OS pour le writer challenge d'@artsterix

I Love You.

Betty referma la porte de son casier d'un geste doux, en prenant le soin de faire le moins de bruit possible, pas comme tous ces autres lycéens qui claquaient le métal sans aucune précaution. Elle remonta l'allée principale, ses livres fermement serrés contre sa poitrine comme une protection contre tous ses adolescents immatures.

La jeune blonde dépassa de nombreux groupes d'amis qui ne lui prêtaient nulle attention en soupirant puis elle tourna à droite afin d'entrer dans son havre de paix, le bureau du Blue and Gold, le journal du lycée dont elle était la rédactrice en chef, et le seul membre. Betty s'empara de son ordinateur portable qui dormait dans un coin puis s'installa tout en sirotant son thermos de café. Elle pianota quelques instants jusqu'à ce qu'une page vierge apparaisse devant elle et que l'adolescente puisse commencer son travail. Pour l'édition de la semaine, elle comptait écrire un article sur le match de football à venir et sur la nécessité de bénéficier de repas végétariens à la cafétéria.

Alors qu'elle mettait une touche finale à son texte en disant à quel point cela apporterait beaucoup plus d'énergie aux élèves de manger plus de protéines, des coups furent frappés à la porte. Betty fronça les sourcils, elle n'avait pas d'amis et donc personne qui pourrait éventuellement la déranger. Et puis, quand les idiots la charriaient, ils ne prenaient pas la peine de toquer. Elle se leva, intriguée, et claironna d'une voix guillerette "Entrez". La tête sérieuse du principal Weatherbee apparut dans l'encadrement et l'adolescente s'empressa de retirer des poussières invisibles de son pull rose et de resserrer son authentique queue de cheval. Sous son ordre, elle le suivit dans son bureau tout en angoissant et en se demandant ce qu'elle avait bien pût faire. Elle entendait les rares lycéens qui trainaient dans les couloirs s'échanger des ragots et elle espérait que cette escapade n'en ferait pas partie. Ce qu'elle ne savait pas, c'était que les élèves de Riverdale High n'en avaient que faire d'elle, de cette insignifiante bonne élève, et que les seules fois où ils en parlaient, ils la surnommait "l'autre Sainte-Nitouche".

Le principal prit place derrière son bureau et invita la jeune fille percluse d'angoisses à prendre place dans l'un des fauteuils, ce qu'elle s'empressa de faire.

- Mlle Elizabeth Cooper, je vous demande quelque chose que je n'ai pas l'habitude de faire. Habituellement, le Blue and Gold est complètement libre de publier ce qu'il veut, et je sais que vous gérez cela parfaitement bien.

Betty acquiesça mais fût incapable de déglutir correctement.

- Vous n'êtes pas sans savoir que depuis quelques jours, un nouveau groupe d'élève a intégré l'établissement. Seulement voilà, leur arrivée fait preuve de quelques, comment dirais-je, méfiances. C'est pourquoi je vous demanderai, en tant que personne de confiance et de rédactrice en chef, d'aider leur intégration en interviewant certains d'entre eux.

Malgré toute sa bienséance, la jeune fille ne pût empêcher sa mâchoire inférieure de s'ouvrir, révélant son incrédulité. Elle, Betty Cooper, fille d'Alice et Hal Cooper, devait écrire un article sur une bande de, de voyous, de bads boys, de dealers ! N'importe quoi, jamais elle ne ferait ça ! Et de toute façon, sa mère lui avait interdit de leur adresser la parole à la seconde même où elle avait appris leur arrivée.

La jeune blonde secoua la tête et fît part de ses réticences au proviseur qui n'en eut que faire.

- C'est exactement le but de cet article, Elizabeth. Comment voulez-vous qu'ils s'intègrent si aucun d'entre vous ne veut leur parler ?

En soit, il n'avait pas tort. Même si cela signifiait parler avec un gang, Betty avait pour devoir, en tant que bonne élève, d'aider les autres. Elle parlementa avec Mr Weatherbee de longues minutes et obtint finalement un accord, elle ferait son travail à une condition : elle ne parlerait sous aucun prétexte au plus dangereux, au plus méchant, au plus intimidant du groupe, leur chef : Jughead Jones.

***

Refermant son carnet et en reposant son stylo, Betty fît signe à Fangs Fogarty qu'il pouvait disposer. Elle le remercia pour son entretien qu'elle avait trouvé intéressant et le raccompagna avec un sourire vers la porte. En le voyant se retourner, elle ne pût s'empêcher de jeter un œil à l'impressionnante veste de cuir ornée dans le dos d'un serpent et portant l'inscription "Southside Serpents" qu'il arborait. Elle grimaça face à cette appartenance à un gang douteux puis vint se replacer derrière son bureau et analysa les notes qu'elle avait prises pendant l'interview. Ce Fangs Fogarty était un gentil garçon, malgré ses fréquentations plus que douteuses. Il était drôle et vraiment gentil et si l'adolescente avait eu des amis, et qu'il était un peu moins, non un peu plus bon élève, il figurerait dans ses proches.

Elle soupira face à sa solitude croissante et reporta son attention aux questions qu'elle préparait pour la prochaine, et dernière, interview d'une certaine Antoinette -Toni- Topaz. Betty ne voyait pas du tout qui était cette fille et elle était surprise qu'une personne avec un nom si charmant est rejoint un gang. Elle n'eut pas le temps de tergiverser plus puisque l'adolescente concernée toqua à la porte et sous la consigne de la blonde, prit place face à elle. La jeune journaliste était assez surprise du look de son invitée puisque celle-ci arborait dans ses cheveux châtains de longues mèches rosées qui lui donnaient un air rebelle. Pour autant, Betty trouvait que la métisse avait un air gentil et se disait que peut-être, ils n'étaient pas tous dangereux, comme Jughead Jones.

L'entretien se déroula dans une bonne ambiance et comme pour Fangs, l'adolescente était agréablement surprise par l'intelligence et la bienveillance de Toni. Elle la raccompagna en riant à une de ses blagues et referma la porte avec le sourire. Comme quoi, sa mère n'avait pas toujours raison et il ne fallait pas qu'elle se fie à ses opinions, ou plutôt préjugés dans le cas présent.

Betty partit rejoindre sa maison en se promettant d'être plus tolérante à l'avenir et en étant fière du travail qu'elle avait accomplie dans la journée. Malheureusement, en traversant le parking du lycée, les plus méchants des Southside Serpents s'y trouvaient aussi et elle dût faire un détour afin de les éviter. Ceux-ci aperçurent son changement de parcours et firent exprès de passer devant elle avec leurs motos et l'éclaboussèrent en roulant dans une flaque d'eau.

- Hé ! Faîtes un peu attention ! Vous venez de détruire mon pull en cachemire espèce de voyous !

Alors qu'elle pensait ne pas être entendue, l'un des garçons fît demi-tour et vint l'accoster. Il s'agissait évidemment du fameux Jughead Jones et Betty n'osait plus émettre un son.

- Alors queue de cheval, on est mouillée ? J'ai entendu dire que t'écrivais à propos de nous, pour « nous aider », alors pourquoi moi j'ai pas le droit à un petit entretien ?

La blonde n'allait évidemment pas lui révéler les vraies raisons et balbutia une réponse, extrêmement intimidée par ce chef de bande.

- Mon, mon article est presque terminé, je ne pourrai pas rajouter quelqu'un, je, je suis désolée...

- Fais pas ta timide, Blondie. Je passerai demain à ton bureau, je suis certain qu'il reste un peu de place pour moi.

Il ajouta un clin d'œil à sa phrase et Betty sentit malgré elle ses joues rougirent sous l'effet combiné du geste, et du surnom. Personne ne l'avait jamais appelé ainsi et elle se sentit flattée tout en le regardant redémarrer en trombe. Puis elle se rappela de l'entièreté de la phrase et son ventre se noua d'appréhension, et elle devait bien l'avouer, d'excitation.

Ce soir-là, ses rêves furent ponctués d'un mystérieux motard et d'un délicieux surnom...

***

Il était dix heures depuis cinq minutes et Betty était déjà dans son bureau. Elle attendait de pied ferme son invité, enfin plutôt, son imprévu. Cette situation l'angoissait mais l'excitait aussi terriblement : pour la première fois de sa vie, elle allait désobéir à son autoritaire mère. Bien entendu, celle-ci n'en savait rien et pensait que les entretiens de sa fille étaient terminés.

La blonde était arrivée plus tôt ce matin puisqu'elle s'était rendu compte que Jughead n'avait pas donné d'heure de passage et elle voulait être sûre d'être là quand il arriverait. Elle avait pris son courage à deux mains en le voyant dans le couloir et s'était approchée de lui afin de lui poser la question. Il avait nonchalamment répondu qu'il pensait passer à la pause matinale. Voilà pourquoi Betty se trouvait là à réarranger son bureau, tirer sur sa queue de cheval, retirer des pluches imaginaires et surtout, attendre. Une bonne dizaine de minutes passa lorsqu'enfin, le brun ténébreux toqua un coup sec contre la porte et sans attendre l'approbation de Betty, entra.

- Hey, Blondie. Bon, j'ai pas la matinée du coup, on s'y met ?

Elle acquiesça rapidement puis l'invita s'installer sur une des chaises et prit place face à lui. La blonde sortit son carnet et tenta de dissimuler le tremblement de ses mains, en vain.

- Ma présence te stresse, Betty ? Faut pas tu sais, je vais pas te manger, ou du moins pas comme tu le penses...

Nouveau clin d'œil, accompagné d'un rire mi amusé mi offusqué de l'adolescente. Elle se reprit puis débuta l'interview. Les questions défilaient, et les réponses basiques et nonchalantes de Jughead aussi.

Alors que la jeune fille arrivait à la dernière question, il la coupa.

- Blondie, je vois bien que t'es pas à l'aise, que tu te forces à me parler sans trembler mais vraiment, faut pas avoir peur de moi. Je ne suis pas dangereux.

Sa voix avait changé, elle était plus douce et ce changement de ton fit lever les yeux de son carnet à Betty qui les plongea dans ceux du ténébreux.

- Je, je n'ai pas peur de, de toi.

Il rit doucement et ce son sonna comme le plus beau qu'elle avait jamais entendu.

- Vous les Northsiders, les riches, les bourgeois, vous pensez tous que nous sommes des voyous, de la vermine, des dealers parce que vous pensez que nous sommes vos inférieurs. Mais en quoi êtes-vous supérieurs ? Et en quoi pensez-vous suffisamment nous connaître pour vous permettre de nous juger ? Connaissez-vous les histoires qui se cachent sous nos vestes ? Connaissez-vous seulement la misère que nous subissons ?

Son discours ébranla Betty plus qu'elle ne l'admettra jamais et sous la pression de ses yeux, frissonna.

- Oui, nous faisons partis d'un gang, c'est vrai, mais vous êtes-vous jamais demandé pourquoi nous l'avions rejoint ? Les membres des Southside Serpents se soutiennent, se protègent, se réconfortent contre l'adversité. C'est simple, si vous voulez espérer survivre dans nos quartiers et échapper aux camés, vous n'avez pas le choix que de vous trouver une famille. Et c'est ce que nous sommes. Les Serpents sont une famille, MA famille, et jamais je ne les laisserai tomber.

Sa voix tremblait d'émotion et la jeune Cooper réalisa à quel point ses paroles était fortes. Elle s'en voulait de l'avoir jugé, de l'avoir évité, d'avoir eu peur de lui. C'était de toute évidence quelqu'un d'adorable et de très courageux et la culpabilité commença à la ronger.

- Je suis désolée, Jughead. Je ne savais pas, tout, tout ça, dit-elle en englobant le garçon d'un geste de la main.

Il lui sourit tendrement avant de reprendre la parole.

- Tu ne pouvais pas savoir, Blondie. Et puis, je suppose que tu tiens tes préjugés et même ta peur de tes parents et de ton éducation. Tu n'as pas à t'en vouloir, tu es quelqu'un de bien, ne laisse jamais personne te dire le contraire.

En disant la dernière phrase, il avait saisi les mains de l'adolescente que ce geste étonna tant qu'elle retint sa respiration. Pas de peur, pas parce qu'elle était impressionnée, mais parce qu'elle avait envie qu'il se rapproche un peu plus.

- A bientôt, Blondie.

Il déposa un baiser sur sa joue, tout près de sa bouche, et Betty resta immobile de longues minutes après cela.

***

Cela faisait tout juste un mois que l'édition tant attendue du Blue and Gold était sortie. Et on pouvait dire que bien des choses avaient changées depuis.

Betty, ébranlée par les mots du garçon et par ses gestes si doux, avait décidé de rajouter son interview à son article et de rajouter un long passage sur la tolérance, complètement inspiré du discours de Jughead. Lorsqu'elle avait distribué le journal le lendemain, les lycéens l'avaient d'abord parcouru puis avaient été choqués par les paroles de la rédactrice en chef. La rumeur de l'article avait été répandue dans tout l'établissement si bien que tous voulaient le lire. Les avis étaient partagés, d'un côté ceux qui prônaient que les nouveaux arrivants restaient des voyous, et les autres qui les regardaient différemment. Le principal quant à lui, était extrêmement fier de son élève et n'avait de cesse de la féliciter.

Les choses avaient pris du temps mais au bout du compte, le groupe des Southside Serpents s'était agrandit et presque plus personne ne les insultait. Il y avait toujours quelques tensions évidemment, mais surtout influencées par les parents qui maintenaient leur point de vue. Maintenant, parmi les proches de Betty, figuraient les Serpents, mais aussi deux élèves du lycée qui s'étaient indéniablement rapprochés de Fangs et Toni, Kevin Keller et Cheryl Blossom.

La blonde était un peu mieux vue des élèves maintenant qu'ils avaient pût lire à quel point elle pouvait être autre chose qu'une "Sainte-Nitouche". Elle était plus qu'heureuse de son nouveau statut, surtout que sa mère avait eu vent de l'article et l'avait, par miracle, félicitée pour son ouverture d'esprit, mais lui avait tout de même formellement interdit d'approcher Jughead. Malheureusement pour Alice, et heureusement pour Betty, elle avait continué à le fréquenter, si bien qu'ils étaient devenus ce qu'on pouvait appeler des meilleurs amis.

Le duo que certains, dont Kevin, surnommaient "Bughead" se trouvait paisiblement à l'ombre d'un grand séquoia dans la cour du lycée. Les autres élèves vaquaient à leurs occupations et ne semblaient pas remarquer que les deux étaient assis côte à côte, si bien que leurs jambes se touchaient. Ils parlaient de tout et de rien et débattaient sur des sujets passionnants. Betty avait trouvé en Jughead un pilier, un confident, un ami, même si au plus profond d'elle-même, elle souhaitait goûter à ses lèvres et poser son front contre le sien.

De son côté, Forsythe Pendelton Jones III de son nom complet, appréciait beaucoup Betty qu'il trouvait intelligente, maligne, et très belle. Les deux, de toute évidence, formeraient un couple iconique mais ils étaient trop timides et avaient peur de la réaction de l'autre s'ils avouaient leurs sentiments.

Malgré tout, Betty, pour qui sentir le corps de Jughead si près émouvait beaucoup, n'en pouvait plus de retenir tout ce qu'elle ressentait à l'encontre de son meilleur ami. Elle respira un grand coup, et plongea son regard dans les si beaux yeux de Jones.

- Jug, je, je voudrais te dire quelque chose...

Le ton sérieux de son amie alerta le ténébreux qui lui prit la main, sentant que ce qu'elle avait à dire nécessitait beaucoup de courage.

- Je t'en prie, Blondie.

Elle sourit devant le surnom qu'il n'avait pas cessé d'employer depuis leur première rencontre puis reprit la parole, se lançant enfin :

- La première fois que je t'ai vu, je n'avais pas le droit de t'approcher mais pourtant, je t'ai tout de suite trouvé attirant et charismatique. Une part de moi avait terriblement peur de toi mais une autre était très attirée. Lorsque tu es entré dans ce bureau, et que tu as prononcé le plus beau discours de tolérance que j'ai jamais entendu, j'ai su, au plus profond de moi, que je commençais à tomber amoureuse de toi. Et au fil du temps, lorsque l'on s'est rapprochés, mes sentiments n'avaient de cesse de grandir au point que je ne pensais qu'à toi. Tu ne ressens sûrement pas la même chose que moi mais voilà, je tenais à te le dire Jughead, je suis folle amoureuse de toi.

Le brun entrouvrit les lèvres comme près à lui répondre quelque chose, mais il se ravisa et, délicatement, passa sa main droite derrière le coup de la blonde. Ils se regardèrent intensément pendant quelques secondes puis enfin, joignirent leurs lèvres ensemble. Le baiser fût magique et scella à jamais le destin des adolescents. C'était le début d'une histoire qui n'était pas près de finir et qui marquerait chacun d'eux profondément pour le reste de leur vie.

Comme quoi, Betty et Jughead avaient réussis à passer au-dessus de leurs préjugés, des cases que la société imposait, et s'étaient trouvés.

Lorsqu'ils se séparèrent enfin, Jughead souffla à l'oreille de son amante :

-  Je t'aime Betty Cooper, plus que tout au monde.

𝕱𝖎𝖓 !

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Voilà, je sais que j'ai pas gagné ce concours mais je tenais tout de même à publier cet OS dont je suis plutôt fière (mon premier sur Riverdale et Bughead hihi) 

Le thème était : écrire un OS Bughead dont Betty serait la gentille fille et Jughead le Bad Boy.

Voilà à bientôt ! !

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