Chapitre 18

Hello ! Désolée du petit retard, heureusement ce chapitre est assez long, alors bonne lecture ! ;) 

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Le temps me paraît filer à une lenteur exaspérante tandis que je réfléchis à la meilleure manière d'aborder la situation sans mettre les deux pieds ET la tête dans le plat. J'essaie de décrypter l'expression de mon boss, mais impossible : il s'est approché de la porte vitrée, le port droit, et a le regard perdu au-dehors. Ses mains se sont liés dans son dos, signe évident de son malaise.

Après avoir copieusement tourné ma langue dans ma bouche assez longtemps pour m'en filer une crampe, je finis par lâcher ce qui me paraît le plus approprié :

— Elle n'a peut-être rien. Je suppose que comme vous n'êtes pas un garou, vous ne pouvez pas le vérifier sur le champ. Appelez quelqu'un de sa meute, non ? Il saura vous renseigner...

Je retiens mon souffle en comprenant que mes paroles ne semblent pas l'atteindre. Puis un frisson l'agite et il se tourne lentement vers moi comme s'il revenait brusquement à la vie et se souvenait de ma présence.

— Mademoiselle De Soto, voilà une idée étonnement intelligente.

Pardon ? tiqué-je en encaissant l'insulte sous-jacente.

— Je ne m'inquiète pas pour Rosa, elle égale les mauvaises herbes et je suis intimement persuadé qu'elle nous enterrera tous.

Charmant.

Pour autant, il a beau dire, il ne parvient pas à trahir la tension dans ses épaules, ni l'étincelle d'angoisse qui couve au fond de ses prunelles. Du coup, je hausse un sourcil pour bien lui signifier que ça ne prend pas avec moi.

On n'apprend pas à un vieux loup à faire la grimace.

Mm... non, c'est pas ça.

— Toutefois, poursuit-il. Vérifier qu'elle va bien ne me coûtera rien.

Il incline légèrement la tête et sa façon de procéder me donne l'impression qu'il s'adresse à une cour de justice.

— Vous avez quel genre de relation avec cette Rosalba ?

— Vous voulez dire, à part du genre qui ne vous regarde pas ?

BIM. Ramasse tes dents !

— Trop facile, je grimace.

Ma réponse parvient à lui arracher un sourire. Il jette un coup d'œil à la télévision. Son regard s'assombrit et il se détourne pour traverser la pièce.

— Et sinon, est-ce que, pour une fois, ma curiosité peut être satisfaite ?

— Elle n'est jamais rassasiée, me fait-il remarquer avant de m'accorder : Rosalba m'a tiré d'une prison, il y a des décennies de ça. Je lui en serais éternellement reconnaissant. Et je vous serais aussi reconnaissant si vous pouviez garder la galerie le temps que je passe... mes coups de fil.

Des décennies, c'est pour ne pas dire des centaines d'années, ou bien je me fais des films ?

Avant qu'il ne disparaisse au fond de la salle, je l'interromps une dernière fois :

— Vous savez qui a pu lui faire ça ?

— J'ai ma petite idée, en effet, répond-il avant de disparaître.

Je soupire. Encore seule. Ce taff va me tuer d'ennui. Mais au fond de moi, je suis satisfaite. J'ai le sentiment que Volk s'ouvre de plus en plus.

Les heures s'écoulent avec lenteur à son départ. Des clients entrent à un moment, font un tour d'horizon et je prends plaisir à les renseigner sur des œuvres dont je connais les auteurs. Ils repartent toutefois sans rien acheter et je replonge dans l'inactivité en prenant la peine de finir mon tableau, que je dépose ensuite délicatement dans notre pièce pour qu'il finisse de sécher.

Quand vient l'heure de quitter la galerie pour retrouver les filles, Volk n'est toujours pas revenu, et je me demande ce qui peut bien autant le retenir. J'essaie vaguement d'aller toquer à la porte de chez lui. Cette fois, j'abandonne bien vite l'idée d'entrer sans réponse de sa part. Avant de partir, je lui laisse un mot pour lui rappeler que je pars plus tôt, en espérant qu'il n'a pas oublié mon départ prématuré.

Je rejoins Ambre en bas de notre appartement et c'est ensemble que nous partons rejoindre Elisa et Yaya à la boutique. On arrive au moment où elles sortent des cartons dans la rue. Ils ont beau être de petite taille, ils pèsent une tonne : ce qu'on constate quand Yaya nous en fourgue dans les bras sitôt notre présence repérée.

Je lorgne le contenu du mien et compte une dizaine de bougies dans du verre aux parois hautes.

— On prévoit une soirée d'invocation de démons et on ne m'a pas prévenu ? me moqué-je tandis que Yaya ferme sa boutique en tournant trois clefs différentes dans les verrous de sa porte.

Elle se relève après en avoir fini avec le dernier au raz-du-sol, constate qu'elle a oublié de rentrer la gamelle à chat ( ben oui, puisque c'est écris dessus que c'est interdit aux chiens ! ) et recommence son manège. Le tout sans omettre de me répondre :

— Je suis wiccan, Ariel. Je t'ai déjà expliqué que je n'avais pas les grands pouvoirs de ta sorcière. J'ai besoin de matos, et ce que tu tiens, c'est mon matos.

— Quatre cartons qui pèsent chacun dix kilos ?

Elle pivote vers moi en faisant voler son épaisse chevelure sombre et me fait un clin d'œil dévastateur.

— Tu sais ce que font les bougies en brûlant ?

— À part bouffer la mèche ?

— Elles consomment de l'oxygène.

— Genre, la flemme d'une bougie mange de l'air ? m'étonné-je.

— Tout à fait. Et que contient l'atmosphère pour une wiccan ?

— Euh... de l'air à respirer ? fais-je au hasard.

— De la magie, me devance Ambre.

Yaya sourit en ramassant son propre carton. Elle reste à mon niveau pour poursuivre son explication :

— La magie est présente absolument partout, m'explique-t-elle. Surtout dans les êtres vivants, mais aussi dans notre environnement.

Elle tape le pied au sol en s'arrêtant une seconde, puis pointe un doigt vers le ciel.

— Nous autre wiccans utilisons de la magie blanche, qu'on appelle sourcière : c'est une magie externe qui emploie l'énergie vive présente en toute chose. On la cueille donc à la source de toute vie : la sève des plantes, des gouttes de sang, des larmes, ou bien en broyant certaines choses. On obtient une quantité souvent infime pour un travail en amont monstrueux. Pour obtenir un sort comme celui que je dois pratiquer ce soir, il va me falloir utiliser toutes les énergies à ma disposition, et les plus grandes ce sont les lignes telluriques.

— Va falloir simplifier, je grommèle, parce que je ne suis pas loin de te perdre.

— Les lignes telluriques sont des champs magiques purs. Certains scientifiques voient ça comme des champs électro-magnétique ou ce genre de chose. En réalité l'inexplicable est souvent juste source de magie. Pardon (elle vient de repérer ma grimace) : bref, tout ça pour dire qu'il y a trois type de lignes telluriques : les terrestres, les plus simples à employer, nécessitent d'être au-dessus pour s'en servir et d'avoir les connaissances – et la force – nécessaires pour y piocher. Et non, je ne sais pas faire, me prévient-elle aussitôt.

— Une sorcière qui sait y toucher saurait créer un tremblement de terre localisé ?

— Carrément.

— La sorcière de ma meute l'a fait, alors, dis-je en me rappelant une histoire concernant une église qui aurait tremblé sur ses fondations après qu'elle ait fait des dessins au sol.

— Un jour, si elle vient sur New York, tu dois absolument me la présenter ! fait-elle avec plein d'espoir dans la voix.

— Et les deux autres lignes telluriques ? relance Ambre, deux pas devant nous mais le regard en arrière.

— Oui, pardon, reprend Yaya. Les deuxièmes sont les lignes cosmiques, accessibles essentiellement de nuit, et toujours à une catégorie de sorciers spécifique. Les dernières, par contre, ce sont les lignes telluriques de liaisons. On les appelle comme ça parce qu'elles relient souvent les deux premières et qu'on les voit sous forme d'arc-en-ciel la majorité du temps.

— Non, les arcs-en-ciel sont des photométéores, c'est scientifiquement prouvé, la contredit Ambre.

Yaya lui répond d'un demi-sourire avant d'hausser les épaules, sans pour autant se justifier davantage. Je vois la louve garou se rembrunir alors qu'Elisa ralentit le pas pour partager les informations.

— En tout cas, celles de liaisons sont disponibles dans l'air ambiant. Elles sont mouvantes, nombreuses mais très fines, et les bougies nous permettent, non pas de les capturer, mais de les concentrer sur nous. Un peu comme un feu de cheminé qui rassemble les gens l'hiver.

— C'est complètement dingue, les bougies mangent la magie, alors ? conclus-je en laissant mon regard parcourir le vide comme si je pouvais y apercevoir des mini rayons de magie en cette fin de soirée où le soleil décline.

— C'est pas ce que je viens de dire...

— Laisse tomber, lui répond Ambre. Ariel ne retient que ce qu'elle veut.

Je lui tire la langue avant de pousser ma réflexion :

— Est-ce que c'est pour ça que les gens aiment autant allumer des bougies ?

— Euh... je crois qu'ils apprécient juste l'aspect poétique, dit Yaya.

— Et l'odeur, ajoute Elisa.

— Moi qui croyait que les sorcières utilisaient les bougies pour y voir dans le noir... commenté-je.

— Aussi, oui, rit Yaya. Mais techniquement, on n'a pas besoin d'être dans le noir, ça ne change strictement rien.

Elle poursuit ses explications tout le long du chemin jusqu'au quai de Battery Park, en partie en métro mais le reste à pied, où je suis ravie d'arriver pour déposer enfin mon fardeau. On aurait quand même pu prendre un taxi...

Sur le quai, des touristes se pressent, avec une majorité de français, quelques espagnols et le reste des anglophones. Très bien, s'il y en a autant maintenant, on se demande ce que ce sera une fois sur l'eau.

— Ne t'en fais pas, me rassure Yaya. Le temps que je prépare tout, il fera très nuit, et seules les croisières nocturnes pourront nous poser problèmes : et encore, seulement si on reste sur leur trajectoire.

Je ne suis pas spécifiquement inquiète. L'inquiétude c'est le genre de sentiment que je ressens en dernier lieu. L'adrénaline, c'est plus l'émotion qui me correspond.

— Bon, je sais pas du tout si on arrivera à passer, mais essayons, fait Elisa. Restez groupez.

Elle prend la tête de notre quatuor équipé et nous grugeons les deux petites files en cours de formation devant les tourniquets jusqu'aux demoiselles en charge du contrôle. La louve garou explique que nous sommes attendus par Mingan Logan et les portes s'ouvrent miraculeusement à ce nom. On nous indique un numéro de quai et on s'y rend en trainant nos cartons. Le mien paraît de plus en plus lourd.

Le bâteau à quai est en fait un sacré yacht. Je n'y connais strictement rien, mais j'imagine qu'il doit coûter le prix de l'appartement d'Elisa, vu sa taille et son aspect chic. Peut-être même plus. On monte par l'arrière affaissé et plat, dont une partie est conçu dans un matériaux similaire à du bois, parfaitement antidérapant. Dans les films, c'est d'ici que les fêtards font des plongeons. On peut s'installer au bord en trempant les pieds dans l'eau.

— Bienvenu à bord de La Demoiselle ! nous lance Mingan du haut du premier étage, torse nu et pantalon en lin crème, bras écartés en maître des lieux.

Il tient une bouteille à la main, identique aux nombreuses ornant les murs de chez lui : derrière lui, je distingue les silhouettes d'au moins trois filles.

— Je rêve où il a pris des témoins ? gronde Ambre avec l'envie évidente de tordre le cou à quelqu'un.

Un quelqu'un avec une tête d'enfant.

— C'est son yacht et on en a pour la soirée, on peut difficilement lui en demander plus... grimace Elisa.

— Bon ben finissons-en alors, maugréai-je en montant à bord, suivie des filles.

En quelques minutes, Mingan s'est désintéressé de nous tandis que Yasmin nous indique comment l'aider. Déjà, on place des bougies tout le long du bateau. Elle nous prévient qu'elle a anticipé avec des bords en verre assez haut, tout en recommandant qu'il faudra régulièrement vérifier qu'elles ne s'éteignent pas avec le vent. Ensuite, elle prend place dans l'espace le plus dégagé possible, au centre du yacht, protégée par l'étage où se trouve le vampire. À l'aide d'une craie, elle fait un cercle, puis y inscrit des symboles qui n'ont aucun sens pour moi – en tout cas la plupart. Je crois reconnaître des dessins de chakras bouddhiste et d'autres qui ressemblent au futhark, un vieil alphabet runique des peuples germaniques. Celui-là même qu'on associe aux vikings.

Si je connais, c'est seulement parce que j'aime dessiner tout ce qui me passe par la tête et que pour un souci du détail, je me renseigne toujours sur un sujet pour obtenir une illustration criante de réalisme.

En une dizaine de minutes, on a fait tout ce qu'on peut pour aider Yasmin, et Mingan le vampire a démarré La Demoiselle pour s'élancer dans la baie. Notre wiccan ayant besoin de tranquillité pour poursuivre son sort, les filles et moi nous installons sur la plateforme presque immergée pour observer Manhattan et son coucher de soleil, partiellement masqué par des nuages. Pas suffisamment pour nous gâcher le spectacle, toutefois, et l'ambiance paisible s'installe en offrant une béatitude bienvenue. En regardant la lumière rasante se réverbérer sur les buildings et en observant le contraste des différents bâtiments visibles et des monuments comme la Statue de la liberté, je prends conscience pour la toute première fois du charme de cette ville. Jusqu'ici, je ne comprenais pas ce qui pouvait tant y attirer les touristes.

Mais, entre le bruit étouffé de la ville, le moteur discret du yacht et la belle lumière frôlant les vagues et les vitres en bord de baie, je me sens bien. Détendue. Et la présence de mes amies n'y est pas pour rien.

Je tourne la tête pour les observer, elles qui m'encadrent, et réalise que techniquement, je les connais à peine.

Elisa a le corps basculé vers l'arrière, yeux clos, nez levé vers le ciel comme pour absorber les rayons du soleil qui ne nous touchent pourtant plus. Ambre a les jambes relevées et les mains liées, ses avant bras reposant sur ses genoux. Son regard fixe l'horizon. Souvent, son expression exprime une certaine tension, et des petits plis scient la peau entre ses sourcils. Cette même expression qui me rappelle sans cesse qu'elle n'a pas la trentaine d'année qu'elle paraît, mais le double.

Pourtant, ce soir, comme moi, elle semble apaisée. À sa place. Je laisse tomber ma tête contre l'épaule d'Ely et saisit la main d'Ambre. Elle se tourne vers moi et je sens Elisa remuer sous ma tempe, sans doute pour m'observer.

— Je suis contente de vous avoir rencontré, fais-je.

Une émotion brille avec force dans le regard d'Ambre tandis qu'elle serre mes doigts entre les siens, couverts de tatouage.

— Toi, tu cherches à nous amadouer pour ne pas finir sur le balcon si la nuit finit mal, se moque-t-elle.

— Tout finit toujours mal avec elle, surenchérit Elisa.

Je grogne et me détache des deux pour me laisser tomber sur le dos.

— Je vous préfère prêtes à vous manger le bec, ronchonné-je. Plus ça va et plus vous vous liguez contre moi.

Elles rient toutes deux avant de s'allonger contre moi. Le bras d'Ambre touche le mien tandis qu'Ely se colle de l'autre côté.

— Moi aussi je suis contente de vous avoir rencontrer, chuchote Ely.

Ambre ne dit rien, mais je suis certaine qu'elle n'en pense pas moins. Les lycans sont des êtres sociaux, ils aiment la proximité avec d'autres loups, et cela me touche de me sentir l'une des leurs, même sans louve pour partager mon esprit.

Je finis par fermer les yeux. Je dois m'assoupir, parce que lorsque je les rouvre, il fait nuit et les filles ne sont plus à mes côtés. Je me redresse, toute ankylosée par l'inconfortable support où je me suis endormie. La première chose que je remarque, c'est le calme. Puis l'épaisse brume surfant à la surface de l'eau, dont j'aperçois les premiers mètres devant moi. Je suis incapable de distinguer les lumières de Manhattan, alors que même en pleine nuit, c'est impossible de les manquer.

Je comprends ce qui m'a réveillé lorsque des pas feutrés viennent se poster à mes côtés. Je me tourne vers Mingan le vampire. Il observe au-delà, comme s'il pouvait voir au travers du brouillard.

— Yasmin a réussi, dis je sans savoir si je vais obtenir une réponse.

Il baisse pourtant son attention sur moi et je distingue toute la sagesse de son âge dans son regard. Il semble contrarié.

— Elle a pris son temps. Si j'avais su que ça m'occuperait toute la nuit, j'aurai emmené mes sorciers, bien plus qualifiés.

Je ne rebondis pas là-dessus.

— Où sont les filles ?

— Elles discutent avec la wiccan. Elles ont essayé d'appeler votre Kelpie, sans succès. Elles discutent des possibilités.

Je hausse un sourcil.

— Et toi, tu fais quoi là ?

Un sourire vient illuminer ses traits. Un sourire sauvage.

— J'accélère les choses.

La panique me traverse lorsque, d'un mouvement fluide, je le vois sortir une dague de nulle part. J'écarquille les yeux.

— C'est pour toi qu'on cherche le kelpie, pas vrai ?

Je m'immobilise et cesse de respirer, de peur qu'il ne me saute dessus et m'égorge. C'est un vampire, je suis sure qu'il y parviendrait en un claquement de doigt.

— Approche, ordonne-t-il en s'avançant, non vers moi, mais vers l'eau.

Mon organe vital s'embarque dans une valse frénétique tandis que je me lève, maladroite. Je jette un regard derrière moi, vers le reste du Yacht dont je distingue plus que je ne vois les contours dans la nuit et l'épaisse brume silencieuse qui nous masque à la vue des humains.

— Ambre, Ely ! hurlé-je, sans trop savoir pourquoi.

— Chut ! exige le vampire en me secouant par le bras.

Son mouvement attire mon œil. Ou peut-être que c'est l'éclat de la lame qui m'hypnotise. Car subitement, le vampire la brandit dans un arc de cercle. Le sang jaillit. Des taches éclaboussent mon visage tandis que la majorité du liquide carmin disparaît dans l'eau sous nous.

Mon cœur cesse de battre.

Quel con !

Il vient de s'entailler si profondément l'avant-bras que je le devine hors service. Pourtant, Mingan continue de sourire tel un diable sorti à minuit, machiavélique.

— N'oublie pas de lui poser ta question, me dit-il.

Je n'ai pas le temps de comprendre pourquoi il me dit ça que son bras supposément H.S. s'empare du mien et me propulse dans l'eau.

Je percute la surface dans un plat douloureux où mes fesses encaissent le plus gros du choc. La baie m'avale dans sa bouche aqueuse et le monde devient noir.

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