Simon

Simon
he / him, il
20 ans

★彡 。 Interné

Trigger warnings
Morts, violence, auto-mutilation, suicides

Nom : Martin

Le nom de famille Martin est le nom de famille le plus porté en France. Il vient de Saint Martin, évêque de Tours et partageur de manteaux (il aurait partagé son manteau avec un mendiant un jour d'hiver). Il a évangélisé la Gaule au IVème siècle et a été considéré comme celui qui a amené la victoire du christianisme sur les autres religions. Avant la Première Guerre mondiale, il était célébré pendant le 11 novembre. Ce nom vient également du latin Martinus, un dérivé du nom du dieu de la guerre Mars. Ce nom évoquerait donc aussi les mots « martial », « guerrier », « belliqueux » et autres qui se rapportent à la guerre.

Prénom : Simon

Simon est un prénom aussi commun que son nom de famille. Simon s'est toujours dit qu'il devait avoir plus de gens avec le même nom que lui dans le monde et qu'il est loin d'être le seul Simon Martin, ce qui le dérange toujours un peu, comme si déjà avec son nom, il avait été décidé qu'il n'aurait aucune chance d'être unique, de sortir du lot.
Le prénom Simon aurait une double origine. D'abord, il y a l'hébreu shim'ôn, qui signifie « qui est exaucé », puis le grec simos, qui veut dire « qui a le nez camus » c'est à dire court et plat. S'il devait choisir, Simon se tournerait plutôt vers la première option, qui sonne déjà un peu mieux que la seconde. Être exaucé, c'est mignon comme signification. C'est cause être le vœu de quelqu'un, un vœu qui est devenu réalité.

Sexe et genre : masculin, Simon ne s'est jamais posé de questions dessus (et d'ailleurs il n'a jamais été confronté au sujet tout court, il n'est pas du tout éduqué à ce propos).

Âge : 20 ans
Date de naissance : 27 décembre 2000

Signe astrologique : capricorne
— honnête, responsable, tranquille

MBTI : ENFP inspirateur (vert)
— curieux, attentif, bienveillant

Orientation sexuelle et romantique : là non plus, Simon n'a pas vraiment eu de modèles ou d'introduction à ce sujet. Mais comme jusque là il a toujours été attiré que par des femmes, il se considère hétérosexuel.

Objectifs : Simon a toujours été un enfant ambitieux en grandissant. Il avait des dizaines de plans en tête. Il voulait aller sur la Lune, il voulait explorer les fonds marins, il voulait voyager, il voulait devenir pompier, il voulait un chien. Des rêves, il en a toujours eu plein la tête, et à quoi servent-ils si on ne les transforme pas en objectifs ? Mais ensuite, Simon a été envoyé à l'internat et il a été obligé de réduire ses horizons. Il n'aurait pas de chien, parce que ce n'était pas accepté. Et il ne pourrait pas voyager de si tôt. Alors à la place, il s'est passionné pour d'autres choses. Mais ce n'étaient plus des objectifs de longue durée... jusqu'à Céleste, jusqu'à l'envie de sortir de l'internat. Après ça, Simon a eu envie de mourir. Puis d'être un bon père. Puis d'être un bon ami. Puis de s'en sortir. S'en sortir. Ne pas lâcher. C'est ça son objectif premier, c'est ça qui compte. Ne rien lâcher.

Arrivée à l'internat : Simon est arrivé à l'internat en 2009, lorsqu'il avait donc neuf ans. Son frère avait quatre ans, sa sœur six ans. Ça a été une drôle d'arrivée, puisqu'il n'y avait que lui et sa sœur et Milo dans un groupe. Il a perdu de vue Ozyas, qui a été placé autre part (il a appris plus tard que c'était chez les Verts).

Raison de la présence à l'internat : Simon est à l'internat parce que ça a été décidé. Ça n'a même pas été discuté. S'il y a quelqu'un à accuser, Simon considère que c'est son oncle, mais il n'a jamais pu en discuter avec personne et ne se base que sur des souvenirs troubles. En tous cas à priori, il serait à l'internat parce que son père aurait été considéré inapte pour s'occuper de ses enfants. Mais inapte selon qui ? Certainement pas par quelqu'un de qualifié.

Groupe : les Blancs, peut-être le pire groupe de l'internat, celui qui n'est pas capable de communiquer ou de s'entendre correctement plus de quelques secondes. Celui-ci qui se prend toujours les colères des scientifiques dans la gueule, celui qu'on sacrifie sans sourciller, celui dont on se méfie comme de la peste, comme s'ils étaient fous. Et pourtant, Simon ne changerait pour rien au monde. Certes, il a été avec les Oranges pendant un temps et les a beaucoup aimés. Mais ce n'était pas pareil et les Blancs restent sa famille, les gens avec qui il a passé presque l'entièreté de sa vie. Ils se font mal, ils se détestent, ils se blessent... mais ça n'a jamais empêché Simon de les aimer de tout son cœur et de toujours leur rester loyal.

Physique

Simon est grand, 1m82 pour un corps à la peau pâle et à la silhouette fine. Enfant, on le trouvait même trop mince, gringalet, un peu frêle. Maintenant ce n'est plus le cas, surtout parce que pendant son temps libre à l'internat, Simon faisait du sport pour combattre l'ennui. Il est donc en fait plutôt musclé, quoiqu'il n'ai rien d'une armoire à glace.

Il est blond, blond comme son père, blond comme son frère et sa sœur et toute sa famille. Blond aux yeux bleus. C'est comme une marque de reconnaissance, chez les Martin. Ils ont tous au moins soit les yeux bleus, soit les cheveux blonds, et au mieux les deux. Simon ne fait pas exception et il lui est arrivé de ne pas aimer ses cheveux en cause de ça, parce qu'ils l'identifient trop facilement. S'il avait pu, peut-être qu'il aurait bien aimé les teindre. Ou pas. Peut-être qu'il veut les teindre juste parce qu'il ne peut pas et que, s'il en avait l'occasion, il déciderait finalement de ne pas le faire.

Cette histoire de teinture n'a rien d'anodin. On la retrouve pour tout. S'il pouvait, Simon changerait tout son corps. Il a d'ailleurs essayé plusieurs fois en déchirant sa peau, en le coupant jusqu'au sang, jusqu'à mourir, jusqu'à en laisser des cicatrices. Mais Simon ne meurt pas et les cicatrices ne restent pas. Il a beau se battre contre son corps, jamais il n'a réussi à le faire céder, à le rendre normal. Simon n'a donc aucune cicatrice sur sa peau, même pas la plus petite des marques, rien du tout. Sa peau est vierge, comme une page blanche qu'on ne peut jamais remplir. Une chose qu'il s'est toujours demandé, c'est comment son corps réagirait aux tatouages. Est-ce que ça disparaîtrait ?

En tous cas, Simon n'aime pas son corps. Il se sent constamment enfermé dedans, prisonnier. D'abord à cause de son pouvoir, évidemment : Simon n'a jamais à craindre de se faire du mal ou de se blesser, et quelque part cela rend tout ennuyant. Mais même avant son pouvoir, Simon était prisonnier, parce qu'il souffrait du syndrome Gilles de la Tourette et est encore dyslexique et a un trouble de l'attention avec hyperactivité. Tout ça l'enfermait dans son corps, le gardait prisonnier parce que ses mouvements n'étaient pas toujours volontaires ou que ses pensées tournaient trop vite ou que ses yeux n'arrivaient pas à traduire les mots qu'il voyait sur le papier.

Donc non, Simon n'aime pas son corps. Il ne se sent pas à l'aise dedans, ne s'est d'ailleurs jamais trouvé spécialement beau, se dit qu'il n'a rien pour retenir les regards si ce n'est sa ressemblance troublante avec le directeur général de l'internat. Ce corps, ce n'est pas lui. Malgré tout, il n'en montre rien, parce qu'il ne considère pas que ce soit très important, et puis rien qu'en parler le dérange. Alors, il cache son dégoût sous des sourires, des regards enjoués, des mouvement qui semblent vrais et spontanés. Il cache, il dissimule, ça c'est le domaine de Simon.

Caractère

Gentil, c'est ce qu'on dirait tout de suite de Simon. Simon est gentil, sympathique, facile à vivre, serviable. C'est quelqu'un de très altruiste, qui fait beaucoup pour les autres jusqu'à parfois se perdre. C'est quelqu'un qui s'oublie pour donner plus de temps à ses proches. Si au départ on le dit gentil pour le complimenter et le féliciter, ça devient en fait rapidement un de ses plus grand défaut. Simon aide trop, donne trop. Il est gentil, mais justement le problème c'est qu'il le soit trop.

Et pourtant, il ne voit pas où est le problème. C'est en aidant les autres qu'il se sent exister. Quelque part, rendre service aux autres, c'est aussi se rendre service à lui-même. Sans les autres, Simon n'existe pas. Après tout, il a de moins en moins besoin de se préoccuper de lui-même. Il est immortel. Il ne peut pas tomber malade ou se blesser ou mourir. Souvent, Simon oublie que même si son corps est invincible, ce n'est pas le cas de son esprit.

À part sa gentillesse, c'est difficile de parler de Simon. Parfois, on a l'impression qu'il n'est rien que ça, le gars gentil de l'internat, celui qui fait en fonction des autres et est un soutien sans condition. Celui qui pardonne beaucoup trop, qui trouve des excuses, qui encaisse sans broncher sans jamais se plaindre sans jamais en avoir marre.

Simon est plutôt extraverti. Il aime être entouré, il aime avoir beaucoup d'amis et passer du temps avec eux. C'est lorsqu'il est seul qu'il ne se sent pas bien, qu'il s'ennuie, qu'il déprime plus facilement. Le souci, c'est que Simon n'est pas entouré. Ou pas assez. Il a besoin de relations qui signifient des choses, de liens forts qui ne se détruisent pas avec le temps ou les difficultés. Simon se sent seul. Aider les autres est le seul moyen de se sentir exister et d'essayer de créer des liens, de trouver ce qu'il cherche désespérément. Mais peut-être qu'en fait, c'est cette gentillesse qui l'en empêche. Peut-être à cause d'elle, on a tendance à le voir un peu trop comme un objet, quelque chose d'utile et non d'humain.

En fait, personne ne connaît Simon. On ne le connaît qu'en apparence, qu'en superficie.

Simon lui-même n'est pas certain de se connaître.

Devant des questions simples sur lui, il ne saura pas répondre. Simon pense si peu à lui-même qu'il s'oublie, qu'il se fait bouffer par les autres. Il ne connaît pas sa couleur préférée. Bleu ? Rouge ? Jaune ? Il n'en sait rien. Il ne sait pas ce qu'il aime faire, ce qu'il aime manger, ce qui lui plaît. Ça lui arrive évidemment, de penser « j'aime ça », mais après coup, de mémoire, il ne saura pas le redire. Il s'oublie.

Simon ne montre pas beaucoup ses émotions. Encore moins devant les autres. Il ne s'exprime pas beaucoup, on ne le voit jamais vraiment énervé. Est-ce qu'il a pleuré récemment ? Il ne s'en souvient plus. Il ne se rappelle pas de la dernière fois qu'il a pu faire un câlin à quelqu'un.

Au fond de lui, Simon est encore quelqu'un. Il est sensible, énergique, enthousiaste. Il adore l'adrénaline. Il adore ramasser des coquillages sur la plage, sentir le sable mouillé sur ses pieds, les vagues effleurer ses chevilles. Sa mère disait qu'il était un enfant de la mer, elle voulait qu'il essaye le surf plus grand. Il aurait adoré. Simon est rancunier, il est un peu susceptible, il a un côté timide, il a sans cesse peur d'être de trop. Simon aimerait s'accepter comme il est et il est attaché à ses syndromes et troubles. Simon est ambidextre et fier de l'être, parce qu'il éprouve une certaine satisfaction à l'idée d'être unique, d'être rare. Simon aime être au centre de l'attention, il aime impressionner, il aime rendre fiers les autres. Il pense trop, aime beaucoup les mathématiques, se fait des films sur tout, passe trop de temps dans sa tête. Il pourrait être un bon ami, quelqu'un de sincère, de vrai, d'encourageant, d'ouvert. Il est aussi un bon copain, parce qu'il dit les choses, il communique, il ne veut pas faire semblant ni mentir.

Mais Simon ne montre pas tout ça, parce que c'est comme si lui-même l'avait oublié. De plus en plus, sa personnalité semble s'effacer, se recouvrir de poussière avec le temps. Et à chaque malheur, il s'enferme un peu plus, se vide comme un vase troué qu'on s'entête à remplir encore et encore malgré ce trou dont on est bien conscient.

Plus le temps passe, plus les dégâts semblent devenir irréparables, irrattrapables.

Lié

Douze, morte...

Douze a toujours été petite. En fait, elle fait très exactement douze centimètres de longueur, ce qui lui a valu son nom (qui s'explique aussi parce que Simon a été le douzième et dernier lié de son groupe). Elle ressemble à un petit lézard aux écailles rouges vives, qui font que malgré sa petite taille on la remarque tout de même facilement. Le corps tout allongé, on dirait une sorte de tout petit dragon sans aile. Sa longue queue, qui fait environ un tiers de sa longueur complète, est recourbée et s'éclaircit vers la pointe, qui est d'ailleurs semblable à une sorte lame (et qui coupe très rapidement, alors il faut s'en méfier). Une autre arme de Douze se trouve dans sa bouche : ses crocs, quoique petits, sont extrêmement aiguisés et transpercent la chair avec une effroyable aisance.

Une autre particularité de Douze se trouve dans sa température corporelle. Si ses écailles rappellent le feu, on pourrait supposer que c'est pour avertir de la brûlure que l'on ressent lorsque Douze entre en contact avec quelqu'un. Il lui est d'ailleurs souvent arrivé de faire fondre des morceaux de tissus qui, restés trop longtemps sur ses écailles, ont fini par brûler. Autant dire que la toucher n'était pas une chose agréable. Heureusement, grâce à son pouvoir, Simon ne s'en trouvait pas si touché que cela.

Douze est une créature active et vive. Impossible de l'attraper si elle le refuse, parce qu'elle vous glisse entre les mains comme un poisson et échappe au regard avec la rapidité des lézards. D'ailleurs, comme ceux-ci, elle pouvait se séparer de sa queue et la laisser repousser en cas de danger.

Certains considéraient Douze comme un lié violent. Ce n'était pas vraiment ça, et d'ailleurs Simon sera le premier à la défendre sur ce point. Simplement, Douze ne semblait pas se rendre compte de sa dangerosité. Créature sociable et joueuse, elle a plus d'un fois blessé les autres en voulant bien faire et a fini par se faire rejeter la plupart du temps, par fatigue de la voir s'attirer des ennuis à chaque fois. Douze aime l'attention et être regardée, adore se sentir aimée. Elle était facilement jalouse.

Elle et Simon s'entendaient très bien, quoiqu'ils avaient leurs différents. Malgré la brusquerie permanente de Douze, Simon ne craignait jamais d'être blessé grâce à son pouvoir, ce qui a beaucoup aidé leur relation. Si Simon ne se reposait pas souvent sur sa liée et n'attendait pas d'elle qu'elle le protège, il la voyait comme une camarade, quelqu'un toujours là pour l'accompagner quelque soient les circonstances. Ils étaient très complices et se faisaient confiance, comme de vieux amis. Lorsque Douze était en mode passif, l'aura autour de Simon se teintait de rouge, même ton que les écailles de la petite créature terrible.

Mais depuis que Douze est morte, Simon n'a plus d'aura. Il n'a plus de petite compagne rigolote à ses côtés, plus personne à qui parler lorsqu'il n'arrivait pas à dormir, personne sur qui râler quand il trouvait des zones brûlées sur ses vêtements. Douze est morte et Simon est vivant, ce qui n'est pas normal parce qu'ils étaient censés être un duo, dans la vie ou dans la mort. Seulement, Simon ne peut pas mourir et Douze a eu le malheur d'être mortelle. Il est persuadé qu'elle est morte par sa faute, et ça il ne se le pardonnera jamais.

Pouvoir

Le pouvoir de Simon est en apparence très simple. Il est immortel. Plus que ça, il ne tombe jamais malade, ses blessures guérissent seules et en un temps record peu importe la gravité. Et s'il lui arrive de mourir, alors il revient à la vie ensuite. Il n'a pas à se soucier de quoique ce soit, parce que son corps reste sain quoiqu'il arrive. Simon est condamné à être en vie et en bonne santé.

Autant dire que si au départ, il appréciait beaucoup ce pouvoir parce qu'il est cool, pratique, invincible... il a vite changé d'avis. Simon ne meurt pas, mais il voit les autres mourir, il voit les autres se blesser, tomber malades. Et il ressent la douleur, ce qui veut dire qu'on pourrait le torturer pour l'éternité sans aucun répit. Simon n'a aucune envie de vivre plus que les autres, de voir tous ses proches s'en aller. Ça le terrifie, ça le rend fou.

Mais impossible de lutter contre son pouvoir.

Lutter, peut-être pas en effet. Mais il pourrait apprendre à le contrôler. En réalité, Simon ne connaît pas du tout son pouvoir. Et il le maîtrise encore moins. Cependant, il a eu certaines occasions de comprendre qu'il y avait plus que l'immortalité à ses capacités. Les scientifiques l'ont vu en premier, lorsque lors d'un accident Simon a sauvé Nicolas. Aucun des deux ne se souvient de ce qui est arrivé, mais il s'est passé quelque chose et depuis Nicolas a changé. Il est aussi resté en vie. Plus tard, Simon a sauvé la vie de Opale alors qu'elle aussi était sur le point de perdre son combat contre sa maladie. Depuis, elle est guérie. Histoire de tester la théorie jusqu'au bout, les scientifiques on refait une tentative avec un garçon dans le coma à l'hôpital. Il fallait prouver que ça ne fonctionnait pas que sur les internés. Et le garçon a guéri, alors qu'on le croyait aux portes de la mort.

Et depuis, Simon entretient un lien spécial avec ces trois personnes. Il lui arrive de ressentir leur douleur, leurs émotions, comme s'il avait mis une part de lui en eux. Le lien ne va que dans un sens, les personnes ayant subi le pouvoir de Simon ne ressentent aucune connexion avec lui. Et Simon lui-même ne sait pas vraiment ce que ça signifie, il imagine cela plus comme une forme d'instinct ou de lien énergétique que quelque chose qu'il aurait provoqué seul.

Simon serait donc capable de faire bien plus que protéger son propre corps. Mais est-ce une bonne une idée ? Découvrir et explorer tout ça, ne serait-ce pas dévaler encore et toujours la même pente dangereuse qu'on appelle gentillesse, que Simon a déjà trop tendance à pousser à l'extrême ? Peut-être est-ce mieux ainsi, peut-être est-ce mieux qu'il ne sache rien à ce sujet, qu'il ne se pose pas de questions.

Famille

Mère — Luana Martin morte
Luana était une femme douce, gentille, et surtout une très bonne mère. Simon l'adorait. Petit, elle avait même du mal à se séparer de lui parce qu'il la collait tout le temps. Elle le surnommait koala pour ça, parce qu'il était tout le temps accroché à elle.
Mais Luana est morte. Simon n'avait que huit ans lorsqu'on a appris qu'elle souffrait d'un cancer du poumon déjà bien avancé. Elle est morte quelques mois après, laissant derrière elle ses trois enfants et son mari. Simon ne se rappelle même plus vraiment d'elle, et les images de son visage qui sont restées dans sa mémoire datent de quand ils étaient à l'hôpital, alors ce ne sont pas de belles images.
Longtemps, Simon en a voulu à sa mère d'être partie. Il disait qu'elle avait abandonné toute la famille, il disait que ce n'était pas juste, que c'était lui qui avait tout plein de troubles et de maladies alors pourquoi est-ce que c'était elle à l'hôpital ? Après la colère est venue la tristesse, qui n'est jamais vraiment partie. Luana lui manque. S'il avait pu, il serait retourné en arrière, il aurait trouvé une solution, il aurait fait en sorte qu'elle ne meurt pas. Mais ce n'est pas possible, et cette réalisation est une des plus grandes tragédies pour Simon.

Père — Guillaume Martin
Simon ne sait pas quoi penser de son père. Il l'adorait, enfant. Guillaume était gentil, attentionné, drôle, doux. Il lui vouait une confiance absolue. Maintenant, maintenant ce n'est plus le cas ou en tous cas c'est ce qu'il aimerait pouvoir dire. Qu'il n'aime plus son père, qu'il lui en veut, qu'il le déteste parce qu'il est cruel et méchant et violent. Pourtant, ce n'est pas vrai, ce n'est pas ce que Simon ressent. Guillaume lui fait peur, oui. Il le déteste de tuer des gens. Mais n'a-t-il pas fait tout cela pour eux ? Pour lui et Izae et Ozyas ? Peut-être s'est-il simplement perdu en chemin, peut-être qu'il peut le ramener, peut-être qu'il peut le sauver. Simon ne peut pas en vouloir à son père. Il n'y arrive pas. Et même s'il déteste ne pas y arriver, il se sent plus en paix avec cette vision là des choses. C'est trop d'énergie de détester son propre père et il est déjà trop fatigué pour tout ça.

Petite sœur — Izae Martin morte
Simon était très proche d'Izae. Déjà, ils n'avaient que trois ans d'écart, ce qui leur a permis de grandir presque ensemble et de passer par plusieurs étapes pratiquement en même temps. Mais ensuite ils ont été placés à l'internat dans le même groupe, ce qui les a énormément rapprochés surtout qu'ils étaient parmi les premiers arrivés. Izae était possessive et jalouse et il leur arrivait souvent de se disputer, mais Simon l'aimait de tout son cœur et ne souhaitait que la protéger. Sa mort a été terrible pour lui.

Petit frère — Ozyas Martin
Ozyas est le petit frère perdu de Simon. Il le connaît depuis sa naissance, mais lorsqu'il lui et Izae sont partis à l'internat, il ne sait pas ce qu'il est devenu. En fait, Ozyas ne pouvait pas être placé chez les Blancs car jugé trop jeune, alors à la place on l'a mis avec les Verts, ce qui a coupé tout contact entre lui, Simon et Izae. Ce n'est que récemment que Simon a pu le retrouver, mais leur relation en a pris un coup. Ozyas et Simon ne se considèrent pas comme frères, plutôt comme des sortes de cousins qui se voient rarement. Simon pensait trouver chez Ozyas ce qu'il avait perdu à la mort d'Izae, mais il s'est bien rendu compte que ce ne serait jamais possible. Ozyas avait sa famille, et il ne se trouvait qu'en périphérie par rapport aux Verts.

Famille éloignée

Paul et Amy Martin
Simon n'a jamais été proche d'eux. Paul et Amy travaillaient tout le temps, partaient en voyages, étaient constamment très occupés. Ils n'avaient pas beaucoup de temps pour les réunions familiales et ne s'intéressaient de toute manière pas beaucoup à leur famille. Non, ce n'est pas que Simon n'était pas proche d'eux. Il les détestait, parce que s'ils ne s'intéressaient pas aux autres, avec lui ils étaient carrément méchants, moquant ses troubles et son syndrome. Luana et Guillaume ont immédiatement coupé les ponts avec eux quand ça a commencé à devenir trop dur à supporter afin de préserver leur enfant (et d'empêcher Guillaume d'aller casser la gueule de son frère).

Justice Martin
Comme Simon n'était pas proche des parents, il n'a pas non plus eu l'occasion d'être proche de Justice. En plus, elle était beaucoup plus jeune que lui, alors elle s'est surtout liée d'amitié avec Ozyas ou Izae. Simon ne se souvenait plus vraiment d'elle, puis il l'a revue lorsqu'ils sont sortis à Haut. Là, ils se sont vraiment rapprochés. Simon espère qu'elle va bien, qu'elle n'est pas complètement perdue toute seule.

Elisa Martin
Elisa était une femme très gentille, la seule tante dont Simon pouvait se sentir proche (bon en même temps il n'en avait que deux). Il l'aimait bien, elle venait souvent à la maison et Simon aimait beaucoup lui raconter toute sa vie en détail et elle l'écoutait toujours. Il a appris qu'elle aussi est morte d'un cancer, ce qui l'a beaucoup touché.

Louis Martin
Louis était le cousin le plus proche de Simon. Ils étaient plus proches en âge et pouvaient se voir souvent, alors ils étaient très amis et s'entendaient très bien. Il ne sait pas ce que devaient Louis depuis, mais il le croit à Paris, puisqu'il sait que c'est là que son père vit et comme il ne peut plus vivre avec sa mère... il doit bien être là-bas aussi, non ?

Famille (2)
La « famille » que Simon a fondée, et qui donc ne dépend pas de ses parents. Je ne sais pas si ça semble logique et compréhensible, mais Simon sépare beaucoup sa famille disons ascendante que celle descendante, alors il fallait les mettre dans des catégories différentes.

Céleste Durand
Céleste et Simon ne sont pas ensemble. Mais Céleste et Simon ont deux enfants. Donc il considère que ça fait d'eux une sorte de famille, même s'ils ne s'aiment plus et ne sont plus en couple et n'avaient pas l'intention de faire des gosses. C'est pour ça que Céleste est ici et pas dans la partie suivante.
Simon et Céleste, ça a été la vraie histoire d'amour adolescente. Ils étaient dans le même groupe mais n'avait ne jamais été proches avant, jusqu'au jour où ils se sont parlés et Simon a décidé d'aider Céleste. Et il est tombé amoureux. Et elle aussi. Simon l'aimait et était proche d'elle comme il n'a jamais été proche de personne. À elle, il a pu avouer ses difficultés, ses doutes, ses peurs, tout ce qui lui arrivait. Elle l'a fait aimer son corps. Ils se sont aidés, ils ont essayé de soigner leurs blessures mutuelles.
Puis ils se sont séparés. C'est comme ça, ça arrive. Simon savait que ça ne fonctionnait plus et il était certain que Céleste méritait quelqu'un qui l'aimait bien plus que lui pouvait le faire. Malgré tout, ils sont restés proches et ce à la grande surprise de Simon, qui était persuadé que Céleste lui en voudrait pour le restant de ses jours.
Et puis elle est morte. Elle est morte d'une manière horrible et Simon n'a toujours pas pu regarder la vidéo en entier. Et depuis qu'elle est morte, tout dégénère, Simon a l'impression d'avoir plongé dans un puit sans fond, dans lequel on ne fait que le pousser de plus en plus vers le bas à chaque mauvaise nouvelle.

Maxime Demilune41 et Aimé
Quelle surprise, de retrouver les personnes avec qui on a passé toute sa vie et découvrir qu'en fait on est papa ! C'est ce qui est arrivé à Simon. Du jour au lendemain, il se retrouvait avec deux gosses sur les bras, qu'il n'avait jamais demandé, dont il n'avait jamais su l'existence. Et d'un côté, il y a Céleste qui lui demande de s'en occuper ; de l'autre, Edith qui le regarde comme s'il allait se jeter sur eux et les tuer à chaque fois qu'il les approche.
La découverte de Maxime et Aimé a été très compliquée pour Simon. Et il n'a pu en parler à personne. Pas Céleste, pas les Blancs, personne. Simon s'est retrouvé seul à faire face à toutes ces informations et surtout, deux nouveaux petits humains avec qui il partage des gènes. Au début, Maxime et Aimé l'effrayaient. Ils lui donnaient la nausée. Et Edith lui faisait peur aussi, alors il n'osait pas les approcher.
Puis ça s'est arrangé. Et Simon a décidé de les aimer, parce qu'eux non plus n'ont pas choisi de naître et ce n'est pas juste de le leur faire payer. Il a décidé de s'occuper d'eux, de veiller sur eux, de les protéger et de leur porter tout l'amour qu'il peut. Et c'est ce qu'il fait, du mieux qu'il peut.

Relations

Les Blancs
— Céleste, Lunala, Harper, Heaven, Edith, Prune, Nicolas, Eloan, Ivy, Izae, Ayron
Sierra-J Angelle57 WolfEye_ Eco-RPG VentNoir137 Moony__2 Demilune41
Simon considère son groupe comme une sorte de famille. Une famille très dysfonctionnelle et qui est la plupart du temps en colère les uns contre les autres, mais ça n'empêche pas qu'ils ont passé des années tous ensemble depuis leur enfance. En plus, Simon a vu arriver chaque personne dans le groupe puisqu'il était dans les premiers, avec Izae et Milo. Il a vu partir tous ceux qui sont partis.
Malgré tout ça, il n'a pas de relation spéciale avec chaque interné Blanc. Il a souvent été intimidé par Edith et Céleste, apprécie Prune parce qu'elle est gentille, aime beaucoup Harper parce qu'il était le meilleur ami de sa soeur, sympathise avec Ayron et Lunala sans être proche d'eux, aime bien Nicolas et Eloan, a été très touché par la mort de Heaven et Ivy et plus récemment celle d'Eloan. Mais il n'est pas proche d'eux. Il n'a pas de meilleur ami chez les Blancs, c'est à peine si on peut considérer qu'il a des amis. Simon est là, il est celui qui aide à garder le groupe ensemble et a beaucoup participé à la création du plan pour s'échapper, mais il ne pense pas avoir beaucoup d'importance pour les autres. Il est juste là.

Les Oranges (sauf Lucas, Icare et Bleuenn)
— Argan, Avril, Charlotte, Lyhn, Eben, Nemo, Arthur
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Simon a été placé chez les Oranges lorsque les Blancs étaient dehors. Après des semaines d'isolation, il était content de voir du monde et s'est très vite adapté au groupe. Il a pu expliquer son histoire et se lier d'amitié avec les Oranges, qui pour la plupart étaient accueillants et curieux à son égard. Il les connaît tous au moins de nom et n'hésitera pas à aller les saluer s'il les croise à l'internat. C'est assez ironique, parce qu'il considère les Oranges comme des amis, alors que ce n'est pas le cas des Blancs.

Timéo mort
Timéo est celui dont Simon s'est le plus rapproché quand il était chez les Oranges. Ils passaient beaucoup de temps ensemble tous les deux, ont appris à se connaître et sont rapidement devenus très complices. Timéo est en fait celui qui était le plus proche d'être un meilleur ami pour Simon. Mais lorsqu'ils sont revenus à l'internat, Timéo était mort, alors Simon a perdu la seule personne de qui il était vraiment proche, son meilleur ami, peut-être même son seul ami à l'époque.

Saavah
Simon a rencontré Saavah en isolement. C'était une coïncidence et ils ne se seraient jamais rencontrés si ce n'était pas via les scientifiques. Ils seraient encore moins devenus amis. Mais à force de rester enfermés à deux au même endroit, ils ont fini par se parler, se rapprocher, se raconter leurs vies. Ils n'avaient que ça à faire. Et ils sont devenus de vrais amis, qui tiennent l'un à l'autre et s'apprécient beaucoup. Ces derniers temps, Saavah a même été le seul soutien de Simon, la seule personne à qui il pouvait se confier un minimum et discuter.

Les Entre Deux
— Jude, Ezio, Hazel, Rosten, Aleyna, Lazuli
lisxuillee Hope_Neko Eco-RPG Angelle57 Moony__2
Arrivé tôt chez les Blancs, Simon a rapidement décidé de se tourner vers les Entre Deux. Ils étaient aussi pour la majorité plus proches de son âge, alors il trouvait plus facile de discuter avec eux. Il s'est ainsi rapproché de plusieurs Entre Deux, content de pouvoir socialiser un peu, avant de s'éloigner d'eux avec le temps et surtout au moment de la fuite des Blancs. 

Reece areuondrug et Jesse mort
Chez les Entre Deux, Reece et Jesse étaient ses plus proches amis. Ils passaient beaucoup de temps tous les trois et s'entendaient très bien. Ils se sont éloignés lorsque les Blancs se sont échappés de l'internat, mais Simon a tout de même continué de les considérer comme des amis. Il a été très touché par la mort de Jesse, même s'il a moins pu le montrer puisqu'il était déjà dans le deuil de Céleste. S'il avait pu, il serait allé voir Reece, mais il a pris trop de temps et finalement Reece a tué Eloan. Ça a beaucoup choqué Simon, qui préfèrera maintenant l'éviter plutôt que devoir le confronter.

Gaby, Isaïe, Saphir lisxuillee
Ils sont des amis d'enfance, que Simon connaît depuis qu'il est rentré à l'école. Simon se sentait proche d'eux. Depuis qu'il est à l'internat, il ne sait pas du tout ce qu'ils deviennent. Parfois, il se demande comment ça aurait été, s'il était resté à Haut. Est-ce qu'ils seraient encore amis ? Il ne sait pas. Est-ce que ce serait mieux qu'ici ? Sans doute. Probablement.

Histoire

Simon est le premier né d'un couple amoureux qui s'installe à Haut. Dès sa naissance, on répète qu'il est le portrait craché de son père, mais qu'il a le caractère doux de ses deux parents, qu'il va être un enfant incroyable et qu'ils forment déjà une très belle famille. Puis, aux trois ans de Simon arrive une petite soeur, qu'on nomme Izae. Simon s'attache très vite à elle et est très fier d'être un grand frère, qu'il espère être exemplaire.

Simon a quatre ans lorsque l'on remarque ses tics pour la première fois. Ils sont sonores et gestuels mais surtout incontrôlables. Simon en est gêné, alors Guillaume et Luana ne perdent pas de temps avant de faire leurs recherches. Ils font des consultations, se renseignement, posent des questions jusqu'à ce que les réponses tombent. Syndrome Gilles de la Tourette, c'est ce qu'a Simon. Ils s'organisent alors pour qu'il soit accompagné et aidé un maximum, jamais désavantagé par rapport aux autres enfants. Guillaume prend des rendez-vous avec des professeurs pour alerter l'école puis des spécialistes pour savoir comment anticiper les choses. Il veut donner la meilleure des vies à son fils, ce n'est pas un syndrome qui va l'en empêcher.

Mais il n'y a pas que le syndrome. À cause des nombreux cas de comorbidité avec le syndrome, Simon passe plusieurs autres tests histoire de déceler un maximum de choses maintenant. Et là encore, un diagnostic tombe : Simon a un trouble de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Il faut attendre le début du CP pour que l'on se rende compte qu'il est aussi dyslexique.

Simon se retrouve donc avec plein de troubles sur les bras, et les parents aussi. Entre temps, Ozyas est né et Simon est grand frère pour la seconde fois, chose dont il est à nouveau très fier. On lui apprend à gérer et accepter ses troubles. De toute manière, il les aime bien, ils ne sont pas si dérangeant que ça et Simon ne se sent pas différent des autres. Au contraire même, il s'intègre très bien à l'école.

La famille Martin mène ainsi le reste de son quotidien en paix. Les troubles de Simon ne sont pas un drame, même si Guillaume et Luana sont soulagés d'apprendre que Izae et Ozyas y ont échappé. Tout le monde s'y fait.

Non, pas tout le monde. Paul et Amy ne s'y font pas. Paul est le frère aîné de Guillaume et il considère que Simon est malade et que c'est une abomination de le laisser être différent. Il fait tout un tas de remarques horribles à l'enfant lorsqu'ils se voient. N'y tenant plus, Luana prend l'initiative de couper les ponts avec eux et ça leur évite de nombreux problèmes, comme par exemple le fait d'aller devoir chercher Guillaume au poste de police parce qu'il s'est battu avec son grand frère.

Simon rentre en CE2 lorsqu'on apprend que Luana a un cancer. Il ne s'en soucie pas. Elle va guérir vite, non ? Luana le lui promet. Ça ira. Mais la maladie est bien plus étendue qu'on ne le pensait, les traitements pas assez efficaces et très vite, la santé de Luana se dégrade. Les séjours à l'hôpital se rallongent. La tension dans la maison monte d'un cran.

Pendant cette année, les tics de Simon sont plus présents que jamais. Ils deviennent un réel handicap. Guillaume a de plus en plus de mal à combiner travail, vie de famille et cancer en plus des troubles de Simon. Pourtant il fait de son mieux. C'est simplement trop.

Luana meurt.

Simon se souvient de l'enterrement, des larmes de son père, celles d'Izae et Ozyas et les siennes. Il ne se souvient pas du reste.

Il ne se souvient pas des nuits où il ne dort pas et va voir son père qui ne dort pas non plus. Ou des jours où il ne va pas à l'école et Izae et Ozyas non plus. Il ne se souvient pas du jour où Guillaume quitte son travail... ou alors il est viré, il ne sait pas. Il ne se souvient pas des journées qu'ils passent tous les qu'âtres à la maison à ne rien faire parce qu'aucun d'eux ne sait plus fonctionner maintenant que Luana n'est plus là.

Il se souvient du jour où les services sociaux toquent à la porte, par contre. Et il se souvient qu'on lui dit de faire sa valise, parce que chez lui ce n'est pas un bon endroit pour lui. Et il se souvient de son père qui supplie, qui demande à ce qu'on ne lui retire pas ses enfants, qui promet de s'améliorer, qui demande pourquoi est-ce qu'on s'en prend à eux alors qu'il y a des situations familiales bien pires dans la ville, s'étonne que quelqu'un ai alerté les services sociaux, demandé si c'est Paul. Il se souvient de la panique, des pleurs d'Ozyas et Izae, de ses tics devenus incontrôlables. Simon a peur peur peur.

On l'emmène dans un internat. On lui dit qu'ici, il sera bien, qu'il sera mieux que chez son père. Mais Simon aimait bien son père, pourquoi est-ce qu'on veut les séparer ? Pire encore, Ozyas est emmené autre part. Simon se retrouve seul avec Izae, sans sa mère, sans son père, sans son frère. Seul seul seul.

Et il est terrorisé.

Mais finalement, la vie à l'internat n'est pas mauvaise. Simon peut retourner à l'école, il y a d'autres enfants, les adultes sont gentils. Il n'y a pas d'hôpital. Et il est accompagné quant à ses troubles.

Il n'aime pas beaucoup l'autre enfant qui est avec eux et qui s'appelle Milo. Il laisse Izae devenir ami avec lui et se rapproche des Entre Deux. Il est ami avec Jesse et Reece, mais aime bien les autres aussi.

Et un jour, Simon revoit Guillaume. Il a trouvé un moyen de trouver un boulot à l'internat et il gravit les échelons doucement. Il a l'air fatigué, mais quand il voit la joie sur son visage, Simon est immédiatement rassuré. Son père va bien. Et il fait tout ce qu'il peut pour retrouver ses enfants.

À partir de ce moment-là, Simon ne s'inquiète plus. L'année d'après, plein de monde arrive dans son groupe. Ils font tous un peu peur, alors Simon préfère les éviter ou ne pas trop s'approcher d'eux. Les années passent, Simon continue l'école, gère de mieux en mieux ses troubles et continue d'affirmer qu'il les aime bien malgré les difficultés qu'ils apportent, grandit sans autres soucis.

Tout va bien. Il est content.

Et un jour, les Blancs commencent à se lier. Ça arrive en premier à Céleste, puis peu à peu à tous les autres. Simon est le dernier. Douze apparaît un moment où un lié prend peur de ses tics et fait mine de l'attaquer, ce qui fait peur à Simon et provoque l'apparition de la créature rouge.

Au départ, Simon déteste Douze. Elle fait peur, elle brûle quand il la touche, elle le coupe avec sa queue... bref rien ne fonctionne entre eux, rien ne marche. Simon n'a même pas envie de la montrer aux autres. Mais à force de vivre ensemble, de voir les autres expérimenter leurs liens, il finit par céder et se décider à faire de même. Et Douze se montre particulièrement réceptive.

Tout rentre donc dans l'ordre au bout de quelques mois et tout va mieux à nouveau. Simon est bien content de ne pas avoir un tigre à dent de sabre ou des panthères étranges comme les autres. Il préfère Douze et sa petite taille, sa rapidité, son côté joueur et innocent. Les gros liés lui font peur, ils ne se sent pas à l'aise avec eux.

Environ un an plus tard, les Blancs commencent à avoir des pouvoirs. Entre temps, les Entre Deux ont été liés aussi et Simon préfère bien plus Pim et Apocalypse que les liés de son groupe. Dans son ordre de préférence, ils sont placés juste après Douze. Pendant que les autres manifestent tout plein de pouvoirs, Simon se réfugie auprès de ses deux amis. Si les liés ne le mettaient pas à l'aise, ces histoires de pouvoirs sont bien pires.

Simon est adolescent et tous les autres a un pouvoir sauf lui. Même les Entre Deux commencent à s'en découvrir. Simon oscille entre jalousie et apaisement. Après tout, il n'a pas envie de provoquer les explosions comme Izae ou de pouvoir contrôler les gens comme Céleste. Bon, il doit l'avouer, le pouvoir d'Eloan a l'air bien... mais pas assez pour le convaincre de vouloir un pouvoir.

C'est un jour chez les Entre Deux que les premiers signes de son pouvoir apparaissent. Simon était avec Jude et ils se chamaillaient pour rire, se bousculaient un peu. Il ne se souvient plus bien, mais à un moment Jude le pousse, il perd l'équilibre et tombe. Sa nuque heurte un coin du lit, on entend un craquement. Et soudain, Simon ne respire plus.

Il ouvre les yeux pour faire face à toute une petite foule autour de lui, dont des personnes en pleurs. Une douleur fantôme erre dans sa nuque, mais il va bien, il est vivant. Simon comprend quand on lui explique qu'il était mort, qu'on pensait que Jude l'avait tué. Il se met à pleurer. « Je n'ai jamais été aussi content d'être vivant » dit-il entre deux sanglots.

Il faut faire face à la réalité : Simon a survécu alors qu'il était censé mourir. Il a ressuscité. Il est le premier à se poser des questions, et commence alors à tester son corps. C'est vrai qu'il n'a pas de cicatrices. Même la dernière fois, lorsqu'il s'est coupé bêtement, il n'a plus eu besoin de faire attention à la blessure. Lorsque Simon regarde son doigt, il n'y a même pas la plus discrète des marques. Et pareil sur son cou. Quelques heures à peine après l'incident, c'est comme s'il n'était rien arrivé.

Alors il fait des tests. Il se blesse plus ou moins volontairement, fixe la blessure et regarde la peau se refermer comme par magie. Il expérimente toutes sortes d'accidents faussement maladroits et rien n'y fait : il ne se blesse que temporairement.

C'est là que les scientifiques s'en mêlent. Et notamment Dolores, qui est chargée de comprendre son pouvoir. Ophélie est une femme froide, qui garde tout son sérieux en toute situation. Elle a sa propre équipe et intervient comme elle le souhaite sans être surveillée. Et elle fait beaucoup de mal à Simon.

Les séances avec elle sont de véritables sessions de torture. Dolores n'hésite pas et rien ne l'a retient. Elle fait tout pour tenter de tuer Simon, pour pousser son pouvoir dans ses retranchements. Simon s'en trouve blessé, seulement jamais physiquement. Il ne se sent pas fatigué après les séances, n'en porte aucune trace. C'est cela qui évite que les autres se doutent de quoique ce soit et qui permet à Dolores de garder son travail. Seulement, Simon en reste psychologiquement atteint. Il ne parvient plus à dormir la nuit sans sentir de fausses douleurs, sans paniquer au souvenir du sang qui s'écoulait de son corps, sans trembler face aux souvenirs terrifiants. S'il fait de son mieux pour cacher sa peur à tous et surtout Dolores, il n'en mène par large. Les scientifiques finissent même par lui prescrire des séances régulières avec un psychologue pour lui permettre d'aller mieux.

Autour, tout dégénère. Ayron fais de plus en plus de crises, Céleste essaye de tuer son thérapeute, la peur se fraye un passage chez les Blancs et plus rien ne va. Simon est anxieux, angoissé. Un jour il participe à une expérience en commun avec Nicolas, en revient traumatisé sans comprendre ce qui lui arrive. Il a peur presque constamment, se referme sur lui-même, ne supporte pas le moindre imprévu. Le seul point positif est la disparition de plus en plus marquante de ses tics. Mais est-ce positif ? Malgré la difficulté du syndrome, Simon s'est attaché à lui. Il s'est construit autour de ses tics et de son trouble de l'attention et de sa dyslexie. Il ne sait pas vivre sans. Il n'a même pas envie de vivre sans, parce qu'ils forment une part entière de son identité, de ce qu'il est. On se réjouit qu'il guérisse, mais Simon, lui, se surprend à regretter.

Il se rapproche de Céleste. Cette fille qu'on empêche de voir pour bloquer son pouvoir, qui sursaute à chaque fois qu'on passe près d'elle. Simon voit sa peur, la façon dont ses muscles sont tendus en permanence, sa méfiance et son hypervigilance épuisante. Il décide de l'aider, de s'accrocher à l'aide qu'il peut lui offrir pour lui aussi se sauver, se distraire de tout ce qui ne va pas. Ensemble, il s redécouvrent la salle commune, puis toute leur aile. Il apprend à Céleste à se repérer sans avoir à se servir de sa vue, à effleurer un mur et savoir exactement où elle se trouve. Il la guide, s'arme de patience, la soutient.

Lorsqu'ils passent cette étape, alors il lui apprend à se battre. Des mouvements simples, rien de bien incroyable, mais il se sert des cours de judo qu'il suivait petit et de ce que les Entre Deux ont pu lui apprendre.

Céleste est jolie. Ce n'est pas la nouvelle du siècle pour Simon, loin de là. Mais plus il apprend à la connaître, plus il l'a trouve belle. Pas seulement physiquement, Céleste est belle en tant que personne, en tant qu'humaine. Il trouve des excuses pour passer plus de temps avec elle, lui parle beaucoup, pense à elle encore plus. Simon est amoureux de Céleste et il ne fait pas grand chose pour le cacher.

Et un jour, il lui demande. Ils s'embrassent. Et du jour au lendemain, ils sont en couple. Simon se dit qu'il peut enfin commencer à être heureux de nouveau.

Mais Céleste veut plus. Ce n'est pas que leur relation n'est pas assez. Mais elle veut plus que leur petite liberté, plus que leurs gestes discrets qui en fait crèvent les yeux. Elle veut quitter l'internat, partir dehors, loin. Elle raconte à Simon qu'ils pourraient simplement s'enfuir, aller dans un endroit loin de Haut où personne ne va jamais et continuer leur vie là-bas. Sans expériences. Sans scientifiques. Sans crises des uns et des autres. Ils pourraient apprendre à obtenir seuls leur nourriture, construire une maison. C'est utopique, c'est naïf, mais Simon aussi a envie d'y croire.

Les Blancs commencent à établir un plan pour s'enfuir de l'internat. Tout le monde y participe, tout le monde est important. C'est la première fois qu'ils discutent vraiment tous ensemble.

Simon et Izae sont désignés pour faire distraction. Ils rejoindront les autres ensuite. Mais ça tourne mal. Le pouvoir d'Izae devient incontrôlable. Tout s'écroule autour d'eux.

Lorsque Simon se réveille, il est seul dans une chambre qu'il ne connaît pas. Il a mal partout, assez pour comprendre qu'il ne devrait pas être en vie. Pendant plusieurs jours, il oscille entre douleur et sommeil, le temps que son corps se répare. On lui explique ce qui est arrivé. Guillaume est à côté de lui, le visage inquiet et le regard en deuil. Les Blancs se sont échappés. L'internat s'est écroulé. Tout le monde aurait pu mourir. Izae est morte, comme d'autres scientifiques qui étaient encore présents.

Izae est morte.

Ce n'était pas ce qui était prévu. Simon ne sait pas quoi faire. Comment ça, elle est morte ? Il n'a pas protégé sa petite sœur. Il n'a pas su la sauver. Son pouvoir n'a rien fait à part le garder en vie, lui. Pourtant, si on lui avait laissé le choix, il aurait sans hésité échangé leurs vies. Mais c'est le problème de son pouvoir, il ne lui laisse pas de choix.

Étourdi par la douleur constante, Simon ne remarque même pas l'autre mort récente. Ça ne lui vient pas à l'esprit, jusqu'à ce qu'il demande d'une voix pâteuse où se trouve Douze. Un long silence suit sa question, secondé par un murmure étonné. « Tu ne t'es pas rendu compte ? » Non, Simon ne s'était pas rendu compte.

Douze est morte elle aussi.

C'est là qu'il déraille.

Immédiatement, il se jette sur l'infirmier, ignore la douleur encore infernale de son corps. Douze est morte. Douze est morte. Et c'est la faute des scientifiques. S'il n'avait pas été blessé pendant leur fuite, s'il avait été là pire aider Izae... rien ne serait arrivé.

Bien vite, il est contrôlé, retenu. Simon croise le regard du jeune infirmier, y lit le reflet de ce qu'il vient d montrer alors qu'il se débat sauvagement, crie et pleure jusqu'à s'en briser la voix. Il est un monstre. Il est dangereux. Il est fou. Peut-être que c'est vrai.

Jamais il n'a eu aussi mal.

Les jours se brouillent et se mêlent les uns aux autres. Simon ne fait plus attention. On l'a isolé, parce qu'il attaque quiconque l'approche. Comme il ne peut pas faire de mal aux autres, alors il se le fait à lui-même. Pendant plus d'une semaine, Simon empêche son corps de guérir complètement. Il retrace les blessures qui se referment, fragilise les os qui se réparent. Il ne mérite pas de guérir. Merde, il ne mérite même pas de vivre. Parfois, on entre dans la chambre qui lui a été assignée temporairement pour le trouver mort, parce qu'il vient de se tuer et n'est pas encore revenu à la vie.

Cette période là est la pire que Simon ait jamais vécue. Il n'a personne à qui s'accrocher, rien à faire à part penser, se faire du mal, tomber tomber tomber dans un vide qui n'a pas de fond, vouloir mourir mais ne jamais pouvoir.

Puis, Saavah arrive. Simon ne sait pas trop comment ni pourquoi, mais il est content d'avoir quelqu'un près de lui. Quelqu'un de son âge, qu'il ne connaît pas, qui n'a même pas envie de discuter avec lui. C'est Simon qui force la conversation, qui l'encourage à parler, à lui changer les idées.

Ils deviennent amis. Ça aurait été bien plus difficile voire impossible dans d'autres circonstances, mais ici il n'y a pas de choix. Ils sont deux, ils ont plutôt intérêt à faire en sorte de bien s'entendre plutôt que de se détester.

Guillaume vient les voir régulièrement. Sophie aussi, mais elle vient plutôt en tant que psychologue et ne s'intéresse qu'à Simon. Un jour, on informe les deux garçons qu'ils vont pouvoir quitter leur chambre et rejoindre les autres groupes. Simon s'accroche à cet espoir, passe du temps à se préparer pour quand il sortira, se faire apprécier d'un maximum de personnes. Il rencontre les Rouges, puis les Oranges. Ils sont bien différents des Blancs et Simon s'en étonne beaucoup. Il raconte son histoire, aussi, explique ce qu'il lui est arrivé en passant les détails des morts de Izae ou Douze.

Puis Simon rencontre Ozyas.

Son petit frère semble n'avoir que quelques années de plus depuis la dernière fois qu'ils se sont vus, pas douze. Il apprend que c'est à cause de son pouvoir. Puis, il découvre les Verts, voit avec une certaine douleur que son frère a une autre famille et qu'il n'en fait pas partie. Même si Ozyas est gentil avec lui, il ne sont plus vraiment frères. Ils ont raté trop d'années pour ça.

À la place, il se rapproche de Timéo. Timéo est un Orange, il a tellement souffert des expériences qu'il n'a plus réellement l'air humain, mais il est gentil et attentionné et à l'écoute. Ils passent la plupart de leur temps ensemble, quand Simon n'est pas avec Saavah.

Peu de temps après, voilà qu'on présente les Specials aux Internés, qu'on les répartit en équipes et qu'on leur annonce qu'ils vont sortir. Simon ne dort plus à cause de l'excitation. Il va enfin avoir l'occasion de retrouver son groupe ! Malgré toutes les disputes quotidiennes entre eux, Simon a bien compris qu'il ne pouvait compter et se reposer que sur eux. Sans les Blancs, il n'appartient plus à rien, ne sait plus vers qui se tourner.

Ils sortent et, à la place de retrouver les Blancs, Simon tombe sur sa cousine. Il s'occupe aussi de toute son équipe, parce que la vie à Haut est bien plus dure qu'il ne l'imaginait. La famine, la violence, la peur, les maladies leur tombent dessus. Simon apprend à connaître Justice, l'observe devenir amie avec d'autres internés. Leur sortie s'écourte très vite et voilà qu'après seulement quelques semaines, ils sont de retour à l'internat.

Avec les Blancs.

Les retrouvailles sont dures, douloureuses. Simon ne savait pas à quoi il s'attendait, il a été naïf de penser que ça pourrait se passer autrement. Harper ne croit pas au fait qu'il soit vivant. Beaucoup ne disent rien en le voyant. Et il apprend qu'il a deux enfants. Le choc est terrible, Simon a l'impression de replonger sous l'eau et veut juste disparaître. La tension est à son comble, tout le monde est furieux d'être de retour.

Puis vient la vidéo. Simon assiste à toutes les morts, subit le rappel douloureux des décès de sa soeur et sa liée, puis ceux de Heaven et Ibae, puis celui de Timéo... ça ne s'arrête pas, la liste ne fait que s'allonger, il ne le supporte pas. Comment la mort peut-elle être une si grande part de sa vie alors même qu'elle ne peut pas le toucher ?

Tout s'enchaîne, tout est épuisant. Simon apprend à connaître ses enfants, Maxime et Aimé. Il se concentre sur eux pour éviter de voir tous les malheurs autour de lui.

Jusqu'à l'accident avec Onze, jusqu'à ce que Céleste s'en prenne à Eloan, jusqu'à ce qu'il devienne aveugle et qu'elle disparaisse pendant deux semaines, jusqu'à l'annonce de sa mort puis celle de Jesse puis celle d'Eloan, celle de Nicolas... Jusqu'à ce que Maxime et Aimé se retrouvent liés et qu'il se retrouve à nouveau seul seul seul. La moitié de son groupe est mort, il n'a plus d'amis, il ne peut plus faire confiance à personne, il doit s'occuper de deux enfants alors qu'il n'arrive même pas au prendre soin de lui-même.

Et il a la sensation de dérailler encore.

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