l'aime, tu vois ?

_ Je me doute. Vu le sourire qui était scotché sur ta bouche quand tu m'as dit

que vous vous étiez remis ensemble. Eleanor, je m'en moque, sincèrement. Alors que

toi, je veux que tu sois heureuse, Katherine. Si jamais je peux t'aider pour Jeremy, je le ferai.

_ Merci Tyler. J'apprécie.

C'est mon ami. Je l'aime beaucoup. Je ne comprends pas pourquoi ils ne s'entendent

pas avec Jeremy. Je lui poserai la question directement. S'il se décide à venir. Quelques minutes plus tard, il nous rejoint enfin. Seth lui balance une vanne pourrie mais il ne réagit pas. Je vais partir plus tôt que prévu, je pense.

Après avoir mangé, j'essaie de parler à Jeremy mais il ne réagit. Pourtant, personne n'a l'air de s'en soucier. Tout le monde s'intéresse à Tyler et Eleanor. Je prends mon téléphone et envoie un mail à Jeremy, pour le réveiller.

De: Katherine Soldiers

A: Jeremy Martins

Sujet: Mauvaise humeur.

C'est moi, le problème ?

Katherine Soldiers,

Designer.

Il lit le mail mais ne répond pas et verrouille l'écran. Ok, d'accord. Il veut jouer au plus malin, de nous deux ? On va jouer. Je me lève de table.

_ Je suis désolée mais je dois partir, malheureusement, dis-je à l'assemblée.

Jeremy semble enfin se réveiller. Il lève la tête vers moi.

_ Oh non... Que se passe-t-il, Kate ?, me demande Amélie.

_ Un rendez-vous important de dernière minute. Je ne peux malheureusement pas le rater. Je vous prie de m'excuser. Bonne fin d'après-midi.

Je fais un au revoir de la main et Jeremy me suit. Je récupère mes affaires. Je me dirige vers ma voiture.

_ Kate, attends !

_ Quoi, Jeremy ?, dis-je agressive.

_ Je suis désolé, je te demande pardon, me dit-il tout bas en m'enlaçant.

_ Moi aussi, Jeremy, dis-je en ne réagissant pas à son étreinte.

_ Tu n'as pas de rendez-vous ?

_ Non.

_ Alors pourquoi tu pars ?

_ Parce que tu fais comme si je n'existais pas, depuis qu'on est arrivé. Je suis ta petite-amie, je suis censée prendre soin de toi mais si tu me rejette quand j'essaie de t'aider à y voir clair, ce n'est pas la peine de continuer. Je me doutais qu'on allait trop vite. Et j'avais raison quand je t'ai dit que j'avais peur de l'avenir, dis-je avant de me retirer de ses bras et d'ouvrir ma portière.

_ Katherine, s'il-te-plaît, ne me laisse pas. J'ai besoin de toi. Je me suis comporté comme un con, je sais. C'est juste que de voir mon frère et Eleanor, et de voir que vous vous connaissez, c'est...

_ Je sais... C'est dur. Eh bien, dis-toi que c'est à peu près ce que j'ai ressenti au jour de l'an, quand je t'ai vu avec elle. J'ai eu mal parce que j'ai réalisé que tu avais tourné la page. Mais ce n'est pas la même chose. Tyler est un ami. Mais Eleanor et toi, vous avez autre chose. Et je le vois bien, ça. Alors vas-y, vas la voir.

_ Kate, non... Ne me fais pas ça, ne me quitte pas.

_ J'ai besoin d'être seule, Jeremy.

Je m'introduis dans la voiture et ferme la portière. Je démarre et Love Is Blindness de Jack White passe sur le poste. Jeremy essaie de se faire pardonner. Il m'appelle. Mais je regarde droit devant moi et fais avancer la voiture. Je fais demi-tour et sors du mini parking. Je le regarde dans le rétroviseur. Il passe ses deux mains dans ses cheveux, et shoot un ballon invisible. Tu fais une grosse connerie. Je m'arrête ou pas ? Il regarde toujours ma voiture s'éloigner. C'est bon, non ? Au moment où il va pour se tourner, je freine d'un coup. Il entend les pneus crisser sur le gravier. J'éteints le moteur. Je me penche et ouvre la portière pour qu'il monte à l'intérieur. Je regarde le rétroviseur et je le vois courir vite pour rattraper ma voiture, de peur que je n'accélère d'un coup. Il glisse sur les pierres et monte dans la voiture. Au moment où il se tourne vers moi, il voit que je le regarde d'une façon peu commune. A vrai dire, la seule fois où je l'ai regardé comme ça, c'était le jour où on s'est séparé la première fois. Quand il voit le même regard que cette fois-ci, il s'immobilise. Il devient limite livide. Je ne parle pas et regarde devant moi. Je lui demande de fermer sa portière et il s'exécute sans broncher.

_ Tu vas me dire pourquoi t'es comme ça ? Pourquoi tu m'as mise de côté durant tout le déjeuner ?

_ Je te l'ai dit, c'est le fait de les voir ensemble. Et toi, aussi. Ça m'a donné un coup. Tu comprends ? Il m'a volé Eleanor pendant que j'étais encore avec elle, elle m'avait dit qu'elle avait rencontré quelqu'un, tu te souviens ? Et là, savoir que toi aussi, il peut te voler à moi, ça me fout les jetons ! Au travail, je contrôle tout. Je contrôlais tout avec Eleanor et puis tu es arrivée et, je ne sais pas pourquoi mais... Tu ne sais pas quelle emprise tu as sur moi, Katherine. Tellement j'ai peur de te perdre, je fais n'importe quoi ! J'ai peur ! Je ne te contrôle pas et ça me rend fou !

Il est vraiment horrifié, ça se voit dans ses yeux. Il a peur. Mes yeux bloquent sur les siens, et d'un coup je me sens coupable d'avoir fait tout ce manège. Non, ne te sens pas coupable ! Tu as bien fais ! Il a cru que tu le quittais et ça lui a montré qu'il avait vraiment peur que tu lui glisse entre les doigts ! D'ailleurs, j'ai eu peur que tu ne t'arrêtes pas !

_ S'il-te-plaît, Kate. Ne me quitte pas. J'ai besoin de toi et je veux être le seul que tu auras à partir de maintenant. Je veux qu'il n'y est que moi dans ta vie, et ce jusqu'à la fin de nos jours !

_ Je ne vais pas te quitter, où tu vas chercher ça, Jer ? Quand je t'ai dit je t'aime mardi, tu ne me croyais pas ?

_ Je ne le crois toujours pas.

_ Alors, qu'est-ce que je dois faire ?

_ Je ne sais pas.

Je prends son visage entre mes mains et colle mon front au sien. Il ferme les yeux très forts et caresse une de mes mains, pour ensuite en embrasser la paume. Il lève les yeux vers moi et je me rends compte qu'il est désespéré.

_ Je ne m'en vais pas ! Je ne te laisserai pas ! Et à chaque fois que ce genre de situation arrivera, je serai sur ton dos, content ou pas.

_ Je préfère que tu sois sur mon dos plutôt que de revivre la minute qui vient à peine de s'écouler.

J'embrasse son front.

_ Sauf que maintenant, vu que tu as dit que tu partais, tu ne peux plus rester.

_ Qui a dit que tu ne pouvais pas venir avec moi, Jer ?

Il me sourit et m'embrasse fougueusement.

_ Je t'aime, Katherine Soldiers. Sois-en certaine !

_ Je ne te crois pas non plus mais on fera avec. Va chercher tes affaires.

Il me sourit comme un gosse et me demande de l'attendre. Il se met à courir et j'imagine la situation là-bas. A vrai dire, je me suis faite peur, moi-même. Heureusement que je l'aime. Et heureusement que je me suis arrêtée, surtout. Je pose ma tête sur le volant en attendant que Jeremy revienne. Toujours en courant, d'ailleurs. Il ferme la portière et met sa ceinture. Je file à toute allure pour aller à mon appartement.

_ On ne va pas chez moi ?

_ Non. On va chez moi. Kyle n'est pas là jusqu'à demain. Elle est avec Will, pendant son jour de repos.

_ Déjà ?

_ Il l'a emmené à Portland, visiter un parc. Kyle adore ça.

_ Oh, je vois ! Et du coup, tu as prévu quoi pour nous ?

_ Tu verras bien !

En fait, je n'ai pas d'idée, mais en cours de route, une m'est venue à l'esprit. Je regarde Jeremy et je note que je porte une fine ceinture à la taille. C'est bon, mon plan peut marcher.

Une fois dans mon appartement, Jeremy file aux toilettes. Ce qui me laisse juste assez de temps pour mettre mon plan en marche. Je ferme la porte à clé et cours à mon dressing. J'enlève mes vêtements et change vite de sous-vêtements. J'opte pour une guêpière blanche, culotte blanche, porte-jarretelles et talons hauts. Je détache vite fait mes cheveux et sors de mon dressing. J'entends la chasse d'eau et me précipite à côté du piano, la ceinture à la main. Je me mets en position d'attaque et attends que Jeremy sorte des toilettes. Je mets vite une chanson. Waiting Games de Banks. Parfait ! Quand il entre dans le salon, Jeremy se stoppe net quand il me voit. Je garde mon sérieux et m'avance vers lui très lentement. Il ne bouge plus mais ses yeux font des montées et des descentes à la va-vite. Une fois que je suis à sa hauteur, je touche le tissu de sa cravate blanche. Son ensemble noir la fait bien ressortir. Je louche sur sa bouche et tire sur sa cravate pour pouvoir l'embrasser comme je le souhaite. Ses mains se glissent sous mes fesses et me fait monter un peu plus, afin qu'on ait la même taille. Je gémis à ses lèvres.

_ Je veux avoir confiance en toi, Jeremy. Et je pense que toi aussi, tu veux avoir confiance en moi.

_ Oui..., souffle-t-il, suffoquant.

_ Bien.

Je le traîne jusqu'au canapé, où je m'allonge. Jeremy se met à califourchon sur moi et enlève sa cravate et je montre la ceinture dans ma main.

_ Tu es sûre c'est ce que tu veux ?, me demande-t-il avec un sourire prometteur

Je lui retire sa veste et la jette par terre. De mes deux mains, j'ouvre d'un coup sa chemise pour découvrir son torse musclé.

_ Oui, dis-je en présentant mes poignets devant moi.

Il redevient sérieux, ténébreux, limite dangereux et il enlève sa chemise. Il met ses mains sur mes cuisses et les écarte pour bien se positionner. Il embrasse mon ventre puis descend jusqu'à mon entrejambe. Je m'attendais à ce qu'il me fasse plaisir, mais non. Au lieu de ça, il se relève et me retourne comme une crêpe.

_ Ne bouge pas, bébé.

Il glisse ses mains le long de mes bras et attache mes deux mains ensemble, avec la ceinture. Il me murmure que si je bouge, il me fera tout, mais pas d'orgasme. Oh mon dieu... T'es toujours sûre de toi, Katherine ? Je lui fais confiance, et surtout je me fais confiance, à moi ! Il décale mes cheveux et embrasse ma nuque, puis descend jusqu'au creux de mes reins. Ses lèvres me forcent à gémir dans le coussin en face de moi. Il fait ça tellement bien ! J'entends le bruit de sa braguette descendre et le bruit familier de l'aluminium qu'on déchire. Il retire ma culotte tellement vite que j'en ai le souffle coupé. Une de mes chaussures tombe à la renverse. Il va faire ça, comme ça ? Je crois bien, oui !

Et il rentre en moi. De ses mains, il lève mes fesses de façon à ce qu'elles soient en l'air. Puis il en passe une là, et me masse. Je ne peux m'empêcher de bouger les hanches. Il continue de me masser là et de me rendre dingue. Je ne vais pas tarder à exploser, je le sens.

_ Ne crie pas maintenant, bébé. Je veux que tu attendes.

_ Je ne pourrais pas...

Ma voix est montée dans les aigus à la fin de ma phrase. Il est drôle, lui ! Ne pas jouir alors qu'il me fait ça. Comme ça. A moi. Il n'est pas croyable. Je gémis de plus en plus fort. Tellement fort que je me mets à le crier au coussin. Il ne bouge plus. Jeremy saisit mon cou et me force à m'asseoir sur lui. Il me délie les mains et passe la ceinture sur mes yeux.

_ Jeremy... Continue, je t'en prie !

_ Pas maintenant, bébé ! Tu me fais confiance ?

_ Oui !

Et il recommence à bouger une fois qu'il a fini de nouer la ceinture autour de ma tête. Je suis ses mouvements en rythme et plante mes ongles sur mes cuisses. La bouche ouverte, ne laissant passer qu'une fine bouffée d'air, je m'abandonne à son courroux. J'arrête de respirer, puis je reprends. Je suis au bord du gouffre et il le sait. Il reprend son massage là où il l'avait arrêté. Je n'en peux plus. Je suis une boule de feu. Je veux jouir !

_ Jeremy, s'il-te-plaît ! Je ne vais pas tenir longtemps ! Je t'en supplie...

_ Crie pour moi, Kate !

Il me remet dans la position de départ. Il continue de bouger. De plus en plus vite en me laissant écouter sa profonde respiration dans mon oreille. Et il me fait basculer dans les tréfonds du plaisir. Je crie et il se joint à moi.

_ Oh Kate ! Mon dieu...

Il bascule et tombe au sol, avec moi sur lui. On respire très fort. Je n'ai même plus la force d'enlever la ceinture de mes yeux.

_ Tu m'as achevé, traître !

_ Avoue que ça t'a plu !, me dit-il en défaisant la ceinture.

_ J'avoue alors. Tu m'as fait frissonner, ce soir. C'était...

_ Pfiouf ?

Le souvenir de notre première fois me revient et nous rions ensemble. C'était parfait...

_ Exactement... Pfiouf !

Quelques minutes plus tard, on se relève et nous partons nous doucher, ensemble. J'enlève mes sous-vêtements. On est pleins de sueur. J'ouvre l'eau et attend qu'elle chauffe. Quelques secondes plus tard, je me glisse dessous et secoue mes cheveux. Jeremy me rejoint et me serre contre lui. Il me fait un câlin. Je le sers à mon tour contre moi.

_ Je suis désolé pour tout à l'heure, je n'aurais pas dû te traiter de la sorte, me souffle-t-il.

_ Jeremy, on vient de faire l'amour. Et c'est la première fois où c'est aussi intense. Je t'ai pardonné. Et puis, comment moi je t'ai traité aussi, je n'en suis pas fière, crois-moi.

_ Tu as bien fais. Tu m'as montré que je pouvais te perdre. Pas directement à cause de Tyler mais à cause de moi. Quand tu as dit que tu allais partir, je me suis senti idiot, pour être honnête. Je regrette. Je ne te ferai pas de mal. Je te protègerai, même de moi.

_ Tu n'auras pas à me protéger de toi, Jer. Je sais me protéger toute seule et je sais que tu ne vas pas te débarrasser de moi comme ça. Ça marche si bien entre nous, en même temps.

_ Je suis d'accord. T'es la première personne qui me rend aussi vivant, Kate. D'abord, tu es toute gentille et chaleureuse, puis tu te transforme en glace, pour redevenir bouillante comme la lave. C'est déroutant mais j'aime ça.

_ Au moins, j'épate la galerie !

_ Si tu le dis, rit-il avant de redevenir sérieux. Tu es très étonnante comme femme. Tu peux être l'amie, la mère et l'amante en même temps. C'est un bol d'air frais. La plupart des filles ne sont qu'une partie du tout, ou au grand maximum, deux parties du processus. J'ai de la chance d'être tombé sur toi.

Je saisis le shampoing et en mets un peu dans ma main.

_ Et si tu ne m'avais pas revue au jour de l'an ? Qu'est-ce qu'il se serait passé ? Tu m'aurais rappelé ?, lui demandais-je frottant mes cheveux.

_ Sûrement, avoue-t-il en m'imitant. Déjà qu'il y a deux ans, tu étais très bien, en grandissant, je me disais que tu étais encore mieux qu'avant.

_ Tu insinues que tu y as pensé ?

_ A revenir vers toi ? Oui. Depuis le jour où ça a commencé à dégénérer avec Eleanor. Tu sais entre vous deux, il ne s'est passé que deux mois. Ce n'est pas très long pour oublier quelqu'un.

_ Alors tu penses que quand ça n'ira plus avec moi, tu retourneras avec Eleanor ? Vu que ça fait beaucoup moins que deux mois, dis-je en me rinçant les cheveux.

_ Ce n'est pas la même chose, Katherine ! J'ai grandi entre temps. On a tous grandi, sauf Eleanor. Eleanor et Tyler n'ont pas grandi. Ils ne sont pas matures comme nous le sommes, nous. Ecoute, tu me fais vivre un rêve étant comme tu es. Ok, il y a des hauts et des bas et j'ai encore beaucoup à travailler sur ma façon de te gérer mais je ne te quitterai pas. Ça, c'est sûr !

_ Ta façon de me gérer ?, dis-je interloquée en me nettoyant le corps.

_ Kate, tu me souffles le chaud et le froid, je n'ai pas l'habitude que quelqu'un me tienne en laisse, comme ça. Dans le couple, c'est toi, le mec, on dirait, marmonne-t-il en se frottant le torse avec le savon.

_ Tu ne te sens pas émasculé, rassure-moi ?

_ Tu as vu comment je viens de te faire l'amour ?

_ Oui, j'avoue que tu n'as pas tort, mais... Je ne sais pas, je vais faire des efforts pour que tu te sentes plus à l'aise.

_ Non, ne changes rien, surtout. Reste comme tu es, c'est à moi de rentrer dans le moule et de m'habituer. Pas à toi. Tu me rends vivant et heureux. Te changer serait un sacrifice que je ne me permettrai pas. Je ne veux pas te changer. C'est toi qui es en train de me changer, sans t'en rendre compte. Je veux te laisser prendre le contrôle, te laisser mener la barque. Je veux que tu me résistes, dès que tu le peux. Je veux que tu continues ce que tu es en train de faire. Je t'aime comme ça.

_ Tu veux que je mène la barque ? Très bien. Alors, commençons par prendre le manche.

J'empoigne son sexe et le masse. La bouche de Jeremy forme un « O ». Il me regarde avec des yeux écarquillés. Bien joué, sur ce coup-là, Katherine ! Respect ! Je continue d'avancer et de reculer la main en lui embrassant le cou. Il place ses mains dans mon dos et plante ses doigts à côté de ma colonne vertébrale. Je le mords pour lui répondre et j'accélère le mouvement. Puis, sans crier gare, je le fais jouir comme jamais. Effectivement, il ne peut pas jouir plus ! Fière de mon travail, je finis de me laver. Il se repose contre la paroi de la douche et me laisse sortir de la cabine pour que je puisse me sécher. Il me suit du regard. Oui, chéri, je t'ai fait plaisir et t'as adoré ça, apparemment ! Je me sèche et vais dans ma chambre pour prendre des affaires. Une culotte, un soutien-gorge et une petite nuisette en soie, courte. Jeremy sort de la douche et je reviens me sécher les cheveux. Je les sèche un peu pour qu'ils soient disposés sauvagement sur mes épaules. Jeremy se sèche et me regarde en souriant, puis secoue la tête. Il approche ses lèvres de mon oreille.

_ Surtout ne change rien. Du tout.

Compris, chef !

Plus tard dans la soirée, Jeremy et moi nous retrouvons dans le noir, sur le canapé avec du vin, en train de regarder les lumières de Seattle. Je pose ma tête sur son épaule et il pose la sienne sur la mienne. Plus parfait comme situation, c'est impossible à faire ! Mais je ne vais pas tarder à m'apercevoir que toute bonne chose a une fin.

_ Katherine ?, commençait-il.

_ Oui ?

_ Au fait, tu ne m'as pas raconté comment tu as connu mon frère.

Mon sang se glace. Oh non...

_ Eh bien... Quelques semaines après notre séparation, je l'ai rencontré dans un bar. J'étais avec Maggie. De fil en aiguille, on a discuté. Mais j'avais bu et...

_ J'en étais sûr, me coupe-t-il. Je connais trop mon frère. Je savais qu'il y avait un truc entre vous. Son regard n'était pas innocent.

Je me fais toute petite et me lève pour aller dans la cuisine. Ça va chauffer, je le sens. Je regarde dans le frigo et fais semblant de fouiller dedans pour ne pas avoir à l'affronter dans les yeux.

_ Tu as couché avec lui ?

A cet instant, je fais tomber la brique de lait par terre. Merde.

_ Oui.

Je l'entends se lever. Ne te retourne pas, Katherine. Tu pourrais regretter ce que tu vas voir. Je remets la brique en place. Pourquoi ça n'est pas aussi facile dans la vie de ranger les choses à leur place ?

_ Quand ?

_ Je l'ai rencontré un mois après qu'on se soit séparé, toi et moi.

J'essaie de respirer doucement, mais rien n'y fait. Je commence à avoir chaud. Je n'aime pas ça du tout. Je pose la main à côté de l'évier pour ne pas tomber à la renverse.

_ Ça a duré longtemps ?

_ Jeremy, je t'en prie, tu sais déjà le plus important, ne t'attarde pas sur les détails.

_ Ça a duré longtemps ?

Son ton venait de monter. Je n'aurais jamais dû lui parler. Quelle conne je fais !

_ Seulement un mois.

Un gros blanc a suivi. Tellement pesant que je tourne la tête pour m'apercevoir qu'il est toujours là. Je regarde de nouveau l'évier. C'est tellement tendu. Ça va être dur de rattraper ça. Il y a prescription, Jeremy ! Détend ton string !

_ Et ça t'a plu ?

_ Pardon ?

_ T'as eu du plaisir avec lui ? T'as eu des sentiments ?

_ On s'est promis de ne pas avoir de sentiments. Et aucun de nous n'en a eu. Au départ, nous étions amis. Nous avons fait des soirées en commun avec Maggie et Paul. Il n'est pas aussi méchant que tu ne le crois, Jeremy.

_ Pas aussi méchant que je le crois ?

_ Jeremy, vous étiez petits !

_ Et alors, ça change quelque chose ?, crie-t-il.

Je me retourne et vois qu'il est juste derrière le bar. Son regard est dur, menaçant presque. J'ai peur, là.

_ Jeremy, arrête de t'énerver.

_ Alors pourquoi tu tiens tant à en parler ? Hein ? Pour te remémorer les bons orgasmes que tu as eus avec lui ? Pour me faire partager les plaisirs que vous avez eus quand vous vous envoyiez en l'air ?

_ J'ai voulu en parler avec toi pour ne rien te cacher, Jeremy ! Je fais ça pour que tu ne doutes pas de moi !

_ Et maintenant, tu veux une médaille ? Ma petite-amie a couché avec mon frère et je dois bien le prendre ?

_ Avec qui je suis maintenant ? Avec Tyler ou avec toi ?

_ Ne joue pas à ça avec moi, Katherine ! Ça ne marchera pas !

_ Je ne joue à rien, Jeremy ! Ça remonte à longtemps ! C'est du passé ! Tu es mon présent et personne ne le changera, ça !

_ Sauf Tyler !

_ Arrête, bordel ! Tu vois, c'est dans ces moments-là que je me demande si tu me fais vraiment confiance ! Où est passé le Jeremy de Tacoma ?

_ Le Jeremy de Tacoma ne savait pas que sa copine était le plan cul de son frère, je te signale ! Et moi, je viens de me prendre une belle torpille !

_ Je n'étais plus avec toi ! Je ne savais pas que c'était ton frère, et lui ne savait pas que j'étais ton ex. Il n'en savait pas plus pour Eleanor, d'ailleurs ! Alors arrête, maintenant !

_ Tu crois que c'est facile d'accepter, ça ?

_ Non, je ne le crois pas !

_ Alors, que propose-tu, madame je-couche-avec-n' importe-qui ?

Pardon ? Je reste statique. Je suis tellement abasourdie par ces dernières paroles que je laisse ma bouche grande ouverte. D'accord. Tu veux jouer à ça ? Très bien. Je ris faussement et pars dans ma chambre. Je me mets à nue dans mon dressing et décide de me changer. Jeremy me suis et me regarde avec insistance. Je choisis mes plus beaux dessous et de superbes collants. Jeremy ne dit rien. Je fais comme s'il n'existait pas. Je prends une robe ultra sexy. Celle que j'ai mise à Tacoma. Des talons et je saisis une veste. Je le bouscule de l'épaule et m'avance dans le couloir du salon. Je m'avance vers l'entrée et récupère mes clés de voiture et mon téléphone.

_ Tu vas où ?

Je ne lui réponds pas. Je sors de l'appartement et me dirige vers l'ascenseur. Jeremy me suis de très près.

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Bonsoir tout le monde!

Et oui! Ca commence à vraiment chauffer...

Que va faire Katherine? Vont-ils s'en sortir? Moi, je saiiiiiiiis :D

Nous devrons atteindre les 3 100 lectures pour le savoir!! Et 5 commentaires!

Bises,

Joëlle SADOK-QUILICHINI