Chapitre 21

     Arrivés devant l'enceinte scolaire, Tristan n'avait heureusement, pas roulé vite. C'était l'heure de la récréation et tout le monde était donc dehors. Bien-sûr, à peine étais-je descendue de la moto que tout le monde nous fixait déjà avec insistance. Je m'avançais pour partir, mais Tristan me retenu soudainement par le bras.

— Samedi je viendrai te chercher chez toi. Vingt heure, sois prête. Allez amuse toi bien en cours, dit-il tout souriant, avant de me lâcher.

   Et voilà... Certaines personnes lancèrent déjà des rumeurs.

— Tristan sort avec une fille !

— Et ça vous fait quoi s'il elle est ma petite amie ? Vous seriez jaloux ? demanda aussitôt le principal intéressé, plutôt sérieux.

    Je me retournais vers Tristan, qui évidemment, avait les yeux brillants de moquerie.

Ok.
C'était pour se moquer de moi.

— Je vous laisse avec elle ! Vous pouvez lui poser toutes les questions que vous voulez, s'exclama-t-il, avant de démarrer sa moto et de partir comme si de rien n'était.

Putain il l'a fait exprès.

**

    Toute la journée plusieurs personnes étaient venues me poser des questions par rapport à Tristan. Bien-sûr, certaines filles pleuraient en criant que « ce n'était pas juste » ou d'autre encore, m'harceler jusqu'au toilette. J'étais entrain de sortir de l'enceinte scolaire, à mon plus grand bonheur, quand je recevais étrangement un nouveau texto :

~ Pas trop dur aujourd'hui ? ~

J'étais sûre que c'était Tristan.

~ Comment t'as eu mon numéro? C'était l'enfer, merci.~

Il me répondit aussitôt.

~ Chacun a ses petits secrets... Tu auras d'ailleurs une surprise en rentrant chez toi. ~

    Je fronçai les sourcils, mais ne répondais rien de plus. Je pris simplement le bus afin de rentrer chez moi.

— Isa, c'est moi ! m'exclamai-je, en refermant la porte.

— Oh ma chérie, viens dans le salon, il y a une surprise pour toi !

Une surprise ?

  J'entrai dans le salon quand je le vis. Assis sur le canapé. Une main naturellement posée contre sa joue. Les yeux rivés sur moi, amusé.

— Euh. Que fais-tu ici... ? demandai-je, outrée de le voir chez moi.

— Je voulais te faire une surprise, répliqua-t-il d'un air nonchalant.

— Quand tu étais à l'hôpital, j'ai parlé avec Tristan, intervint cette fois-ci Isa. J'ai pu le contacter grâce à l'accueil de l'hôpital. Mais je ne savais pas que vous étiez si proche que ça ! N'est-ce pas Laylou !

Bien-sûr, Tristan laissa échapper un rire.

— Isa... Lui et moi sommes juste..."

— De très bon amis, plutôt proches. C'est ça ? me coupa-t-elle immédiatement.

    Bon, il n'avait pas inventé quelque chose d'autre sur notre relation, ça va. Mais je savais pourquoi Isa affichait ce grand sourire. Elle voulait absolument me caser avec lui. Je lui fis un petit sourire hypocrite, que Tristan comprit directement.

— Oui c'est ça... De très bon amis.

Il esquissa encore une fois, un sourire malicieux.

— Bon, c'est pas tout mais je dois faire mes devoirs. Merci de ta visite et au revoir Tristan, repris-je, avant de partir aussi vite que j'étais arrivée au salon.

J'étais à peine sur la première marche d'escalier, qu'Isa s'écria déjà :

— Attends Laylou ! Tristan nous fait l'honneur de rester manger là ce soir !

L'honneur ?
Non merci !

— Au fait Tristan, l'entendis-je, les notes de Laylou sont assez basses en histoire. Je sais que tu fais parti d'une classe spéciale. Cela te dérangerait de l'aider ?

Ah non non non.

— Non avec grand plaisir, répondit cette maudite voix grave.

    Je montai directement dans ma chambre suivit de Tristan. Je pris directement place sur mon lit tandis que lui, il prit naturellement place sur une chaise.

— Tu avais tout prévu, non ? soufflai-je.

— Je ne pouvais refuser l'invitation. Puis j'avais envie de te voir.

— On se serait vu demain, râlai-je.

— Je sais. Mais je voulais te voir ce soir.

    Ses yeux perçants étaient comme toujours, posés sur les miens. Des légers frissons glissèrent étrangement sur ma peau, mon coeur s'accéléra. Mince. Mon regard se perdait dans le sien.

— Bon, tu veux que je t'aide en histoire, c'est ça ? Dis-moi où tu as des difficultés déclara Tristan, en rompant enfin ce silence.

    Je sortis donc mon cahier et pris une nouvelle chaise pour m'asseoir à côté de lui. S'il était là, je pouvais un peu en profiter....

**

    On pouvait se l'avouer. Tristan était assez pédagogue et doué pour expliquer une leçon.

— Dis donc... Tu es doué pour expliquer les cours, annonçai-je, contente.

— Ouais je sais. C'est pour cela que je veux une récompense, répliqua-t-il en posant son menton dans le creux de sa main droite.

— De quoi une récompense?

— Bah pour l'aide que je viens de te fournir.

— Euh. Tu veux une crêpe au sucre ?

Il explosa directement de rire.

— Quoi ? T'aimes bien ça, non ?

— Je veux quelque chose d'autre de plus sucré, répliqua-t-il.

— Une sucette ?

— Non idiote. Embrasse-moi.

    Juste à l'entente de ce mot, mes joues commencèrent à se chauffer. Mon cœur s'emballa étrangement et mes cils clignèrent plusieurs fois d'affilés pour bien se rendre compte de cette parole prononcée.

Il n'est pas sérieux, si ?

— Comment dire... dis-je tout bas, un léger raclement de gorge se faisant entendre.

— Sur la joue gamine. Cela me suffira pour l'instant.

   Je continuais de le regarder, mais j'observais bien son air sérieux.

— Je t'ai bien aidé, tu sais... reprit-il.

    Bon... Il m'avait fourni une aide conséquente, qui m'aiderait bien pour mes prochains contrôle. Je pouvais donc lui octroyer cela... Je m'approchai doucement de son visage, faisant timidement coller mes lèvres contre sa joue. Pile à ce moment je ressentis quelque chose de bizarre dans le ventre. Je me reculai aussitôt et je m'aperçus que ses yeux brillaient d'une étrange étincelle.

— Tu vois quand tu veux gamine, déclara-t-il, visiblement content de mon geste.

— Tais-toi. C'est toi le gamin, marmonnât-je.

   Il laissa échapper un rire et je souris à mon tour. Quelques secondes après, Isa nous appelait pour le diner. Nous descendions la rejoindre et une fois attablés, Isa engagea la conversation :

— Au fait Laylou, devine qui arrive lundi prochain pour rester une semaine avec nous ?

— Je ne sais pas... Une tante ?

— Non. C'est Kevin ! s'exclama-elle, en me faisant presque sursauter.

   Un énorme sourire me prit aux lèvres à l'entente de ses paroles.

— Je suis trop contente !

     Tristan lui, s'était arrêté de manger et me fixait intensément. Il avait l'air agacé, d'ailleurs.

— Kevin était mon voisin avant que je ne déménage ici, lui expliquai-je. Nous sommes très amis.

Mais soudainement, Tristan se leva de table.

— Tu vas où ? demandais-je, perdue.

— J'ai complètement oublié, mais j'avais quelque chose de prévue ce soir. Madame, encore merci pour votre repas. Passez une agréable soirée. À demain Laylou, déblatéra-il, en disparaissant en moins de deux de la salle à manger.

   Il attrapa sa veste et partit comme ça. Rien de plus. Rien de moins. Isa se tourna vers moi, en se mordant la lèvre inférieure.

— Ah la jalousie... ricana-t-elle.

Je la regardais perplexe.

Quoi la jalousie ?
Quelle jalousie ?

— De quoi tu parles Isa ? questionnai-je, les sourcils froncés.

— Ma chérie, ça se voit à des kilomètres qu'il est jaloux, répondit-elle, un sourire au coin venant marquer ses lèvres âgées.

— Mais jaloux de Kevin ? Ça sert à rien puisque que tu sais pourquoi !

— Je le sais bien, mais lui ne le sait pas. Tu devrais lui téléphoner et mettre les choses aux claires.

— Non c'est bon. De toute façon il ne se passe rien entre nous, je n'ai donc pas le besoin de me justifier, soufflai-je, agacée.

— Ah les enfants...

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