Chapitre 3 - L'Épée de l'Amour
Lizzie avait trouvé domicile auprès d'un dénommé Narell, celui vers qui l'avait orienté son père. Il s'agissait d'un homme entre deux générations, ni très jeune, ni très vieux. Le trentenaire, trouvant l'étrangère à sa porte, l'avait gentiment invité à rejoindre ses domestiques. Depuis une semaine déjà, elle y travaillait ardemment, mangeait à fin puis dormait paisiblement dans le sous-sol.
Son travail consistait principalement à charger et décharger la marchandise. Bien que très physique comme besogne, Liselotte montrait une admirable détermination qui encourageait ses acolytes mâles à en faire de même.
— Hop là ! Au suivant ! Hurlait la rouquine en déposant une boite, puis courut prendre le suivant.
— Ralentis la cadence la nouvelle. Cette marchandise-là n'est pas urgente. Nous avons jusqu'à la pause pour terminer le chargement, lui lança un employé grassouillet qui suait à grosses gouttes.
— Justement. Je ne vais pas attendre la pause pour avoir ma pause.
Guettant la scène près d'une fenêtre au deuxième étage de l'auberge en face, Wilhelm et Elsa ne manquaient pas une miette de la scène.
— C'est beau..., lança Wilhelm captivé.
— Elle travaille d'arrache-pied. C'est rare de voir une personne aussi investie. Je reconnais que sa hargne recèle une certaine beauté.
— Tu as tout fait raison...
Elle a vraiment un beau petit cul...
— Wilhelm, je sais très bien que tu ne portes pas Duval dans ton cœur. Vas-tu quand même accepter d'accueillir sa fille?
Mais notre homme, perdu dans ses fantasmes, salivait presque à la vue de Lizzie. Il n'entendait plus rien, juste le *Boing* des seins qui rebondissent, et plein d'autres trucs X déconseillés au moins de 18ans. Alors je me passerai d'explication.
— Elle est vraiment trop bonne..., enchaîna-t-il naïvement.
Se rendant compte de sa gaffe, elle tourna sa tête mécaniquement derrière lui et vit Elsa qui dégainait sa lame.
— Non ! Attends ! Je disais juste qu'elle était bonne au travail. Rien de plus. Et puis, tu sais très bien que personne n'arrive à la cheville de ma petite sœur adorée... Ha ha ha... Ha Ha ha... Ha Ha ha...
Elsa rengaina sa rapière, puis s'accroupit à terre en se couvrant le visage de honte. Elle venait de voir quelque chose de plutôt... renversant.
— Est-ce... Est-ce... Est-ce... Est-ce ta petite sœur qui... qui... qui... te met dans cet état-là? Murmurait-elle en montrant le bas du ventre du fougueux.
Wilhelm baissa les yeux et constata avec effroi qu'il était en érection.
Épée d'amour, épée du cœur,
Épée de doute, épée des mœurs
Il taille le vice, il taille la haine,
Il taille la nuit, il taille ses veines.
Par devant, par derrière,
Il transperce par-delà les clairières.
Épée de l'amour, épée du cœur,
Je n'aurais pas voulu le montrer à ma sœur.
Épée de débauche, qui me met en sueur,
Achève-moi car je crois bien que c'est mon heure.
Tarantanta, tarantanta
Tatatatatatatatatatataa
Tarantanta, tarantanta,
TAAAAAAAAAAAAAAAAA
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— J'ai la désagréable impression qu'on me déshonore en ce moment même ! Affirma Lizzie en frissonnant légèrement.
Il récupérait dans la grande salle de détente de la boutique. Pendant que les autres mangeaient, jouaient au cartes, s'éclataient, elle restait à l'écart et faisait le point sur ses économies. Elle observait aussi la ruelle par la fenêtre vitrée de la pièce.
Une femme était entrain de faire une scène à son mari. Et *Paf*, elle l'avait claqué. L'homme, ayant moyennement apprécié, lui mit une droite sans tarder. Quel vicelard, pensait-elle.
— Décidément, cette ville ne manque pas de charme...
Elle jeta maintenant un œil à sa droite, vers la marchandise et aperçut une scène étrange. Une silhouette masculine en apparence qui semblait renifler une caisse. Il avait une épée accrochée au dos ainsi qu'une dégaine de voleur amateur.
Wilhelm tâtonnait le bois et entendit quelques clinquements. Mais soudain, en sentant des pas derrière, il se ravisa vite fait puis sifflotait innocemment.
— Alors Wiwi c'était toi ! Je le savais, dit Lizzie en le rejoignant. Donne la pa-patte maintenant.
— Quoi?
— Donne la pa-patte sinon je te balance au maître ! Rajouta-t-elle insistante.
Il la lui tendit. Liselotte lui ouvrit la paume et y déposa une pièce d'or.
— Maintenant on est quittes. C'est pour m'avoir aidé à passer la douane.
Wilhelm, surpris par l'attention, ne parvenait plus à trouver les mots. Le sourire de la rouquine rayonnait anormalement en cette journée. Il sourit en son tour, et soudain, se sentant observés par Narell du haut de son balcon, il tira Liselotte dans ses bras puis l'étreignit amoureusement.
— Cela commence à devenir intense. Tu ne penses pas? Lui lança-t-il.
— Lâche-moi...
— Chut... Allons dans un endroit plus discret. La nuit s'annonce déjà.
— Il est à peine midi ducon. Lâche-moi....
— Tu es déjà mienne Lizzie... Ne fuis plus ta passion. C'est vain.
À bout, l'harcelée lui infligea un bon coup de pied dans les burnes avant de partir remontée. Wilhelm se lamentait à terre. C'était violent. Il parvenait à se relever tout de même, puis jeta un regard menaçant couplé d'un sourire narquois à l'égard de Narell. Comme pour lui signifier sa découverte et qu'il devait se mettre sur ses gardes. Les Knightfallen l'avaient en ligne de mire. Il ne serait pas aisé de les contourner. Il le savait mieux que quiconque.
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