.Elijah.

(Classé mature et coécrit avec la talentueuse Rheexus ♡)

Elijah ne regrettait absolument pas d'avoir écouté l'une de ses nouveaux collègues. Le café qu'elle lui avait conseillé était fort chaleureux. La salle était joliment décorée, le comptoir et les tables propres. Il aimait lorsque tout était bien nettoyé et rangé, comme derrière le bar. Cela donnait envie de rester consommer, et peut-être même faire quelques rencontres. De plus, ce soir-là, il était tombé par hasard sur un concert. C'était un peu désordonné dans la méthode, mais il hochait la tête en rythme. C'était léger et agréable. Sirotant son café d'une main, il répondait par message à son meilleur ami de l'autre. Décidément, Morgan ne pouvait pas s'empêcher de se plaindre de ses heures de travail aléatoires. Cela n'avait jamais dérangé l'homme, avant, mais en ce moment, il ne parvenait plus à récupérer. Les nuits de sommeil étaient si courtes que lorsqu'il se levait, il était déjà fatigué.

La musique s'arrêta. Il releva la tête un instant, pour voir ce qu'il se passait. Il se douta que le concert était terminé, car les musiciens rangeaient leurs instruments, après avoir salué et remercié leur auditoire. Le calme revint immédiatement. Des clients passèrent devant lui pour payer, et le barman encaissait les consommations, avant de leur souhaiter une bonne soirée. L'homme avait un drôle d'accent, mais Elijah l'aima aussitôt. Peut-être qu'il venait des pays du nord ? Malheureusement pour lui, le châtain n'avait pas un tel atout. Il s'amusait à reconnaître les tics de langages en les écoutant, mais cela n'allait pas plus loin.

— S'il vous plaît ? demanda Elijah, en interpellant le barman qui passait.

— Puis-je vous aider ? répliqua l'autre, courtois.

— Pourrais-je avoir une nouvelle tasse ?

— Bien sûr, tout de suite !

Le brun qui officiait se retourna pour préparer la boisson demandée. Elijah était certain que prendre un deuxième café dans la soirée était une très mauvaise idée. Pourtant, la boisson était si bonne qu'il ne pouvait pas résister. Un peu plus loin, il repéra un homme avec une étrange couleur de cheveux. Il était tout à fait dans son style. Plus petit que lui, au sourire discret, il lui plaisait beaucoup. Peut-être qu'il trouverait l'envie d'aller le voir avant de partir.

La tasse en porcelaine blanche se matérialisa devant ses yeux, et il remercia l'homme d'un signe de tête. Alors qu'il soufflait sur le liquide chaud avec précaution, son téléphone s'agita sur le bois. Curieux, il avisa le nom qui figurait sur l'écran avant de lever les yeux au ciel. Sa sœur essayait encore de le joindre. Elle avait la fâcheuse tendance de le contacter lorsqu'il prenait un temps de repos.

Il se leva alors, laissa son sac et sa boisson à sa place, dans une confiance aveugle, et empoigna le cellulaire pour décrocher. L'extérieur serait bien mieux pour passer un appel privé. Tout le café n'était pas censé être au courant de sa vie.

— Eli ! J'ai cru que t'étais mort ! s'écria sa grande soeur.

— Peut-être parce que je ne voulais pas te parler, tout simplement ?

— Que tu es dur avec moi ! pleurnicha la demoiselle.

Léonie avait tendance à dramatiser toutes les situations. Plus le temps passait, plus Elijah ne supportait plus cette manie. Il trouvait qu'elle avait passé l'âge de ces bêtises depuis longtemps.

— Je voulais savoir comment se passe ton nouveau travail, renchérit-elle.

— Bien, merci.

— Je t'ai connu plus loquace ! Je te dérange ?

— Oui, c'est ça, rétorqua le châtain, pour se sortir de ce mauvais pas.

— Qui m'a collé ce frère, sérieux ? Vu que je te fais chier, à plus !

La communication coupa la seconde qui suivit. Le psychologue se demanda quelle avait été l'utilité de cette conversation. Il haussa les épaules. Ses yeux clairs passèrent un instant sur les gens qui déambulaient dans la rue. Il aimait voir ce ballet pressé, lorsque la nuit menaçait de tomber sur leur hémisphère. Il profita qu'un client entrait dans le café, pour lui emboîter le pas. Il fut soulagé de voir que ses affaires n'avaient pas bougé d'un pouce.

De l'autre côté du bar, assis au comptoir, Uriel observait son compagnon s'activer à préparer les dernières boissons. Depuis que le jeune homme avait quitté Ethan, sa vie semblait moins triste. Il était libre d'avoir des envies. Il pouvait avoir envie de sexe sans être obligé de se retenir car son partenaire était trop occupé à le dénigrer. Melkior l'aidait beaucoup. Uriel lui faisait une confiance aveugle. Les deux hommes se complétaient pour de parfaites séances de câlins.

Et ce soir, Uriel se sentait prêt à passer à quelque chose d'inédit. Il était prêt à inviter quelqu'un dans leur lit. Un fantasme qu'il avait hésité à dévoiler à son petit-ami. Certains détestaient le fait de devoir partager, mais visiblement, Melkior était d'accord, seulement s'ils choisissaient ensemble leur invité.
Alors il fit défiler les profils sur une application de rencontre.

— Que penses-tu de celui-là ?

Melkior avisa le profil de l'homme que Uriel lui présentait. Pas du tout à son goût.

— J'aime pas trop sa tête...

— Et lui ? demanda son petit ami en défilant l'écran vers le profil suivant.

— C'est pas mon genre...

— T'es difficile, se plaignit Uriel en rangeant son téléphone. T'as qu'à choisir du coup !

Melkior tourna la tête et observa les quelques clients restant dans la salle. Il cherchait une nouvelle tête. Quelqu'un à qui il pourrait dévoiler sa sexualité sans prendre le risque d'avoir des problèmes par la suite. Il ne devait surtout pas mettre un habitué dans leur lit. Puis, il avisa un homme qui retournait s'asseoir autour d'une table. Un grand châtain, finement musclé. Lui était plus dans son style. En plus de cela, il semblait ne jamais être venu ici. Il ne restait plus qu'à savoir si Uriel serait de son avis. Tout comme leur futur partenaire.

— Et lui ? Le châtain avec sa tasse de café ?

Uriel se retourna discrètement vers l'homme que lui montrait son petit-ami. De là où il était, le client paraissait tout à fait charmant. Il se dit qu'il pourrait passer une excellente soirée entre ses bras. Le graphiste revint vers son compagnon et accepta d'un signe de tête.

— Maintenant, il va falloir le convaincre.

— Ou au moins s'assurer de sa sexualité...

— Je vais y aller. Comme ça, au pire de la situation, tu n'auras pas de problème.

Uriel l'embrassa rapidement par-dessus le comptoir pour avoir un peu de chance. Il croisa les doigts. Ce serait lui ce soir et pas un autre. Si l'homme venait à l'écarter, il comblerait ses envies avec Melkior pour seul compagnie. En soit, il ne serait jamais perdant. Il s'approcha du client et après une petite expiration, se présenta auprès de l'homme.

— Bonsoir.

Elijah avisa l'homme qui venait de l'interpeller. Il déposa de nouveau la tasse sur la petite table ronde avant de lui présenter toute son attention. Le brun qui était devant lui faisait partie des musiciens qui jouaient un peu plus tôt.

— Heu, bonsoir ?

— C'est la première fois que vous venez ici ? Je ne vous avais jamais vu avant. Est-ce que ça vous dérange si je m'assois ?

— Non, faites. Je peux vous aider à quelque chose ?

Elijah regarda l'homme s'installer, semblant un peu nerveux. Il poussa son téléphone qui était en face de lui pour lui faire une place, afin qu'il pose ses coudes, si l'envie lui prenait.

— Je pense que ça va vous paraître fou mais je peux vous offrir un verre ?

— Je ne dis pas non, mais soyez plus assuré, si vous voulez me draguer, dit-il.

Il était évident que c'était le cas. Dans le code tactique des humains, lorsqu'une personne voulait offrir un verre à une autre, ce n'était pas pour manger des oranges par la suite. Le châtain en avait vu, des types comme ça.

— Je suis désolé si je vous ai paru trop... direct. Mais comme vous l'avez supposé, vous me plaisez et je ne veux pas qu'il y ait le moindre malentendu entre nous.

L'homme en face de lui devait probablement avoir une bonne dizaine d'années de plus que lui. Avec sa tache blanche sur la joue qui abimait l'esthétique de son visage, Uriel se dit qu'il devait laisser tomber. Ce n'était qu'une vulgaire idée de penser qu'il pourrait un jour lui aussi plaire à quelqu'un d'autre que Melkior.

— Non, en fait... Je suis désolé de vous avoir dérangé monsieur. Je vais vous laisser.

— Hé, vous ne me dérangez pas du tout. Je sens votre inquiétude, mais vous n'avez pas besoin d'en avoir en ma présence, je vous assure.

Morgan dirait certainement qu'il jouait encore une fois au psychologue. Le châtain analysait les personnes qui l'entouraient, si bien qu'il avait une longueur d'avance sur ses interlocuteurs.

Uriel se décida à se rasseoir et à envoyer un sourire à Melkior. Il avait toujours tendance à trop s'inquiéter pour lui. Il prit une inspiration et croisa ses bras sur la table.

— Avant toute chose, je voudrais savoir si quelqu'un vous attend quelque part ce soir ? Je n'oserai jamais poser la question qui va suivre si vous me répondez oui.

Le châtain devinait aisément ce qui traversait l'esprit de l'autre.

— Dites moi tout...

Uriel se dit que quitte à se faire rejeter, autant que ce soit dans un endroit qu'il connaissait.

— Je comprendrais tout à fait que ça peut vous paraître... étrange et pour la plupart des personnes, c'est surement le cas mais... Mon petit-ami et moi nous aimerions passer un... un moment avec vous.

Uriel ne pouvait pas être plus gêné. Sa demande était explicite. Il voulait que l'homme se retrouve dans leur lit cette nuit. Mais, il restait à connaître sa réponse. Qu'elle soit négative ou positive.

— Donc, vous voulez faire un plan à trois avec moi ? s'étonna Elijah.

C'était la première fois qu'il faisait face à cette situation. L'homme avait les yeux écarquillés de surprise. Il ne savait pas vraiment comment réagir. C'était une demande assez complexe et surprenante. Mais visiblement, le plus gêné des deux était Uriel. Ses joues étaient rouges, et son regard bas.

— Oui... répondit doucement Uriel. Et je me rends compte que c'est une demande vraiment étrange dit comme ça. On ne se connait pas du tout. Mais sachez que vous nous plaisez. À tous les deux.

Pour lui faire comprendre de qui il parlait, Uriel fit signe à Melkior, qui quitta le comptoir pour se joindre à eux. Le barman se sentait assez en confiance. Si son petit-ami n'avait pas encore été rejeté, lui aussi avait toutes ses chances ce soir. L'homme acceptait facilement les différences et les petits détails qui rendaient une personne particulière.

— Bonsoir, salua-t-il poliment l'homme.

— Melkior, je te présente...

— Elijah, répondit simplement le troisième. Mais... c'est une situation assez inédite pour moi, là... dit-il, ne sachant pas vraiment quoi faire.

Ses mains plongèrent dans ses boucles châtain pour témoigner de sa gêne. Il ne savait pas comment aborder le problème qui se présentait à lui. Les deux hommes étaient à son goût, il ne fallait pas en douter, mais pouvait-il se lancer dans une aventure comme elle ? Il n'était certain de rien.

Melkior sourit à l'homme, avant de s'asseoir à son tour autour de la table. Toute cette situation était nouvelle pour lui aussi . Mais cela n'enlevait en rien le fait qu'il trouvait tout cela plutôt excitant. C'était insolite. Il prit la main d'Uriel pour le rassurer un peu et se tourna vers Elijah.

— C'est tout nouveau pour nous aussi mais... ça fait un moment que nous en avons envie. Et je pense que la meilleure solution pour nous de pouvoir réaliser une telle chose c'est avec vous. C'est étrange, on ne se connait pas vraiment, voir pas du tout, mais je sens que l'on peut très bien s'entendre. Tous les trois.

Elijah songea que la situation avait l'air d'un interrogatoire.

— Allez, soyons fous. Uriel et Melkior, donc ? Je peux vous tutoyer ?

Uriel, nerveux, manqua d'exploser de rire. Il ne pensait pas qu'il pourrait un jour, se retrouver dans une telle situation. Melkior, lui, se sentait assez en confiance avec l'homme.

— Oui. Tout à fait. Je pense que le mieux à faire maintenant, c'est de faire un peu plus connaissance avant d'aller plus loin. à moins que tu préfères directement passer aux choses sérieuses, Elijah.

Melkior observa sa réaction. Dégoût ou désir ? Pour ça, seul une réaction du châtain pouvait y répondre.

— Comme vous voulez, ça ne changera pas ma vie, mais si vous voulez savoir où vous vous embarquez avec moi, soit

Il n'avait pas spécialement envie de s'étendre sur sa vie privée devant deux inconnus, mais si cela leur permettait d'être à l'aise, il se plierait à leur volonté. Sous le regard du couple, il se sentait attiré. Avec ou sans présentations, il était certain de passer une bonne nuit.

— Dans ce cas, je préfère que nous passions directement dans le vif du sujet. Mon ange ?

— Je n'ai aucune idée dans quoi je m'embarque, mais ça me fait envie.

Uriel se mit debout, un petit poids dans l'estomac. Parler de cela, ici, était étrange. N'importe qui pouvait surprendre leur conversation.

— Elijah, chez toi où chez nous ? Tu es allergique aux chats ?

Gattaca avait beau être un petit félin adorable, se retrouver avec leur compagnon d'un soir avec une crise d'allergie était la pire chose qui pouvait désormais arriver. Et Uriel voulait à tout prix éviter cette situation.

— Mon appart est à moins de dix minutes à pied, je suis dans le centre.

Melkior partit récupérer leurs affaires dans le bureau. C'était étrange pour lui de ressentir autant d'envie pour la suite de la soirée. Il voulait savoir comment cette histoire allait se poursuivre.

Uriel se rapprocha un peu plus d'Elijah, qui s'était mis à son tour debout pour attendre le retour du brun. Le métis hésitait un peu à le toucher. Comme si c'était une chose interdite, alors que dans quelques minutes, ils allaient se voir nus.

— Ça te parait insensé que je puisse désirer un autre homme que mon petit-ami ?

— Contrairement à ce que beaucoup pensent, désirer quelqu'un d'autre que son partenaire est normal, si je peux dire ainsi. Il y a deux types de désirs, celui amoureux, profond, qu'on partage avec l'être cher, et l'autre, le physique. Ce que tu ressens en ce moment est le deuxième. Il n'y a rien de mal, et encore moins d'interdit. Cela ne vaut rien dire, si tu veux. Mais c'est normal.

Uriel était mignon, avec sa tache blanche sur la joue. Elijah avait presque envie de passer le pouce dessus, mais s'abstint, sentant un malaise émaner du plus petit. De plus, il ne voulait pas faire de faux pas. Il avait déjà deviné que Melkior était de nature protectrice avec son homme.

— Alors j'ai le droit d'avoir envie de t'embrasser sans être pour autant quelqu'un de mauvais ?

Il pouvait passer pour un fou que ça lui était bien égal. Il aimait son petit-ami, même plus que ça. Mais le beau Elijah avait quelque chose de charmant que Melkior ne possédait pas. Quelque chose qui lui faisait envie en ce moment même.

Jetant ses résolutions au placard, le psychologue prit délicatement le menton d'Uriel entre ses doigts avant de se pencher sur lui. Il déposa un doux baiser sur ses lèvres, taquin. Juste un contact bouche à bouche, rien de plus.

— Alors, le Diable va venir te chercher, avec ce que j'ai fais ? plaisanta-t-il.

Uriel se mordit la lèvre, une chaleur irradiait son ventre. Cet homme venait ouvertement de faire un geste qui lui faisait comprendre son désir pour lui. Le jeune homme en jubilait.

— J'espère bien que non. La soirée est loin d'être finie... murmura-t-il avec un sourire en coin.

Il laissa sa main s'attarder un peu sur son bassin avant de se détacher entièrement de lui quand Melkior revint vers eux. Il enfila sa veste en se pressant.

Melkior ne put s'empêcher d'imaginer ce que les deux hommes avaient dit durant son absence et les gestes qu'ils avaient échangés. Il remarqua facilement la rougeur sur les joues de son homme et l'embrassa doucement à son tour. Peut-être pour faire comprendre qu'il l'aimait. A moins que ce n'était pour savoir quel goût avait les baisers d'Elijah.

— On te suit jusqu'à chez toi.

— Parfait ! s'exclama le châtain, en enfilant son manteau long. Ho, et j'aime être transparent, je viens de smacker Uriel, pour lui faire comprendre qu'il n'y a rien d'interdit, dans ce que nous allons faire.

Il annonça les faits comme si de rien n'était. Il ouvrit la porte qui laissa couler le son de la clochette. Les deux hommes sortirent en premier. La nuit était tombée, quelques zébrures restaient coincées dans le ciel, mais elles n'étaient pas assez lumineuses pour éclairer les rues. Les lampadaires s'étaient illuminés il y avait quelques minutes déjà. Leurs chaussures battaient les pavés de la ville à rythme régulier. Elijah avait le nez en l'air, appréciant le spectacle que lui offrait l'astre lunaire.

De son côté, Uriel commençait à ressentir un réel désir pour Elijah. Le baiser qu'ils avaient échangé le lui confirmait. Là où il appréhendait un peu, c'était d'avoir la réaction de Melkior, qui, il l'avait bien compris, était plus possessif avec lui que d'ordinaire. Il décida de mettre les choses au clair avec son petit-ami.

— Tu sais, si le voir avec moi te gêne, on peut encore faire demi-tour.

— Ce n'est pas ça... C'est juste que je le trouve un peu trop mature pour nous. Pas qu'il est vieux, loin de là mais tu as vingt-quatre ans et savoir que vous vous êtes embrassés c'est...

— Bizarre ?

— Un peu. Mais j'ai bien envie de savoir aussi ce que ça fait.

— Tu n'as qu'à le lui demander. Et je te ferais remarquer que tu es plus proche de lui au niveau de l'âge, mon petit papi.

Il se suréleva légèrement sur la pointe des pieds pour pouvoir embrasser sa joue. Il adorait se moquer gentiment de lui.

— Vous savez que je vous entends ? Je n'ai pas quarante ans non plus... Si ça vous dérange ou vous bloque, je ne peux rien y faire, désolé...

Elijah entendait parfaitement ce que le couple trafiquait. Il était un peu peiné par cette constatation. Depuis quand un âge jouait-il quelque chose ? Il se décala, montant sur un petit trottoir qui se présentait à lui. Ils étaient bientôt arrivés, si bien que s'il changeait d'avis, ils avaient trois minutes pour le faire.

Arrivé là, Uriel se décida à jouer la carte de l'honnêteté avec Elijah. Au vue de leur projet, c'était ce qu'il y avait de plus évident à faire. Il se rapprocha un peu plus de l'homme devant lui et attrapa son bras entre les siens.

— Tu sais, Melkior est un peu protecteur avec moi. Je pense que c'est à cause de ma précédente relation qui était... chaotique. Il doit sentir un peu mon stress. Pas que je te trouve vieux, loin de là, je te trouve particulièrement charmant, mais à cause du fait que tu es le troisième homme que j'embrasse.

Elijah fut surpris de cette réponse. Il haussa un sourcil pour montrer son étonnement. Le jeune homme avait donc vécu un traumatisme ?

— Dois-je comprendre que c'est un honneur, alors ? tailla-t-il.

Il préférait cacher son doute par l'humour, bien qu'il soit quelque peu douteux. C'était toujours compliqué de réagir lorsqu'une connaissance s'était fait abuser d'une quelconque manière.

— Je ne suis peut-être pas légitime de dire ça, mais si ça coince à un moment ou à un autre, dis-le moi, okay ?

Uriel ne pouvait qu'approuver le choix qu'il avait fait en choisissant Elijah. Cet homme le respectait au même titre que son petit-ami. Et rien qu'avec ça, il se sentait capable de lui faire entièrement confiance. Et puis, au pire des cas, Melkior serait là.

— Au début c'était un peu difficile mais maintenant je fais confiance aux autres. Donc à toi aussi. Et je peux t'assurer que tu sauras rapidement si ça ne va pas.

Le jeune homme lui sourit plus franchement et lui déposa un baiser au coin des lèvres. Juste parce qu'il en avait envie.
Melkior les vit se rapprocher l'un de l'autre et ne pu s'empêcher de se mettre de l'autre côté du châtain, venant simplement effleurer sa hanche. Lui aussi avait envie de toucher l'homme que son petit-ami désirait. Il n'avait aucun doute qu'il allait ressentir des choses à cette soirée.

Le petit immeuble se présentait à eux. Sans un mot, Elijah tapa les chiffres sur le digicode. La porte se déverouilla avec un "clac" distinctif. La lumière des escaliers s'alluma lorsqu'ils pénétrèrent dans la cage. Ils gravirent les marches une à une. A un étage, une porte claqua sur le palier en bois.

— Elijah ! Comment vas-tu ?

La vieille dame lui sourit doucement avant d'aviser ses deux compagnons. Pas le moins du monde gêné, il se tourna vers elle.

— Très bien et vous, madame Charpentier ?

— Je viens d'aller voir Charles, avoua-t-elle, les joues rouges.

— Ho ! Vous lui passerez mon bonjour la prochaine fois !

L'amant de la vieille femme avait toujours pris soin de le saluer lorsqu'ils se croisaient dans les escaliers.

— Assurément ! Et je mettrais des boules-quies pour cette nuit. Tu sais, plus je vieillis, plus j'ai le sommeil léger...

Elle leur offrit un clin d'oeil coquin avant de disparaître dans son appartement. Pas gêné une seconde, Elijah inséra ses clefs dans la serrure et ouvrit la porte.

— Bienvenue, faites comme chez vous !

Les deux hommes se débarrassèrent de leurs manteaux dans l'entrée et Uriel s'assit sur le canapé du salon. L'appartement était bien agencé, de quoi se sentir rapidement à l'aise. Melkior se décida à prendre ses aises avec lui, laissant sa main se perdre sur sa cuisse.

— Ta voisine est bien plus sympa que la nôtre, qui est raciste et homophobe au possible, rit Uriel. Elle manque à chaque fois de faire un infarctus dès qu'elle me voit.

— Par contre, elle sait que nous ne sommes pas là pour jouer aux cartes, ajouta Melkior.

— Ça fait quelques années, que les hommes ne sont pas là pour jouer aux cartes ! rit le châtain. Vous voulez boire quelque chose ? Manger un truc ?

Il voulait que le couple se sente bien, afin de ne pas créer de malaise ou de réservation. D'ordinaire, lorsqu'il ramenait un homme, il ne s'embêtait pas de cela, mais cette fois, il voulait faire les choses biens, à sa manière.

— Ouh ! Ce sont de belles paroles que tu as là ! Et non merci, on a déjà mangé et ça serait une très mauvaise idée que je boive ce soir.

— Et comme moi je ne bois jamais, le problème est vite réglé.

— Du coup, tu pourrais peut-être venir t'asseoir ? demanda Uriel en tapotant l'autre place à côté de lui. À moins que tu préfères rester debout ?

Le jeune homme faisait en sorte que son appréhension ressorte le moins possible. Il ne voulait pas être rejeté maintenant. Il s'en sentirait vraiment mal. Bien plus que d'ordinaire. Alors il faisait tout pour se faire désirer. Ce qui, avec le regard que lui lançait Elijah, semblait fonctionner.

— Hum, d'accord...

Il ne parlait pas d'alcool, mais soit. Il partit donc se servir un verre d'eau dans la cuisine, histoire de ne pas se dessécher sur place avec la tension qui était en train de monter. Ses deux invités avaient investi le canapé lorsqu'il se laissa tomber dedans en soupirant d'aise. La journée de travail avait été rude, par les nouvelles habitudes à prendre. Ses muscles étaient noués, et s'asseoir sur quelque chose de moelleux, au lieu d'une chaise en plastique, était un bonheur.

— Bon, et maintenant ? demanda-t-il sans une once de délicatesse, la tête repoussée, le visage offert au plafond.

Melkior l'observa un instant. Elijah avait une beauté saisissante. Surtout ses yeux où il rêvait de s'y noyer. Uriel avait un beau regard, mais il n'en avait pas de tel. Le brun se décida à se lever et à se mettre de l'autre côté de leur hôte, le poussant un peu plus vers le centre du canapé. Avec une certaine hésitation, il posa sa paume sur sa jambe et la remonta sur sa cuisse. Uriel s'était à son tour approché de lui et dessinait un cercle sur son épaule. Ils avaient tous les deux l'impression de se confronter à une nouvelle facette de la sexualité. Elijah était tout ce qu'ils n'étaient pas.

Uriel le désirait maintenant. Il voulait sentir l'homme au plus près de lui. Sa peau contre la sienne. Mais ce fut Melkior qui prit les devant, déposant un baiser sur les lèvres fines du psychologue..

— Qu'est-ce que tu désires Elijah ?

— Ce que je désire ? Toi, qu'est-ce que tu désires ? Ne me mens pas...

Il avait pris cette voix douce et calme, comme lorsqu'il le faisait avec ses patients. Il avait toujours ce qu'il voulait, lorsqu'il l'utilisait. Plongé dans les yeux bleus de son vis à vis, il le fouillait pour en trouver ses envies les plus cachées. Machinalement, ses doigts se refermèrent sur ceux d'Uriel, pressant les phalanges d'une douce chaleur. Il ne l'oubliait pas. Comment le pouvait-il, en sentant sa présence si près de lui ?

— T'embrasser encore une fois...

Il se pencha de nouveau vers lui pour prendre possession de ses lèvres.
Le seul point dont Uriel était certain, c'est que l'homme lui faisait envie. Et voir son compagnon l'embrasser, lui avait donné le besoin de faire la même chose. Il savait, à la manière dont Elijah avait serré ses doigts, qu'il en avait lui aussi envie. Uriel se mordit une dernière fois la lèvre et prit le visage du châtain entre ses mains pour le ramener vers lui. Il l'embrassa. Avec bien plus de passion que précédemment. Les doigts du métis glissèrent dans ses cheveux pour le rapprocher plus s'il était possible et sa langue passa ses lèvres pour rencontrer sa jumelle. Une nouvelle sensation inédite. Elijah embrassait divinement bien.

Melkior n'était pas en reste. Il regardait les deux hommes s'embrasser en prenant soin de déposer des baisers dans la nuque de son hôte, laissant ses mains remonter vers son bassin. Il voulait toucher cette bosse qui gonflait mais ne savait pas s'il y était autorisé. Surpris par la passion que lui témoignait Uriel, l'homme se jucha sur ses cuisses. Elles étaient plus fines que les siennes, si bien qu'il avait presque l'impression de pouvoir les briser avec son poids. Les deux mains de part et d'autre du visage du plus jeune, il s'amusait à le laisser pantelant après chaque baiser. Sa langue cherchait et taquinait l'autre, si bien qu'Uriel dû le repousser un peu pour pouvoir respirer. Satisfait de son effet, il retomba de nouveau entre les deux avec un éclat de rire. Il faisait penser à un enfant heureux d'avoir eu une sucrerie.

— Donc, si je comprends bien, tu veux m'embrasser ? dit-il en se tournant vers Melkior, les joues légèrement rosées.

La fièvre du plaisir commençait lentement à monter en lui.

— Vu l'état dans lequel tu l'as mis, je ne vais certainement pas te dire non.

Il l'embrassa à son tour, avec une certaine force, laissant ses mains vagabonder là où il le voulait.
Se laissant même aller contre son flanc, alors qu'Uriel caressait déjà le torse d'Elijah, rencontrant parfois les mains de son compagnon. Toucher le même homme qui les voulait, ne faisait que croître son envie de lui. Uriel le désirait. Il profita du fait que Melkior l'ai relâché pour embrasser la nuque d'Elijah et prendre sa main dans la sienne pour la poser directement sur son entrejambe. Uriel ne pouvait pas être plus explicite.

— Tu te rends compte de l'effet que tu me fais...

Un sourire courba les lèvres d'Elijah. A vrai dire, il ne savait pas vraiment quoi faire. Il n'avait jamais reçu autant d'attention durant un rapport, ou même les préliminaires. Savoir qu'il était coincé entre deux hommes le ravissait bien plus que cela ne le devait. Sentir le sexe dur d'Uriel sous ses doigts était délicieux. Il appuya doucement dessus, afin de juger les réactions du plus petit. Même si toute son attention était tournée vers lui, il chercha les lèvres de Melkior, a l'aveuglette, si bien qu'il dû pencher la tête jusqu'à en avoir mal à la nuque. Mais toucher ces deux hommes en même temps était un régal.

Uriel ne réussit pas à contenir son gémissement. Il ferma même les yeux pour apprécier davantage. Melkior ne parvenait pas à relâcher les lèvres de son vis-à-vis. Il les embrassait, les effleurait et les mordait même. Il prenait le temps d'aviser ses réactions et de voir ce qu'il lui plaisait le plus. Mais il savait que son homme préférait largement partager ce genre de moment sans vêtements. Alors il ne fut pas surpris quand il vit Uriel se lever du canapé pour enlever son haut.

Le métis montrait sa peau et sa maladie. Elle n'était qu'esthétique, mais pouvait parfois en rebuter certains. Pourtant, le regard qu'Elijah posa sur lui ne semblait en rien être rebuté par ce qu'il voyait. Il se mordit la lèvre et voulut savoir avec honnêteté ce qu'il en pensait, tandis que la main de Melkior se baladait distraitement sur son torse...

— Ma peau te gêne ?

Elijah lui fit signe d'approcher, un sourire canaille aux lèvres. On lui avait toujours dit que son arrogance le perdrait. Uriel fit quelques pas, pour se mettre à son niveau, entre les jambes écartées du bouclé. Ses mains chaudes passèrent sur le dos offert, puis sur les côtes, laissant échapper un rire à son partenaire. Il se tortilla un instant entre les bras d'Elijah, mais se stoppa net, lorsque sa bouche embrassa la peau sombre. Puis la peau claire. Elle traçait comme des sillons de feu, sur l'épiderme doux. Elijah jalousa un instant cette matière soyeuse et souple.

— Tu es parfait comme tu es, n'en doute jamais, d'accord ? souffla-t-il.

Il ne devait peut-être pas dire cela, là, à côté de son compagnon, mais il s'en fichait comme de l'an mille. Il voulait seulement qu'Uriel se sente à l'aise.

— Je n'en ai jamais douté. Mais je voulais te l'entendre dire.

Il envoya un long regard à son petit-ami et embrassa Elijah avec douceur, ses doigts caressant ses joues.

Melkior appréciait cette vision. Ils ne pouvaient pas mieux tomber pour ce soir-là. Elijah était parfait mais par-dessus tout, il était doux et appréciait le corps d'Uriel et ça, s'était la meilleure chose qu'il pouvait espérer. Il se rapprocha des deux hommes et se décida à son tour d'enlever son haut. Il amena Uriel vers lui pour l'embrasser avec un sourire, réclamant aussi l'attention de son petit-ami.

Satisfait, Uriel poussa Elijah au fond du canapé et prit la décision de retirer le reste de ses vêtements, pendant que Melkior s'occupa du beau châtain. Un énorme avantage d'être trois. Elijah ne savait plus où regarder. Lorgner les courbes qui se dévoilaient ? Plonger dans le regard hypnotique ? Il avala de travers sa salive, si bien qu'il s'étouffa à moitié, toussant comme il le pouvait pour se sortir de ce mauvais pas. Son cœur battait à tout rompre, mais ce n'était pas parce qu'Uriel revenait vers lui, nu et sublime, dans son plus simple habit. A ses côtés, Melkior caressait son dos, afin de lui faire passer cette sensation désagréable.

Après une grimace de douleur, Elijah s'extirpa de cette étreinte, pour se mettre à égalité avec le couple. Son sweat et son t-shirt heurtèrent le sol dans un bruit sourd. Les cheveux en bataille, il offrait son torse à la vue des deux autres. Les muscles étaient dessinés comme il le fallait, témoignant de ses activités sportives. Il retira ses chaussures et ses chaussettes avec une lenteur calculée, avant de s'attaquer à son jean. Seul son caleçon resta sur ses hanches, moulant son désir.

— Et moi, je suis à votre goût, sans tous ces artifices ? demanda-t-il.

— Tu l'étais déjà avant ça...

— Mais là, tu es sublime, ajouta Uriel en s'asseyant sur ses cuisses.

Melkior se mit debout pour retirer à son tour ses autres habits, ne gardant que son sous-vêtement. Il adorait voir la scène qu'il avait devant lui. Uriel, nu, sur les jambes de leur hôte qui caressait la peau de son compagnon.

Uriel prit un malin plaisir à coller son torse contre celui d'Elijah, faisant se rencontrer leurs intimités, seulement séparé par un bout de tissu.

— Et moi ? Je te plais ?

L'attention d'Elijah se tourna exclusivement sur lui. Il détailla sans pudeur la carrure de ses épaules, la finesse de ses muscles, et la ligne de poils bruns qui plongeait dans son caleçon. Il se mordilla la lèvre inférieure, se demandant ce que cela ferait d'être dominé par lui. Ses yeux vert-bleu pétillaient d'envie.

— Comment tu ne pourrais pas ? Tu es incroyable, murmura-t-il.

Lorsque Melkior s'approcha d'eux, Elijah sentit son ventre se nouer. Il n'attendait qu'une chose, même s'il ne savait pas de quoi il en retournait exactement. Il voulait plus que des baisers et des caresses. Il voulait plus, mais n'osait pas le dire. Il était clairement dans la meilleure des positions, car l'envie du couple était dirigée vers lui, mais il ne savait pas comment exprimer ses pensées. Il voulait. Il voulait recevoir et donner, encore et encore. Il voulait voir ces bouches se tordre d'un désir trop grand.
Mais il ne savait pas s'il avait le droit de le demander.

Melkior s'assit à côté d'Elijah, souhaitant sentir et toucher encore sa peau. Uriel recula un peu sur ses cuisses, laissant ainsi la place pour Melkior de glisser sa main sur le ventre du châtain. Le brun passa ses doigts sur la totalité de son ventre, appréciant le sentir frissonner sous sa paume. Mais lui aussi voulait plus. Il désirait tout voir et sentir. Il embrassa sa nuque et laissa son souffle se perdre près de son oreille.

— Est-ce que je peux te toucher ?

— Heu... oui ? hésita Elijah.

Son cœur battit fort dans sa cage thoracique. Ces mains tremblaient, mais pas pour la même raison qu'il y avait quelque secondes. Des yeux, il cherchait l'interrupteur qui était fixé au mur. Il évaluait la distance, alors que Melkior s'attaquait à l'élastique de son sous-vêtement. Il baissa ses mains pour le stopper, plus du tout certain de ce qu'il voulait faire. Ses yeux les fuyaient.

— On peut éteindre la lumière ? demanda-t-il d'une voix tremblante.

Melkior retira aussitôt ses mains, comprenant facilement qu'il venait de franchir une limite que le châtain ne voulait pas sincèrement lui donner.

Étant le plus près de l'interrupteur, Uriel se leva légèrement pour éteindre la lumière. La pièce se retrouva plongé dans le noir, simplement éclairée par les lampadaires de la ville depuis la fenêtre.

— Je suis désolé Elijah, si j'ai fait quelque chose qui ne t'a pas plu, s'excusa Melkior en embrassant sa joue.

— Moi aussi. Je... J'ai voulu aller un peu vite. Pardon, murmura Uriel en caressant ses cheveux châtains.

— C'est pas votre faute... Juste, laissez-moi deux minutes... s'il vous plaît...

Il était certain d'avoir tout gâché, comme d'habitude. Il n'aimait pas cette partie de lui, et lorsqu'il la croisait, voulait l'oublier. Voilà que maintenant, elle l'empêchait de ressentir. Son souffle se calma quelques minutes plus tard. Ses yeux avaient pris l'habitude de la semi obscurité, si bien qu'il devinait les silhouettes de ses deux partenaires de la nuit. Il avait tellement ressenti, qu'il n'y avait même pas pensé.

— Hum... vous voulez encore de moi ? demanda-t-il tout de même à la pénombre.

— Il y a quelques minutes, je t'avais demandé si je te plaisais et ta réponse a été oui. Alors la mienne est la même qu'à ce moment-là, expliqua doucement Uriel en caressant sa joue. Je te désire, Elijah.

Le métis regarda son petit-ami pour avoir son avis. Son sourire lui fit comprendre que lui aussi, le voulait.

— Tu es un bel homme. N'en doute pas. Mais si tu te sens plus rassuré comme ça, alors soit. Je respecterais chacun de tes choix. Même si ce n'est que pour un soir.

— Et je ferais de même. Jamais je ne voudrais te faire du mal.

— Ok, ouais, merci, murmura le châtain. Tu peux y aller.

Il n'eut pas à le demander, qu'une bouche butinait déjà son torse pour le mettre en confiance. Il se laissa aller dans cette exploration, et ne dit rien lorsque les doigts partirent de nouveau à l'exploration vers son sous-vêtement. Il soupira, lorsque son bas-ventre fut titillé. Il ne put retenir un gémissement, lorsque son caleçon quitta ses cuisses, pour de bon, cette fois-ci, à l'abri des regards. L'air flattait son membre dressé. Le désir était revenu aussi vite qu'il s'en était allé. Le corps humain avait un mécanisme tout particulier, et parfois, Elijah ne le comprenait pas. Il se laissa aller, lorsque quatre mains palpèrent son corps. Il ne put dire à qui était quoi, tant il était plongé dans une brume bienfaitrice.

— Avant que ça n'aille plus loin, tu as des capotes ? demanda Melkior en embrassant sa nuque.

Si l'homme n'en avait pas, ils se trouveraient dans une situation bien compliquée. Ils pouvaient faire en sorte de ne pas en avoir besoin mais avec, la soirée promettait d'être encore plus appréciable.

— Dis oui, sinon je sens que je vais me refroidir direct... geint Uriel avec une appréhension.

C'était bête de le dire comme ça, mais ce soir, il voulait quelque chose de nouveau. Il voulait le sentir en lui, car il connaissait déjà Melkior sur le bout des doigts. Elijah était comme une petite pépite dans leur couple déjà bien soudé. Une nouvelle envie.

— J'en ai une boîte neuve... murmura Elijah.

Il se leva, et partit la chercher, presque en courant. Dans la salle de bain, il renversa plusieurs tiroirs, afin de trouver son précieux dû. Il attrapa une bouteille de lubrifiant par la même occasion. Il était peut-être habitué aux rapports, mais il n'était pas de ces hommes qui trouvaient cela viril de cracher dans leur paume pour avoir une matière à lubrifier.

Lorsqu'il retourna dans le salon, il se fit happer par les deux autres. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. Tout allait trop vite. Il ne savait plus quoi faire et quoi penser, car tous ses sens étaient en alerte.

Melkior le fit revenir vers eux, prenant la boîte et le lubrifiant pour les poser sur la table basse. Elijah, qui jusqu'alors avait été d'un air assuré, semblait soudainement en proie à une certaine détresse. Le brun voulait à tout prix le rassurer. Uriel avait été dans le même état quand ils s'étaient rencontrés. Ce dernier comprenait facilement la raison et se décida à l'aider au mieux. Il voulait le rassurer avec son corps et il le laisserait avoir des désirs.

— Tu veux qu'on reste ici où on va dans ton lit ? demanda Uriel en prenant le temps de caresser doucement sa peau.

— Je crois que je n'ai pas le courage d'aller dans ma chambre, souffla Elijah. Le canapé, c'est bien aussi non ? geint-il.

Au même moment, Uriel s'était rapproché de Melkior. Il embrassait doucement son épaule nue, et le brun laissa couler un sourire satisfait sur son visage. Son petit ami ne l'oubliait pas. Le châtain poussa un soupir devant cette vision. Ses yeux avaient terminé de faire le point, si bien qu'il distinguait bien des éléments, mais pas les détails. C'était parfait. Le couple s'offrait de la tendresse devant lui, et il apprécia le spectacle, plus qu'il ne le devait.

— Alors nous allons rester sur ce canapé.

— Espérons juste qu'il soit assez solide... souhaita Melkior.

— Tu n'es pas une vache mon amour. Ça devrait aller, rit Uriel en l'embrassant.

Le couple s'affichait très certainement devant le troisième homme, mais étonnamment, c'était le cadet de leur soucis. Uriel se laissa tomber sur le sofa, et s'y assit, ouvrant grand les bras pour y accueillir l'un des deux hommes. Melkior poussa gentiment Elijah a y aller.

— Et si tu me montrais à quel point je te plais, Elijah ?

Selon la volonté du couple, le châtain se pencha vers Uriel pour venir l'embrasser. Ses mains partirent découvrir encore et toujours un peu plus son buste. Dans l'obscurité, c'était bien plus difficile de voir ses différences d'épiderme mais ça lui plaisait.

— Tu me plais vraiment Eli...

— Toi aussi, Uriel...

Melkior ne ratait rien de leur échange. Les deux hommes paraissaient semblables mais en tout point différents. Chacun avait son vécu et ses expériences. Aussi douloureuse furent-elles.

— Ça serait fou que je te demande de me faire l'amour, là, maintenant ?

— Et c'est fou si je te réponds oui ?

— Non... Fais moi l'amour Elijah... supplia presque le plus jeune.

Surpris par ce soudain besoin de lui, il attrapa un préservatif, après avoir bataillé avec la boîte encore scellée. Cependant, Melkior le lui enleva des doigts avant de l'embrasser tendrement.

— Laisse moi faire...

Ravi de cette attention, Elijah le laissa donc s'occuper de lui. Melkior prit son sexe tendu entre ses mains et le caressa doucement, prenant le soin de le faire languir. La pression et la chaleur qu'apportait la main du brun fit soupirer d'aise le châtain. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressentit avec tant de force.

— Occupe toi de lui, pendant que je continue de m'occuper de toi.

Excité, le psychologue se retourna vers Uriel avant de prendre le lubrifiant que lui tendait le brun. Il s'en étala sur les doigts et détendit l'intimité du métis, qui gémissait entre ses mains. Il n'aurait jamais pensé qu'Uriel soit si souple autour de ses phalanges. L'homme se tortillait sous ses mouvements. Pour Elijah, c'était d'autant plus compliqué de se concentrer, lorsque Melkior s'occupait de son sexe en lui embrassant la nuque et les épaules. Sous ses doigts, il sentait qu'Uriel lâchait lentement prise. Il venait de trouver sa prostate. C'était purement un coup de chance, mais désormais, il s'attelait à l'effleurer à chaque intrusion. Ses mains venaient agripper ses épaules avec force, si bien qu'il se demanda s'il n'en garderait pas les marques, le lendemain. Son corps n'était qu'une boule de sensations. Il prenait autant qu'il donnait. C'était dingue. Ils allaient le rendre dingue. À ses côtés, Melkior grogna quelque chose qu'il ne comprit pas. Devait-il s'occuper de lui en retour ? Délaisser Uriel à un moment pareil serait cruel. Il enfonça ses doigts plus sèchement, décrochant un long gémissement au métis.

— Eli... Je veux te sentir en moi... supplia Uriel dans une plainte

— Fais-le. Et après, je m'occuperais de toi, murmura Melkior à l'oreille du châtain.

Le brun attrapa le preservatif et le déroula sur le sexe d'Elijah. Vu leur état d'excitation, ça n'allait peut-être pas durer longtemps mais au moins, Uriel allait être pleinement satisfait.
Et Melkior savait qu'il allait également avoir son compte à la fin.
Il ne restait plus qu'à savoir si cette perspective plairait au psychologue.

— Ouais, ok... on... on va faire ça...

L'idée même d'être dominé, par Melkior qui plus était, le fit frémir. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas glissé sous le corps d'un autre homme. Expirant lentement, il avisa Uriel qui attendait sagement son dû, étalé sur le canapé.

— Tu préfères quelle position ? lui demanda-t-il, soucieux de son confort.

— Je veux te voir... J'en ai besoin, répondit-il avec un sourire en laissant ses doigts s'attarder sur sa joue.

Elijah fut étonné de cette réponse. Il pensait qu'il allait répondre par derrière, comme la plupart de ses coups d'un soir. C'était une manie étrange, il fallait l'avouer. Il fut donc ravi, lorsqu'il se glissa entre les jambes fines d'Uriel, qui le caressait du regard. A peine eut-il été confortablement installé, le plus jeune entoura sa nuque de ses bras, le rapprochant encore plus près de lui. Comme si c'était possible. Soucieux de bien faire, le châtain enfonça une dernière fois ses doigts dans l'intimité du métis, afin d'être certain qu'il était prêt. Un long grognement lui répondit, et ce qui semblait être un regard noir lui fut adressé.

— Arrête d'être aussi prévenant, et viens ! s'impatienta Uriel.

Amusé, son partenaire empoigna sa verge pour la présenter à l'anneau qui l'engloba comme si de rien n'était. Elijah fut franchement surpris. Uriel ne cessait de le surprendre, cette nuit. Il s'enfonça jusqu'à la garde, leur décrochant un soupir commun. Cette sensation était délicieuse, même si le latex du préservatif gâchait le ressenti pur. Après un certain temps, pour qu'Uriel s'habitue à lui, il fit des mouvements de hanches, impatient. Décidément, il était capricieux, lorsqu'il n'avait pas ce qu'il voulait.

— Les plus timides sont les plus aventureux, comme on dit ? railla-t-il.

Uriel grogna son mécontentement, lorsqu'il cloua ses hanches sur le tissu du canapé. Elijah aimait avoir le plein contrôle sur ses partenaires. Il entama de doux va-et-vient, comme pour annoncer ce qui allait venir. Uriel s'étrangla entre quelque chose qui ressemblait à un soupir mêlé à un gémissement. Le châtain prit ce son comme une demande, et accéléra le rythme. Autour de lui, tout avait disparu. Les grognements de Melkior, et l'obscurité. Il ne voyait que cette gorge offerte. Il y planta les dents, à la jonction du cou et de l'épaule.

Quelque chose en lui commença à remuer. Il n'allait pas tenir longtemps, et il en avait un peu honte. Son sexe coulissait dans l'intérieur chaud du plus petit, si bien qu'il n'avait plus envie d'en sortir. Puis, les doigts griffèrent un peu plus fort sa peau. Le moment allait venir. La prostate était trop malmenée.

— Elijah... je... je vais venir, couina Uriel, presque déséspéré.

— Alors viens.

Il entreprit de branler le pénis de son partenaire, qui lâcha des cris. Le stade des gémissements venait d'être franchi. Autour de son membre, l'intérieur d'Uriel se contracta, sous les assauts de son plaisir. Il jouit, sur son bas ventre et son torse, avant de s'alanguir entre les bras puissants du châtain. Son corps était pris de tremblements, mais Elijah continua d'aller et venir, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus tenir. Le plaisir d'Uriel continua encore un peu, alors qu'il soupirait doucement. Elijah se déversa dans la protection en latex, dans un grognement bas et rauque. Ses lèvres trouvèrent celles du métis, avant de s'effondrer sur lui. Un sourire ravi courbait la bouche tentante. Il l'embrasse plusieurs fois, mordilla sa lèvre, alors qu'Uriel caressait doucement ses épaules, comme pour le remercier.

— C'était incroyable Eli...

Il lui rendit un dernier baiser et quitta doucement ses bras, tandis que Melkior ramena Elijah vers son torse. Il caressa sa mâchoire avant de l'embrasser.

— Tu es prêt à refaire un tour avec moi ou tu as eu ton compte ?

Uriel souriait à l'autre bout du canapé. Ils allaient se souvenir encore un moment de cette soirée.

— Ouais, je crois que je suis prêt... Laisse moi juste reprendre mon souffle, s'il te plaît...

— Je t'avais dit qu'il tiendrait pas... soupira Uriel en reprenant lui aussi son souffle.

— Je pense que ce n'est pas lui que je vais prendre mais toi, mon ange.

Uriel lui envoya un joli doigt d'honneur et se laissa un peu plus aller dans le canapé. Il ne pensait pas qu'Elijah serait capable de tant de prouesses au lit. Il n'allait pas le dire à voix haute mais le métis avait pris un pied d'enfer.

Elijah soupira encore une fois entre les bras du brun et ce dernier l'embrassa doucement.

— Dans quelle position tu préfères, Eli ?

— Celle que tu veux, peu m'importe... dit-il avec un sourire paresseux.

— Dans ce cas...

Melkior ne cessait de l'embrasser avec douceur. Il voulait continuer d'être tendre avec lui, tout comme il avait su l'être avec son compagnon. Il l'aida à s'allonger sur le canapé, le visage tourné vers lui.

— C'est souvent moins confortable pour ceux qui prennent, mais je préfère largement voir mes partenaires.

Il déposa un baiser sur sa nuque et caressa la peau de sa poitrine brillante d'effort. La main de Melkior sur son torse fut remplacée par celle d'Uriel qui s'était rapproché et il l'embrassa une nouvelle fois.

— Tu embrasses tellement bien que je ne peux résister à tes lèvres.

— Je me sentirais presque jaloux... se plaignit Melkior en attrapant une nouvelle fois le tube de lubrifiant.

— Ne le soit pas. Vous êtes parfait tous les deux.

Uriel se plaça au niveau de sa tête, caressant ses cheveux, tandis que Melkior entreprit de lui lubrifier l'intimité.

— Tu l'as déjà fait, rassure-moi ? Je préfère te poser la question au cas où. Savoir si je dois me contenir ou non.

— Parce que je peux te promettre qu'il peut casser ton canapé sinon, s'amusa Uriel en câlinant sa pommette.

À moitié rassuré, l'homme hocha la tête. Il croisa les yeux d'Uriel, et il sut qu'ils ne mentaient pas. Il fallait dire qu'il avait un peu la trouille, mais l'envie était tellement forte, qu'il se laissa aller.

— Ça fait bien longtemps que je ne suis plus vierge, si ça répond à ta question...

— Soyons fous...

Fous, ils l'étaient déjà tous.
Melkior déposa une dose de gel intime sur ses doigts et remonta les jambes d'Elijah pour avoir une meilleure position afin d'atteindre son intimité. Il pressa ses doigts et effectivement, l'homme n'en était pas à sa première fois. Il prit la peine de toucher chaque petit bout de son intimité. Elijah en gémissait lourdement. Uriel se pencha vers le châtain pour retirer le préservatif qu'il avait encore sur lui.

— Avec tout ça, je ne m'occupe pas bien de toi...

Il fit attention en lui enlevant de ne pas en mettre partout, Melkior l'avait même relâché pour l'y aider. L'homme ne pu s'empêcher de gémir entre ses doigts

— Je reviens, je vais jeter ça. Ne vous amusez pas trop sans moi.

Il embrassa tour à tour les deux hommes et se dépêcha d'aller dans la cuisine pour jeter la protection, souriant comme un imbécile. Tout était génial.

Melkior profita de l'absence de son petit-ami pour se rapprocher d'Elijah et l'embrasser langoureusement, ses doigts se perdant sur son corps chaud.

— Je vais te remercier d'avoir pris soin de lui de la meilleure des manières...

Entre ces bras assurés, Elijah se laissait faire. Ses muscles étaient encore engourdis de la jouissances qui l'avait prit, quelques minutes plus tôt. Il grogna, face à la perspective de se faire prendre par un homme tel que Melkior.

—Dis m'en en plus... chuchota-t-il.

Elijah semblait prêt à prendre sur lui pour tout ressentir avec Melkior.
Le brun savait être doux, mais quand on lui laissait la possibilité de se lâcher, il s'en donnait à coeur joie. Il s'allongea sur l'homme, se surélevant légèrement sur ses avant-bras pour ne pas non plus l'écraser de tout son poids.

— Je vais te prendre tellement fort que tu ne pourras pas t'asseoir demain.

— Et sache que je suis moi-même le témoin de ses pulsions, sourit Uriel en revenant vers eux.

— J'emmènerai un coussin au travail, alors, railla le châtain.

Mais il se tut immédiatement après, lorsque Melkior fit un mouvement vers lui. Elijah faisait partie de ces personnes qui sentaient toute leur énergie se volatiliser à la fin d'une partie de jambes en l'air. Il n'avait même pas la force de répondre, mais ses yeux brillaient de luxure et de désir, ce qui ravit le brun.

Uriel chercha un préservatif dans la boîte et le tendit à Melkior qui s'assit pour le mettre. Le metis ne lachait pas Elijah, refusant de le laisser de côté après ce qu'il lui avait fait ressentir. Il le caressait et l'embrassait jusqu'à en perdre son souffle. Melkior les écarta l'un de l'autre pour embrasser à son tour Elijah. Il le ramena un peu plus vers lui et pressa son sexe entre ses fesses pour finalement le pénetrer.

— Putain... jura le châtain.

Cela fait longtemps qu'il n'avait pas senti ses chairs s'écarter pour quelqu'un. Il se cambra, cherchant encore plus de sensations. Le sommet de son crâne s'enfonça dans l'assise du canapé, si bien qu'il cru y disparaître. Une larme perla le long de sa joue, sous la douleur qu'il ressentait. Il devait s'habituer à cette nouvelle intrusion. Son ventre se noua, alors qu'il agrippait les biceps de Melkior.

— Putain, répéta-t-il.

Melkior ne bougea pas pour le moment, préférant que l'homme s'habitue à sa présence. Uriel prit le soin de caresser son visage et de l'embrasser doucement pour essayer de calmer sa douleur. Il savait parfaitement ce que c'était que de se faire prendre par Melkior.

— Ça va ? T'es tout rouge ? se moqua gentiment le plus jeune.

— Tu veux que j'arrête ? demanda le brun.

— Non, c'est bon. Continue...

Melkior n'était pas certain de cette vérité, mais les yeux clairs le suppliaient presque de poursuivre son exploration. Plus les secondes passaient, plus Elijah retrouvait les sensations qu'il adorait. Cette ivresse et cette langueur qui prenaient son corps en otage. Il avait de la chance, Uriel et Melkior prenaient leur temps pour qu'il se sente bien.

Le brun se décida à bouger, créant ainsi les sensations de plaisir qu'il attendait de ressentir. Elijah l'enveloppait avec une chaleur grandissante. Ses mains partaient dans son dos pour le tenir plus fort, au fur et à mesure qu'il bougeait en lui. Pour le moment, il faisait doucement afin que son partenaire s'habitue à sa présence, mais il attendait plus qu'Elijah lui donne l'autorisation d'aller plus vite ou plus fort. Il avisa un regard vers Uriel. Son regard brillait de voir ces deux hommes faire l'amour.

— Vous êtes magnifiques... soupira Uriel en caressant la nuque du châtain.

Melkior lui sourit avant de revenir vers Elijah, qui semblait quémander de l'attention. Il l'embrassa et s'enfonça davantage en lui, jusqu'à la garde. Il ne pouvait pas aller plus loin, mais il voulait plus. Encore plus. Alors il s'agrippa à ses épaules et bouga plus vite et plus fort, sentant son sexe pulser entre ses chairs. Il envoyait de temps en temps un regard à Uriel, souhaitant lui faire partager avec ses yeux ce qu'il vivait avec le beau châtain qui gémissait et couinait, entre ses cuisses, d'aller plus vite.

Quand Uriel se mordit la lèvre, Melkior ne réussit pas à se retenir. Toute cette situation commençait à être insoutenable. Il faisait l'amour à un autre homme, que son petit-ami prenait plaisir à les regarder faire.

Melkior voulait donner son maximum pour la personne qui avait pris le temps de les accueillir chez lui. Alors il se mit à genoux pour avoir une meilleure prise sur lui et attrapa ses hanches pour pouvoir s'enfoncer en lui. Ses mouvements étaient désordonnés, presque bestiaux. Le canapé commençait même à faire un drôle de grincement.

Elijah glapissait sous les assauts rudes. Il avait l'impression qu'il allait se déchirer à tout moment. Les yeux fermés, il ressentait tout, les coups, les caresses, les baisers. Il avait envie de les retenir, mais il laissa faire le couple. Puis, Melkior trouva ce point si important. Celui qui faisait perdre la tête, et demander toujours plus. Elijah laissa tomber une longue plainte.

— Là ! Recommence... s'il te plait... couina-t-il, entrecoupé par le désir.

Melkior n'eut aucun mal à savoir ce qu'il venait de toucher. Pour répondre à la demande d'Elijah, il redonna un coup un peu brute, sur ce point si sensible pour les hommes. Il savait quoi faire pour le faire languir encore un moment. Uriel lui sourit et prit la peine de caresser le sexe d'Elijah au bord de l'implosion. Sentir le couple s'attarder sur son corps en même temps était un vrai supplice. Il savait qu'il allait bientôt jouir entre leurs bras. Puis, Melkior lui donna un dernier coup. Le canapé émit un drôle de bruit et Elijah vint dans un geignement, entre les doigts habiles d'Uriel et les hanches fermement tenues par Melkior. Ce dernier ne tarda pas à le rejoindre dans une injure en finnois. L'orgasme les avait happé par une puissance sans nom.

Melkior se détacha un peu de lui pour le laisser respirer et retirer le préservatif avant de revenir vers ses deux amants, après l'avoir jeté. Lorsqu'il s'effondra dans le canapé, le meuble couina, comme si c'était la fin de sa vie. Les trois hommes se regardèrent, perplexes. Avaient-ils cassé quelque chose ? Elijah espérait que non, car un canapé coûtait la peau des fesses, lorsque les gens voulaient de la qualité. Mais il avait autre chose à penser, que de savoir si oui ou non, il devait remplacer son mobilier. Un petit rire monta de sa gorge, et les éclats résonèrent contre les murs de l'appartement toujours plongé dans le noir.-

— Qu'est-ce qui te fait rire ? demanda Uriel, curieux, la main dans les cheveux bouclés.

— Je n'aurais pas cru prendre autant de plaisir en si peu de temps. Merci.

Un petit silence suivit sa déclaration. Melkior s'assit à côté des deux hommes, satisfait de ce qu'il venait de se passer. Tous les trois redescendaient de leur petit nuage. Il afficha un sourire.

— Je vais prendre ça pour un compliment, déclara Melkior, heureux. Sache que pour moi aussi, c'était vraiment bien.

Uriel caressa les cheveux du châtain.

— Merci à toi Elijah. J'ai vraiment passé un merveilleux moment. Je ne regrette pas de t'avoir abordé au café ce soir.

Le châtain attrapa les mains des deux hommes et se recroquevilla, éreinté. Il souffla doucement alors que ses paupières se fermaient lentement. Soulagé, il s'endormit entre une pile de bras et de membres de ses deux partenaires de cette nuit.

Uriel déposa sa tête sur son épaule. Se laissant bercer par le rythme de sa respiration, il finit par le rejoindre dans les bras de Morphée. Il se souviendrait pendant encore un moment de cette nuit.

Melkior observa un peu les deux hommes dormir, leurs jambes emmêlées. Elijah avait été un merveilleux partenaire. Tant pour lui que pour Uriel. Il ne regretterait jamais d'avoir osé accepter une telle chose.

Il posa sa main sur la poitrine du châtain et attrapa de l'autre, celle de son petit-ami.
Melkior ne dormit jamais aussi bien que cette nuit-là.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top