Elle pose la lettre sur la table.

Comme si ce n'était qu'une lettre ordinaire. Comme si ma vie entière ne dépendait pas de ce qui se trouve dans cette enveloppe froissée. Elle relève son regard chocolat sur moi, un sourire étirant le coin de ses lèvres.

— Tu ne l'ouvres pas ? s'enquiert-elle alors qu'elle prend place face à moi.

Je soupire en me frottant le visage d'un geste nerveux. Si, bien sûr que je vais l'ouvrir. J'ai juste besoin d'un peu de temps. Que mon cœur calme sa cavalcade, que mes mains cessent de trembler, que mon ventre arrête de se retourner dans tous les sens.

— Ça va aller, reprend-elle d'une voix douce en posant une main qu'elle veut rassurante sur mon bras.

Sa sollicitude me touche, mais rien ne peut apaiser l'angoisse qui me consume doucement. C'est implacable, sournois, comme une main glacée qui aurait saisi chacun de mes organes. Seuls les mots contenus dans cette lettre pourront mettre fin à mon tourment. Je souffle en regardant ma sœur qui me sourit gentiment. Elle hoche la tête pour m'encourager.

Il est temps.

J'attrape délicatement le pli entre mes doigts et l'observe une seconde. L'enveloppe est classique, blanche, ne comportant que le cachet de la poste et une fenêtre plastifiée dans laquelle apparaît mon adresse postale écrite à l'encre noire dactylographiée. Une missive des plus classiques qui pourtant va définir mon avenir.

Je la tourne et déchire doucement le papier, découvrant peu à peu le courrier qu'elle contient. J'ai l'impression que le temps s'est suspendu, que tout tourne au ralenti autour de moi, que plus rien d'autre ne compte à part ces phrases que je m'apprête à lire. Mon cœur cogne si fort que je me demande s'il ne va pas sortir de ma poitrine. J'extirpe la lettre et la déplie presque religieusement.

Je souffle de nouveau pour trouver le courage d'aller au bout et pose enfin mon regard sur les lignes qui se déroulent devant mes yeux. Je lis presque frénétiquement, les mots dansant devant moi. Il me faut les relire plusieurs fois pour en comprendre réellement leur sens. Je fais comme un blocage, je n'arrive plus à m'arrêter.

C'est ma sœur m'arrachant le courrier des mains qui me stoppe dans mon délire compulsif. Alors que je l'observe en prendre connaissance, les larmes viennent s'accumuler au coin de mes yeux. J'ai envie de hurler, de me rouler au sol, d'aller courir dans le jardin pour évacuer toute la pression que je porte en moi. Ça me fait l'effet d'un courant électrique qui parcoure mes veines.

— Tu es admis, finit-elle par déclarer, la voix remplie d'émotion. Tu es admis, Harry !

Ce n'est qu'à cet instant que je le réalise vraiment. Oui, je suis admis. L'université de Vancouver m'a accepté parmi ses étudiants. Mais surtout et avant tout, je vais pouvoir partir le rejoindre, retrouver ses bras, goûter de nouveau à ses baisers au quotidien. Comme avant. J'éclate en sanglots et Gemma vient me serrer contre elle.

— Je suis admis, je répète bêtement. Je vais pouvoir rejoindre Louis.

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Merci à @Ecrire_Ditelle pour ce challenge 💙💙😘

Vous pouvez retrouver le texte sur son recueil, "Mots Croisés". 😍😍

La partie en italique est le début qu'elle nous avait donné. Nous devions écrire une suite sans dépasser 500 mots.😊😊

J'espère que ça vous plaira 😘

Sinon... Le nouveau single de Louis sort le 7 mars 😭😭😭😭