20- Fight girls!

TW apologie de la violence (pfffooouuu ce chapitre ça a fait du bien à écrire 🥴🙄)

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Je suis sortie de l'hôpital avec un traitement de cheval contre la dépression. Moi qui déteste prendre des médicaments !

J'ai un rendez-vous deux fois par semaine avec une psychiatre, c'était la condition sine die pour qu'ils me laissent sortir de l'hôpital.

Je traine dans ma boutique, incapable de décider que faire, quand le banquier qui s'est foutu de ma gueule, frappe à la porte, puis entre.

─ Vous voulez quoi encore ?

Je le fusille du regard rêvant de lui péter le nez.

─ Je suis venu pour vous faire des propositions pour ... un prêt à taux gratuit pour les travaux.

Je le regarde surprise.

─ ... ! Hein !!!! Elle est ou l'arnaque ?

─ Non ! Non ! Pas d'arnaque. se dépêche t'il de dire, visiblement terrifié.

Je ne réponds pas, je n'ose rien dire, rien décider. Je suis une minable folle.

─ Je peux vous racheter la maison de vos parents, à un prix très intéressant aussi et je négocie pour vous le prix des travaux de mise en conformité.

─ Je ne comprends pas ?

─ Je pense qu'on peut négocier la part à votre charge. Je suis en contact avec l'employé de la mairie et nous pensons pouvoir faire baisser le prix à votre charge d'au moins trente pour cent et si possible plus.

─ Pourquoi vous feriez cela ?

Je me secoue la tête, les médicaments me rendent neuneus, je ne comprends rien.

Il transpire, tandis que je le regarde perdue, me demandant ce qui se passe. Il souffle et voyant que je ne le crois pas, me lâche des explications.

─ Une bande de mecs patibulaires m'attend régulièrement devant mon pavillon et j'ai appelé la police.

─ Oui et alors le rapport avec moi ?

In petto, je pense bien fait pour sa gueule.

─ C'est votre copine flic, qui est venue pour les faire partir. Elle m'a rappelée qu'elle était votre amie.

─ Vous menacez ma copine d'être derrière cela ? ... ! DE CHANTAGE ? du chantage maintenant !

─ Non ! Non ! Mais j'ai réfléchi... je vous propose de vous aider.

Je hoche la tête dubitative en regardant les murs délabrés, en mauvais états, quand ils auront désamiantés... j'aurai des murs nus en parpaing. Je n'y arriverai jamais.

Mes copines m'avaient proposé d'agir et j'ai refusé. Elles ont du décidé d'agir en se passant de mon avis. Je n'y crois pas et j'ai les larmes aux yeux.

─ Redites moi ce que vous me proposez pour m'aider ?

─ Je vous rachète votre maison au-dessus de sa valeur, et je négocie pour vous le prix des de mise en conformité. Je vais faire baisser le prix.

─ Vous n'avez pas le pouvoir de faire cela c'est le notaire !

─ Le notaire est à l'hôpital.

─ Quoi ?

─ Il s'est fait tabassé il y a deux jours et sa maison a brulé, sa famille a pu sortir de justesse mais ils ont tout perdu. Des photos compromettantes avec une prostituée ont été envoyées à son épouse.

─ Ne dites rien que vous pourriez regretter ! Je fais en souriant malgré moi. La vache ! Mes copines ont super bien bossées.

─ Et si on annulait la vente ? je demande me retenant de sauter de joie.

─ Je pense que c'est parce qu'il a refusé d'annuler la vente qu'il a eu tous ses ennuis. Il s'est dépêché d'envoyer les papiers à l'office des hypothèques et on ne peut plus annuler la vente.

─ Merde ! je jure.

En tout cas elles sont en train de montrer à ses connards ce que cela fait d'être baisé. Elles ne font pas dans la dentelle quand même !

─ L'employé de la mairie..., hum hum, qui ne vous a pas signalé les travaux ! C'est un ami à moi et lui aussi il a des mecs méchants qui trainent devant chez lui. Ils lui ont demandé ce qu'il pouvait faire pour arranger une copine.

Je vois mes copines ont prévu l'attaque globale, pas de quartier !

─ Et le propriétaire de la boulangerie ?

─ Il va diminuer le prix de vente et prendre en charge la moitié du coût des travaux. Lui aussi est menacé en ce moment. Ils m'ont chargé de négocier avec vous.

J'essaie de calculer tout ce qu'il m'a dit. Je calcule les baisses, les remises ...

─ Cela veut dire que je peux y arriver qu'avec le prix de la maison il me .... En plus de tout ce que vous m'avez proposé .... je veux un prêts à taux zéro d'un montant illimité...Et bien sûr je ne rembourse rien tant que la boutique n'a pas ouvert. Puisque tant qu'elle n'a pas ouvert je ne peux pas bosser.

─ Ca ne sera pas possible ! s'écrie le banquier.

─ Comme vous voulez. je céde dépitée.

─ Bon ok on va voir ! Laissez-moi réfléchir ! N'oubliez pas que tout doit être crédible, sinon je pourrai toujours vous faire accuser d'extorsion plus tard.

─ Mes amis ont des amis...je fais, pas gênée pour un sou. C'était ça la solution, les mater.

J'en dois une sacré aux filles sur ce coup-là !

Vendre la maison de mes parents a été un crève-cœur. Je me suis installée chez Claire, provisoirement, mais je déteste ne pas être chez moi. Claire vit dans sa boutique et c'était la maison de ses parents avant. Elle a de la place, mais j'ai besoin de mon autonomie.

La seule bonne nouvelle dans ce fatras : les travaux de désamiantage ont déjà commencé. Sans doute que l'entreprise est poussée par la banque. Les banquiers ne récupèreront rien tant que je ne commencerai pas à travailler. On est en octobre, et je peux espérer une ouverture de la boulangerie en juin.

Pour m'occuper et éviter de tourner en rond, je suis une formation de menuiserie, plomberie et maçonnerie, normalement réservé aux jeunes chômeurs. Il faudra que je puisse retaper ma boutique moi-même.

Un soir alors que je rentre de ma formation, Claire m'a préparé un repas avec du champagne.

─ C'est pour quoi ça ? je demande.

Claire rigole et m'enlace.

─ Cocotte, la ville vend des appartements, des anciens HLM, une bouchée de pain.

Elle sait combien je souffre ici.

Je suis tellement endettée, qu'un emprunt de plus ou de moins ne changera rien !

Je vais visiter l'appartement le moins cher, il donne sur le vieux port, la vue est sympa et ce n'est pas loin de la boulangerie. Un deux pièces, au sixième étage sans ascenseur.

L'immeuble est bien, l'appartement correct, par contre le connard de voisin a squatté complètement notre palier commun, puisque nous sommes au dernier étage. Une planche de kyte-surf des meubles éventrés.

Je désigne le bazar à l'agent immobilier.

─ Vous n'avez pas réussi à lui faire dégager tout ça ?

─ Je ne sais pas je ne me suis pas occupé de cet immeuble jusqu'à présent.

C'est ça ! prends moi pour une conne.

Nous redescendons et je réfléchis à la proposition que je vais lui faire.

─ Alors cet appartement ? fait le neuneu.

Je lui fais mon sourire d'idiote et lui en offre la moitié du prix en donnant mes arguments : Il y a deux inconvénients majeurs pour une femme seule, le voisin indélicat et les étages sans ascenseur.

En fait ces inconvénients sont déjà compris dans le prix de vente, mais comme il n'y a pas foule d'acheteurs autant user la corde jusqu'au bout.

Il ne faudra pas me voiler la face, je vais avoir des problèmes avec le voisin, mais si j'obtiens l'appartement, j'irai porter moi-même tout son bazar à la déchetterie.

Je signe pour l'appartement avec un rabais de quarante pour cent.

Comme il est libre immédiatement, j'y emmène mon lit de jeune fille une armoire et mon matériel de cuisine. Les seules choses que j'ai gardées de chez moi.

─ Tu ne veux pas un lit deux places si jamais tu rencontres une petite amie ? me propose Rosa.

─ Pas de danger ! Je crois que la gaudriole, je ne pourrai pas y penser tant que la boutique ne sera pas lancée. Je me sens tellement poissarde, que j'ai dû rêver ma rencontre avec Lise.

Quand on croit qu'on touche le fond, parfois on se rend compte qu'on ne l'a pas encore touché.

Une boulangerie neuve et immense s'installe dans la même rue que la mienne. Je suis sure que les dieux m'en veulent.

Je suis partie nager en pleine mer, je suis partie si loin que je ne voyais même plus la côte et encore une fois une immense ombre noire m'a accompagnée. 

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