Icare
Icare
he/him ; il/lui
21 ans
★彡 。 Interné
Trigger warnings
Morts, violences
Nom : Mandine
Mandine est un nom de famille qui serait formé sur le nom germanique Mande, Mando dont la racine est mand qui signifie joie et serait donc utilisé pour désigner une personne joyeuse. On dit aussi que c'est un dérivé de Armand.
Prénom : Icare
Dans la mythologie grecque, Icare est le fils de Dédale et Naupacté. En s'échappant de labyrinthe de Minos (conçu par Dédale) avec des ailes en cire et en plumes créées par son père, il vole trop près du soleil et meurt d'une chute dans l'océan (parce que la chaleur du soleil fait fondre la cire et détruit les ailes, le faisant tomber dans l'eau). Icare représente donc la naïveté, la transgression, la vantardise... À voler trop près du soleil, c'est-à-dire à avoir trop d'ambition, on finit toujours par se brûler les ailes.
Icare se nomme ainsi parce que ses parents aiment beaucoup les mythes grecs. Son prénom a souvent été utilisé comme un rappel, un ordre à la prudence et à l'obéissance. Mais finalement, Icare a décidé de se brûler les ailes en mettant le feu à la chambre, et ce malgré les avertissements de ses parents.
Icare, sans surprise, aime beaucoup son prénom. Il lui est souvent arrivé de tourner le mythe à sa guise, d'en faire des métaphores et des liens à sa propre vie. Plus encore, il étend la comparaison à lui et Lucas. Lucas dans le rôle du soleil, avec ses cheveux blonds et son pouvoir qui lui permet de contrôler l'électricité ; et lui, Icare, le garçon ailé qui s'entête à essayer de l'atteindre pour se rapprocher de sa chaleur, de sa beauté.
Sexe et genre : masculin
Âge : 20 ans, bientôt 21
Date de naissance : 24 octobre 2000
Signe astrologique : scorpion
— direct, rancunier, actif
MBTI : INTJ architecte (violet)
— déterminé, cynique, réfléchi
Orientation sexuelle et romantique : Icare est homosexuel et également demi-romantique et demi-sexuel (il ne ressentira de l'amour ou de l'attirance que pour les personnes avec qui un lien de confiance est établit).
Objectifs : rester avec Lucas. C'est l'objectif de sa vie depuis ses huit ans et il n'a pas l'intention de changer. Face à Lucas, tout le reste est secondaire, une préoccupation qui ne vient qu'après. Icare veut pouvoir protéger Lucas, le garder en sécurité, qu'il soit heureux et, beaucoup plus égoïstement, qu'il soit avec lui autant de temps que possible (si ça ne tenait qu'à lui, ils ne se sépareraient jamais). Viennent ensuite des objectifs plus secondaires qui tiennent à l'éthique et à la morale. Icare voudrait bien détruire l'internat et se débarrasser des scientifiques, car il est parfaitement conscient que ce qu'ils font n'a rien de normal et ne devrait jamais être acceptable peu importe la situation. S'il était au courant de ce qu'il se passe à Haut, il aurait également une opinion semblable.
N'ayant pas de réelles attaches à sa famille, Icare n'estime pas que les retrouver est une priorité, même s'il n'est pas opposé à l'idée.
Arrivée à l'internat : Icare est arrivée il y a 12 ans, en 2009, c'est à dire l'année de ses 9 ans.
Raison de la présence à l'internat : officiellement, Icare est là pour un comportement perturbateur et dangereux. Après un an à se montrer insupportable auprès de son entourage tout entier, c'est finalement quand il met le feu à sa chambre qu'on décide de prendre une décision. On lui a presque diagnostiqué un trouble mental... jusqu'à ce que toutes sortes de symptômes disparaissent quand il a été réuni avec son meilleur ami et qu'on a réalisé que Icare était en fait un enfant très déterminé prêt à tout pour obtenir ce qu'il souhaite. Parce que oui, Icare a décidé qu'il irait à l'internat pour retrouver Lucas. C'est la vraie raison. Lucas. On pourrait dire que c'est la raison de tout, quand on parle d'Icare.
Groupe : les Oranges. Et Icare en a bien souffert. Être dans le groupe des ratés ne fait plaisir ni à son ego ni à son corps ni à sa santé. Sans compter qu'il estime ne pas aimer être en groupe. Heureusement, il a pu rencontrer les autres Oranges et a fini par se rapprocher d'eux, jusqu'à devenir amis avec certains (un exploit). Il les aime bien et dirait que les protéger vient en second plan, juste après protéger Lucas.
Physique
Icare est grand. C'est une fierté pour lui, parce qu'il a toujours été dans les plus petits Jane il était enfant. Mais à l'adolescence il a grandit et ça ne s'est pas arrêté, jusqu'à ce qu'il atteigne pratiquement 1m90. Il aime bien sa taille. Ou il l'aimait bien... jusqu'à avoir des ailes. Parce que oui, Icare a des ailes. C'est un problème en lien avec sa taille parce que puisqu'il est grand, ses ailes sont ajustées à sa taille donc ses ailes sont très grandes. C'est très encombrant au quotidien. Il n'aime pas du tout ça.
Ses ailes sont très grandes, mais elles sont aussi très jolies. Enfin, Icare aime bien leurs couleurs : violet, argenté et bleu. Il trouve que ça lui va bien et que sur ce coup là, il a plutôt eu de la chance. Il aurait détesté avoir du rouge bien voyant ou du jaune ou du rose ou n'importe quelle autre couleur trop remarquable. En accord avec ses ailes, ses yeux sont clairs. Au départ, ils étaient très noirs et sombres ; maintenant, ils sont gris-argentés. À ce sujet, Icare est moins content. Il préférait la couleur d'avant.
Mais le pire vient après. Icare a une queue. Une longue queue de chat fixée au bas de son dos, de la même couleur que sa peau sombre. Alors, oui, elle lui procure un équilibre remarquable. C'est vrai. Mais elle trahit aussi la plupart de ses émotions. Icare déteste voir sa queue gonfler de colère, il déteste voir les poils se hérisser à la moindre tension de sa part. Ce serait peut-être plus acceptable s'il n'y avait pas les oreilles avec. Qui elles aussi trahissent toutes ses pensées et ont tendance à trop vite se coucher en arrière ou trahir son attention quand il fait mine d'écouter quelqu'un. C'est beaucoup plus dur de faire semblant avec ces attributs félins.
Pour palier tout ça, se concentrer sur autre chose, Icare a décidé de faire du sport. Beaucoup. En particulier de la musculation, puisque c'est une pratique facile à mettre en place à l'intérieur. À force d'en faire pendant des années à répétition, il est devenu musclé. Et puisqu'il se balade torse nu partout, c'est encore plus visible et apparent. Il s'en fiche. Honnêtement, il est plutôt intéressé par la pratique du sport que ses conséquences sur son corps (c'est devenu une routine et s'il ne peut pas pratiquer régulièrement comme il l'entend, ça devient très compliqué à la fois pour lui et son entourage), mais il a remarqué que ça a un effet sur Lucas et ça, ça lui fait plaisir. Ça, il en est très satisfait.
Icare a des cheveux courts, pratiquement coupés à ras. Il n'aime pas sentir ses cheveux sur son cou et encore moins ses épaules, alors il préfère les garder comme ça. Déjà qu'il doit accepter les plumes, il n'a vraiment pas envie de plus.
Icare est très vite remarqué. Il faut dire que, dans une foule, il sort du lot. Il se sent plus à l'aise avec les Oranges, auprès de qui il se sent moins différent. Ça le rassure de ne pas être seul dans sa situation. Cependant, sa différence ne le rend pas spécialement approchable. En fait, ça participe peut-être même à l'inverse. Icare a toujours une mine renfrognée quand il entouré de monde, un air qui laisse penser qu'il n'a aucune envie de participer à la moindre discussion. Il montre également souvent des signes de nervosité et c'est très clair qu'il ne sait pas comment se comporter avec les autres, qu'il n'est pas à l'aise avec eux.
Caractère
Icare n'aime pas les autres. C'est la première chose qu'il dirait, si on lui demandait de se décrire. Il est mal à l'aise avec les personnes en général, carrément méfiant et tendu avec les inconnus. Au niveau des interactions sociales, il n'a jamais été très doué. C'est encore pire maintenant, parce qu'il a été pratiquement insolé pendant trois ans et il ne sait plus comment il est censé se comporter. Les autres sont devenus un sujet angoissant, renforcé par la peur des regards et la tension provoquée par le climat de violence à l'internat. On ne peut pas dire qu'il est timide, parce que ce n'est pas réellement ça, mais il est vraiment mal à l'aise. Il a perdu toutes les habitudes reliées à la socialisation.
Icare est aussi assez dramatique. Il aime bien exagérer, se plaindre. Ça lui permet de relativiser, de ne pas céder à la panique pour un rien. Il est devenu très anxieux, chose qui n'était pas présente avant. Il dira que c'est son lié qui est anxieux, que leur fusion lui a rajouté ce caractère. En réalité, cette anxiété est apparue suite aux différents événements vécus : le fait d'être séparé tôt de sa famille, de perdre son lié, de subir des expériences, de développer un pouvoir, d'être isolé... Mais Icare est dans le déni de tout traumatisme et refuse de parler de ses sentiments par rapport à ce qu'il lui est arrivé. Il ne dit pas et n'a jamais expliqué comme cela a pu l'affecter et préfère agir comme s'il n'y avait eu aucun impact émotionnel ou psychologique.
Déterminé, Icare est une des personnes les plus têtues au monde. Il ne s'arrête pas tant qu'il n'a pas atteint l'objectif qu'il se fixe. C'est une qualité autant qu'un défaut, puisque cela l'encourage au surmenage et l'empêche d'accepter qu'il puisse avoir tort. Face à la défaite, Icare réagit mal. Il est d'ailleurs très compétitif, et ce même pour des choses anodines. Au niveau de l'école, il tient à être bon, sinon le meilleur, en particulier dans les matières plus littéraires. Cela tient sans doute de sa passion pour la littérature et tout ce qui est en lien avec l'Antiquité et la mythologie. Icare est quelqu'un de très cultivé, qui a un bon vocabulaire et s'exprime bien. Il ne parle pas beaucoup mais prouve sans problème que ce n'est uniquement que par choix et pas par une forme d'incapacité.
Icare est également très loyal. Il prend du temps pour s'attacher aux autres mais, une fois cela fait, il refuse de les laisser s'éloigner. Cela l'encourage notamment à avoir des tendances jalouses ou possessives, qu'il n'apprécie pas beaucoup et préfère cacher le mieux possible. Il a peur d'être remplacé et on pourrait aussi imaginer que c'est pour cela qu'il reste distant avec la plupart des personnes.
Il est très discipliné. Cela va de pair avec sa détermination. Il se plaît dans les routines, même s'il apprécie pouvoir s'en détacher de temps en temps.
Facilement vexé, il faut se méfier de sa susceptibilité. Il n'aime pas qu'on le sous estime et peut s'employer à donner tort à de fausses croyances sur lui. Il privilégie beaucoup l'honnêteté... et est paradoxalement un excellent menteur lorsqu'il l'estime nécessaire. Son côté très bagarreur dans l'adolescence s'est légèrement effacé lorsqu'il a grandi et il privilégie maintenant plutôt les mots que les coups lors de tensions.
Icare est capable de mettre la plupart de ses valeurs de côté lorsqu'il estime cela nécessaire. Il considère qu'il faut s'adapter selon les situations et que c'est plutôt une qualité de ne pas mettre sur le tapis des questions de morale quand ce n'est pas le moment. Une chose qu'il a plus de mal à réfréner est son attrait pour la justice. Selon lui, c'est ce qui importe le plus et c'est une valeur qui lui tient à cœur. S'il n'aime pas se mêler des affaires des autres, Icare a tout de même beaucoup de mal à résister à la colère face à une situation purement injuste.
Avec ses proches, Icare est plus assuré. Il dévoile une personnalité plus enfantine, n'hésitant pas à se montrer moqueur et taquin, beaucoup plus joueur. Il n'a également pas peur d'être plus vulnérable et de se confier, quoiqu'il n'ait jamais été très ouvert sur ses émotions. Malheureusement, cette partie de lui n'est réservée qu'à une poignée de personnes avec qui il se sent pleinement en confiance.
Lié
Icare n'a jamais connu son lié. Il n'a jamais eu cette occasion et, de son point de vue, c'est quelque chose de rassurant. Il dit qu'il aurait détesté dépendre d'un animal au quotidien, devoir agir en fonction de lui. Cela n'empêche pas que c'est extrêmement douloureux, puisqu'un lien s'est créé et a disparu immédiatement. Ce lien a existé, même pendant un court instant, il a existé. Et il s'est perdu. C'est terrible à vivre et, quoique Icare refuse de l'avouer, ça l'a beaucoup impacté. Ça le suit toujours.
Son lié n'a donc pas de nom. Simplement un numéro. 29. C'est tout. Ce n'est même pas un bon numéro, Icare n'aime pas le numéro 29. 30 aurait été mieux. Il préfère les nombres ronds.
Il n'a pas eu le temps de voir à quoi ressemblait son lié. Pas vraiment. Il n'a pas non plus eu le temps de découvrir son caractère, sa personnalité. Pas vraiment, en tous cas.
Il a pu voir une photo prise par les scientifiques. Le lié d'Icare ressemble... il ne sait même pas à quoi il ressemble. Quelque chose comme un chat ? Un chat géant. Ailé. Peut-être que c'est une panthère, mais les scientifiques ont dit qu'il ressemblait plutôt à un chat. Ce chat a des ailes, en tous cas. De grandes ailes avec des plumes. Icare déteste ça, parce que ça n'a rien de logique. Le chat est plus plumé que poilu, d'ailleurs. Icare préfère encore les plumes que les poils, mais ce n'est quand même pas normal. Pas logique. Il n'aime pas ce qui n'est pas logique. Il n'aime pas ce qui est extraordinaire. Sauf Lucas. Lucas est extraordinaire et il l'aime bien, c'est l'exception.
Icare sait que son lié est impulsif. Peut-être aussi colérique. En tous cas, ce sont deux traits de caractère qui se sont ajoutés après sa fusion avec ce dernier. Parce que, oui, Icare a fusionné immédiatement après l'apparition de son lié. C'était horrible et il déteste son lié pour ça. C'est facile de détester ce qu'on ne connaît pas.
Finalement, c'est aussi simple que ça : tout ce qui Icare sait à propos de son lié, il le sait parce que ce sont des changements apparus après sa fusion. Il sait donc que son lié peut ronronner parce qu'il peut ronronner, que son lié ne peut pas manger de chocolat parce qu'il ne peut plus en manger (une tragédie pour lui), que son lié a des ailes violentes, argentées et bleues parce qu'il en a, que son lié a une queue comme celle d'un chat parce qu'il en a une (il ne l'aime pas), que son lié a des oreilles pointues parce que ses oreilles à lui sont devenues pointues et beaucoup plus allongées (pas pointues comme celles d'un elfe, pointues comme celles d'un chat), que son lié peut voir dans le noir parce que c'est maintenant son cas, que son lié a des yeux argentés parce que les siens le sont devenus... Il sait que son lié aime les endroits calmes, qu'il n'est pas très patient, qu'il s'énerve vite et qu'il est impulsif. Icare sait qu'il n'était pas tout ça avant. Même après des années, il ne sait pas trop quoi faire de ces changements.
Pouvoir
Icare peut matérialiser du verre. Mais cela ne s'arrête pas là. Il peut matérialiser le verre, le former, les manipuler... Le verre apparaît dans ses mains, comme s'il sortait de ses paumes lorsque celles-ci sont faces au ciel, comme s'il devait adopter une posture religieuse pour avoir accès à ses capacités. Il peut lisser le verre ou au contraire le rendre tranchant, peut lui donner une forme préciser, le sculpter...
Il est également capable de manipuler le verre dit à l'extérieur de lui, celui qu'il n'a pas formé. Il peut par exemple ressoudé du verre brisé. Cependant, c'est une tâche difficile, qui demande concentration et patience, ce que Icare n'a souvent pas envie de donner. Quand ses mains ont été tachées de peinture, cela donne également une couleur au verre, qui sinon est transparent par défaut et par nature.
Depuis que Icare a son pouvoir, ses doigts ont changé. Ils sont recouverts au bout d'une couche de verre comme incrustée dans sa peau. Ça ne lui fait pas mal. Au contraire, depuis qu'il y a cette drôle de couche de verre sur ses doigts, il a beaucoup moins de sensations à cet endroit là. La douleur, le toucher... tout est comme étouffé. Mais quand il frappe ses doigts sur une surface, ça fait ce petit bruit caractéristique du verre qui s'entrechoque avec quelque chose et quand on les touche, on a vraiment l'impression de toucher du verre. Il aime bien faire du bruit avec. C'est un peu insupportable.
Icare a d'abord détesté son pouvoir. Ce n'est pas quelque chose de simple à utiliser et il n'est pas le plus patient. Cette capacité lui inspirait plus l'exaspération et la frustration qu'autre chose et il s'est souvent énervé (plutôt violemment) à ce propos. Mais le pire n'est pas là. Le pire, c'est que quand Icare est inconscient (endormi, par exemple), son pouvoir se manifeste contre sa volonté. Ainsi, il a longtemps dormi dans un lit plein de morceaux de verre souvent sans formes précises, tranchants et dangereux. Se réveiller dans des draps tachés de sang n'est jamais plaisant. Ne pas pouvoir dormir à cause de la douleur de plusieurs coupures ne l'est pas non plus. Pendant la première année à supporter son pouvoir, Icare a vécu un véritable enfer. C'est d'ailleurs ce qui a été à l'origine de sa pseudo mort : les scientifiques ont dit qu'il s'était coupé dans son sommeil et avait saigné jusqu'à la mort, chose qui n'a pas été remarquée avant qu'il ne soit trop tard.
Plus tard, Icare a découvert que couvrir ses mains permettait de bloquer son pouvoir, ce qui l'a immédiatement aidé. Encore aujourd'hui, il ne dort qu'avec des gants.
Maintenant, Icare adore son pouvoir. Brusque changement, on dira. Ce n'est en fait pas si étonnant. Icare a découvert que son pouvoir lui offrait une résistance à l'électricité. Le verre est isolant, après tout. Le fait de résister à l'électricité permet à Icare de toucher Lucas sans protection, et pour ça, il est d'accord pour subir les coupures nocturnes et pour ne pas être capable de maîtriser son pouvoir. Si c'est tout ce qu'il gagne, il estime que c'est largement suffisant.
Famille
Parents — Alexandra et Assane Mandine
Icare n'est pas proche de ses parents. Ceux-ci, froids et distants, n'ont jamais été du genre à exprimer leur amour au monde entier. Ils n'étaient pas très patients, assez stricts et organisaient leurs journées selon une routine solide et immuable. Avec sa mère, professeure de grec et de latin, et son père, professeur de français, il a gagné une grande culture très tôt. C'est probablement la seule chose qu'il a gardé d'eux, cette passion pour la littérature et les cultures de l'Antiquité. À part ça, il ne se souvient pas d'eux.
S'il ne regrette pas d'avoir agit comme il l'a fait, Icare se sent parfois un peu désolé pour ce qu'il a fait subir à ses parents, même s'il ne doute pas que, depuis le temps, ils sont passés à autre chose.
Petite sœur — Séléné Mandine Hope_Neko
Icare sait qu'il a une soeur, exactement comme il sait qu'il a des parents. Surtout parce que Lucas lui a dit. Il lui a dit son prénom, lui a décrit à quoi elle ressemblait... Mais il n'a pas de souvenirs d'elle. Seulement des sensations, des bribes d'émotions reliées à elle. Pour ça, il se déteste. D'un autre côté, c'est probable que ce soit mieux comme ça, ou du moins c'est ce qu'il se dit pour se rassurer.
Relations
Lucas Demilune41
L'amour de sa vie. Ça résume à peu près tout ce qui est important à savoir. Depuis ses huit ans, Icare fait une fixation sur Lucas et ça n'a jamais changé. Il l'aime autant qu'il tient à la vie et il représente sa raison d'exister. Icare l'adore, vit pour lui, et est totalement comblé que ce sentiment soit réciproque. Tout ce qu'il a fait d'important dans sa vie, il l'a fait en pensant à Lucas. Il ne compte pas changer.
Charlotte lisxuillee
Icare apprécie beaucoup Charlotte. Il la considère comme une petite sœur... ou du moins c'était le cas avant. Mais maintenant, il ne sait plus trop. Il est mort, il a plus de mal avec les autres... et Charlotte s'est rapprochée de Nemo. Ils n'ont plus le lien qu'ils avaient avant et Icare ne sait pas trop comment réagir face à ça. Il ne sait pas comment il est censé agir, alors, lâchement, il préfère éviter la confrontation avec Charlotte.
Nemo
Il n'a jamais été très proche de Nemo. Icare surveillait surtout ce dernier parce qu'il était proche de Charlotte et qu'il a tendance à prendre un rôle protecteur quand des inconnus approchent ceux qu'il aime. Il sait aussi que Nemo parlait beaucoup à Lucas, parce qu'apparemment il connaissait Brooke. À part ça, il ne le connaît pas réellement. Maintenant qu'il a vu qu'il était très proche de Charlotte, il ne peut pas s'empêcher de se dire que c'est de sa faute s'il ne sait plus comment se comporter avec elle, donc il est un peu jaloux de lui, même s'il sait ce raisonnement faux et qu'il refuse de l'assumer. Non, non, il n'est pas jaloux de Nemo.
Avril Demilune41
Comme avec Charlotte, Icare était très proche de Avril. Il avait ce même comportement protecteur avec elle, même si ce n'était pas exactement pareil. C'était sans doute avec Avril (sans compter Lucas) que Icare parlait le plus. Il lui racontait beaucoup tout ce qu'il savait sur la mythologie grecque ou l'Antiquité et, quand ce registre a été épuisé il est passé à tout ce qui touchait la littérature. C'était facile de discuter de ses passions avec elle et elle l'écoutait et il parlait. C'est sans doute la seule relation d'Icare avec ces rôles là, où il est celui qui parle et non celui qui écoute. Pour une fois, ça faisait du bien.
Mais ensuite il y a eu l'es expériences et tout s'est mal passé. Avril est allergique aux plumes. Icare avait des plumes. Puis il est « mort ». Et c'est la fin.
Eben
Eben et Icare ont longtemps eu une relation... compliquée, c'est le mot. Ils avaient tendance à se chamailler pour rien, à se battre même. Icare la haïssait, mais il la détestait à la manière qu'a un frère de dire qu'il déteste sa soeur. Ce n'était pas vraiment vrai. Ça ne l'empêchait pas de lui tirer les cheveux et de le crier dessus quand elle le frappait.
Ils ont grandit ensuite. Ils ont gardé leurs habitudes en enlevant la violence physique.
Puis, quand Icare et Lucas sont revenus, Eben a dit « ils étaient morts, on ne parle pas des morts ». Et ils ne se sont jamais reparlés.
Arthur et Bleuenn
WolfEye_ areuondrug
Avec les deux, Icare est méfiant. C'est parce qu'il ne les connaît pas. Il est toujours méfiant avec les inconnus. Le pire, c'est qu'ils sont arrivés après mais qu'ils ont quand même l'air mieux intégrés au groupe que lui. Ça, ça l'énerve. Là encore il est jaloux. C'est dur de ne pas se dire que Arthur et Bleuenn l'ont remplacé, lui et Lucas. Il évite de leur parler, ne veut pas se rapprocher d'eux par obstination débile.
Autres Oranges
— Argan, Atala, Timéo, Solae, Maeve
— VentNoir137 Moony__2 Angelle57
Avec les autres Oranges dont il est moins proche, Icare est poli. Il n'est pas méchant, mais ça ne le rend pas particulièrement gentil non plus. Il est simplement neutre et n'a pas d'avis précis sur eux, quoiqu'il leur fasse plus confiance qu'aux membres des autres groupes en général.
Il a été assez secoué par les morts. Les vraies. Il ne pensait pas qu'on mourait réellement à l'internat (donc vous imaginez à quel point le retour parmi les groupes a été dur à gérer pour lui).
Jasper lisxuillee
Icare sera le premier étonné – il aime bien Jasper. C'est la première personne avec qui il a eu une vraie discussions depuis deux ans, si on ne compte pas Lucas et les scientifiques. Et c'est la première personne qu'il rencontre et parvient à envisager comme un ami depuis deux ans. Ils n'ont pas beaucoup parlé encore et ne se connaissent pas vraiment, mais Icare a envie de le connaître mieux. C'est déjà un grand pas.
Leïna Sierra-J
Icare a un peu de mal avec elle. D'un côté, il l'aime bien. Elle est gentille. C'est une enfant. Il comprend pourquoi Lucas l'a partiellement adoptée. En même temps... c'est compliqué. C'est irrationnel, mais il a l'impression qu'elle prend toute la place, toute l'attention, qu'elle lui vole ses moments avec Lucas. Elle est toujours là et il le supporte mal, même s'il ne le dit pas et fait de son mieux pour que ce ne soit pas évident.
Autres Internés
Icare n'est pas proche des autres internés. Il ne les connaît pas et n'a pas particulièrement envie de les connaître. Il considère les Rouges comme des personnes dangereuses à éviter, les Blancs comme des fous de qui il ne veut pas se retrouver à proximité, les Verts comme des privilégiés. Bref, c'est assez compliqué et il a très vite adopté l'avis des autres Oranges quant aux autres groupes et comme la plupart des avis sont très stéréotypés, c'est comme ça.
Les scientifiques
Icare ne les aime pas. Il ne les déteste pas non plus, pas totalement, parce qu'il se dit qu'au moins ils lui permettent d'être avec Lucas. Mais il est très bien conscient que ce ne sont pas de bonnes personnes et, à l'inverse de Lucas, il se méfie beaucoup de leurs belles paroles. Il n'hésite pas à leur montrer et refuse la discussion avec eux, sans se montrer rebelle non plus, parce qu'il est également conscient que ces personnes sont dangereuses et qu'il est impuissant face à elles.
Cyrus areuondrug
Cyrus est un ami d'enfance. Probablement le premier ami d'Icare, ce qui est quand même important. Il était plutôt proche de lui, puis s'est probablement éloigné de lui à l'arrivée de Lucas à Haut. Il n'a aucun souvenirs de lui, puisque Lucas n'a pas pu lui parler de lui comme il a pu lui parler de toutes les autres personnes proches de lui, tout simplement parce que Lucas ne connaissait pas vraiment Cyrus.
Griffin WolfEye_
Griffin aussi était un ami. Ils étaient au catéchisme ensemble et c'est ça qui les a rapprochés, sans qu'ils soient très proches non plus. Icare aimait bien passer du temps avec lui. Mais comme pour Cyrus, il n'a pas de souvenirs de lui et Lucas n'a pas pu l'aider à se rappeler son existence.
Brooke areuondrug
Brooke est la petite sœur de Lucas. Icare ne l'a jamais aimée, et c'est le cas depuis qu'il l'a rencontrée pour la première fois. Au fond, c'est surtout de la jalousie. Maintenant, il est neutre par rapport à elle, simplement parce qu'elle n'est pas identifiée comme une menace par rapport à sa relation avec Lucas. Il n'est pas dérangé par le fait qu'on parle d'elle parce qu'il sait que c'est un sujet important pour Lucas.
Histoire
Icare naît en tant que le premier enfant d'un couple de professeurs. Deux ans après lui vient Séléné, sa petite sœur. La famille de quatre passe les premières années de la petite enfance sans problème en suivant une routine qui suggère la normalité. Icare parle assez tôt par rapport aux autres enfants et montre un bon vocabulaire très jeune, ce qu'on explique par l'influence de ses parents.
C'est un enfant bien dans sa peau, qu'on qualifie de timide avec les inconnus sans que ce ne soit rien d'inquiétant. Curieux et poli, il est apprécié des adultes. Un peu moins des enfants cependant, avec qui il se montre souvent hautain et moqueur. Il se fait des amis malgré ça et montre une large préférence pour une personne seule plutôt qu'un groupe. C'est donc ainsi qu'il se rapproche de Cyrus au début de l'école et continue de rester proche de lui au cours des années.
En plus de l'école, il participe au catéchisme, sa famille étant très croyante. Là bas, il rencontre Griffin avec qui il s'entend très bien également. On l'initie à la musique et est membre d'une chorale à laquelle il participe toutes les semaines (et donc, oui, Icare sait chanter). Ses parents le promettent à un grand futur et vantent son intelligence à qui veut bien l'entendre.
Et un jour, Lucas arrive.
Icare a six ans.
Lucas débarque tout droit de l'Amérique, a deux papas, ne parle pas bien français (voire pas du tout). Icare est immédiatement fasciné, lui qui n'est que rarement sorti de sa ville de naissance. Lucas a un an de plus et, s'il n'avait pas été aussi intrigué par l'idée d'un monde réel au-delà de Haut, Icare ne l'aurait probablement jamais approché pour cette raison. Lucas est plus grand, donc il le trouve intimidant, et en plus Lucas a l'air de savoir beaucoup plus de choses de lui, alors il est forcément supérieur.
D'abord timidement, puis avec de plus en plus d'insistance, Icare fait en sorte d'obtenir l'attention du blond. Il ne se rend même pas compte que, au cours de son stratagème, il abandonne carrément Cyrus. Aux cours de catéchisme, il ne fait que parler de Lucas à Griffin. « Tu te rends compte, il a traversé un océan entier pour venir ici ! » Chez lui, avec ses parents et sa sœur, c'est pareil.
À force d'efforts, il finit par se rapprocher de l'américain. La communication n'est pas facile, parce que Icare ne connaît pas un seul mot d'anglais et Lucas ne parle pas français. Mais ça ne compte pas. Rien ne peut arrêter Icare. Il veut faire de Lucas son ami et ce n'est pas la barrière de la langue qui va l'arrêter.
Lucas n'est pas très bon à l'école. Icare s'en rend compte assez vite, surtout que lui est au contraire dans les meilleurs de sa classe. Il décide alors de tenter de l'aider, mais s'évertue surtout à le soutenir un maximum. Ils deviennent ainsi de plus en plus proches et, alors que la plupart des adultes pensaient que l'obsession d'Icare diminuerait une fois cette étape atteinte, cela ne fait que renforcer l'enthousiasme du garçon par rapport à Lucas. On ne s'en inquiète pas trop, parce qu'après tout c'est mignon.
Cela fait quelques années qu'ils sont amis quand, soudain, Lucas apprend à Icare qu'il s'en va. Le monde s'effondre. Comment ça, il s'en va ? Apparemment, Lucas ne serait pas assez bon à l'école. Icare apprendra bien plus tard pour les troubles de son ami, quand ses parents lui expliqueront plus clairement la situation. Pour l'instant, il a l'impression que c'est la fin du monde. Lucas va partir dans un internat plus adapté pour l'aider à apprendre.
Le premier réflexe d'Icare est de demander à y aller aussi. Mais non, il n'a pas besoin, lui. Il est doué à l'école. Il est sage. Il va bien. Il n'a pas de problèmes. Même si ce n'est pas facile, il doit laisser Lucas partir. Il se fera de nouveaux amis. Icare ne veux pas de nouveaux amis.
Les mois passent. Icare se retrouve tout seul. Il ne veut pas retourner avec Cyrus et, même s'il le voulait, il n'est pas certain que celui-ci l'accepterait à nouveau. Il préfère ne pas risquer un rejet qu'il jugerait humiliant.
En guise de vengeance, il décide de ne plus travailler. Ou plutôt, de travailler à devenir le moins compétent en classe. Aux évaluations, il donne les réponses qu'il sait incorrectes et s'applique à rendre toujours pire ses notes. Il n'y a pas encore d'intention derrière cette attitude, il tient juste à montrer son mécontentement.
Jusqu'à ce qu'un jour, ses parents énervés lui parlent. « Tu veux qu'on doive t'envoyer dans un internat comme ton ami, c'est ça ? Tu veux nous obliger à faire ça ? »
Et... oui. Oui, c'est exactement ce qu'il veut. Rejoindre son ami. Être envoyé dans le même internat que lui. Et ses parents viennent de lui dire qu'il est sur la bonne voie pour y parvenir.
Il s'applique donc encore plus à la médiocrité. Il va plus loin que la simple médiocrité. Le personnel de l'école qui n'a pas connu son amitié avec Lucas s'inquiète. On lui suspecte des troubles psychologiques. On recommande des psychologues. Mais non, non, disent les parents. Il n'a pas de problème. Il fait juste un caprice. Il est intelligent. Regardez, on a les preuves...
Et les mois passent.
Ce n'est pas suffisant.
Icare est déterminé, mais ses parents le sont tout autant. Aucun des deux camp ne veut lâcher l'affaire. Le bras de fer continue.
Icare se retrouve avec une réputation terrible, auprès des élèves autant que le personnel de l'école. Comme la plupart ne l'aiment pas, il décide de ne pas les aimer non plus. Et comme il ne reçoit aucun soutien nulle part, cela l'encourage à penser que Lucas est la seule personne qu'il apprécie dans ce monde, que aucune autre ne mérite son amitié et qu'il ne mérite l'amitié d'aucune autre.
Il redouble d'efforts.
Cette fois, ce ne sont plus seulement le niveau scolaire. L'attitude, aussi. Il devient insolant avec les adultes, désobéissant, turbulent. Il est Icare et il veut se rapprocher du soleil à tout prix. Rien ne peut l'arrêter. Les mises en garde sonnent comme des punitions qu'il refuse d'accepter.
La tension monte. À la maison, l'atmosphère est insupportable. Icare plaint sa petite sœur, innocente dans tout ça.
Un jour, il décide qu'il va gagner. Maintenant. Tout de suite. Il met le feu à sa chambre. C'est très simple, après tout. Une allumette, le produit ménager avec écrit « attention, très inflammable » dessus et voilà. Le travail est fait. Il en est très fier, encore plus quand il voit les expressions horrifiées de ses parents, des voisins, des pompiers, de tout le monde. Il les regarde sans peur et il aimerait leur crier dessus, leur dire de lui donner ce qu'il veut, leur dire que c'est une mauvaise idée de le sous estimer.
Il a neuf ans.
S'ensuivent plusieurs bilans psychiatriques. On parle de lui dans les journaux locaux. La fierté d'Icare ne s'en va pas. Maintenant, on l'écoute. Il ne s'en veut pas. Après tout, il n'a blessé personne. Lui-même n'était pas à risque et sa famille encore moins. Il sait qu'il l'a fait pour obtenir quelque chose de très précis. Il sait qu'il n'est pas vraiment dangereux.
Les tests se font par dizaines. Icare fait des entretiens, voit des professionnels. On étudie différentes hypothèses. On cherche des réponses auprès de sa famille, de son éducation, sans trouver rien de spécial. Finalement, le diagnostic tombe. Il a des traits autistiques, on ne sait pas si cela veut dire qu'il est autiste. On charge l'internat de creuser cette piste là. On lui diagnostique de l'anxiété sociale. On dit qu'il a un bon quotient intellectuel, mais qu'il y a sans doute quelque chose quand même. Son comportement n'est pas normal. Un enfant neuf ans ne met pas le feu à sa chambre pour obtenir ce qu'il veut.
Et, enfin, après tant d'efforts... Icare arrive à l'internat. Un an après Lucas. On le place dans le même groupe que celui-ci et c'est tant mieux (sans doute que les scientifiques avaient été prévenus). À partir de là, le monde arrête de s'écrouler.
Icare se sent mieux. L'année entière a été terrible pour lui. Il ne s'en rend compte qu'après coup, quand il est suivi par une équipe psychologique. Devoir jouer un rôle qui n'est pas le sien l'a aussi affecté et, pour bien signifier au monde qu'il faisait semblant, il s'applique à rattraper son retard scolaire et redevenir un bon élève, tout en restant méfiant. Peut-être que s'il n'a pas assez de problèmes, on pourra le renvoyer de l'internat. Ça arrive avec certains, que Icare voir partir sous prétexte qu'ils n'ont plus de problèmes suffisant pour être internés. Alors, il se méfie, il fait attention à ne pas en faire trop. On ne sait jamais.
Icare est proche du soleil ; maintenant, son objectif est d'y rester. C'est peut-être la partie la plus difficile, ou en tous ça devrait l'être si on se fie au mythe : c'est après avoir atteint le soleil que Icare chute dans l'océan.
Il est presque certain que cette chute ne va pas tarder. Et pourtant, les années passent et Icare grandit et les choses demeurent les mêmes. Pour lui, c'est incroyable. C'est inespéré, mais il ne s'en plaint et au contraire, il profite un maximum.
Étonnement, cet environnement plaît beaucoup à Icare. Ou peut-être pas étonnement, finalement. En tous cas, il se sent beaucoup mieux et son anxiété (dont il n'était même pas eu courant de l'existence) disparait. Icare est en mesure de s'ouvrir aux autres. Aux adultes, aux membres du groupe... Il n'y a plus que Lucas. Il y a les autres aussi.
Icare se rapproche de Charlotte. Il peut discuter avec elle. Il peut rire avec elle.
Icare se rapproche de Avril. Il peut parler avec elle. Il peut parler et ne jamais se taire et on l'écoute.
Icare se dispute avec Eben. Il a le droit de se disputer avec les autres. Il n'est pas absolument terrifié par l'idée.
On se rend compte que finalement, Icare n'était pas cet enfant normal qui faisait un caprice. Il avait plein de problèmes. Et en suivant Lucas à l'internat, il a enfin l'occasion d'y faire face et de trouver les moyens d'obtenir des solutions.
Et donc Icare continue de voler.
Il continue de voler pendant sept ans.
Et un jour, Icare a seize ans et Timéo revient... Timéo revient avec une huître. Drôle de moment. Les jours passent et petit à petit, les autres reviennent avec des animaux. Pas des huîtres, mais des créatures extraordinaires, des créatures qui n'existent pas... ou qui n'ont jamais existé, mais qui existent maintenant, apparemment. Icare n'en croit pas ses yeux et il se dit qu'il devient fou et qu'il hallucine. Il passe des jours à s'en étonner, à chercher la logique derrière. Timéo, Argan, Avril, Charlotte, Atala... et soudain, c'est son tour.
Icare ne s'en souvient pas. Et comme il n'y avait pas Lucas quand c'est arrivé, comme il n'en parle pas en revenant, Lucas n'a pas pu lui raconter ce moment de sa vie.
Ce qu'il sait, c'est qu'il revient changé. Et qu'il a mal. Ce qu'il sait, c'est que ça se passe mal et qu'il a l'impression que ça se passe pas comme prévu. En fait, c'était prévu. Ou du moins, c'était « on tente un truc et on voit ce qu'il se passe, pour le meilleur et pour le pire ». Icare doit s'estimer content de survivre. Mais ça, il ne le sait pas. Ce qu'on lui dit, c'est que ça se passe pas bien.
Il ne revient pas dans l'Aile des Oranges tout de suite. Ce n'est pas comme pour les autres. Il reste plusieurs jours dans l'infirmerie, dans un état de mi-conscience où il ne ressent que de la douleur. Il sait qu'il a mal. C'est tout. Il ne sait rien d'autre.
Quand il revient, presque une semaine est passée. D'autres ont été liés entre temps. Eben, Lucas. Ils ont des liés.
Icare n'a pas de lié.
Non, Icare a des ailes, des yeux argentés, une queue, des oreilles. Icare ne se sent plus comme avant. Icare a mal parce que des ailes ont poussé de ses omoplates et ont laissé d'horribles cicatrices. Il a mal aux yeux parce que sa vue lui semble meilleure qu'avant et la lumière lui donne mal à la tête. Il ne sait plus diriger son corps, parce que son corps a changé.
Pendant plusieurs jours, Icare ne parle pas. De toute manière, il n'est pas en mesure de répondre aux questions des autres ; il ne sait pas lui-même ce qu'il s'est passé. Il sait juste que ça ne s'est pas bien passé.
Les jours passent et c'est compliqué. Icare ne comprend pas. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi est-ce qu'on leur fait ça ? Ça allait si bien. Pourquoi tout gâcher ? Pourquoi lui infliger ça ? Ils n'avaient rien demandé.
Il déteste voir les autres avec leurs liés. Il déteste les liés. Il déteste le fait que le sien soit... il ne sait même pas quoi. Fusionné avec lui. Mort ? Il ne sait pas. Il déteste ne pas savoir.
Tout devient dur. Manger. Il n'a plus les mêmes goûts. Certaines nourritures le rendent malade. Il n'a pas le même appétit. Dormir. Les ailes ne sont pas pratiques. Son sommeil est trop léger, le moindre bruit le réveille. Être avec les autres. Il a toujours l'impression qu'on le dévisage, qu'on l'observe plus maintenant. Il ne se sent pas à sa place.
Les autres sont normaux. Pourquoi pas lui ?
À nouveau, il se replie sur lui-même. Et au fil des mois, son état ne fait qu'empirer. On l'a changé et il ne le voulait pas. Il a honte, il est en colère, il a peur, il a mal.
C'est ironique, parce qu'il vient d'obtenir de vraies ailes. Mais, dans le mythe, il sait bien qu'il en est au moment de la chute. Que bientôt il mourra noyé dans l'océan.
La chute est lente, mais elle se termine. Un an après s'être lié, Icare se retrouve dans un lit plein de verre. Il s'est coupé. Au début, il croit à une mauvaise blague de quelqu'un. Mais c'est impossible. Il se serait réveillé si quelqu'un avait approché son lit. Il ne comprend pas. Mais il n'est pas le seul.
D'autres ont déjà commencé à développer des pouvoirs. Icare sait ce qui l'attend. Il comprend vite. Son pouvoir est là et il est lié au verre.
Ce n'est pas long pour saisir le fonctionnement. Encore moins pour réaliser que son pouvoir est très actif dès qu'il dort. Et que c'est dangereux.
Les cicatrices s'empilent sur sa peau, traçant des lignes plus claires sur sa peau noire. Ça donne l'impression qu'il se scarifie. Il déteste ça.
Il ne sait pas comment arrêter son pouvoir. Les scientifiques essayent en priorité de comprendre comment bloquer les pouvoirs les plus dangereux, comme celui d'Eben par exemple. Icare n'est pas prioritaire.
Une nuit, il se retrouve en train d'étouffer dans son propre sang. Une mauvaise coupure. À force de faire apparaître du verre tranchant partout, c'est ce qui arrive. Il ne peut rien faire pour se sortir de cette situation. Il sait que c'est la fin de la chute. Il n'y a qu'une issue et c'est la mort.
Icare ne veut pas mourir. Il n'est pas certain de vouloir vivre non plus, cependant.
Il se réveille. Il est vivant.
Il n'est plus avec les Oranges.
Une femme qu'il connaît lui explique ce qu'il s'est passé. Le verre, le sang, la presque mort. Les soins. Les autres du groupe qui ont cru le voir mourir.
Il ne retournera pas dans le groupe. Sophie lui dit qu'elle voit bien à quel point c'est douloureux pour lui d'être différent, de supporter les liés quand lui n'en a plus. Icare ne voit pas vraiment l'intérêt de protester. Il est fatigué. Ce n'est pas normal d'être si fatigué à dix-sept ans. Il se sent tout petit, minuscule. Fragile. Quelque part, il est soulagé de pouvoir être seul. Être avec les autres, c'est vrai que c'était un effort. Il espère que les autres ne lui en voudront pas trop. Il reviendra, de toute manière. Pour l'instant, c'est bien de faire une pause. D'arrêter le temps un moment.
Et donc le temps s'arrête pendant un an. Icare ne vole plus. Il n'est plus proche du soleil. Il ne chute plus non plus. Et il n'est pas vraiment dans l'océan. Quelqu'un l'a rattrapé et posé sur un radeau. Et là, il attend. Ce n'est pas la situation idéale. La situation idéale, c'est de voler proche du soleil. Mais comme dans le mythe, ça n'a duré qu'un moment. La chute devait arriver. C'était écrit.
Il est content de ne pas s'être noyé.
Pendant un an, Icare attend. Enfin, il ne fait pas que attendre. Il apprend, aussi. Il apprend à apprivoiser son corps à nouveau. Il apprend à parler à nouveau. Il apprend à se passionner pour ce qu'il aime à nouveau. C'est un effort. Mais il veut pouvoir revenir auprès des Oranges et pour ça, il doit aller mieux. C'est le contrat qu'il a avec l'internat.
Il réfléchit beaucoup. Sur lui. Sur les autres. Sur Lucas. Pour la première fois, il comprend qu'il est amoureux. Que ça fait des années. Que ce n'est pas juste de l'amitié. Il veut le revoir. Il veut lui dire.
Il établit sa routine. Le sport. La lecture. L'écriture. La manipulation du verre. Manger. Se doucher. Dormir. Bloquer son pouvoir. Chanter les chansons apprises à la chorale il y a longtemps. Réciter des prières du catéchisme. Tout pour se reconnecter avec soi-même. Tout pour retrouver le contrôle sur soi. Tout pour pouvoir retrouver les autres.
Le soleil lui manque.
L'anniversaire de ses dix-huit ans, il est tout seul.
Quelques temps après ça, Lucas arrive.
Ce n'était pas prévu. Icare n'était pas au courant. Ce n'est pas normal. Il ne sait pas comment réagir. Il ne sait pas quoi dire.
Lucas lui dit tout. Pour les Oranges, Icare est mort. Et Lucas aussi, maintenant. Et son lié aussi, mais lui c'est pour de vrai. Il lui raconte tout ce qui est arrivé. Sa détresse. Le deuil. Icare sent son cerveau disjoncter. Ça fait bizarre d'entendre dire qu'on est mort. Qu'on se croyait sauvé de la noyade, mais qu'on était le seul à le savoir et que tous les autres le pensaient noyé, au fond de l'océan.
Ça prend quelques jours. Il a le temps de dire à Lucas qu'il l'aime. Qu'il l'aime depuis des années. C'est peut-être les seuls mots qu'il arrive à articuler.
Ça arrive une semaine après l'arrivée de Lucas.
Un matin, Icare ouvre les yeux et il ne sait plus rien.
Plus rien du tout.
Il ne sait pas qui il est, il ne sait pas où il est, il ne sait pas qui dort dans le lit à côté de lui. Il ne sait pas pourquoi il a des ailes et il écrase sa propre queue et tombe du lit et il a peur il a peur il a peur il a peur.
Il a tout oublié.
Les scientifiques identifient le retour de Lucas comme l'élément déclencheur de l'amnésie. Avec les traumatismes, la peur, l'incompréhension, ça peut arriver. Avec le fait qu'il soit mort pour de faux.
C'est Lucas qui prend le temps de l'aider à replacer les éléments, à lui rappeler ce qui est arrivé. Les souvenirs reviennent peu à peu. D'autres sont perdus à jamais. Mais Lucas est là. Et Icare sait qu'il a confiance en lui, même sans souvenirs.
À partir de ce moment, il décide de tout écrire. Tout ce qu'il lui arrive. Si ça devait se reproduire à nouveau, il veut être préparé.
Peu à peu, un quotidien se met en place avec Lucas. Ils sont en couple, maintenant. Icare sait qu'il n'est pas en train de voler, mais il est quand même plus proche du soleil qu'il ne l'a jamais été. Et il l'aime, il l'aime, il l'aime.
Un seul point embête Icare et il concerne les scientifiques. Il ne peut rien faire contre eux. Mais ils ont décidé de faire croire à sa mort et ont presque tué Lucas. Il décide de ne plus jamais leur faire confiance. Alors, quand Sophie vient leur rendre visite, Icare laisse la conversation à Lucas. Lucas, qui voit les scientifiques comme de gentilles personnes. Lucas, qui ne se méfie pas assez selon Icare. Mais il ne cherche pas à le forcer. Ce n'est pas grave. Il sera assez méfiant pour deux. Assez prudent pour deux. Ses ailes ont déjà fondues une fois. Il ne se fera pas avoir de la même manière à nouveau.
Et ça recommence. La routine. Le sport. La lecture. L'écriture. La manipulation du verre. Manger. Se doucher. Dormir. Bloquer son pouvoir. Chanter les chansons apprises à la chorale il y a longtemps. Chanter les chansons que lui apprend Lucas. Réciter des prières du catéchisme. Tout pour se reconnecter avec soi-même. Tout pour retrouver le contrôle sur soi. Passer du temps avec Lucas. Parler avec Lucas. Écouter Lucas. Tout pour être proche de son soleil.
Un an passe. Icare a dix-neuf ans. Lucas en a vingt.
Une deuxième année passe. Icare a vingt ans. Lucas en a vingt-et-un.
Sophie les prévient qu'il est temps. Beaucoup de choses se sont passées. Ils peuvent se préparer. Mais ça va arriver. Ils vont retrouver les autres.
Icare ne sait pas si c'est une bonne chose. À dix-huit ans, oui, c'est ce dont il rêvait. À vingt ans ? Il ne sait pas. Il aime bien son quotidien. Il n'a pas vu de monde depuis trois ans. Il n'est pas certain de se souvenir comment faire. Et en plus, depuis qu'il a perdu la mémoire, il évite les imprévus. Et si revoir les autres faisait qu'il oubliait tout à nouveau ?
Mais Lucas est là. Lucas ne va pas l'abandonner. Ils sont ensemble depuis deux ans. Ça va aller.
Alors ils revoient les autres.
Il y a beaucoup plus de monde que les Oranges. Il y a les Entre Deux, le garçon aux cheveux bleus qui parle anglais avec Lucas, le groupe d'amis qui se chamaille. Il y a les Rouges. Il y a les Blancs. Il y a les Jaunes.
Il y a les Oranges. Les Oranges ont changé. D'autres sont arrivés. Certains sont morts. Ce n'est plus du tout le groupe que Icare connaissait.
Ce n'est pas non plus l'internat qu'il connaît. Il y a de la violence. Des gens qui meurent. Des meurtres. C'est dangereux. Icare veut retourner en arrière, il veut être seul de nouveau avec Lucas sans personne d'autre.
Ce n'est pas possible.
Lucas s'intègre bien. Évidemment que Lucas s'intègre bien. Icare, lui, ne peut pas retrouver les personnes dont il était proche. Tout a changé. Il ne sait pas comment faire. Il se sent seul, perdu, démuni.
Il y a trop de monde.
Il y a trop de violence.
Puis, il rencontre Jasper. Il lui parle de mort, de meurtre. Icare ne sait pas trop ce qu'il se passe, mais il se retrouve à chercher un meurtrier avec lui. À vouloir résoudre l'enquête. Finalement, ils ne ressoudent rien. Mais Icare apprécie Jasper.
Peut-être que tout n'est pas perdu.
Peut-être qu'il peut apprendre à nouveau.
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