Peut-être que quand tu m'as appelé, je n'aurais pas dû me retourner.

Peut-être alors, que je n'aurais pas croiser ton regard qui me manquait tant.

Je ne serais alors pas venu vers toi.

Je ne t'aurais pas pris dans mes bras et tu n'aurais pas fait de même.

Et on ne se serait pas embrassé.

Mais j'en avais trop envie et besoin pour refuser une telle chose.

Tu me manquais bien trop.

Puis tu as eu une idée folle.

Tu m'as pris la main et on est allé chez toi.

Je n'ai pas vraiment compris pourquoi. Enfin au début.
On ne disait rien dans ta voiture.

Puis quand tu as refermé la porte derrière toi, j'ai compris que je ne pouvais plus reculer.
Et que toi non plus.

On s'est de nouveau embrassé. Comme si le monde nous appartenait  de nouveau. Juste nous.
Comme quand on était ado.
Plus rien ne comptait.

Tu as retiré ta bague en premier.

Ce petit tintement nous a subitement arrêter.
Et pendant quelques secondes j'ai eu un profond remord.

Je t'avais embrassé alors que tu venais de te fiancer.

Mais tu as balancé ton manteau sur le bijou doré et tu m'as conduit jusqu'à ta chambre.

On a fait l'amour.

Et c'était fou. Complètement.

Mais une fois de retour sur la terre ferme, je n'osais plus te regarder.

Tu avais trompé ta futur femme.
Et j'étais l'amant.

Cette perspective ne me plaisait pas.

《 Je ne veux pas me marier. 》tu avais déclaré, allongé sur le ventre, complètement nu.

《 Tu fuis vite tes engagements. 》

《 Parce que ce ne sera pas avec elle si je dois le faire... 》

Tes yeux brillaient comme si tu voyais en moi toute la beauté du monde.

《 Je savais que je n'aurais pas dû venir. 》j'ai répondu alors que j'attrapais mes vêtements.

Tu m'as attrapé par le poignet et tu m'as envoyé un regard. Celui que je ne pouvais fuir.

《 Reste. S'il te plaît. Reste avec moi. J'en ai marre de me cacher. 》

Je me suis assis de nouveau sur le matelas. Tu t'es assis à ton tour et tu m'as pris dans tes bras.

《 Ce serait la pire des conneries que je reste. 》

《 Pourquoi ? Je t'aime. Tu m'aimes. On s'aime. 》

《 Justement. Je ne te vois pas slalomer entre les insultes et les blagues de mauvais goût. Fait comme tout le monde. Épouse une femme, ait des enfants, un chien, une maison... 》

Tes mains sur mes joues m'ont tournés vers toi et tu m'as embrassé.

《 Je donnerais n'importe quoi pour revenir en arrière et passé les années qui se sont écoulées avec toi depuis notre rencontre. Je n'étais pas prêt a assumer celui que je suis. Mais maintenant oui. 》

Tu t'es mordu la joue.
J'avais de nouveau envie de tes lèvres.

《 Et je n'ai pas envie de toutes ces choses que tu me proposes. Si je n'avais besoin que d'une seule, ce serait une vie avec toi. 》

Je n'ai pas résisté plus longtemps.
Je me suis penché vers toi pour te goûter de nouveau.

《 Donne moi une vie avec toi alors. 》

Tu as souris.
Le genre de sourire heureux et sincère.

Puis on a refait l'amour. Longuement.

Avec moins de précipitation due au manque.

Il y avait juste nous et notre amour.

Après une derrière longue étreinte, tu t'es mis debout.

Tu as déposé un mot.

Tu as pris des affaires pour deux.

Tu as fermé l'appartement.

Déposé tes clefs chez la voisine qui te fixait comme un fou avec moi en fond.
Tu lui as même dit que tu quittais tout pour moi.

J'ai bêtement souris.

J'étais comme l'héroïne d'un téléfilm romantique.
Et j'adorais la sensation que ça me procurait.

Puis on a grimpé dans ta voiture.

J'ai aussi tout abandonné derrière moi.

Ma colocataire étant une grande romantique m'a ordonné de fuir avec toi.

Plus rien ne pouvait nous atteindre.

Juste toi, moi et l'amour.

Juste nous.

Et aujourd'hui encore, je ne regrette rien.