2
Je l'aime bien Maria. Et pas que pour son joli petit cul de métisse et ses parfaits petits seins en forme de pomme. Non, j'aime bien Maria parce que Maria ne pose pas de questions et que Maria suce comme aucune autre. Une fille qui sait sucer c'est un peu le Saint Graal pour un type comme moi : Que tu sois dans une voiture, dans un bar, dans un train ou même au parloir, tu es toujours sûr de passer un bon moment !
Je tire une dernière latte sur ma cigarette avant de la lui passer. Maria ne fume pas. Maria fume seulement la fin de mes cigarettes. J'imagine que ça doit lui donner l'impression de partager avec moi autre chose que de la baise. Avant de me rhabiller je profite encore un peu de la fraîcheur de la brise nocturne. Maria écrase la clope, vient poser sa tête sur mon torse et caresse du bout des doigts mes tatouages. La sensation de ses doigts qui glissent sur ma peau est agréable mais j'ai sommeil. Si je n'attrape pas le wagon maintenant je suis bon pour une insomnie.
— J'y vais.
— Déjà ?
— Oui.
— Bonne nuit alors... répond-t-elle en soupirant.
Je me lève. J'enfile mon caleçon et mon jean, remets mon tee-shirt et l'embrasse sur le front. Elle me sourit mais je suis déjà dehors. Sa maison n'est qu'à cinq minutes du Backyard. J'habite juste au-dessus du bar, je n'ai donc qu'à longer la plage pour être chez moi. Habiter au-dessus d'un bar a quelques avantages dont le principal est de n'avoir à monter que dix marches pour trouver son plumard une fois la soirée terminée. J'imagine aussi qu'en cas de cuite ou d'envie de baise subite ça doit être bien pratique... Moi je ne suis jamais bourré et je ne ramène jamais aucune fille chez moi, donc c'est réglé. Quand j'en ai marre de Maria et que l'envie me prend de lever le petit cul d'une bitch girl, le canapé de mon bureau fait très bien l'affaire. Bitch girl ? Oui, la bitch girl est une variété de beach girl que j'apprécie tout particulièrement et dont la spécificité est de ne pas hésiter à se mettre à quatre pattes dans mon bureau pendant que son gentil copain boit des bières au comptoir. La bitch girl est jolie. La bitch girl est facile. La bitch girl est attirée par les bad boys. Et moi je suis un bad boy, un vrai. Un avec de vilaines cicatrices et des tatouages. Beaucoup de tatouages. Personne ne le sait ici, mais les filles ce genre de choses elles le sentent... Je repense à cette nana qui a pété les plombs au bar ce soir et je me demande dans quelle catégorie elle se range. Difficile à dire. Charlie... Je crois que c'est comme ça que son abruti de copain l'a appelée... Alors Charlie, t'es plutôt beach girl ou bitch girl ?
Ce soir la lune est pleine et la plage déserte. C'est bizarre, d'habitude il reste toujours un ou deux groupes de fêtards pour finir la soirée autour d'un feu et écouter un guignol jouer de la guitare jusqu'à l'aube. Je marche d'un pas rapide quand j'aperçois à quelques mètres une silhouette dans le sable. Je reconnais immédiatement ma petite fouteuse de trouble aux yeux couleur océan. Je m'approche. Etendue, les bras en croix, un filet de bave au coin des lèvres, Charlie ronfle. Elle ronfle bordel de merde ! D'un coup je la trouve beaucoup moins sexy. Je tente de la réveiller du bout du pied. Elle marmonne un truc puis se remet à ronfler encore plus fort. Je ne peux pas la laisser comme ça... Faudrait pas qu'il lui arrive un truc sur ma plage. Le Costa Rica c'est pas Saint Trop'. Je m'accroupis et essaie une dernière fois de la réveiller en lui tapotant le visage. C'est peine perdue, elle ne se réveillera pas. Fait chier...
Je soupire. Maintenant c'est sûr, je suis bon pour une insomnie. Je passe un bras sous ses genoux, un autre sous son dos et la soulève. Tout en continuant de ronfler comme un vieux moteur diesel elle s'agrippe à mon cou. Elle pèse trois tonnes et je suis bien content de n'être qu'à quelques mètres du Backyard. Les gars ont fermé le bar sans moi aussi je dois passer par la porte de derrière. Tant bien que mal j'arrive à attraper ma clé et ouvrir. Fait vraiment chier cette gamine ! Pour monter les escaliers je choisis de la porter façon sac de patates, et une fois arrivé à l'étage je la dépose sur mon lit. Toujours façon sac de patates. J'irai sur le canapé... de toutes façons je n'ai plus sommeil. J'espère seulement qu'elle ne va pas vomir. Je lui retire ses tongs et dégage une mèche de sa bouche. Je l'observe quelques instants avant de sortir de la chambre.
Je dois bien avouer que même dans cet état pitoyable j'ai rarement vu une beauté pareille. Non, en fait je suis sûr de n'avoir jamais vu une fille aussi belle. Elle a le corps d'une pute et le visage d'un ange. En un mot elle est parfaite. Je ne comprends pas comment son mec a pu embrasser une autre fille devant elle, et encore moins comment il a pu l'abandonner bourrée sur la plage. Je ne vois qu'une explication. Elle doit être très chiante. Ou alors il est très con. Je ferme la porte, mais pas entièrement au cas où. Je me désape et garde seulement mon caleçon. J'allume la télé en m'enfonçant dans le canapé. Programmes de merde... Je zappe. La fin de la nuit promet d'être longue... J'allume une Marlboro. Les images défilent sur l'écran. Dans ma tête deux syllabes n'en finissent plus de se faire écho.
Char-lie
Char-lie
Char-lie
Charlie a un nom de garçon.
Charlie a les yeux couleur océan.
Charlie a la voix grave.
Charlie a un visage d'ange.
Charlie est la première fille à dormir dans mon lit.
***
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top