Wild Child

Cher journal,voilà commence tous les journaux intimes. Cher journal, aujourd'hui il m'est arrivé une chose extraordinaire, cher journal, aujourd'hui est le plus beau jour de ma vie, cher journal, je crois que j'aime ce garçon, cher journal aujourd'hui j'ai perdu mon chat, cher journal,aujourd'hui je me suis disputée avec ma meilleure amie; cette fille est une garce. On retrouve toujours la même chose dans un journal intime. Et ces choses, sont sensées rester intimes; personne ne doit les connaître mis à part nous-même.


Jim a volé ce journal pour moi. Il m'a dit d'y écrire mes mémoires.

Pourquoi ? Lui avais-je demandé.

Parce que nous les lirons.

Nous ?

Toi, moi, le monde entier. Le monde est à nous.

Nous voulons le monde et nous le voulons maintenant, avons-nous crier tout en haut de cette colline dans le désert d'Arizona. Le soleil se couchait à l'horizon, le vent se levait et amenait une brise légère qui caressait mes joues et soufflait ma jupe. Jim et moi, nous nous tenions la main et regardions le soleil terminer sa course derrière la vallée infinie. Un nouveau jour se terminait et un autre allait commencer. C'était encore un autre jour de liberté, de course contre la montre, le temps qu'ils nous trouvent.

Ils finiront bien par nous rattraper avais-je soufflé à Jim tout en admirant les derniers rayons du soleil.

Jim ne répondit pas. Je jetai un coup d'œil vers lui et essayais de lire dans ses pensées. Il fronçait les yeux pour mieux voir au loin.

Regarde me dit-il en pointant du doigt une chose mouvante très loin sur la droite,près d'un rocher. Je fronçais à mon tour les yeux et vis un coyote.

Ce n'était pas la première fois que j'en voyais un. Avec Jim, nous en avions déjà croisé quelques un lors de notre périple à travers le désert. Et quand j'étais petite, quand j'allais chez mon grand-père qui vit dans un ranch perdu dans le désert d'Arizona, deux coyotes avaient fouillés dans ses poubelles. De la fenêtre de ma chambre, je les regardai plonger leur museau dans les sacs poubelles.

Les chiens de Dieu; les amérindiens les appellent; soufflait mon grand-père qui se tenait près de moi. C'est le plus imprévisible des guides. Il joue des tours et se perd dans ses stratégies complexes. Il a de l'humour et nous apprend à rire de nos mésaventures.

J'avais cinq ans il me semble. Voir ce coyote, près de ce rocher, me donnait une idée.

On pourrait rendre visite à mon grand-père. Il habite dans ce désert, dis-je à Jim.

Il se tourna complètement vers moi. Ce serait trop dangereux... Tu as raison quand tu disais qu'ils finiront par nous trouver. On doit éviter de rencontrer du monde, surtout nos proches.

Mais il ne dira rien mon grand-père tu sais !

Jim resta sur son non et je savais que je ne pouvais le faire changer d'avis. J'aurais aimé voir mon grand-père pourtant. Il y a longtemps que je ne l'avais pas vu et voir sa petite-fille lui ferait plaisir. Mais quand Jim dit non c'est non. Je peux le faire changer d'avis parfois avec quelques tours de malice mais là, je sentais que je ne pourrais lui faire dire oui. Ça faisait longtemps que nous n'avions pas eu de vraie relation avec d'autre personne. A chaque fois que nous rencontrions un étranger c'était toujours des échanges très brefs et si jamais ils nous reconnaissaient Jim le faisait taire.

Tu as peur ?m'avait-il demandé.

On ne peut pas mentir à Jim.

Oui, lui soufflai-je. Et toi ?

Jim hocha la tête de haut en bas. Ils finiront par nous trouver et quand ça sera le cas, ça sera la fin.

Notre but est de quitter le pays, de fuir le plus loin possible pour ne pas se faire prendre. Mais sans argent, c'est un peu compliqué. Où irons-nous fauchés comme nous sommes ?

Mais on va s'en sortir June. Je te le promets. Nous voulons le monde et nous le voulons maintenant. Nous aurons le monde June... toi et moi. Jim fit un pas en avant et cria '' Nous voulons le monde et nous le voulons maintenant ! ''

Il me fit répéter cette phrase avec autant de puissance que lui dans la voix, ce qui fit hurler le coyote en contre bas. J'étais à présent plus sereine. Crier me détend; me libère de cette pression constante que Jim et moi avons sur notre épaule depuis maintenant deux semaines entières.

Jim revint vers moi et m'embrassa fougueusement en glissant sa main dans mes cheveux.Tu sais que je t'aime. souffla t-il entre deux baisers.

Oui je le savais.Quand j'avais peur, et c'était assez souvent le cas, Jim me le soufflait à l'oreille. Ça sonnait vrai... mais ça sonnait faux aussi. Vous croyez au coup de foudre ? Moi je n'y croyais pas;jusqu'à ce que je rencontre Jim.

Viens m'aider à débarrasser le coffre. Jim rejoignit la voiture et ouvrit le coffre.Putain de merde... ça pu là-dedans ! Allez June dépêche-toi !

Je regardai Jim un long moment et l'admirai. Il ressemblait à Tony Curtis oh non, plus tôt à James Dean... enfin, peut-être un mélange des deux. Il portait cette chemise hawaïen rouge à fleur blanche qu'il avait piqué sur un mannequin dans un magasin; la même que Tony Montana dans Scarface qu'il a dit ! Toi tu seras Elvira, ajouta t-il. On aura une grande baraque avec une vingtaine de voiture et toi tu auras tellement de vêtements que tu n'auras jamais assez d'une vie pour tous les mettre ! Cette idée me plaisait. Le seul problème c'était qu'à la fin Al Pacino meurt dans le film.

June putain tu te bouges un peu ! hurla t-il pour me sortir de mes rêveries.

Je le rejoignis rapidement et sentais déjà l'odeur fétide remplir mes narines. Il n'était là que depuis deux jours pourtant. Peut-être qu'il faisait trop chaud... Je me pinçai les narines et regardais le cadavre dans le coffre. C'était celui d'un jeune homme. Sa mort résultait du simple fait de se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment.J'avais dit à Jim de le laisser partir en le blessant seulement.Mais lui, il a préféré le tuer. C'est plus simple il a dit. Sur le coup c'est toujours plus simple d'appuyer sur la gâchette mais après, les choses se gâtent. On pense jamais à l'après quand on retire la vie à quelqu'un. Qu'est-ce qu'il va m'arriver ? Où mettre le corps ? Le jeune homme n'avait pas les yeux clos et son regard vide me fixait.

T'aurais pu lui fermer au moins les yeux... soufflai-je à Jim en attrapant les pieds du cadavre tandis que lui, soulevait ses bras.

Il était lourd.Plus lourd que je ne le pensais. Nous le retirions du coffre.

On l'enterre où ?demandai-je.

On l'enterre pas.On va le jeter dans le ravin. Les coyotes le boufferont ce soir. Jim a dit.

J'avançai en tête vers le ravin en faisant attention où je m'étais les pieds. Nous balançâmes le corps au décompte de Jim et le regardions se fracasser contre les rochers dans un bruit désagréable qui me fit grincer des dents.

On aurait pu l'enterrer... Peut-être que les coyotes ne vont pas le manger,soufflai-je.

Jim commença à faire demi-tour. Ils le feront t'inquiète pas. De toute façon personne ne se promène dans ce désert.

Jim referma le coffre et partit s'installer sur le siège conducteur.

Faudra retirer les taches de sang. Je montai à l'arrière.

On achètera de la javel et on frottera. Il mit le contact, changea la station et reprit la route.

Je regardai derrière moi et vis le ravin s'effacer de mon champ de vision. Nous descendîmes la colline et continuâmes notre chemin à travers le désert aride et poussiéreux.



Jim a maintenant les yeux constamment sur la route invisible qu'il trace à travers l'immense étendu de sable. Parfois, il jette un coup d'œil dans le rétro intérieur pour me voir et me sourire. Je lui rends alors son sourire. Je suis amoureuse de lui et lui, il l'est de moi. Tony Montana et Elvira, Bonnie et Clyde, Holly et Kit de Balade Sauvage,Roméo et Juliette, Jim et June.

Je n'aime pas être à l'arrière parce que Jim ne peut pas passer sa main dans mes cheveux alors que quand je suis devant, il n'hésite pas à le faire.Mais Jim a dit que je devais m'asseoir à l'arrière parfois; pour écarter tous soupçons des flics. Ils ne verront qu'un homme seul conduisant et ce qu'ils recherchent c'est deux jeunes gens; un homme et une femme. Pas un homme seul.

A l'arrière, ça secoue moins et je peux écrire plus facilement dans le journal que Jim a volé pour moi. C'était à une station essence que Jim l'a prit. J'étais dans la voiture pendant que l'employé faisant le plein et je sirotais mon milk-shake.

J'ai un truc pour toi, qu'il a dit avec les mains dans le dos.

J'ai dit; quoi ?

Et il m'a tendu un journal tout simple à la couverture noir mais au dos il y avait un slogan qui disait '' Un souvenir de l'Arizona ! ''

Je le regardai à deux fois et je lui a dit; ça sert à quoi ?

Tu vas raconter ton histoire, notre histoire.

Pour quoi faire ?

Pour que tout le monde sache qui nous sommes. Jim et June, les nouveaux Bonnie et Clyde.


Je ne vois toujours pas le but mais écrire ça me détend et ça me fait passer le temps alors je commence aujourd'hui la rédaction de mes mémoires.Je regarde Jim quitter le désert et reprendre la route goudronneuse.J'aime Jim; c'est une certitude. Et il m'aime. Je le sais. Quand je le regarde, je repense à notre première rencontre. C'était magique et inoubliable. Un conte de fée ou presque. Jim n'est pas à prince charmant, il n'a pas de cheval, il n'est pas riche, ne possède ni château, ni famille. Moi je ne suis pas une princesse. En faite notre histoire n'est pas un conte de fée mais plutôt un vieux polar, une romance moderne entre deux jeunes gens que tout sépare.

Cher journal,voici comment tout a commencé....


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Ici, je publie toujours des extraits et des premières esquisses de mes prochaines histoires pour voir ce que vous en pensez. Vous venez donc de lire le chapitre 1 de ma prochaine histoire '' Wild Child '' qui racontera l'histoire d'amour à la Bonnie and Clyde entre June et Jim. Ce sont deux jeunes gens qui vont sillonner les routes des USA et laisser derrière eux quelques cadavres et braquages... 

Dîtes-moi en commentaire ce que vous pensez déjà de ce premier aperçu ! 




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