1 | DREW

NOTE D'AUTEUR :
Tout d'abord, merci à tout ceux qui ont lu plusieurs fois Living With Boys, c'est un vrai plaisir de vous revoir et de lire vos commentaires ! Mais... s'il vous plaît, ne gâchez pas l'expérience des nouveaux lecteurs en écrivant des spoilers dans les commentaires. Laissez-les découvrir cette histoire par eux-mêmes. :)

✽ 

Quand ma mère et mon beau-père ont décidé de faire le tour du monde, je pensais réellement que ceci était une mauvaise blague.    

Cependant, dès lors où ils ont rendu les clefs de notre appartement, il m'était impossible de nier leurs intentions complètement délurées.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, mes parents allaient partir :

Loin de Seattle. Loin de notre cocon familial. Et loin de notre quotidien ordinaire.

En visitant les six continents, ces deux-là comptaient découvrir de nombreuses cultures étrangères, explorer des lieux paradisiaques et insolites, profiter de chaque instant et rencontrer un tas de gens. Autrement dit, ce voyage, c'est leur plus grand rêve.

Mais, ce n'est pas le mien.

Et je ne veux absolument pas gâcher leurs moments en amoureux.

Je devais donc me débrouiller sans mes parents pendant plusieurs mois.

Il me fallait prioritairement un toit.

Toutefois, avec un salaire inexistant, trouver un logement convenable relevait de l'impossible. En effet, même après avoir fait des tonnes de recherches sur internet, il n'existe aucune résidence dans les alentours, avec des critères suffisamment corrects.

Et c'est dans ce genre de situation que Douglas vient à la rescousse pour m'accorder son aide !

Notre deal est simple. En échange d'une chambre où je pourrais dormir sereinement, mon frère jumeau obtient mon silence absolu – c'est-à-dire que mes parents ne sauront donc jamais que ce crétin a trompé la merveilleuse Kim que adorons tous. Et, ils ne sauront également jamais que leur fils a été mis en garde à vue à cause d'une bagarre, qu'il a commencé à fumer de la marijuana, qu'il a cassé le vase préféré de maman, et qu'il a accidentellement fauché le chat de papa.

— Maman, arrête de dramatiser, ronchonne Douglas tandis que ma mère se contente de continuer à verser ses larmes. On va survivre six mois sans toi. Alors, relax !

— Mais, vous êtes tellement jeunes !

— Quoi ? Tu délires complètement ! On vient d'avoir vingt-et-un ans, j'te signale, grommelle-t-il en roulant les yeux vers le plafond de l'aéroport dans lequel on se tient.

Alors que ma mère et mon frère commencent à se chamailler sur la différence entre l'âge et la maturité, un léger sourire s'installe sur mes lèvres. Comme toujours, aucun mot ne s'échappe de ma part. Je reste totalement muette.

Contrairement à Douglas, je préfère être en retrait et à l'écoute des autres au lieu  d'interagir oralement.

Mon jumeau, c'est plutôt le genre mauvais garçon qui passe son temps à intimider les gens et qui adore faire la fête avec ses amis, c'est également le genre provocateur et excentrique qui peut vous rendre la vie un enfer.

— Bon, les gosses. On doit y aller ! Les enregistrements des bagages ont déjà commencé, déclare mon beau-père en s'orientant vers nous.

Les derniers adieux se manifestent. Un simple baiser sur la joue suffit amplement. Étant de nature pudique, je n'ai pas pour habitude de faire des câlins ou à dire des propos affectifs à mes parents – bien qu'en réalité, je les aime terriblement.

Mon père agite sa main, ma mère sourit, et ces deux-là s'éloignent progressivement de notre champ de vision. Un nouveau départ s'annonce pour eux. Et d'un autre côté, ça l'est également pour moi. Mon tout premier jour de travail en tant que dessinatrice allait débuter dans quelques jours, et pour la première fois de ma vie, j'allais cohabiter avec des inconnus.

Tout cela est inédit pour moi. Et c'est justement ça qui m'effraie le plus.

— Prête pour déballer tes valises ? me dit Douglas lorsque mes parents s'éloignent de notre ligne de mire.

Je hausse les épaules.

L'idée de devoir habiter dans sa maison et de me soumettre à ses règles me reste en travers de la gorge. Je déteste quand il me taquine sur le fait que je ne puisse pas riposter. Or, il adore faire ça.

M'emmerder, c'est sa spécialité. À force, on s'y habitue. En dépit de son côté typique du salopard en Chef, Douglas est un bon frère. Protecteur, attentionné et sympathique.

Au fond, il n'est pas méchant, même si l'image qu'il renvoie prouve le contraire.

— Viens, dépêche-toi. On y va ! Le parking de ce foutu aéroport coûte la peau du cul, lâche-t-il en s'orientant vers l'extérieur.

J'acquiesce vigoureusement de la tête. Lorsque l'on s'oriente en direction de son automobile de luxe, un détail attire mon attention : un symbole a été infligé sur la carrosserie du capot. Intrigué par mon immobilité, Douglas suit ma ligne de mire et finit par murmurer un juron.

— Ne t'inquiète pas pour ça. Allez, installe-toi dans la voiture, me rassure-t-il en se plaçant sur le siège conducteur. J'ai une surprise à te montrer !

Septique, j'effleure la marque égalable à une tête de mort.

C'est vraiment étrange. Avant de venir, je suis prête à parier que ceci n'y était pas. De ce fait, j'en viens à conclure que l'auteur est ici, près de cet aéroport. Pourquoi une personne vaudrait faire ça ? Cela n'a aucun sens. Quel est l'intérêt ? Peut-être que ce sont des gamins qui ont fait ce symbole pour s'amuser.

Néanmoins, les traits sont bien trop nets et appliqués pour que ce soit l'œuvre d'une bande d'adolescents pré pubères.

— DREW !

Je souffle et m'avance vers la portière du véhicule pour m'asseoir sur le siège du copilote. Aussitôt, il démarre le moteur tandis que je m'occupe de changer les chaînes de la radio. Mon choix se porte instantanément sur des fréquences présentant essentiellement des musiques. Des mélodies se succèdent.

— Tu les as déjà rencontrés ? interroge Douglas en se tournant vers moi quand le feu est rouge.

Bien entendu, il fait référence à ses amis qui, très bientôt, seront mes colocataires. Je ravale ma salive et déclare à voix basse :

— Non.

— Bon bah alors, je te les présenterais ce soir, affirme-t-il en souriant. Je suis persuadé qu'ils vont t'adorer ! Je t'avoue qu'aux premiers abords, ils sont assez tordus, mais tu t'y habitueras. J'en suis sûr ! Et puis, ce seront comme tes frères, n'est-ce pas génial ?

Le contraste de comportement entre lui et moi est véritablement aberrant. Contrairement à Douglas, je ne suis pas vraiment ravie par cette nouvelle cohabitation.

Plus les minutes passent, et plus j'angoisse en songeant à ma prochaine rencontre avec eux. Est-ce qu'ils vont me juger d'être pratiquement muette ? Sûrement. C'est très probable.

Notre discussion se prolonge tandis que j'évite de mentionner mon manque sidérant d'échanges vocaux. Les membres de ma famille sont les rares personnes à entendre régulièrement le son de ma voix. Cela est possiblement dû à une question de confiance – je n'en sais rien. Toujours est-il que j'ai tendance à rester silencieuse en compagnie d'inconnus.

Arrivé à destination, Douglas gare sa voiture dans l'allée et se dirige en grandes enjambées vers la porte d'entrée.

Je le rejoins, et ensemble, on s'engouffre à l'intérieur de l'immense demeure. Bien que je me sois déjà rendue dans cet endroit, la splendeur m'impressionne toujours autant. Douglas a vraiment de la chance de vivre ici. La maison de son ami est tout bonnement superbe. Non seulement c'est spacieux, mais c'est également moderne. Je suis étonnée que tout soit en ordre. D'habitude, quand je viens, le salon est semblable à une porcherie.

— Mon ami Hyder a rangé toute la baraque pour fêter ta venue, m'informe Douglas à mon oreille.

Je souris laconiquement.

— Vraiment ?

— Bien sûr ! Je crois même qu'il t'a fait des cookies, ou un truc dans l'genre, me dit-il avant de continuer. Suis-moi. Je vais te montrer ta chambre !

Douglas porte avec difficulté mes valises, pendant que j'admire la douceur des murs étant d'un blanc immaculé. C'est époustouflant à quel point les efforts fournit par ce certain Hyder ont payé. Je n'ai jamais vu cette résidence aussi propre.

— Ferme les yeux !

— Pourquoi ? le questionné-je en restant aux aguets.

Étant donné que je connais particulièrement bien Douglas, je me méfie toujours de lui lorsqu'il est de bonne humeur.

Croyez-moi, ce crétin est le roi des mauvais tours !

Mon jumeau soupire bruyamment, place sa paume contre mes paupières, et m'oblige à franchir un pas dans la pièce se situant au dernier étage. Je tente de retirer sa main, sous ses ricanements, et quand j'y arrive, mes pupilles s'arrêtent subitement vers un sublime piano droit.

— Un de mes potes voulait s'en débarrasser. Et puisque je sais que tu raffoles de cet instrument de musique, j'ai insisté pour qu'il me le refile.

Oh, la vache. Je reste bouche bée à la vue de ce piano.

Sans plus tarder, je noie Douglas d'une vague de remerciement, avant de contempler la chambre. À la base, cette pièce était supposée être un grenier, mais il a été intégralement réaménagé pour laisser place à une magnifique chambre. Je peux en déduire cela par la forme du plafond. Avec les yeux pétillants de brillance, j'analyse davantage les alentours ; les murs sont des briques marron foncé, le sol est principalement en bois, et le lit est d'une beauté au-delà de mes espérances.

— Je te laisse. Il faut que je règle deux/trois trucs, me dit-il avant de reprendre. Au fait, tous les vendredis, c'est soirée mec. Donc, pizza et jeu vidéo !

— D'accord.

À mes mots, Douglas quitte la pièce. Et dès à présent, je me retrouve seule dans ma nouvelle chambre. C'est tellement beau que je n'arrive pas à croire que ça ne soit pas une blague.

Sourire aux lèvres, je m'avachis sur le matelas, tandis que mon regard converge vers l'horloge. 18:34. Je me redresse, j'admire une dernière fois les alentours, avant de m'orienter vers mes valises.

Je démarre mon fameux rituel de la journée désormais, entre mes mains, se tient une bouteille de vodka. Mes lèvres entrent en contact avec la froideur du verre, et aussitôt, ma tête s'incline en arrière. La substance s'écoule le long de ma gorge provoquant un sentiment de satisfaction. Je m'assois contre le mur, pose ma bouteille sur le plancher et soupire bruyamment.

Si ma mémoire ne déraille pas, cette addiction malsaine dure depuis plus de deux ans. Et personne n'est au courant. Pas même ma famille. Et encore moins, Douglas.

Il vaut mieux que mon frère reste dans l'ignorance, pour toujours, car sinon, les conséquences risquent d'être terribles.

Je secoue la tête pour éloigner cette pensée et finit par ranger ma bouteille sous une pile de vêtements, en tâchant de boucler ma valise pour éviter que mon frère tombe malencontreusement dessus – si c'est le cas, je suis foutue.

Rapidement, mon attention est attirée vers la fenêtre, là où l'on peut clairement voir le jardin menant à l'entrée, et avec confusion, je remarque que deux motards viennent de se garer dans l'allée. J'en viens donc à la conclusion que ce sont les amis de Douglas. De toute manière, ça ne peut être qu'eux.

Une certaine forme de peur s'engouffre dans mes entrailles. Est-ce de la timidité ? Aucune idée. Je ne me considère pas vraiment comme étant timide, mais plutôt comme réservée et excessivement discrète.

À l'extérieur, des gouttes de pluie apparaissent jusqu'à percuter la transparence de la vitre. L'obscurité s'installe dans les environs. Je ne réalise pas à quel point le temps passe vite. Il doit être dans les alentours de 19 h.

Mes doigts effleurent le verre au même moment où une voiture se gare dans l'allée laissant apparaître quatre garçons.

Je savais que Douglas avait beaucoup d'amis, mais pas à ce point. Six de ses copains se trouvent déjà à l'intérieur de la demeure si l'on ajoute les deux motards. J'inspire profondément pour dégager toutes mes ondes négatives et fermer mes paupières.

— DREW ! ON VA MANGER !

Je sursaute, mon cœur rate un bond et mes yeux s'ouvrent tels deux soucoupes. La pièce est toujours plongée dans la noirceur de la nuit.

Durant quelques secondes, j'hésite à bouger, c'est comme si une force imaginaire m'empêchait de quitter ma chambre, puisque dans un sens, je vais devoir me trouver face aux amis de Douglas. Et cette fatalité m'attribue un état proche de la nervosité.

Bon... Je pars de la pièce en descendant les marches d'escalier menant au premier étage et au rez-de-chaussée, pendant que mon stress s'amplifie à chaque pas. Les échos de plusieurs conversations me parviennent jusqu'à mon ouïe, ainsi que des éclats de rire.

Lorsque je suis près de la ligne d'arrivée, ma cheville se met à se tordre comme par hasard. Je loupe une marche, et vous connaissez la suite...

Je pensais qu'ils allaient se moquer en me voyant là, allongée par terre, en train d'agoniser comme un poisson hors de l'eau. Mais, non, c'est encore pire. Ils ne disent pas un mot. Un épais silence s'abat dans le hall d'entrée. Je sais qu'ils sont là, à me fixer avec beaucoup de jugement.

J'aimerais m'enterrer vive. Là, tout de suite, maintenant. Mon frère me tend sa main, mais mon corps est paralysé par la honte qui me submerge. La situation est d'autant plus embarrassante quand le silence est interrompu :

— C'est qui, elle ?

Et c'est ainsi que démarre une longue histoire ! 💙

Étant donné que cette fiction détient beaucoup de personnages ; c'est tout à fait normal si vous n'arrivez pas à connaître tous les prénoms, etc !

Ps : je tiens à m'excuser d'avance pour les fautes d'orthographes, de grammaires [...] et d'oublie de mots. :)

Merci d'avoir lu,
Neavys.

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