CHAPITRE 7 : Ça commence par une catastrophe...

Les jours qui suivirent, Lise ne pouvait plus se séparer de son balai. Elle prenait de l'assurance de jour en jour et effectuait des loopings de plus en plus compliqués. Rémi parlait de dopage et de clone et Lucinda de talent. Il manquait une chose à Lise, que sa mère puisse la voir. Une nuit pourtant, Chiara rapporta une lettre à Lise. Celle-ci alluma sa lumière et lut la lettre.

Ma très belle Lise,

Lucinda m'a envoyé une vidéo de toi en train d'effectuer des loopings avec ton Foudre d'Eau. Je suis très fière de toi. Lucinda m'a également dit que tu avais eu ton permis du premier coup avec les félicitations du professeur qui n'en revenait pas. J'aurais bien aimé assister à ça. Tu devrais mettre un dispositif sur ton balai pour que personne ne te le vole. Il suffit de répéter a formule : Moui, moua, mouo, à moi tu es, à moi tu seras car personne ne te voleras. Ton balai sera alors involable.

Je t'embrasse et t'aime très fort,

Ta mère qui t'aime énormément avec un amour qui grandit chaque jour un peu plus pour toi.

XXX

Après avoir lu la lettre, Lise s'approcha de son balai et répéta la formule : « Moui, moua, mouo, à moi tu es, à moi tu seras car personne ne te voleras. ». Des hiéroglyphes argentés apparurent alors sur le manche qui se mit à briller d'un faible éclat argenté. Lise retourna ensuite se coucher, l'esprit tranquille.

Les vacances se passèrent tellement bien que la veille de la rentrée, Lise se crut seulement le second jour des vacances, alors lorsque Lucinda lui demanda si son sac était prêt, sa bonne humeur s'envola un peu. Lise se dépêcha donc de faire son sac pour mieux profiter de sa dernière soirée.

Le lendemain matin, Lise se réveilla de bonne humeur et descendit déjeuner. Là elle trouva Rémi qui en train de ranger son bol et vérifier son sac.

- Ne me dis pas que je suis en retard !

- Non c'est juste moi qui suis en avance.

- Ouf ! Tu m'as fait une de ces peurs !

- Mais tu ferais bien de te dépêcher quand même !

- OK, OK.

Lise s'attabla donc et se mit à manger son petit déjeuner favoris : des beignets accompagnés d'une garniture de chocolat ou de compote, un verre de lait et un verre de jus de fruits. Une fois son petit déjeuner terminé, Lise rangea son bol et alla se préparer. Dix minutes plus tard elle réapparut, toute souriante, son sac sur le dos. Rémi l'attendait et ils partirent ensemble.

- Au fait où est Lucinda ?

- Elle est partie travailler.

- Elle fait quoi comme travail ?, demanda Lise interloquée.

- Elle travaille dans un centre commercial.

- Ah. Et elle était en vacances ?

- Non elle avait pris un congé spécial.

- Un congé spécial ?!

- Ouais ! Un congé spécial arrivée enfant non-magique !, dit-il sarcastique.

- Ah...

Ils ne parlèrent plus durant tout le reste du trajet. Une fois là-bas, Rémi retrouva ses copains et partit vers eux en laissant Lise toute seule. « Il me laisse toute seule comme ça ! Non mais franchement ! Moi j'ai personne à qui raconter mes vacances ! Enfin de toute façon j'avais pas grand monde non plus dans l'autre monde... ». Lise soupira avant d'être interpelée par quelqu'un qu'elle ne connaissait que trop bien.

- Alors, t'es perdue ?

- Malrin fiche-moi la paix une fois pour toute !

- OK je te laisse... la paumée !

Sur ce, il repartit en rigolant. Lise l'imagina transformé en crapaud lui faisant des yeux implorant et elle qui lui mettrais sa baguette sous le nez. Sa baguette ! Par les crapauds écrasés ! Elle l'avait oublié et plus le temps d'aller la chercher ! Comme pour confirmer ses dires, la cloche de l'école sonna. Son premier cours : magie. Lise soupira, elle avait vraiment tout contre elle. Elle entra dans le bâtiment d'un pas morne et alla se ranger au fond. M. Masterly les accueillit tout sourire, sourire qui n'allait pas durer, et leur demanda de sortir leur baguette.

- Et bien Lise, vous ne sortez pas votre baguette ?

- Je l'ai pas.

Ricanements du fond de la salle.

- Comment cela se fait-il ? Vous rentrez de vacances, vous avez eu deux semaines pour préparer votre sac.

De nouveaux ricanements. Lise se sentit bouillir mais se contrôla. Malrin leva la main et dit :

- Eh m'sieur, c'est le calme avant la tempête, tous aux abris !

Et il se remit à rigoler, imité de beaucoup. Les autres élèves avaient perdus leur respect face à Lise au fil des jours et la considérait comme une élève normale ou anormale selon le contexte ce qui faisaient qu'ils ne se privaient jamais d'une petite moquerie. Lise n'aimait pas qu'on se moque d'elle. Elle avait même horreur de ça et sa colère mêlée à sa rancune explosa d'un coup. Ce fut d'abord une petite brise qui fit taire tous les élèves. La petite brise s'amplifia lentement d'abord puis très vite jusqu'à former une tornade qui fit voler les chaises, les tables, qui déchira les grimoires, qui fit tomber la lourde armoire et fit fissurer le bureau de M. Masterly, qui se cramponnait à la fenêtre pour ne pas être aspiré. La tornade s'arrêta d'un coup, aussi vite qu'elle avait commencé. Les élèves étaient hébétés tout comme le professeur qui se mit à regarder les chaises et les tables éparpillées, les grimoires déchirés, son bureau fissuré et la lourde armoire couchée à deux centimètres du pied d'un élèves. Celui-ci hoqueta de surprise. Tous les regards se tournèrent alors vers Lise qui était parfaitement calme et déclara :

- Maintenant vous pouvez tout remettre en ordre... avec vos baguettes !

Et elle sortit de la salle sous le regard ahuri du professeur.

Quand Lucinda rentra à la maison, elle fut étonnée de trouver Lise affalée sur le canapé en train de regarder la télé.

- Tu es rentrée plus tôt aujourd'hui ?

Silence.

- Ou c'est moi qui rentre plus tard ?

Silence.

- Il s'est passé quelque chose à l'école ?

Silence.

- Bon je te laisse tranquille je vais préparer le repas.

Lucinda partit alors dans la cuisine étonnée.

Une demi-heure plus tard, Rémi entra dans la maison, les cheveux ébouriffés.

- Et bien ! il y a eu une tempête à l'école ?

- C'est un peu ça..., dit-il en lançant un regard de biais à Lise qui le fusilla du regard.

Lucinda les remarqua et préféra se taire.

Une heure plus tard, ce fut à Johny d'arriver.

- Pile à l'heure !

Lui avait dit Lucinda avant de crier « A table c'est prêt !».

Au repas, il y avait une ambiance électrique malgré Lucinda qui essayait de détendre l'atmosphère. Johny prit alors la parole :

- J'ai reçu un appel de l'école et j'aimerais des explications Lise.

Silence.

- Tu pourrais répondre Lise ?! Qu'est-ce qu'il s'est passé à l'école ?!

- Johny, chéri, Lise a eu une journée fatigante, laisse-la se reposer un peu, d'accord ?

- Non ! Elle va me répondre un point c'est tout ! Qu'est-ce que tu as foutu à l'école Lise !

Silence.

- Mais tu vas répondre oui !!, hurla-t-il en se levant, prêt à donner un claque à Lise.

- T'es pas mon père !, se mit à hurler Lise en se levant aussi. Tu fais pas partie de ma famille et t'as pas le droit de me frapper ! Personne ici fait partie de ma famille ! Personne ! Même pas toi Lucinda ! Je vous hais tous ! Tous ! Et je hais le monde de la magie !

Lise partit comme une furie dans sa chambre et en claqua la porte. En bas, Lucinda ne put retenir un sanglot, et Johny se rassit, découragé. Soudain, ils l'entendirent hurler, mais pas de colère ou de rage, non, de peur. De terreur même. Lucinda se précipita dans sa chambre et trouva Lise évanouie par terre. Elle la porta sur son lit et patienta le temps qu'elle se réveille.

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