La première fois que tes yeux ont percutés les miens, j'ai su que tu serais celui qui me rendrait fou.

Que tu serais celui qui me ferait enfin vivre l'amour avec un grand A.

Juste une seconde, un regard, un sourire et se fut toi.

Nous n'avions que nos cours, séance de sport, exercices de maths échangés et des repas à la cantine, mais ça me suffisait amplement.

Puis les jours, les semaines, les mois à l'internat passaient et je fini par désirer plus que ça.

Tu habitais mes pensées.
De jour comme de nuit.

Avec ton regard vert aussi grandiose, merveilleux et splendide que ton sourire.

Peut-être que je n'aurais pas dû insister. Peut-être que je n'aurais pas dû venir vers toi. Peut-être que je n'aurais pas dû parler.

Mais j'avais passé une sale journée.
Et j'appris rapidement que toi aussi.

Alors on est parti s'en grillé une dehors en douce.

Il y avait les escaliers qui grinçaient et le vent qui soufflait un peu. De la buée  en plus de la fumée autour de nous.
Tu étais emmitouflé dans ton manteau, avec un bonnet et une écharpe autour du cou.

Tu tremblais mais tu souriais.
Et moi aussi.

Nous étions rarement juste tout les deux.

Je possédais cet étrange courage qui me dicta des choses que je n'auraient sûrement jamais eu le cran de faire.
Je ne voulais pas te voir partir sans essayer.

Sans te regarder, j'ai simplement effleuré ta main.

Tu n'as rien dit. Rien fait.

Alors j'ai arrêté.

Tu ne fut pas de cet avis.

Ta cigarette a fini dans la poubelle.

Ta main, sur ma hanche.

Ma main froide, sur ta joue.

Tes lèvres, contre les miennes.

Tu m'as légèrement poussé contre le mur. Puis on a continué de s'embrasser.

Les premiers baisers me semblaient un peu chaotique.
Les autres furent bien mieux.

Ma plus longue relation remontait à des mois et n'en avait duré même pas un.
Alors tu t'étais fixé l'objectif un peu bête de me faire découvrir et apprendre les plaisirs d'une relation amoureuse.

En passant bien évidemment par la case parent.

Mes parents t'ont apprécié dès qu'ils t'ont vu. Surtout avec le bouquet de fleur que tu avais offert à ma mère.
Tu avais gagné des points grâce à ça.

Ils te trouvaient gentils, mature pour ton âge, plutôt mignon (d'après ma mère) et tu avais toujours le droit à plein de compliments.

J'étais vraiment heureux de voir que tu leur plaisais.
Parce que je voulais que ça dure entre nous.

Parce que je voulais tout vivre avec toi. Comme tu me l'avais promis.
Pour toi, j'aurais décroché la lune.

Et nous sommes alors partis jusqu'au étoiles.

Une fois.
Une première fois.
Une fois magique. Inoubliable.
Elle ne fut pas la seule fois.
Il y en eut d'autres.
Beaucoup d'autres.

Je savais que tu étais bien avec moi. Tu me l'avais dit, répéter et montrer.
Et j'étais heureux avec toi.

On s'aimait.
Et c'était bien.

Mais ça ne plaisait pas à tous.

Toi qui avait l'habitude de répondre aux remarques. De te défendre. De ne rien laisser passer.

Peut-être que ce soir-là, on aurait du échanger les rôles.

Peut-être que dans ce cas, je n'aurais pas tenter de tourner le dos.

Je n'aurais peut-être pas reçu ce coup en plein visage.

Je n'aurais pas été jeté à terre.

Et toi...

Tu ne te serais pas défendu.

Tu n'aurais pas crier pour qu'ils me lâchent.

Tu n'aurais pas appelé la police pour me sauver.

Les trois hommes n'auraient pas fuient.

Tu n'aurais pas eu besoin de me soutenir. De me caresser la joue en jurant que ça irait bien. De m'embrasser devant les pompiers en me chuchotant un "je t'aime".

Si nous avions échangé les rôles juste pour une fois, je n'aurais pas fuit en te voyant de nouveau à côté de moi.

Je n'aurais pas eu peur que ça nous arrive de nouveau.

Je t'avais promis de t'aimer envers et contre tout... Mais j'ai menti.

Maintenant j'ai peur de t'aimer.

Alors je préfère fuir.