~ Nuit Blanche ~
(Classé mature)
Gilles aimait David.
David aimait Gilles.
Mais pas juste un peu. Ils s'aimaient tendrement. Passionnément. Intensément.
Les deux garçons ressentaient cet étrange lien qui les unissaient un peu plus à chaque secondes. Même une fois loin l'un de l'autre.
David avait toujours ces petits papillons dans le ventre quand il repensait à leur premier baiser. Gilles, lui, avait toujours le coeur qui battait vite.
À l'abris des regards, derrière un arbre, dans le parc non loin de la gare, leurs lèvres s'étaient rencontré pour la première fois. Bien que le baiser demeurait quelque peu hésitant et maladroit, il n'en restait pas moins mémorable à leur yeux.
Puis les autres d'après furent mieux fait, plus simples, plus naturels.
Cependant, celui qui était loin d'être anodin, fut celui du 17 décembre. Celui où alors que Gilles partait dans le Sud rejoindre sa famille pour les fêtes, David l'avait embrassé. Il y avait mis toute sa passion, son amour pour lui. Pour la première fois, leurs langues s'étaient rencontrées. Juste un peu. Mais assez pour que Gilles y pensent durant toutes les vacances.
Et les suivants furent encore meilleurs à son retour.
Jusqu'à l'apparition d'une envie de connaître autre chose. Durant une fameuse soirée pour fêter la fin des cours.
David avait rencontré un garçon. Gilles en avait embrassé un autre.
Et d'un commun accord, Gilles et David s'étaient séparés.
Les deux garçons partirent chacun de leur côté, sans espérer se revoir.
Mais le destin fit en sorte d'entrecroiser de nouveau leurs chemins. Sur les bancs de le fac de science.
Un seul regard échangé suffit à raviver la flamme. Gilles désirait toujours David. David désirait toujours Gilles.
Sans vraiment s'y attendre, les deux garçons tombèrent une nouvelle fois dans l'amour.
De nouveau leurs regards s'accrochaient, leurs doigts se frôlaient, leurs peaux se touchaient, leurs lèvres se scellaient et pour la première fois, leurs corps ne faisaient plus qu'un.
Chacun avait connu l'amour d'autres garçons, mais aucuns d'entre eux n'étaient parvenu à combler ce vide dans leurs cœurs. Et cette nuit là, ce vide n'existait plus.
David avait caressé la peau de son amant jusqu'à en brûler la sienne. Gilles avait dit le nom de son amour tant de fois qu'il n'eut plus assez de souffle. Ils s'étaient embrassés, câlinés, cajolés et aimés si longtemps qu'ils passèrent une longue nuit blanche.
Et bien d'autres après celle-ci.
Il y avait les nuits d'amour.
Et les nuits de sexe, évidemment.
Quand ils avaient besoin de fuir la réalité, le temps de quelques instants. Le temps que David viennent en Gilles. Le temps que Gilles rejoigne le septième ciel avec les lèvres de David. Les temps de frôler ensemble les étoiles.
Le désir leur sortait par tous les pores de la peau. Et c'était diablement bon.
~ 🌙 ~
La pluie glissait le long du velux, retombant sur le rebord à la peinture défraîchie. Le pouce de David se promenait entre les deux pectoraux de son petit-ami, frôlant quelques fois la cicatrice au dessus de son cœur.
Il se releva légèrement sur ses coudes afin d'avoir en face de lui le visage endormi de Gilles.
Dieu qu'il l'aimait.
Ses lèvres un peu entrouvertes laissées échapper un petit souffle. Le même souffle qu'il déposait au creu de sa nuque, en lui chuchotant des mots d'amour.
David fit courir ses doigts sur son front, écartant les quelques mèches collés dessus.
En prenant garde à ne pas le réveiller, le jeune homme attrapa tant bien que mal sa montre posé sur la table de chevet. L'heure affichait un joli neuf ainsi que deux petits quatre.
Sans plus d'effort, il se rallongea et s'enfonça un peu plus dans les draps, inspirant l'odeur de leur efforts.
Le nez caché sous le tissu, il souriait en voyant le visage de Gilles se crispé peu à peu. Mais il attendit que ce dernier se tourne enfin vers lui pour l'assailler de baiser.
- Bonjour mon cœur.
- Hum... Trop tôt...
Gilles se mordit la lèvre en sentant la main de David remonter le long de sa hanche dénudée. Il frissonna quand ses doigts se baladèrent encore un peu pour se poser sur sa nuque.
- Comment tu te sens aujourd'hui ?
- Comme un garçon amoureux...
Sans ouvrir les yeux, Gilles se colla contre lui.
David sentait toujours le gel douche à la pomme, qu'importe le moment.
Et cela le fit doucement sourire.
- Y a t-il eu un moment dans ta vie où tu n'as pas senti la pomme ?
- Durant les vacances d'été d'il y a deux ans.
- Si loin que ça ?
- Oui. Mais j'avais changé pour une bonne raison...
David le repoussa un peu et ferma les yeux. Sa joue se reposa à l'endroit même où l'organe fragile de son amour battait.
- Tu étais bien le seul à la remarqué.
- Mon petit chausson aux pommes...
David ouvrit les yeux, outré, avant de lui assimiler un coup dans l'épaule. Faisant rire Gilles.
- Je ne suis pas un chausson aux pommes !
- Ok, ok. J'imagine qu'un pain au chocolat c'est pas mieux ?
Il lui redonna un second coup.
- Ah ! Tu dis chocolatine ? Je savais même pas tu vois.
Et un troisième. Ce qui renforça son rire.
- T'es violent avec moi !
- Et toi t'es con...
Gilles attrapa son visage avec une seul main, lui pinçant les joues et mettant sa bouche comme celle d'un poisson.
- Mais c'est pour ça que tu m'aimes.
- Quit'asditquechet'aimais ?
- Saloperie !
Il relâcha son visage et mordilla le bout de son nez avec un certain amusement.
David renversa la couette par terre et s'assit sur ses jambes, ses mains posées sur son torse.
- Tu crois que je devrais leur dire pour nous ?
- À qui ?
- Mes parents.
- Ils m'ont détesté pour ce que je t'avais fait. Donc je ne peux pas te dire leur réaction.
- Donc c'est non ?
- Je ne sais pas. C'est ta famille après tout. Moi je ne compte pas le dire à la mienne.
Ses doigts se promènerent le longs de ses abdominaux qu'il contractait légèrement. Signe d'une possible frustration. Ou d'un remord qu'il gardait pour lui.
- Pourquoi ? Tu as honte de nous ?
- Honte ? Non. Jamais. Mais ils ne sont pas ouvert d'esprit. Pour eux, un garçon doit aller avec une fille. Pas avec une tafiole.
- Et deux tafioles ensemble ?
- C'est à méditer...
Délicatement, l'index de Gilles remonta le long de la cuisse de David.
N'y tenant plus, les deux garçons s'embrassèrent doucement après un dernier regard.
- Donc tu ne leur as jamais dit pour tes ex ?
- David...
- Je te pose la question, c'est tout !
- Non, je ne leur ait jamais dit pour la simple et bonne raison que ce qu'il se passe dans mon lit ne les regarde pas.
- Tu penses pas qu'ils voudraient savoir un jour ? Je pense que ta mère voudrait bien être grand-mère.
- J'ai vingt et un an je te signale. J'ai encore le temps pour penser au mariage. Et tu sais que je ne veux pas de gosses.
- Je sais.
David ne dit plus rien et quitta le lit en attrapant les premiers vêtements qui lui tombaient sous la main. À savoir un caleçon et un gros sweatshirt.
- On a même pas vingt-cinq ans...
- Je sais aussi. Et c'est pour ça que je vais te faire un chocolat chaud et des pain au lait avec de la pâte à tartinée.
Sans un once de délicatesse, David descendis les marches de la mezzanine pour préparer le petit-déjeuner.
Gilles regarda le plafond puis la pluie qui continuait de glisser contre la petite fenêtre.
Pourquoi son petit-ami avait-il besoin de dire haut et fort qu'ils sortaient ensemble ? Ils étaient pourtant bien, tous seuls, dans le petit appartement à s'aimer comme ils le voulaient. Il pouvait l'embrasser en rentrant des cours. Après son service au café. Devant un film. Quand il sortait de la douche. Le matin au réveil. Blotti sous la couette. Pendant l'amour.
Et quant ils faisaient l'amour... Il aimait tellement ça avec lui. Ça n'avait rien à voir avec les autres d'avant.
Ils vivaient leur passion enfermée entre quatre murs. Ils n'avaient pas à avoir peur du regard que pouvaient porter les gens. Même si la société progressait de plus en plus, il n'en restait pas moins des personnes ignorantes (voir carrément stupides) de temps à autre.
Il faut bien de tout dans un monde.
Ni tenant plus, Gilles enfila un jogging ainsi qu'un t-shirt.
Il descendit les marches pour attraper son téléphone portable resté sur le meuble de l'entrée.
Sans prendre en compte de l'heure encore matinal, ou du fait que David déposait des bols fumant sur la table basses, Gilles appela sa mère.
Et après deux sonneries, celle-ci décrocha enfin.
- Allô maman ? J'ai un truc important à te dire...
- Gilles ? Tu as vu l'heure ? Bon... C'est que ce doit être important. (Elle soupira de l'autre côté du combiné) Qu'est-ce qu'il y a de si urgent pour que tu m'appelles un dimanche matin alors qu'il est à peine dix heure ?
- J'ai rencontré quelqu'un...
Le début était simple. La suite l'était beaucoup moins. Sa mère se contenta d'acquiescer, attendant probablement la suite.
- Maman je... J'ai retrouvé David.
Il tourna la tête vers lui, espérant se donner un peu de courage pour lâcher la bombe.
- Et Moi et David, on est... Comment dire... Maman... Maman je suis homosexuel. Je suis gay.
- Pour l'amour du ciel je le savais ça. Depuis des années.
Sa première réaction fût de reculer son visage de l'appareil. Sa mère le savait et elle n'avait rien dit. C'était particulièrement troublant.
- Et ça... Ça te fais rien ?
- Je m'en fiche en fait. Mais j'aimerai éviter les détails sur ta vie intime si tu veux bien. Et tout ce que j'espère pour toi, c'est que tu te rendes compte que tu as fais le choix d'être seul pour la vie. Tu trouveras jamais quelqu'un pour t'aimer Gilles. Les garçons qui craques pour les petites choses faibles dans ton genre, il n'y en a pas des centaines. La lubie de David lui passera et tu te retrouveras seul.
Sans s'excuser une seule fois, sa mère raccrocha, le laissant seul avec des mots qui lui brûlaient les yeux.
- Gilles ? Est-ce que ça va ?
Son cœur battit un peu vite.
Il le voyait se rapprocher de lui et tenter de le prendre dans ses bras. Mais il le repoussa durement.
- Je suis qu'une merde. Ma mère me déteste. Et m'a dit que je ne serais jamais heureux...
- Dis pas ça...
- C'est de ta faute ! C'est entièrement à cause de toi ! C'est toi qui m'a poussé à lui dire ! T'es qu'un sale égoïste de merde ! Je te déteste.
Son petit-ami ne pût supporter plus longtemps ses mots et s'enferma dans la salle bain en claquant la porte.
Gilles regretta immédiatement ses paroles.
Il reposa le téléphone sur la table basse et tenta d'ouvrir la porte, sans succès.
- David, ouvre-moi. Je suis désolé. Je.. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. J'aurais pas dû te parler comme ça.
Aucune réponse.
- Chéri... Écoute-moi... J'ai merdé. Je me suis comporté comme un abruti. Je... Pardon.
Il ne reçu pas une seule insulte. Et c'était bien plus blessant. Son front se reposa contre le bois, espérant être au plus proche de lui.
- Dis-moi n'importe quoi, je t'en prie... Dis-moi ce que je dois faire pour me faire pardonner.
Il entendit un léger hoquet, suivit d'un petit reniflement. Et ça lui fit encore plus mal. David avait pleuré et c'était entièrement de sa faute.
- Pour-Pourquoi tu m'aimes ?
Sa voix était faible et hachée par des pleurs. Il avait mal rien qu'en l'entendant. Et sa question lui noua l'estomac et augmenta les battements de son coeur déjà bien rapide.
- Pourquoi je- Pourquoi je t'aime ? Putain... Il existe tellement de raison pour lesquelles je t'aime David. Tu es un garçon génial. Tu es tellement pétillant, merveilleux, splendide, unique, drôle, attachant, tendre, attentionné et bourré de talent.
Depuis le jour où je t'ai rencontré à l'anniversaire de Yoan, quand je t'ai vu assis sur ce balcon, avec tes cheveux colorés aussi blancs que la lune et tes yeux aussi bleus et sombres que la nuit. Quand tu m'as proposé de boire dans la même bouteille de bière que toi en fixant les étoiles avec un air insouciant. J'ai su que ça allait être toi. Que ce serait toi qui boulverserait ma vie.
Sans réellement le savoir, Gilles avait réussi à le calmer et David était prêt à lui ouvrir de nouveau la porte. Mais ce fut à son tour de douter.
- Pendant des semaines j'ai hésité à aller te voir. J'avais eu beau avoir ton numéro et toi le mien, je tremblais. Personne ne m'avais jamais fait ressentir ça avant. J'avais peur d'aller vite ou de me faire de faux espoirs. Puis après coup, je me disais que la vie était trop courte pour avoir des regrets. Alors je t'ai aimé et tu m'as aimé en retour. C'était... Bien. C'était bien David. J'ai aimé t'aimer. Terriblement.
- Mon amour pour toi n'a pas suffit à empêcher ton coeur de lâcher. C'est de ma faute. C'est moi qui t'ais rendu malade...
Bien qu'il parlait de ce tragique accident, Gilles fut heureux de l'entendre une nouvelle fois.
- Non... C'est justement toi qui m'a sauvé. Sans toi je ne serais plus rien. Tu m'as donné la force de me battre. Tu m'as donné la force de vivre.
Il se remémora son stupide accident de vélo, suivit d'un arrêt cardiaque. Il n'avait que dix-sept ans.
Mais il se souvint également de chacunes de ses venues, de ses allers-retours entre l'hôpital et chez lui. Quand il passait des heures avec lui sur le lit d'hôpital. Quand il l'avait embrassé pasionnement alors qu'une infirmière rentrait dans la pièce, les surprenant tout les deux.
Il sourit contre la porte.
- Et je t'aime encore David. Je continuerais toujours de t'aimer.
La porte se déverrouilla enfin, laissant apparaître David dans l'encadrement.
- Je veux déjeuner avec toi. Puis je veux t'aimer encore plus fort s'il est possible de le faire.
Un sourire radieux s'afficha sur son visage et ils s'embrassèrent amoureusement.
Les deux garçons déjeunèrent rapidement, en se cherchant constamment. Puis vint le moment où David déposa le lait au frigo et Gilles les bols dans l'évier.
Ils montèrent rejoindre le lit et se dénudèrent en prenant le temps de contempler le corps de l'autre. David contractait les muscles de Gilles, puis ce dernier caressait les tatouages de son amant.
Leurs peaux douces qui se touchaient, leurs regards tendre parsemés d'étoiles. Leurs lèvres et langues qui se rencontraient. Leurs voix déclarant des mots d'amour au creu de leur cou.
Ses doigts qui s'accrochait à ses cheveux. Ses chevilles nouées dans son dos. Les mains expertes qui flattait son sexe et après une langoureuse préparation, un premier mouvement de bassin. Puis d'autres mouvements de bassin.
Il flottait dans un état de béatitude quand il allait un peu plus en lui, détendant ses muscles. Ses frémissements qui se faisaient plus nombreux sous ses coups de langue sur sa peau salée et ses va-et-vient. Ils gémissaient le nom de l'autre jusqu'à en avoir mal à la tête. Il n'était là que pour lui et il ne serait plus qu'à lui.
Il donna un coup plus abrupte, touchant son point sensible.
Il enfonça ses ongles dans sa chair, le marquant pour au moins quelques jours.
Il réajusta son coup et le toucha une nouvelle fois. Il cria un peu plus fort.
- Je viens...
Il ne le laissa pas le temps de dire quoi que ce soit d'autre qu'il s'arrêta pour mordre légèrement son épaule.
- Je ne te laisserai pas aller jusqu'à la lune sans moi bébé...
Il ne donna que des coups très légers, s'occupant d'abord de son propre plaisir. Mais participait tout de même à celui de son petit-ami.
Se sentant à son tour proche de la fin, il lâcha prise et continua jusqu'à sentir la chair se resserré autour de lui.
Ils atteignirent enfin ensemble les étoiles dans un dernier gémissement.
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