Chapitre bonus : Mirko


Salut la compagnie ! 


Vous êtes nombreux à vous plaindre et à me demander des nouvelles pour le tome 2.
Alors je vais vous répondre ce que je réponds toujours : Je n'en n'ai aucune idée ! Je fais au mieux, mais il y a un paquet de choses que j'aimerai finioler avant de m'y atèler ! Alors inutile de bouillir d'impatience car vous risquez d'attendre un moment ;)


Ceci dit, en attendant, je vous invite à aller lire mes DEUX AUTRES fictions, toutes dans des univers différents, histoire de faire plaisir à tout le monde ! 


<< Saan'ee, Couvent Magister>>  se déroule dans un univers Fantastique !

<< El' a du chien >>  se trouve être de la Chicklit, sans magie ni rien, avec une romance et des toutous partout ! ;)

Alors si vous avez aimez Little Shade, étant donné que je suis aussi l'heureuse écrivaine de ces deux autres histoires, j'ose espérer qu'elles puissent tout autant vous plaire ;)

Bref, encore merci à tous pour votre suivi, vos votes et vos commentaires ! 


Comme promis, pour que vous ne m'en vouliez pas trop et pour éviter que LS ne vous manque trop, voici un Chapitre bonus rien que pour vous !! :D J'espère que ça va vous plaire.
Des bisouuuus et bonne lecture !!


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Je toque au bureau du Primum et entre après l'autorisation de ce dernier. 

Kanvael est installé à son bureau, les yeux rivés sur son ordinateur portable, un plis soucieux entre les sourcils.

- Tu m'as demandé ? demandé-je.

Il lève son regard menaçant vers moi et hoche la tête, distrait. Je m'approche du bureau et me laisse tomber dans le fauteuil en face de lui. Je n'aime pas trop cette pièce, je la trouve assez froide est impersonnelle, mais sachant qu'il n'apporte que peu d'importance à ce lieu, je m'y suis habitué depuis longtemps. Tout le monde sait que cette pièce n'existe que pour la forme, de toute manière.
Je commence à faire joujou avec le tigre en bronze posé sur le bureau. J'adore tellement cette statuette que je me suis offerte la même, version lupine, bien entendu.

- Je voulais avoir ton avis, fait-il.

- Sur ? 

- La nouvelle.

Ah. 
La nouvelle, comme il se plaît à l'appeler, est une jeune garou récemment débarquée en ville, qui, contre toute attentes, n'a toujours pas déclaré son arrivée. 
Lorsque les Therianthropes se déplacent ou changent de meute, ils se doivent de respecter certaines règles, dont la première consiste à se recenser auprès de la meute résidant sur le territoire où ils emménagent. En général ceci dit, les meutes se font passer le mot, et bien avant l'arrivée de l'individu dans sa nouvelle région, les autorisations sont déjà opérationnelles - surtout quand c'est une femme. Sauf que dans notre cas, nous venions de découvrir avec surprise une jeune recrue qui n'était absolument pas à jour. 
Bien entendu, les Rodeurs ont tendances à ignorer les lois à leur avantages, mais ils savent aussi très bien se faire discret, et lorsqu'ils s'installent définitivement sur un nouveau lieu, ils sont obligés de se déclarer au Primum responsable, au risque de se voir démembrer pour non respect envers l'autorité. Autant dire que les Rodeurs la jouent finement et évitent les confrontations. Ils sont peut-être stupides, mais rarement suicidaires.

- Et bien ? Elle s'est enfin recensée ? demandé-je.

Je connais déjà la réponse, car si elle était réellement à jour, je n'aurai certainement pas été convoqué dans son bureau. 

- Non, toujours pas.

- Intriguant, remarqué-je, limite moqueur.

C'était un doux euphémisme. Les femmes garous sont très largement convoitées, et ce n'est un secret pour personne. Une Therianthropes qui ose se balader l'air de rien sans se mettre sous la juridiction de la Meute en charge coure un gros risque, sachant qu'en plus de cela elle ne se place sous aucune protection. Pour le coup, seule une ignorante risquerait de rester sans se déclarer. 
A moins que...

- Je croyais que Adiran était allé faire une piqûre de rappel ? dis-je.

Le Primum se laisse aller dans son fauteuil et se frotte la tempe de l'index. Il paraît sacrement préoccupé, mais je m'étonne que cette affaire suffise à l'irriter. Remarque, j'ai beau avoir été chargé d'une part de son éducation, plus les années passent et plus le mystère s'installe entre nous. Il est devenu un adulte sans que je ne m'en aperçoive. Quand je repense à sa jeunesse, je me fait souvent la réflexion qu'il ne ressemble plus du tout à l'adolescent que j'ai connu.

Je suppose que je devrai être fier de lui, tout simplement.

- C'est le cas, répond-il. Mais ça n'a rien changé. 

- On sait qui elle est ? 

- Bastet De Soto. 

- Et... ? l'encouragé-je à poursuivre.

- Et rien. Anthony a tout fouillé ; il a même contacté la Meute de Londres pour en savoir plus. Mais c'est comme si elle n'existait pas dans le registre. Cette Bastet est visiblement la fille d'une humaine. Elle vient de la campagne, à deux heures d'Exeter. Alors soit elle a volé l'identité de quelqu'un, soit...

- ... Soit elle ignore totalement qui elle est, terminé-je à sa place.

Kanvael opine de nouveau du menton. 

Cette idée paraît hautement improbable. Quant bien même elle ignorerait tout, elle n'aurait jamais pu survivre si longtemps sans que personne ne la remarque. Si un Therion est responsable de sa transformation, les chances pour qu'elle ait survécu seule sans se faire repérer relève de l'impossible, alors vivre une vie d'humaine lambda, c'est juste un miracle. Et admettons qu'elle soit né garou : le problème est le même et le mystère reste entier, car aucun garou ne peut grandir loin d'une meute, sans aucun apprentissage.
Si sa mère est humaine, c'est que son père est le Therianthrope : en ce cas, aucun homme n'abandonnerai jamais sa femme et sa fille garou pour se débrouiller. Ce qui implique en outre que le père soit dans nos registres, mais si nous n'avons rien trouvé, c'est que l'histoire est plus complexe que ça.

- Le père ? demandé-je tout de même au cas où.

- Mort. Quand elle avait six ans, je crois, dit-il. Et ce n'est en aucun cas l'un des nôtres. 

Je fronce les sourcils.

- C'est impossible. Ou alors ce n'est pas lui le père. Sa femme aurait dû la confier à une meute. Sauf si elle ignorait aussi la nature du père. Et bien, c'est un sacré nœud ! Peut-être qu'il n'était que le père adoptif? 

- Si c'est le cas, comment tu expliques que la mère soit parvenue à l'élever seule ? Sans faire de gaffe ? Sans que sa fille ne tourne Therion ? En l'acceptant, tout simplement ? Je n'ai jamais vu ça : Il n'y a aucune logique. Sans compter que tout le monde sait que survivre à l'adolescente sans meute relève du prodige. La seule explication plausible se trouve dans l'usurpation d'identité. 

Il pianote nerveusement sur l'accoudoir en cuir. Son regard est fixé sur l'écran qui lui fait face, et je le vois suivre un point en particulier. Je le suspecte d'observer une vidéo surveillance de notre sujet de conversation.

- Je te rejoins sur ce point, affirmé-je. Mais soyons franc : quelle garou oserait se trimbaler impunément sur ton territoire sans protection ? J'ai cru comprendre qu'elle avait ouvert une boutique, en plus. En terme de discrétion, elle est très loin du compte. Si elle avait vraiment volé l'identité de quelqu'un, tu ne penses pas qu'elle se ferait moins remarquer ? Et puis, quelles raisons aurait-elle pour ne pas se recenser ? Les femmes sont recherchées dans toutes les meutes ; elle n'aurait jamais été refusé. 

Kan m'offre son petit sourire en coin et son regard digne du diable personnifié. 

- Peut-être se cache-t-elle de quelqu'un d'autre. D'autant plus qu'elle s'est installée juste en face de ton bar, ajoute-t-il.

J'ouvre la bouche puis la referme. Je reste interdit devant son information.

- Elle a quoi ? gargouillé-je.

- Tu ne le savais pas ? C'est une de tes voisines. C'est d'ailleurs grâce à ça qu'on l'a découverte si rapidement après son installation. Du coup, je ne comprends absolument pas sa tactique.

Je secoue la tête. Impossible qu'une Therianthrope s'installe dans une ville, librement, pour implanter sa boutique en face du bar tenu par le Démarkh de la meute. Ce n'est même plus une provocation à ce stade, mais une déclaration de guerre.

- Tu es certain qu'elle n'a pas été envoyé par une autre meute ? 

Kan comprend très bien à quoi je fais référence. Il n'a pas que des amis, et comme notre meute est une des plus puissantes d'Angleterre, nombreux sont les Primums qui envient sa place. Sauf qu'en terme de technique d'envahissement, celle-ci semble ridiculement illogique.

- Certain. Enfin presque. Je ne décèle pas l'intérêt d'agir ainsi, en tout cas, répond le tigre-garou en poussant un soupir.

Certes. 

Cette histoire me donne mal à la tête, mais je ne vois toujours pas en quoi je peux me rendre utile.

Comme s'il était entrain de lire mes pensées, Kanvael sourit et me dit :

- J'apprécierai que tu retournes travailler quelques temps dans ton bar. Considère ça comme des vacances. Et si tu pouvais en profiter pour l'observer et me notifier tout ce que tu repères de suspect...

C'est à mon tour de sourire. Super Mirko l'espion à votre service.

- Pas de soucis. Je m'y atèle dés demain, accepté-je en me faisant la réflexion que je ne cracherai jamais sur des congés.

Kanvael reporte subitement son attention sur son ordinateur et se penche en avant pour poser ses coudes sur le bureau. Il noue ses mains devant lui et son regard se couve d'une tempête d'exaltation. Je ne comprends pas de suite ce qui le rend subitement si fourmillant d'excitation, jusqu'à ce que je contourne son plan de travail pour venir voir par-dessus son épaule.

L'écran se trouve être le visionnement d'une des caméras de sécurité qui surplombe l'enseigne de mon bar pour observer la rue : dont le trottoir d'en face avec la fameuse boutique de la nouvelle venue. 

Le Primum a d'ores et déjà zoomé sur l'habitation, histoire de voir plus en détail la propriétaire des lieux.  Celle ci se tient devant sa porte, un pinceau dans une main et un pot de peinture posé à même le sol. Une échelle attend sagement d'être utile, non loin. 
L'écriteau au-dessus de la tête de la jeune garou affiche un superbe " La Casa de Bastet " en lettres capitales et follement coloré. Les yeux du félin qui y ont été dessinés me font aussitôt rire.

- Il n'y a aucune subtilité là-dedans, constaté-je en m'amusant de la situation. Cette fille ne tente pas de passer inaperçu le moins du monde. A mon avis, c'est plus proche d'une provocation qu'autre chose.

Mon attention se reporte sur la fameuse therianthrope que je n'ai encore jamais vu. Elle porte un jean délavé et abîmé qui lui tombe bas sur les hanches, du genre qu'on porte pour faire le ménage sans peur de l'achever. Un petit débardeur orangé expose une partie de son dos bronzé à la vue de tous, suffisamment pour que j'aperçoive une tache noire au creux de ses reins, certainement un tatouage.

Une épaisse chevelure sombre et ondulée repose dans son dos en une vague queue de cheval tandis que sa taille de guêpe et son allure générale me représente une femme exotique et sauvage à souhait. 
Autrement dit, un canon dans le vocabulaire hétérosexuel.

- Et bien, dis-je. Je crois qu'on est tombé sur une exception. Je vote pour l'ignorance la plus totale.

Kanvael s'apprête à répliquer lorsqu'un coup toqué à la porte nous fait relever nos têtes. Sans attendre de réponse, Saulty passe son visage dans l'entrebâillement de la porte pour nous offrir son fabuleux sourire angélique.

- Bonjour mes sucres d'orges, chantonne-t-elle. Je peux m'incruster ? 

Saulty a beau être la sœur de cette insupportable Rayn, je lui donnerai le bon dieu sans concession - si seulement il existait. Et je crois que tout le monde dans la meute possède le même avis. D'ailleurs, si je n'aimais pas autant les hommes, j'aurai certainement tenté ma chance depuis une éternité avec cette ravissante demoiselle. Ce qui ne cesse jamais de me surprendre, c'est le fait qu'elle soit toujours célibataire. 
Aujourd'hui, j'espérai juste que Kanvael réalise combien c'est une femme formidable. Après, à savoir si elle pourrait ou non tenir le rôle de Prima, c'est une autre histoire.

- Je t'en prie, dit le Primum, totalement attendri par la fleur qui vient de faire son apparition.

Toute guillerette, la pulpeuse Saulty entre dans la pièce sans se faire prier et ferme la porte derrière. Ses longs cheveux d'or cascadent sur sa poitrine généreuse lorsqu'elle s'approche en sautillant gaiement. Ce qu'il y a de bien chez elle, c'est qu'elle est toujours d'une humeur merveilleusement agréable. 

- Vous regardez quoi ? interroge-t-elle en nous rejoignant. Oh! C'est qui ? Mignonne, elle plairait à Adiran. Elle est disponible ? 

Je souris, amusé par sa franchise, alors que Kanvael grogne un "on est pas là pour ça" ronchon.

- C'est la fameuse nouvelle garou dont tout le monde parle, lâché-je le morceau.

Saulty se penche un peu plus.

- Et bien, les mâles n'auront qu'à bien se tenir. Une jolie minette comme elle qui débarque risque de secouer la ruche, glousse-t-elle en me lançant une œillade. 

Elle a totalement raison, et j'imagine déjà l'activité fourmillante qui va en découler. La Lactea Via risque d'être bordélique pendant un moment.

- En admettant qu'elle entre dans la meute, marmonne à nouveau notre Primum grincheux. 

- Tu dis ça parce que tu préfères les blondes, argue la New blood en s'étirant de tout son long, mettant en évidence son corps délicieusement bien sculpté.

Je lis parfaitement son langage corporel qui hurle au Primum de bien vouloir lui apporter de l'attention. Sauf que celui-ci semble n'avoir d'yeux que pour son écran. La belle blonde fait une moue déçue et abandonne la partie.

- Tu comptes aller la voir ? demande-t-elle à Kanvael.

- C'est prévu, répond-t-il laconiquement. 

Ça promets des rebondissements, connaissant la patience de Kanvael et sa délicatesse sans épreuves. La curiosité me ronge maintenant les tripes et je brûle d'envie de rendre moi aussi une petite visite à cette jolie demoiselle.

Je me demande bien quelle genre de femmes nous allons bientôt accueillir dans la meute.

Une Rayn ? Ou plutôt une Saulty ? 

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