Chapitre 2 : Ceci n'est pas notre première rencontre
Seb qui n'avait rien vu de la dispute entre son ami et le neveu de Catherine, continuait d'aider à organiser les tables, les chaises et les parasols de la terrasse. En été, c'est ici que les clients se concentraient, surtout le soir. Il fallait dire que l'endroit était spacieux tout en étant agréablement protégé de la chaleur avec l'espace vert aménagé tout autour. À l'extrémité de la terrasse, on remarquait qu'un petit ruisseau s'écoulait par ici, juste en contre bas de la hauteur sur laquelle se trouvait le restaurant. Il s'agissait d'un bras de la rivière qui traversait le parc, et une grande parti de la ville.
Tout en installant les parasols, Seb réfléchissait encore aux morceaux qu'il avait choisi pour la soirée. Ses choix n'étaient jamais définitifs ; de plus les clients habituels avaient souvent des suggestions à lui faire.« Seb, tu peux nous jouer ça, s'il te plaît ? » ou« Est-ce que tu peux rechanter la même chanson ? ». Il accédait à leur requêtes et tout son programme s'en trouvait bouleversé. Mais au moins, les clients repartaient satisfaits, autant du repas que du divertissement qui allait avec. Sans parler de l'argent supplémentaire qu'il gagnait. Catherine le payait pour son aide et ses représentations, toutefois, il arrivait à certains spectateurs de lui payer des verres, ou de lui donner un bon pourboire. Il n'avait rien contre. Et il ne risquait pas de rentrer soul non plus ; personne ne lui servira d'alcool ; il n'avait pas encore l'age légal.
Il était tout de même déjà arrivé à certains clients de le prévenir : «Tu vas voir, on va bien te gâter le jour de tes dix huit ans ». Seb leur servait alors un sourire gêné. Il y avait de plus en plus de personne qui le connaissait et agissait de manière familière avec lui, alors que pour le jeune homme, ils n'étaient que des clients parmi tant d'autres. Ayant remarqué que cela le mettait un peu mal à l'aise, Élodie, sa petite amie, avait tenté de le rassurer ; « Ne t'inquiète pas ; si quelqu'un t'approche de trop près, je serais là pour te protéger ! » avait-elle dit d'un ton si sérieux que cela l'avait fait rire. Elle avait ajouté, qu'au pire, Zack était là lui aussi ; ils feront office de gardes du corps. Même s'il se sentait capable de se défendre, un minimum, seul ; il était touché par ses paroles. Il l'avait trouvé tellement mignonne quand elle lui avait dit ça ! Le simple fait d'y penser pouvait le faire rougir, et son esprit était alors accaparé par tous les derniers moments qu'ils avaient passé ensemble.
Élodie était présente aussi souvent qu'elle le pouvait lors de ses représentations. Elle avait décroché un job étudiant dans une usine à l'extérieur de la ville. Il lui arrivait de travailler de nuit, lorsqu'elle était dans l'équipe de l'après-midi. Il ne la voyait plus aussi souvent qu'il l'aurait voulu.
Il ne s'attendait donc pas à la voir descendre de la fourgonnette blanche qui s'était arrêtée dans la cours du Palais de l'Ill. Elle était arrivée en compagnie de Léa, la petite sœur de Zack et d'Eric Sanders, leur père. Comme il y avait trois places à l'avant de ce véhicule, il lui arrivait d'emmener une personne supplémentaire. Eric Sanders était producteur maraîcher ; il livrait régulièrement ce restaurant en légumes. Tout comme Seb l'avait fait une heure plus tôt avec Zack, Eric et les filles déchargèrent la voiture en sortant les caisses de légumes. La quantité en légumes étant beaucoup moins importante que celle en boisson, ils achevèrent rapidement leur travail ici. Seb savait, en revanche, que leur soirée était loin d'être terminée ; ils avaient d'autres clients à livrer.
Il espérait, cependant qu'Élodie décide de rester, au lieu de repartir les aider. Si elle était là, c'était parce qu'elle savait qu'ils allaient livrer l'établissement du couple Koenig aussi, non ?
Seb attendait de les voir ressortir.Il s'affaira en nettoyant les tables et les chaises. Il allait ensuite devoir penser à mettre les nappes, et à accrocher des housses de chaises. Une fois la terrasse prête, il ne lui restera plus qu'à installer sa propre place ; la petite estrade, le micro et le tabouret sur lequel il s'installait généralement, ainsi que tout le matériel dont il allait avoir besoin.
Il trouvait qu'ils mettaient vraiment beaucoup de temps à ressortir. Eric ne mettait, d'habitude, pas si longtemps. « Qu'est ce qu'ils font ? Ils tiennent une conférence ou quoi ? » se dit Seb.
Un cris provenant de la salle retentit soudainement. Seb s'y précipita. C'était la voix de Léa. Mais à peine était-il entré, qu'il l'entendit prononcer, comme si elle venait de voir un fantôme :
- J'arrive pas à y croire !
Il se trouvait juste derrière la jeune fille aux longues tresses d'ébène, qui fixait de ses yeux noirs une personne qui se tenait de l'autre côté de la pièce. Ce dernier était figé, et observait la jeune fille avec des yeux ronds. Il ne resta, cependant pas longtemps dans cet état. Son corps se décontracta et il soupira.
D'autres personnes alertées par le cris étaient arrivées aussi.
- Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu cries comme ça ? Demanda nerveusement Eric en frottant sa crinière châtain mal entretenue. J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose de grave !
- Faut toujours qu'elle en fasse de trop de toute façon, grommela Zack en arrivant.
La personne qui se trouvait de l'autre côté éclairci sa gorge.
- En fait, je crois que c'est de ma faute.
Zack croisa alors ses bras, visiblement agacé.
- Qu'est ce que t'as fait, cette fois ? Tu t'en est pris à ma sœur ? T'as pas intérêt de ...
Il ne put terminer sa phrase que Catherine intervint.
- Je ne crois pas qu'il y ait le moindre soucis de ce côté là ; il est de l'autre côté de la pièce ; ça aurait été compliqué pour lui de s'en prendre à elle.
Zack émit un léger grognement, même s'il ne le connaissait qu'à peine, il n'aimait pas qu'on prenne la défense de ce type. L'incident des baguettes lui restait encore en travers de la gorge.
-Oh ! Arrêtez ! S'exclama Léa. Je suis désolée d'avoir criée. En fait, j'ai juste été surprise. Sérieusement Zack, tu ne l'as pas reconnu ? Demanda-t-elle.
Son frère la regarda d'un air étonné. Elle se tourna vers le jeune homme qui était resté de l'autre côté, et en pointant son doigt vers lui, déclara :
- C'est Aiden Maar, du groupe Spiral8* !
- Quoi ? S'écria Élodie, qui s'était précipitée dans la salle en même temps que les autres. T'es sûre ?
De son côté, Aiden leva la main pour attirer leur attention.
- Si ça peut vous aider, je peux répondre à cette question ; je crois que je me connais suffisamment pour ça.
- Ah la la ! Fit Catherine. C'est comme ça que tu comptais passer des vacances incognito ? Je t'avais dit d'aller en ville, il y a assez de touristes là bas pour bien se fondre dans la masse.
Seb avait du mal à y croire. Il était en train de réaliser que Catherine était sur le point de le faire jouer et chanter devant une célébrité. Le genre de personne qui faisait des millions de vues sur YouTube, et qui remplissait de grandes salles de concerts. C'était décidé, il ne jouera pas ce soir-là ; il était bien trop gêné.
Finalement, Seb avait installé l'estrade. Mais pas pour lui-même, malgré l'insistance d'Élodie. Elle était finalement restée, alors que Léa et son père finissait leur tournée.
- Aller quoi ! Ce serait trop dommage que tu ne joues pas ; il y a pas mal de gens qui viennent ici autant pour t'écouter que pour manger !
Seb continuait à aménager l'estrade en ignorant les suppliques de sa petite amie. Il n'y avait rien à faire ; il manquait énormément d'assurance. Ce qu'il avait gagné de confiance en lui, la dernière année, s'était soudainement envolée.
- Tu vas vraiment les décevoir,continua Élodie. Zack et Catherine pensent pareille.
Elle pouvait continuer, appeler Zack, Catherine ou les autres employés en renfort, il ne cédera pas.
- D'accord, tu ne me laisses pas le choix ; je n'ai plus qu'une carte à jouer.
Cette menace l'immobilisa.
- Qu'est-ce que tu vas faire ? Demanda-t-il, inquiet.
- Sauver ton âme d'artiste en danger de trac, déclara-t-elle le plus sérieusement du monde, en le regardant bien dans les yeux.
Il ne put soutenir son regard ; il se mit à pouffer, puis éclata de rire, plié en deux. Lorsqu'il se calma enfin, il s'approcha d'elle et la prit dans sa ses bras en posant sa tête sur sa chevelure cuivrée.
- Je ne sais pas ce que tu avais entête, mais je t'adore.
- Moi aussi, je t'adore, répondit-elle, nichant son visage dans le creux de son cou.
Aux grands maux, les grands remèdes, l'idée d'Élodie avait, en fait, été de faire venir Aiden. Il ne pouvait pas y avoir mieux pour convaincre Seb, que celui qui l'intimidait. Ce n'était finalement pas nécessaire. Seb avait reprit confiance en lui. Il était encore un peu nerveux, mais, comme d'habitude, au moment où ses doigts frôleront les cordes de son instrument, il oubliera son anxiété, et son attention sera focalisée par la mélodie, le rythme, l'ambiance, les sensations que lui procurait la musique.
Il était un peu plus de dix huit heures lorsque les premiers clients arrivèrent. Ceux-ci s'étaient installés à l'intérieur, où l'air était plus frais.
À l'ombre d'un store extérieur, où se situait la scène, Seb jouait tranquillement quelques mélodies, alors qu'Élodie s'était installée à la table la plus proche de l'estrade, sirotant sa bière. Elle avait quelques mois de plus que Seb et était déjà majeure. La jeune femme avait donc commandé un soda pour son petit-ami, tout en sachant qu'il y ait de grandes chances qu'il ne lui prenne quelques gorgées.
Seb démarrait un nouveau morceau, lorsqu'il vit Aiden avancer entre les tables de la terrasse. Il s'efforça de rester concentré, et de ne pas être distrait par l'un des créateurs de l'œuvre, qui avançait justement vers l'estrade. Quelqu'un avait dû le maudire pour qu'il ait autant de malchance ; choisir ce morceau au moment où Aiden décidait de se rendre sur la terrasse. Comme il voulait éviter de sentir sa gène l'envahir encore plus intensément, il baissa les yeux vers son instrument, évitant au maximum tout contact visuel avec tout élément extérieur à son espace personnel.
Seules quelques secondes furent nécessaires pour qu'il ne s'imprègne de la suite de sons énergétiques, s'encastrant les uns dans les autres, formant l'un des chants les plus hypnotiques et addictifs qu'il ne connaisse. Ce morceau pouvait constituer un véritable défouloir si l'on entendait sa version originale ; bâtit sur les rythmiques de la basse, la force profonde des percussions, les vibrations envoûtantes qu'offraient le clavier et la guitare, et les émotions chantées par des voix tantôt puissantes, tantôt plus douces. Il était à nouveau transporté ailleurs. La musique lui permettait de voyager plus loin que ne le permettrait jamais le plus perfectionné des véhicules créé par les humains. Il était dans un monde intérieur ; fait de liberté et de sensations agréablement intenses.
Il releva les yeux lorsqu'il émit les dernières notes. D'autres personnes étaient arrivés, alors qu'il s'était plongé dans son univers. La quinzaine de clients réunis s'était mise à applaudir, certains s'était même levés. Il remarqua qu'il y en avait également debout sur l'escalier entre la terrasse et la salle, qu'ils avaient peut-être, temporairement laissée. Aiden était assis en face d'Élodie, à la même table. Lorsque le calme revint, il se leva et rejoignit Seb.
- Est-ce que tu te rends compte que tu le joues mieux que nous ? Lui dit-il à voix basse.
Sebastian ne put s'empêcher de rougir. Ce ne devait être qu'un compliment de sympathie ; il ferait mieux d'éviter de le prendre au sérieux.
- C'était génial, s'écria Élodie, qui les avait elle aussi rejoint. Je ne suis pas certaine de t'avoir déjà entendu jouer et chanter aussi bien. J'en ai des frissons.
- Tu veux dire que les autres fois, c'était pas bien ? dit-il taquin.
- Oh ! Tu sais très bien que c'est pas ce que je voulais dire, répliqua-t-elle, avant de lui tendre sa bouteille de soda. Tiens, bois.
Seb fit mine de tendre sa main vers la bouteille, mais au dernier moment la posa sur le verre d'Élodie, et prit quelques gorgées de bière.
- Eh ! Bas les pattes ; c'est à moi, ça !
- Sérieusement, c'était vraiment bien, reprit Aiden. Est-ce que t'envisages une carrière dans la musique ?
- Quoi ? S'esclaffa Seb. Pas du tout. Je fais ça juste pour le plaisir et gagner un peu d'argent.C'est juste que la patronne de Zack m'avait proposé de jouer ici. Et c'est ce que je fais quand j'ai un peu le temps, depuis l'année dernière.
- Mais depuis quand tu fais de la musique ? Parce que c'était vraiment bon.
Seb soupira et essaya de se remémorer la première fois de sa vie où il avait touché un instrument. Il ne se souvenait pas vraiment. Il avait toujours été attiré par la musique. Il haussa finalement les épaules.
- Je sais pas trop, répondit-il. Depuis tout petits, ma sœur et moi, on a apprit à jouer sur plusieurs instruments ; il y avait une salle de musique juste à côté de la maternelle, et des fois, on arrivait à se faufiler dedans.
- Plusieurs instruments ? Le reprit Aiden.
- Ouais, répondit Seb le plus naturellement du monde. J'ai surtout appris le piano et la guitare. À force de se faufiler, on a finit par avoir des cours ; mais c'était plus pour nous avoir à l'œil.
- Il sait aussi jouer de la trompette et de la batterie, compléta Élodie.
- Tu joues de la trompette ? Fit Aiden amusé.
- Ben quoi ? On peut jouer des trucs vraiment intéressants avec la trompette.
- Je sais, dit Aiden, c'est juste que j'ai l'impression que les trompettistes deviennent de plus en plus rares.
Leur conversation dura encore quelques minutes ; ils s'étaient finalement installés à table. Comme Seb voulait faire une pause, ils décidèrent alors de passer commande. Le jeune homme avait reprit sa place de chanteur en attendant que son plat soit préparé. Il était beaucoup plus confiant après les compliments d'Aiden. Cette fois, un sourire accompagnait sa voix et les notes émises par son instrument.
C'est Catherine qui leur apporta le repas. Elle disposa d'abord les assiettes pour Seb et Élodie. Quelques instants plus tard, elle revint avec le plat d'Aiden.
- Préparer avec soin, par notre talentueux apprenti, annonça-t-elle pompeusement en déposa l'assiette devant son neveu.
Aiden s'était figé à ces mots.Catherine reparti sans l'avoir remarqué, mais ce n'était pas le cas du couple avec lequel il était attablé.
- Ça va ? Demanda Élodie.
Au départ, il ne dit rien. Et planta sa fourchette dans l'épais cordon bleu de veau. Après en avoir découpé un morceau, il lâcha un petit soupir.
- Est-ce que Zack est toujours aussi mal luné, ou c'est juste moi qu'il peut pas blairer ?
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? S'étonna Seb, qui n'était toujours pas au fait de l'altercation qui constituait la première rencontre entre son meilleur ami et Aiden.
- Ils se sont un peu disputés, expliqua Élodie qui avait été mise au courant lorsqu'elle avait aidé à livrer les légumes.
- Oui enfin, c'était plus une dispute à sens unique. J'ai pas dit grand chose.
Aiden leur raconta ce qu'il s'était passé avec le pain, puis leur parla des regards noirs que le cuisinier lui lançait dès qu'ils se croisaient.
Seb et Élodie l'écoutaient, leurs yeux s'agrandissant d'étonnement. Cela ne ressemblait pas à Zack, qui était plutôt d'un naturel jovial.
- Je pense que ça vient plutôt du fait qu'il prend son travail très au sérieux, tenta de le rassurer Seb, tu verras, demain, ce sera pardonné.
- Peut-être même oublié, ajouta Élodie.
Aiden se contenta d'émettre un petit« Hum ». Seb et Élodie s'échangèrent un regard.
- Te prends pas la tête pour ça ! Reprit la jeune fille. Vous vous connaissez à peine. Ça t'arrive souvent d'être aussi sensible ?
- Il m'a fait la gueule toute la soirée. Et c'est vrai que je le connais à peine. Mais c'est justement ça le problème. Je vais rester ici une bonne partie de l'été ; et j'ai l'impression qu'il ne me pardonnera pas de sitôt.
- Tout ça pour des baguettes, pesta Élodie.
Alors qu'Élodie et Aiden prenaient leur temps pour terminer leur repas, Seb avait vidé son assiette en moitié moins de temps. Il était remonté sur scène et enchaîna plusieurs morceaux.
Aiden avait finit par quitter leur table et était remonté dans la chambre que lui réservait sa tante au-dessus du restaurant. Élodie dut partir elle aussi ; elle espérait avoir quelques heures de sommeil avant de repartir travailler très tôt le lendemain matin. « Tu parles d'un job d'été » marmonna-t-elle alors qu'elle se leva. Elle donna un rapide baisé à Seb, qui râla « C'est tout ? », avant de s'en aller.
Il était maintenant dix neuf heure passé, et, malgré une chaleur persistante, quelques clients préféraient dorénavant la terrasse à la salle.
C'est à ce moment-là, qu'il les vit à nouveau ou plutôt, qu'il le vit.
Seb en était au dernier couplet d'un chant, mais sans qu'il ne puisse en comprendre la raison, les dernières notes restèrent bloquées dans sa gorge. Il savait qui ils étaient maintenant. Il savait où il l'avait vu. Le couple qu'il avait aperçut dans le parc. Il s'agissait de Kayla Maar, la sœur d'Aiden, et de Matt Grandt, chanteur et acteur à la popularité grandissante.
Cette fois Matt portait ses lunettes de soleil. Seb les vit s'approcher comme au ralentit. Et d'un geste fluide, Matt enleva, en une main, ses lunettes, comme on pouvait l'imaginer le faire un héros de film d'aventure au cinéma, il ne manquait plus que la bande son. Il les fit à nouveau pendre au col de son T-shirt. Dans la pénombre du parc, Seb n'avait pas bien put associer le peu qu'il était parvenu à discerner avec les visages connus du couple, mais il les reconnaissait très bien maintenant. Que personne d'autre ne les remarque venait du miracle ; ou alors ils étaient doués pour passer pour un simple couple de touristes inconnus.
Ce n'était donc pas la première fois que Seb les voyait. Mais entre l'écran de son ordinateur et la réalité, il y avait un monde. En tout cas, en ce qui concernait Matt. Il ne s'était jamais rendu compte à quel point le regard de l'acteur était perçant, et à quel point ses iris bleus-gris contrastaient harmonieusement avec ses cheveux noirs de jais.
Comme dans le parc, leurs regards se croisèrent. Un échange silencieux.
Et Seb, étrangement, sentit sa poitrine se contracter. « Mais merde ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ? » se maudit-il intérieurement.
*Spiral8 : Je suis désolée si ce nom sonne bizarrement, mais j'ai mis du temps à en trouver un. Rien de ce que j'imaginais ne me convenais ; je me suis donc arrêtée la dessus. Par contre, si quelqu'un pense avoir une meilleure idée, je verrai si je change le nom du groupe.
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