Valentine's day


Je marchais seul, m'abandonnant à mes réflexions. Le froid mordant me rappelait cependant que j'étais en vie, dehors, dans la rue.

Congelé par ce froid intense, je décidai d'aller boire une boisson chaude dans le café le plus proche. Je savais que ce froid, ce froid physique était sensé m'aider. Mais une autre sorte de froid lui prenait place. Une fraîcheur de l'âme si je pouvais dire. J'ai tenté de lutter contre celle-ci, mais ma conviction de l'évacuer de mon être s'est vite envolée. Après avoir commandé un chocolat chaud, je m'assieds à une table haute, donnant sur la rue. Février 2017. Je consultais mon téléphone, aucun message reçu, comme d'habitude. Ce n'était pas le nombre de messages que j'aurai pu avoir que je consultais, mais plutôt mon fond d'écran. Adam et moi, heureux. Je reverrouillais rapidement mon téléphone.

Mon chocolat chaud me fut servi et je commençai à le siroter pour me réchauffer un peu. J'observai les passants dans la rue, les couples se tenir la main, les groupes d'amis qui rigolaient à gorge déployée, les personnes seules qui marchaient le pas pressé... Toutes ces ondes positives, toute la joie que certaines personnes pouvaient dégager en étant avec leurs amis, ou la personne qu'ils aiment me rendais mal. Depuis quelques mois, une haine impossible à comprendre s'immisçait en moi sans que je puisse protester. Depuis quelques mois, je me sentais vide. Comme si mon corps n'était seulement qu'une enveloppe charnelle et qu'à l'intérieur, vous avez beau chercher, il n'y a rien.

Ce sentiment de vide, d'être perdu, de ne pas être au bon endroit m'énerve. Je ne comprends pas. Je ne me comprends pas ! J'étais heureux, toujours optimiste, et maintenant... me voilà au fond, vidé de toute émotion à part la haine et l'incompréhension. Le stress d'être jugé, le stress d'être repoussé, ignoré. Cette appréhension était pourtant inutile, puisque c'est ce qui m'arrivait tous les jours. J'étais fatigué. Fatigué de ce stress qui me ronge, j'étais usé de mon vide émotionnel. J'étais fatigué de ne pas me sentir à ma place, fatigué que le monde pouvait voir mon mal être, mais que personne ne me tende la main.

Tout ce mal être à cause d'une simple lettre. Si banale pour d'autres, mais si spéciale pour moi. Cette lettre symbolisait la fin de notre relation à lui et moi. Mais jamais je ne l'abandonnerai. J'irai le rejoindre où il est parti. Je le retrouverai. Il est ma vie et le sera toujours quoi qu'il arrive. Peu importe s'il m'a abandonné, je vais le retrouver. Demain je retrouverai ma vie.

Le lendemain...

Une jeune femme vagabondait sans but précis dans les rues de Paris. C'est alors qu'elle décida de rentrer chez elle. Elle marcha quelques minutes pour arriver au pont qu'elle devait traverser pour se rendre chez elle. Elle avait hâte de retrouver la personne avec qui elle partageait sa vie depuis quelques années. Surtout en ce jour si spécial, la Saint Valentin. Rien que de penser à la soirée qui allait venir, son cœur se réchauffait. Dans sa joie contenue, elle vit un jeune homme, debout près de la rambarde de sécurité du pont. En cet instant, tout se passa dans la précipitation. A peine eut-elle le temps de voire les larmes du jeune garçon perler sur ses joues que ce dernier passa par-dessus la rambarde.

La femme avait beau se précipiter, il était déjà trop tard. Le jeune homme avait sauté la tête la première. Son corps fut submergé par les flots de la Seine. Une lettre se trouvait là où le jeune homme était debout 5 secondes plus tôt. La jeune femme sous le choc la saisi, les mains tremblotantes.

« Cher Eliot,

Si je t'écris cette lettre aujourd'hui, c'est pour te dire à quel point je t'aime. Ne crois pas que si je suis parti, c'est parce que je ne te voyais plus comme mon copain. Bien au contraire Eliot.

Seulement, je n'en pouvais plus de cette vie. J'étais au plus mal, mais cela faisait bien trop longtemps que je l'endurais. Et au fur et à mesure que je baissais ma garde, il a choisi le moment le plus opportun pour m'envenimer. Si tu savais à quel point j'ai pesé le pour et le contre de cet acte, si tu savais toutes les larmes que j'ai laisser s'échapper de mon être à cause de cette décision. J'y ai réfléchis pendant des mois entiers. Plus j'y pensais plus je me disais que je n'avais pas d'autre choix.

Ma dépression était devenue pire qu'un cancer, elle est devenue incurable. Peu importe les efforts que j'y mettais pour l'éloigner de mon esprit, elle revenait toujours au galop. L'automutilation n'était plus suffisante pour me faire ressentir quelque chose d'autre que ce vide. Alors, j'ai pris la seule solution qu'il me restait : mourir.

Je sais que c'est facile à dire, que je suis un lâche pour t'avoir abandonné. Mais j'espère sincèrement que tu arriveras à me remplacer, que tu trouveras quelqu'un qui pourra t'apporter ce que je n'ai pas pu, un partenaire avec une bonne santé mentale.

N'oublie jamais que je t'aime, Eliot.

Adam »

  ~My insides all turned to ash, so slow
And blew away as I collapsed, so cold
A black wind took them away, from sight
And held the darkness over day, that night

And the clouds above move closer
Looking so dissatisfied
But the heartless wind kept blowing, blowing
I used to be my own protection, but not now
Cause my path has lost direction, somehow
A black wind took you away, from sight
And held the darkness over day, that night~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top