CHAPITRE 8 : Révélations
Lise se réveilla deux heures après et hurla de nouveau. Lucinda accourut et Lise lui demanda en sanglotant :
- Il... il est toujours là ?
- Qui ça Lise ?, lui demanda Lucinda d'une voix douce, qui ça ?
- Une créature, elle... elle m'a appelée, elle voulait que je le rejoigne, elle flottait dans les airs et elle tenait quelque chose dans ses mains. Ses vêtements étaient en lambeaux et ce qu'elle tenait c'était... c'était... c'était Chiara !, acheva Lise en se remettant à pleurer.
Lucinda remarqua alors la petite chouette, gisant par terre, morte.
- Ce... c'était ma seule amie... et c'était le seul lien qui m'unissait à ma mère.
- Lise, je connais la formule pour aller dans ton monde. C'est ta mère qui a trouvé cette formule d'ailleurs. Et c'est aussi elle qui a trouvé celle pour venir dans ce monde.
- Tu pourrais m'y emmener ?
- Oui mais je ne suis pas sure que se soit une bonne idée...
- Oh allez s'il-te-plaît !
- Bon... si tu insiste.
- On peut y aller maintenant ?
- Je ne suis pas sure que tu sois prête...
- Mais si ! Je t'en supplie Lucinda !
- Bon d'accord. Récite la formule avec moi, c'est la même formule que pour venir mais à l'envers.
- OK.
Lise ferma les yeux et répéta en même temps que Lucinda :
- Narawa, narawo, narawi.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se retrouva près de sa petite cabane. Elle poussa un petit cri et entra. Il y avait une odeur de moisi dans l'air, le miroir était noir et le canapé recouvert de poussière et émietté. En regardant attentivement, elle s'aperçut que les murs étaient penchés et délabrés. Elle ressortit étonnée et se mit à marcher. Soudain, elle s'arrêta. Cet immeuble, là, elle ne le connaissait pas.
- Je suis partie si longtemps.
- Je voulais te dire une chose, dans le monde de la magie, le temps s'écoule différemment qu'ici.
La voix de Lucinda était enrouée, comme si elle était triste. Soudain Lise paniqua en se remémorant sa cabane presque détruite.
- Et... dans quel sens il est différent ?
- Il passe plus lentement dans le monde de la magie.
Les yeux de Lise commencèrent à s'emplir de larmes. Elle avait peur de comprendre pourquoi Lucinda était triste.
- Non..., dit-elle dans un souffle.
Lucinda baissa la tête. Lise se mit alors à hurler.
- Nooooon !
Avant de courir vers son ancienne maison. Une fois arrivée, elle se retrouva face à un immeuble. Lucinda arriva et lui dit :
- Je suis désolée.
Lise courut au cimetière. Elle ne voulait pas. Pas elle. Elle entra dans le cimetière et fit le tour en répétant :
- Non, non, non.
Elle ne trouva rien et se mit à rigoler en se disant qu'elle avait tout simplement déménagé. Cela était étrange mais pas irréaliste. Elle allait repartir lorsque ses yeux se posèrent sur une tombe qu'elle n'avait pas encore vue. Elle s'arrêta de rire et sa gorge commença à se serrer et des larmes lui montèrent aux yeux. Les larmes ruisselaient désormais sur le visage de Lise. Elle s'approcha de la tombe en titubant. Elle se laissa tomber devant en se maudissant. Elle arrivait trop tard et toutes ces journées qu'elle avait passées dans l'insouciance faisaient vieillir chaque jour la personne à qui elle tenait le plus. Sa mère n'était plus. Lise n'arrivait plus à s'arrêter de pleurer. Elle n'arrivait pas à y croire. Lucinda arriva et caressa la tombe du bout des doigts et se mit à tracer le contour des lettres dorés. Maria CELESTE. Elle essuya une larme furtivement car elle savait. Elle regarda la date. Ainsi sa sœur était morte à 99 ans. Elle sourit malgré elle en repensant à une discussion qu'elle avait eue avec sa sœur étant petite. Elle se pencha et chuchota à l'oreille de Lise :
- Il faut rentrer.
- Non !
- Elle ne reviendra plus.
- Non ! Laisse-moi !
Mais Lucinda répétait déjà la formule en tenant Lise. Elles se retrouvèrent dans la chambre de Lise. Celle-ci continuait de pleurer.
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