L'ile aux esclaves de MARIVAUX
L'auteur et ses dates : Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688- 1763)
La date de la pièce : 1725
L'âge de l'auteur : 34 ans
Le contexte d'écriture : En 1715, à la mort de Louis XIV et à l'arrivée au pouvoir du régent Phillipe d'Orléans, Versailles, autrefois le centre de gravité politique, devient un lieu de vie festive. De plus, les théâtres recommencent à ouvrir leurs portes et les Comédiens-Italiens animent les scènes parisiennes. Cet air de renouveau attire les bonnes plumes, notamment celle De Marivaux. On observe durant cette période une modernisation de l'écriture qui se veut plus naturelle et inspirée du monde contemporain. De plus, le mouvement des Lumières pousse Marivaux à créer une comédie qui présente un débat d'idées : L'Ile des esclaves, première comédie philosophique.
La première mise en scène : La première représentation eût lieu le 5 Mars1725 à l'Hôtel de Bourgogne à Paris. La pièce est un triomphe immédiat et durable et est alors représentée 21 fois consécutivement.
Le genre de la pièce : Comédie philosophique
Envers ou en prose ? : Prose
La structure de la pièce : La pièce est composée d'un seul acte et de 11scènes.
La première réplique :
IPHICRATE, après avoir soupiré.
Arlequin !
La dernière réplique :
TRIVELIN
Vous me charmez. Embrassez-moi aussi, mes chers enfants ; c'est là ce que j'attendais. Si cela n'était pas arrivé, nous aurions puni vos vengeances, comme nous avons puni leurs duretés. Et vous,Iphicrate, vous, Euphrosine, je vous vois attendris ; je n'ai rien à ajouter aux leçons que vous donne cette aventure. Vous avez été leurs maîtres,et vous en avez mal agi ; ils sont devenus les vôtres, et ils vous pardonnent ; faîtes vos réflexions là-dessus. La différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieux font sur nous : je ne vous en dit pas davantage. Vous partirez dans deux jours et vous verrez Athènes. Que la joie à présent, et que les plaisirs succèdent aux chagrins que vous avez sentis, et célèbrent le jour de votre vie le plus profitable.
Didascalies ou pas ? : Les didascalies sont présentes
Les lieux : L'action se déroule sur une île : sur la scène on observe la mer et des rochers d'un côté et de l'autre quelques arbres et des maisons. C'est un lieu clos et unique, la règle des trois unités sur ce plan-là.
La durée : Contrairement au lieu, le temps est plus flou.En effet, Trivelin annonce une durée de trois ans au début de la pièce. On en déduit donc que Marivaux impose une accélération considérable de l'action. Le Temps est donc très imprécis mais Marivaux conserve l'esprit de la règle des trois unité en ne laissant aucun moment de repos ou de baisse de tension.
La crise de la pièce : La crise est unique : elle consiste en l'inversion des conditions sociales entre des maîtres et leurs esclaves, qui est abandonnée à la fin de la pièce car chacun finit par en tirer une leçon de vie propice au progrès.
Les personnages :
IPHICRATE, général athénien, maître.
ARLEQUIN, son esclave.
EUPHROSINE, dame athénienne.
CLEANTHIS, son esclave et servante.
TRIVELIN, magistrat de l'île.
DES HABITANTS DE L'ILE (n'ont pas vraiment de rôle)
Les personnages principaux :
Aucun personnage n'a un rôle plus important qu'un autre.
Tous les personnages étant sur scène à la fin de la pièce, à la scène 11 de l'acte I, nous présenterons seulement les dernières répliques de chacun.
→ Un des personnages principaux est Iphicrate.
→ Il entre à la scène 1 de l'acte I.
IPHICRATE, après avoir soupiré
Arlequin !
→ Il dit sa dernière réplique à la scène 10 de l'acte I.
IPHICRATE
Êtes-vous contente, Madame ?
❇
→ Un autre personnage principal est Arlequin.
→ Il entre à la scène 1 de l'acte I.
ARLEQUIN, avec une bouteille de vin qu'il a à sa ceinture.
Mon patron !
→ Il dit sa dernière réplique à la scène 11 de l'acte I.
ARLEQUIN, prenant aussi la main de son maître pour la baiser.
Voilà aussi mon dernier mot, qui vaut bien des paroles.
❇
→ Un autre personnage principal est Euphrosine.
→ Elle entre à la scène 2 de l'acte I, mais ne parle qu'à la scène suivante
EUPHROSINE, en soupirant.
Impertinente que vous êtes !
→ Elle dit sa dernière réplique à la scène 10 de l'acte I.
EUPHROSINE
La reconnaissance me laisse à peine la force de te répondre. Ne parle plus de ton esclavage, et ne songe plus désormais qu'à partager avec moi tous les biens que les dieux m'ont donnés, si nous retournons à Athènes.
❇
→ Un autre personnage principal est Cléanthis.
→ Elle entre à la scène 2 de l'acte 1.
CLEANTHIS, à Trivelin.
Monsieur, je suis esclave aussi, moi, et du même vaisseau ; ne m'oubliez pas, s'il vous plaît.
→ Elle dit sa dernière réplique à la scène 11 de l'acte I.
CLEANTHIS, baisant la main de sa maîtresse.
Je n'ai que faire de vous en dire davantage ; vous voyez ce qu'il en est.
❇
→ Un autre personnage principal est Trivelin.
→ Il entre à la scène 2 de l'acte I.
TRIVELIN, faisant saisir et désarmer Iphicrate par ses gens.
Arrêtez, que voulez-vous faire ?
→ Il dit sa dernière réplique à la scène 11 de l'acte I,c'est la dernière réplique de la pièce citée plus haut.
La mise en scène la plus célèbre : La mise en scène la plus célèbre pour samodernité et son originalité est celle d'Irina Brook en 2005 au Théâtre del'Atelier.
La mise en scène la plus récente : Il s'agit de la mise en scène de Mickaël Soleirol à la Folie Théâtre à Paris.
Citations importantes :
Arlequin : « Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu'il est permis de faire souffrir aux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent recevaient la même leçon que toi. » (Acte I, scène 1).
Arlequin : « Tu veux que je partage ton affliction, et jamais tu n'as partagé la mienne. Eh bien ! va, je dois avoir le cœur meilleur que toi, car il y a plus longtemps que je souffre, et que je sais ce que c'est que de la peine. » (Acte I, scène 9).
Cléanthis : « Il faut avoir le cœur bon, de la vertu et de la raison, voilà ce qu'il faut, voilà ce qui est estimable, ce qui distingue, ce qui fait qu'un homme est plus qu'un autre. » (Acte I, scène 10).
Trivelin : « Vous avez été leurs maîtres, et vous en avez mal agi ; ils sont devenus les vôtres, et ils vous pardonnent ; faites vos réflexions là-dessus. La différence des conditions n'est qu'une épreuve que les dieux font sur nous » (Acte I, scène 11).
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