Chapitre 14
Hello Chicos !
Désolée de publier toujours aussi tard le dimanche ! :p On n'a plus beaucoup de chapitre d'avance alors faut vraiment que JE ME BOUGE LE CUL.
Dites, vous pourrez me dire ce que vous pensez de ce chapitre ? Est-ce que vous aimez Volk et sa relation avec Ariel ? Vous avez quoi à dire sur eux ?
Oh et, si vous aimez, pensez à voter ! :p
Bonne lecture !
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Le plus petit des trois individus se tourne à mon approche. Je ne rencontre pas souvent des hommes de dix-centimètres plus grand que moi (en général ils font bien plus !). Son regard est masqué par une paire de lunettes de soleil et son expression est gravé dans du marbre.
— Bonjour mademoiselle. Excusez-nous de l'intrusion, nous aimerions parler à monsieur Warlord.
Intrusion ? On ne choisi pas les mots par hasard. Toujours se méfier de la sémantique. Alors je reste bien à ma place, à plusieurs pas de distance : on n'est jamais trop prudent.
— Il n'est pas là, affirmé-je avec l'impression de mentir, moi-même peu convaincu par mes paroles.
Les deux autres types se sont détournés des toiles artistiques tout en gardant une gestuelle détendue : aucun ne me fait face à l'exception du premier, et leur petit manège me donne la sensation d'être prise dans un filet. Je ne peux voir aucun de leurs yeux, tous inaccessibles derrière leur satanés verres noirs. S'ils se ridiculisent en portant ce genre de lunettes en intérieur, le côté mystérieux fonctionne à merveille. Pour une fille comme moi qui mise tout sur les prunelles pour sonder l'âme des gens, je me sens carrément menacée.
Le premier gars habillé de blanc me sourit sans me montrer ses dents. Ses cheveux blonds vénitien sont impeccablement tirés vers l'arrière.
— Quand vous dites « pas là », vous voulez dire : pas même chez lui ?
— C'est ça.
— Puis-je vous demander qui vous êtes pour l'affirmer ? demande-t-il sans se départir de son sourire. Un peu jeune pour être sa petite amie.
J'encaisse le ton provocateur tout en étudiant son avancée prudente qui le rapproche trop vite de moi à mon goût. Je me décale légèrement en feintant la nonchalance pour maintenir un espace sécurisé entre nous.
— Employée. Et vous ?
Son expression s'anime de surprise malgré son regard masqué.
— Oh ? Il a enfin trouvé quelqu'un à son goût ? Vous devez être étonnante, mademoiselle... ?
— Mademoiselle Je-ne-donne-pas-mon-nom à n'importe qui.
À deux pas du bar, je me fige, trop inquiète à l'idée de m'y coincer plutôt que de m'y réfugier.
— Voyons, ne soyez pas apeurée, nous sommes les gentils. Nous appartenons à la Garde d'Alabaster.
— Et qu'est-ce qui vous fait croire que je sais ce que c'est ?
Le sourire du Blanc s'agrandit jusqu'à exposer ses dents en pierre tombale et ses larges gencives. Un frisson me parcourt le dos.
— Tous les surnaturels connaissent en arrivant à New York City. Nous maintenons l'ordre comme la police.
— Et que nous veut donc la police des surnat' ?
Les deux coéquipiers cessent de prétendre ne pas s'intéresser à moi et se déplacent de manière réfléchie. Je le sais car à force de fréquenter des garous, je me suis rendue compte qu'ils ont cette manie d'occuper une pièce en pensant toujours à la position des autres personnes présentes dans une pièce. Et ces deux gaillards cherchent clairement à me couper les deux sorties.
Finalement, derrière le bar paraît être un bon endroit pour me cacher. Je pourrais toujours leur lancer le contenu du frigo. Je suis sûre d'y trouver des petits canapés au saumon.
— Vous le saurez si vous acceptez de nous suivre, révèle le gars.
Je serre les dents, et mon cœur caracole dans ma gorge.
— Pourquoi ? demandé-je, l'inquiétude perçant ma voix.
— Nous avons des questions à vous poser concernant votre patron.
— Et vous avez un mandat ?
Son satané sourire revient et va même se transmettre à ses collègues. Bon sang, on est en plein jour, ils ne vont tout de même pas me trainer par la peau du cou ?!
— Mademoiselle, je crois que vous vous trompez de politique, fait-il en approchant d'un pas supplémentaire.
Je me colle au bar sans oser me mettre derrière. L'un des Albatros est devant la porte, l'autre bloque le chemin de la pièce du fond tandis que le blond tend la main en invitation. Il croit quoi, qu'on va à un bal ?!
Je ne sais pas ce qu'il détecte dans mon expression pour agir aussi tôt, mais à l'instant où une ombre passe dans ses yeux, j'anticipe sa détente. Il s'élance sur moi, extrêmement rapide, sa main en serre pour agripper mon épaule. Je réagis du tac au tac.
Je suis les cours de self défense de ma mère depuis que je suis haute comme trois pommes : tout le monde vous le dira, je suis même bien meilleure que ma sœur, pourtant garou depuis sa naissance.
C'est donc dans un fabuleux reflexe digne d'une patineuse artistique en pleine pirouette que je bloque son poignet dans mes mains, me glisse sous son bras en le collant contre ma joue tout en pivotant pour forcer son coude à plier. Son corps se tord à l'opposé du mien et j'attrape le col de sa chemise immaculée de ma main libre en me redressant : je tire d'un coup sec et tout son corps bascule à l'arrière dans un claquement sec. J'accompagne le mouvement mais le lâche et bondis loin de lui précipitamment une fois qu'il se trouve à terre.
Qu'on se le dire : le gars doit faire quatre-vingt kilo. J'en fais quarante-cinq après avoir mangé tartiflette – sans lardons s'il vous plaît – pendant trois jours. Autrement dit : je n'aurais pas dû parvenir à le dégager aussi facilement, même si ma petite taille joue indéniablement en ma faveur pour retourner sa force contre lui avec cette prise d'Aïkido. Le gars est supposé être un militaire, non ? Il aurait dû au moins essayer de parer...
Alors que là, allongé sur le dos, il paraît plus surpris qu'un cachalot tiré de sa sieste par une mouette. Oups.
— Pardon, monsieur l'agent... tenté-je.
Je ne sais pas ce que j'ai fait, mais aucun des Albatros n'ose bouger. Exceptémonsieur blondinet qui daigne se redresser lentement, pas plus gêné que ça d'avoirramassé ses dents à cause d'une gamine. Il m'étudie de sous ses lunettesfumées. J'aurais dû les lui exploser sur le nez, au moins, j'aurais su ce qu'il se trame dans ses yeux... Le silence règne, et une seconde je me demande si l'un d'eux à la capacité de me consumer sur place. Pouf, plus d'Ariel. Tuée par sa maladresse. Amen.
— Je veux bien signer une charte de responsabilité si vous avez mal au bras demain, poursuivis-je d'une voix toujours plus nerveuse. Je suis désolée, vraiment, vous savez, votre aura menaçante, tout ça, ça m'a mis les nerfs en pelotte et...
— Comment avez-vous fait ça, mademoiselle ? interroge le blond.
— Vous voulez que je vous remontre au ralenti ? proposé-je gentiment. Le tout est de retourner la force contre vous et...
— Comment avez-vous fait pour être si rapide ? me coupe-t-il.
— Vous me flattez, ça paraît rapide mais en fait, c'était plutôt lent, c'est juste que...
— Attrapez-la, me coupe l'Albatros.
Je pousse l'équivalent d'un jappement en sursautant au moment où les trois gars s'élancent sur moi en même temps. J'ai dans l'idée de battre en retraite au fond de la galerie lorsqu'un grand corps noir surgit devant moi en me propulsant derrière la sureté de son dos. Je ne vois pas tout ce qu'il se passe mais ressens très nettement l'explosion de magie et son souffle. Les trois types volent dans la pièce : un se mange le bar, l'autre déglingue la table dans l'angle et le troisième termine en glissade devant la porte.
Mon boss se redresse, raide, magistral : sinistre, en fait. Protégée par sa silhouette, j'ai soudain la sensation de me retrouver dans l'ombre de la mort... et peut-être que c'est le cas, d'ailleurs, car son déploiement d'énergie m'assèche la gorge.
— Voyons, Colonel Alabaster, vous ne pensez pas qu'il est un peu tôt pour être à l'initiative de problématiques sur une personne détenant un visa de protection européenne ?
Je crois rêver, mes oreilles viennent-elles bien d'entendre ce qu'elles ont entendu ?
— Patron, un simple « c'est quoi votre problème, les gars ? » c'est bien plus clair, sans chichi, tout le monde comprend !
Volk tourne très légèrement la tête par-dessus son épaule, assez pour que j'aperçoive l'arc que forme son sourcil.
— C'était assez clair, mademoiselle De Soto, je ne saisi pas l'ampleur de votre plainte. Vous arrive-t-il de ne pas rouscailler ?
J'ouvre mes bras et mes doigts en grands.
— Là ! Vous recommencez ! m'exaspéré-je.
Et me concentrer sur son dialecte me fait un bien fou, ralentissant même les battements frénétiques de mon cœur. Un coup d'œil aux Albatros me confirme pourtant que les ennuis ne sont pas terminés.
— Vous êtes épuisante, vous le savez, ça ? soupire Volk.
Mais je discerne un petit sourire qui m'attendrie automatiquement. Je suis habituée à fatiguer les gens. C'est toujours mieux que les ennuyer. Qui ditfatigue dit énergie dépensée. Tandis que l'ennui, c'est l'équivalent d'une lenteagonie.
— Vous dormirez mieux ce soir, voyez le bon côté des choses, dis-je.
— Monsieur Warlord, intervient le blond en s'éclaircissant la voix.
Je suis surprise qu'aucun d'eux ne semble plus énervé que ça d'avoir valsé par deux fois en cinq minutes. Enfin, surtout le blond.
— Vous avez beaucoup de culot de vous tenir ici sans m'en informer en amont, répond mon patron comme si leur conversation n'avait jamais été interrompue. Qui plus est en menaçant ma toute jeune employée que j'ai eu un mal fou à recruter. Je serais éperdu qu'elle me dépose un arrêt pour cause de traumatisme. À qui dois-je référer de ce détestable incident ?
Je me retiens de faire remarquer que sans contrat de travail, ce n'est pas moi qui irai faire une réclamation. Mais ne nous mettons pas dans l'embarras, comme dirait le boss.
— Monsieur Warlord, vous avez repoussé à maintes reprises nos requêtes, vous imaginez bien que cette employée était une précieuse mine d'information. Toutefois, j'estime qu'elle a su défendre son honneur sans que vous ne vous en chargiez à sa place. Voyez ça comme un libre retour des choses.
Le sourire qui étire sa joue me file la nausée.
— Ca veut dire qu'il n'y aura pas de poursuite ? demandé-je timidement.
Ouais, ouais, je perds pas le nord. Autant la police humaine ne me fait pas peur, autant, ce genre d'Albatros m'irrite le colon. Le regard – à travers le verre sombre – du blond semble se poser sur moi, et je me décale d'un pas pour disparaître dans le dos de Volk. Je saispas pourquoi, mais j'imagine des vilains yeux démoniaques. Imaginons qu'ilpuisse lancer des rayons lazer. Ou qu'il sache lire les pensées, le bougre ?!
— Elle ne sait strictement rien, affirme Volk. Maintenant, veuillez quitter ma boutique. Et que je ne vous revoie pas importuner mademoiselle De Soto où j'en informerai ses protecteurs Européens, je suis certain qu'ils seront ravis de savoir combien vous prêter attention à elle...
La mâchoire de l'Albatros central se contracte avec force. S'il commence à être en colère seulement maintenant, je veux le nom de son prof de Pilate !
— Dehors, messieurs.
Cette fois, tandis que les types en blancs paraissent freiner des six pieds pour sortir, la voix de Volk n'a plus rien de doux, d'élégant ou de raffiné. Elle gronde tel un torrent, rebondit sur les murs et caresse ma peau en murmurant une promesse de mort.
— Vous ne pourrez pas nous éviter éternellement, toutou des Scarlatti.
Et ils quittent les lieux, clairement à contre cœur.
J'évacue tout l'oxygène accumulé dans mes poumons dans un souffle infini. Volk se déplace avec une lenteur exacerbée, contourne le bar et dépose ses fesses avec une certaine délicatesse sur le tabouret que j'utilise en permanence quand je bulle. Soncomportement me surprend, jusqu'à ce que je le vois couvrir son visage de sa grandemain aux doigts effilés. Il cale son coude contre le bar pour supporter lepoids de sa tête. Son corps se courbe comme sous l'effet d'un escabeau qui lui serait tomber sur la tronche.
— Euh... vous allez bien ? Vous voulez de l'eau ?
J'avais prévu de le harceler de question : pourtant, à la vue de de son extrême– et subite – faiblesse, seule l'envie de me plier en quatre en lui cuisinant des petits fours me malmène.Nue sousun tablier, si ça peut le requinquer ! Il ne bouge pourtant pas, ne répond rien. Les secondes s'écoulent, terriblement silencieuses dans cette galerie minimaliste.
— Vous êtes mort ? murmuré-je exagérément pour calmer l'angoisse qui pointe le bout de ses dents aiguisée.
— Manifestement pas, mademoiselle De Soto, soupire-t-il dans un filet de voix. Ai-je l'air d'un ectoplasme ?
— Si je savais à quoi ressemble un fantôme, je ne vous le demanderais pas. Et puis, vous avez fait voler ses types à distances. Si y a bien un truc qui fait de la télékinésie, c'est un fantôme.
— Vous m'épuisez.
Un couinement d'amusement s'échappe de ma gorge avant que je ne puisse le retenir.
— Ce n'est pas moi qui vous épuise, ce sont vos insomnies, patron. J'aimerais mieux que ce soit ma faute.
Mes paupières s'écarquillent sous l'effet des paroles que je viens de proférer sans m'en rendre compte et je fixe du regard Volk. Ma réflexion lui arrache un infime mouvement où j'entre-aperçois un œil se tourner vers moi entre deux doigts écartés. Un sourire – un fichu vrai de vrai ! – vient même illuminer sa tronche de déterrée.
— Qu'est-ce qui vous fait penser que je ne dors pas ?
— À part vos cernes qui frôlent votre menton, vous voulez dire ? me moqué-je.
Son œil se referme en emportant son sourire.
Je fais demi-tour et part en courant pour revenir de notre réserve avec un verre d'eau fraiche et de l'aspirine. Je lui colle tout sous le nez.
— Je me passerais de votre attention de mère poule, mademoiselle De Soto. Rentrez chez vous, votre simple présence bourdonne sous mon crâne.
— C'était qui ces types ? Vous êtes sur qu'ils ne vont pas revenir me chercher des noises ?
— Non, ils ne reviendront pas car ce qu'ils sont venus chercher leur ait dorénavant inaccessible.
— Et c'était quoi ?
— Vous.
Ah. J'aime être désirée, mais pas n'importe qui.
— Je veux bien vous laisser si je suis certaine que vous allez pas me claquer entre les doigts quand j'aurais passé la porte.
— Vous réalisez que si vous avez passé la porte, je ne peux pas me trouver entre vos doigts ?
— Et là, c'est qui qui épuise qui ? grommelé-je en levant les yeux au plafond.
— Rentrez chez vous, j'ai juste besoin de repos.
— Je ne peux rien faire pour vous, vraiment ? Demandez, je m'exécuterai.
— Sans broncher ? semble-t-il s'amuser.
— Promis.
— Vous êtes en contact avec Yaya Waga, n'est-ce pas ? Pourriez-vous la contacter en mon nom pour qu'elle me livre ses herbes, s'il vous plaît ?
Il se redresse en finissant sa phrase et se déplace à la manière d'un grand père courbaturé par une violente crise d'arthrose. Il passe devant moi avec la vitesse d'une tortue sur trois pattes.
— Quelle genre de plante ? demandé-je.
— Pouvez-vous juste vous exécutez sans assouvir votre curiosité ? soupire-t-il mollement.
Il ne me regarde même pas. J'acquiesce alors, ayant pitié de lui.
— Dites, avant que je parte, demain soir, j'aurais besoin de ma soirée, vous n'aurez pas besoin de moi ?
Volk lève un bras, agite le bout de sa main.
— Je survivrai sans vous, mademoiselle De Soto. À demain matin.
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