Seule, Cloé regardais vaguement le mur grisâtre en face d'elle, ses pensées s'emmêlaient dans sa tête. Elle soupira en passant une main fébrile dans ses cheveux bruns. Cette chambre était son seule refuge dans sa misérable vie pourtant elle devrait bientôt la quitter.

Elle se leva doucement pour se diriger dans la petite salle d'eau se trouvant sur le coté de sa chambre. Du haut de ses 1m55, elle tendit la main pour attraper un élastique posé sur le haut du meuble avant de s'attacher rapidement les cheveux en une queue de cheval haute. Elle se figea en croisant son regard. Ses yeux verts dont une touche de marron ressortait vivement s'arrêtèrent sur la trace bleuâtre qui marquait sa joue gauche.

« Cloé ! Qu'est-ce que tu fous ! »

Cloé ouvrit le pommeau de douche comme simple réponse tandis que la personne s'acharnait sur la poignée.

« T'as 5 minutes. »

« C'est ça Josh... »

Cloé se murmurait cela à sois même alors qu'elle commençait déjà à ouvrir la petit fenêtre qui menait à une quelconque rue du District d'Hermina. Elle s'y faufila aisément et atterrit sur ses deux pieds contre le sol froid de l'allée.

Il y'a 2 ans, lorsque Cloé avait 15 ans. Ses parents faisaient tout deux partis du bataillon d'exploration. Ce simple mot faisait palpiter le cœur de la petite fille. Ainsi que celui de son frère Quentin, ils s'étaient promis de devenir comme eux. Pourtant, alors que leurs parents devaient rentrer d'une expédition extra-muros, la petite fille n'avait trouvé que Josh, un sois disant ami à leurs parents, et depuis, il était devenu son père adoptif, sans qu'elle ne puisse rien y faire.

Pourtant, en plus de cela, cet homme la dégoûtait. Etre alcoolique ne suffisait pas, il était brutal et violent.

Chaque soirs, sans exception, il la rouait de coups plus violent les uns que les autres.

En 2 ans, cela devenait une routine pour la brune.

Elle s'était ainsi renfermée sur elle-même, tout en assumant sa vie. Au point d'en oublier son rêve.

Voilà pourquoi, en ce moment même, elle se retrouvait, capuche sur la tête, dans les rues désertes du district.

Marchant seule, à la recherche d'un petit coin tranquille pour se reposer.

Le regard vide, elle s'arrêta net devant l'emblème qu'elle ne connaissait que trop bien.

Elle se revoyait, courant dans tout les sens, les bras écartés comme pour voler. Une cape bien trop grande pour son âge que fabriquait ce magasin. Son rire flottant dans l'air de cette rue bondée autrefois. Et le regard tendre de sa mère.

Elle sursauta en entendant Josh crier au loin.

« Hé merde. »

Elle se retourna brusquement, rabattant les bords de sa capuche. Suivis rapidement d'un cognement de tête.

« Tch...»

Elle releva la tête lacement avant de croiser un regard plus que meurtrier.

Elle n'y prêta pas attention et bouscula l'inconnu en continuant son chemin.

« Et le pardon c'est pour les chiens gamine ? »

Cloé se retourna soudainement et haussa un sourcil un rictus sur les lèvres .

« Tes excuses tu te les fous là où je pense. »

Sans crier gare, Cloé se retourna dans la direction qu'elle prenait au départ.

Un peu plus loin, d'un pas rapide la jeune femme fut soudainement attirée violemment dans une simple ruelle sur le côté.

« Tu pensais m'échapper comme ça petite peste ! »

Cloé sursauta au choc de son dos contre le mur glacé du soir, elle le regarda droit dans les yeux et leva son bras libre pour l'envoyer dans la figure de son assaillant.

Josh l'intercepta sans aucune difficulté et le serra brusquement laissant de futures traces rougeâtres à la brune.

Il lui sourit hautainement et ouvrit la bouche pour parler.

« C'est nouveau ça. On se rebelle petite chose ? »

Cloé grinça des dents face à la proximité de leur visages, il sentait l'alcool à des kilomètres et elle détestait ça.

Sans suivis de plusieurs coups dans le visages comme d'habitude.

Puis Cloé tourna le visage surprise intérieurement, le gars qu'elle avait bousculé il y'a quelques minutes la fixait du bout de la ruelle.

Puis un autre coup fit écraser son visage en plein dans le mur, ce n'était plus une question de douleur à ce stade.

Elle ne sentait plus rien tellement la routine était habituelle.

Mais cette fois ci, elle aurait voulu envoyer son "père adoptif" dans le mur, pas qu'elle ne voulait pas le tuer à chaque secondes de sa vie mais juste pour courir étrangler ce pauvre type qui regardait la scène de son point de vue sans rien faire.

Ce type aux cheveux corbeau qui fixait la jeune femme sans aucune expressions, tourna les talons et continua son chemin comme si de rien n'était.

Puis les coups se remirent a pleuvoir pour la brune qui fixait encore la silhouette fantôme de l'homme puis elle s'effondra naturellement.

Comme chaque soirs.