Le lendemain Lise se réveilla de bonne humeur et descendit dans la cuisine où se trouvait déjà tout le monde. Après un rapide bonjour, elle s'assit à table et commença à manger, puis elle retourna dans sa chambre et s'habilla avec la robe noire mais décida de ne pas se maquiller. Elle redescendit et demanda à Lucinda s'il fallait qu'elle prenne son grimoire et sa baguette. Lucinda acquiesça et Lise retourna chercher ses affaires qu'elle mit dans un sac à bandoulière de toile noire trouvé au fond de sa valise. Enfin elle partit de la maison avec Rémi et Lucinda. Une fois arrivée devant l'imposante école, Lucinda dit au revoir à Rémi et continua de traverser des couloirs et des escaliers et encore des couloirs avec Lise pour arriver devant une porte massive où était marqué : « Arthur De Lamagi, directeur ». Lucinda toqua trois fois et entra dans la pièce, suivit de Lise qui était de moins en moins rassurée.

- Bonjour monsieur Lamagi

- Bonjour Lucinda, vous êtes accompagnée de la nouvelle ?

- Oui, la voici

- Bonjour monsieur

- Bonjour mademoiselle Céleste, asseyez-vous je vous prie.

Lise obtempéra. Comment savait-il son nom de famille qui avait suscité tant de moqueries dans ses anciennes écoles ? Mystère.

- Bien mademoiselle Céleste, je vais commencer par vous poser quelques petites questions. Pour commencer : que connaissez-vous de la magie ?

- Rien

- Bien, avez-vous déjà pratiqué de la magie ?

- Non, je ne savais pas que ça existait

- Intéressant. Avez-vous envie de pratiquer de la magie ?

- D'un côté oui parce que ça a l'air super bien mais d'un autre côté non parce que imaginez que je me trompe de formule et je me retrouve transformé en crapaud ou en cafard et je me fais écraser ou disséquer.

- Tu as l'air douée.

- Je vous ai dit que je n'ai jamais fait de la magie.

- Il ne s'agit pas de faire quelque chose pour être capable d'en faire. Par exemple si vous ne faîtes pas de guitare vous pouvez quand même en sortir des sons. N'est-ce pas ?

- Oui

- Bien sur, pour faire de la musique il faut prendre des cours, et bien la magie, c'est pareil, tu as une partie de ton corps qui sais faire de la magie, il suffit d'apprendre à t'en servir et toi tu as la capacité de faire des prodiges en magie pour peu que tu travail avec effort.

- Bien monsieur

- Et si tu travailles bien, tu ne seras pas transformée en crapaud ou en cafard pour être écrasée ou disséquée. Entendu ?

- Oui monsieur

- Bon ! Après les questions les tests de pratique. Tu vois cette chaise là-bas ? Transforme-la en hérisson.

- Monsieur Lamagi, intervint Lucinda, cet exercice est complexe pour une débutante.

- Je sais Lucinda, mais elle en a les capacités. Alors Lise tu es prête, il suffit que tu pense très fort à un hérisson.

- D'accord monsieur. Je suis prête.

Alors Lise pensa à sa mère, à Lucinda, à Rémi qui la prenait pour une imbécile et à son père qui ne voulait pas d'elle. Et bien ils allaient voir ! Et Lise pensa très fort à un hérisson en braquant ses pensées sur la chaise, et au bout de cinq minutes, quand elle rouvrit ses yeux, elle vit un hérisson apeuré à la place de la chaise. Elle regarda Lucinda qui semblait hébétée et monsieur Lamagi qui marmonnait dans sa barbe : « Intéressant, très intéressant ».

- Et bien mademoiselle Lise Céleste je vous félicite, vous avez transformé une chaise en hérisson sans formule et sans baguette !

Et là, Lise comprit pourquoi Lucinda semblait si surprise, normalement elle aurait du utiliser une baguette et une formule.

- C'est normal ?, demanda-t-elle d'une voix blanche

- Je ne vais pas vous mentir, non. Vous avez une plus grande capacité que je ne le pensais et il vous faudra tout pris réussir à la contrôler. J'ai entendu dire que vous étiez impulsive. Imaginez les dégâts ! Un camarade fais ou dis quelque chose qui vous déplaît, vous avez envie de l'écraser et l'imaginez transformé en crapaud et le voila crapaud ! Vous comprenez votre pouvoir ? Vous êtes la premières à avoir des pouvoirs ainsi depuis quatre siècles !

- Pourtant je suis ordinaire !

- Apparemment non, Lise. Bien, je vais vous mener en classe, vous serez dans celle de Rémi qui pourra vous apprendre ce qui est utile.

- Je vais le déranger, rien qu'hier j'ai sentit que j'étais inutile pour lui alors imaginez s'il doit tout m'apprendre au lieu de rester avec ses amis !

- Croyez-moi, quand on a un pouvoir comme le votre, les gens se sentent honorés de tout vous apprendre.

- Vous allez me pas me présenter comme une fille avec des supers pouvoirs j'espère ?!

- Non, je dirais que vous avez réussi le test de la chaise, tout le monde sait ce que c'est. Bien ! Allons-y !

Et Lise suivit le professeur à travers les couloirs après avoir fait un signe de la main à Lucinda toujours ébahie. Enfin, ils arrivèrent devant une salle où le directeur toqua et entra. Lise se sentit toute intimidée ce qui n'était pas trop son genre d'habitude, devant toutes les paires d'yeux qui la regardait. Elle remarqua Rémi qui semblait énervé de devoir se coltiner se poids lourd jusqu'à la fin de l'année. Le directeur annonça que c'était Lise Céleste, qu'il fallait être agréable avec elle et que Rémi devait tout lui apprendre. Celui-ci poussa un profond soupir, puis le directeur dit au professeur, sans chuchoter ni sans crier non plus, qu'elle avait réussi le test de la chaise. Et là ; Lise se sentit encore plus intimidée car tous les élèves lui lançaient des regards comme si c'était une extraterrestre et Lise remarqua que Rémi n'avait plus l'air d'être si ennuyé que ça de devoir tout lui apprendre. Quand le professeur demanda qui voulait bien se mettre à côté d'elle pendant le cours pour lui expliquer ce qu'ils faisaient dans le cours, toutes les mains se levèrent en même temps. Le professeur demanda à Lise à côté de qui elle voulait se mettre et celle-ci répondit qu'elle ne connaissait personne. Le professeur décida de la mettre à côté de Rémi. Quand Lise se fut assit à côté de Rémi, le professeur (qui s'appelait Mme. Pocion) lui demanda avec quoi elle avait réussi le test de la chaise.

- Avec rien madame.

- Tu n'as utilisé ni formule, ni baguette ?

- C'est ça.

- Bien. J'espère que tu seras studieuse et que tu ne me transformeras pas.

- Je n'oserais pas madame.

- On ne sait jamais.

Et le cours continua à peu près normalement mise à part que madame Pocion devait répéter à peu près toutes les cinq minutes aux élèves d'arrêter de fixer la nouvelle et de se concentrer sur le cours.

A la fin du cours, Lise fit en sorte de ne pas sortir la première, et sortit au milieu. Cernée de toutes part par touts les élèves. Chacun voulait se présenter, savoir où elle habitait avant, depuis quand elle faisait de la magie, etc.

Le deuxième cours était un cours de magie (celui d'avant était le cours de potions) et M. Masterly demanda à Lise de venir au tableau pour répondre aux questions de tout le monde. Lise alla donc au tableau et dut répondre à une tornade de questions.

- Tu viens d'où ?

- Du monde de la non-magie

- Tu fais de la magie depuis quand ?

- Depuis aujourd'hui

Sur ces deux questions, les élèves la regardèrent encore plus respectueusement, lorsqu'un élève demanda :

- C'est qui tes parents ?

Lise remarqua que Rémi arrêta de sourire et que M. Masterly la regardait bizarrement avant de regarder la classe d'un œil sévère.

- Mon père est mort dans un accident et ma mère est Marie Céleste.

Les élèves se mirent à chuchoter entre eux et en montrant Lise qui se demandait ce qu'il se passait et M. Masterly fut obligé de demander le silence. Puis il dit :

- Que se soit bien clair, Lise est une élève comme vous, compris.

Les élèves hochèrent la tête en silence et Lise retourna à sa place. Elle était perturbée que tous les élèves aient réagis comme ça et ne parla pas durant la fin du cours.

Lorsque la cloche sonna, Lise ne s'attendait plus à être assaillie mais remarqua que les chuchotements sur elle avaient repris et que ses camarades disaient quelque chose sur elle aux élèves des autres classes qui se mettaient à la regarder bizarrement. Finalement elle demanda à Rémi d'un ton las :

- Qui a posé la question ?

- Malrin, le gars là-bas. Faut pas t'occuper de lui, il veut juste faire honte aux nouveaux et encore plus aux nouvelles.

- OK. Je vais juste lui demander pourquoi cette question et je ne lui parlerais plus après, ça te vas ?

- Comme tu veux.

Et Lise s'avança vers Malrin d'une démarche naturelle et lui demanda gentiment :

- Pourquoi t'as posé cette question ?

- Bah pour savoir c'est tout, quand y a des nouveaux on aime bien savoir qui sont ses parents, et t'inquiète, maintenant tout le monde le sait, répondit-il avec un sourire malsain et montrant de la tête les élèves qui montraient Lise du doigt.

- Tu ne me fais pas peur avec tes insinuations malsaines.

- Ah oui ? Et si jamais je te faisais trop peur tu ferais quoi ? Tu me transformerais en crapaud pour que je ne t'embête plus ? Ou alors en cafard ? Ouh j'ai peur !, dit-il avant d'exploser de rire imité par tous ses amis.

Lise l'imagina transformé en cafard qu'elle écraserait sous sa semelle mais ne le transforma pas. « Pas encore », se dit-elle. Durant toute la journée Lise subit des chuchotements malgré les professeurs qui compatissaient et essayaient de les faire taire, en vain. A la fin des cours, Lise fut donc soulagée et rentra dans son nouveau chez soi accompagnée de Rémi qui lui répétait encore que les élèves allaient bien finir par arrêter.

En arrivant devant la porte de la maison, Lise se demanda si Lucinda et Johny avaient aussi chuchoté en sachant de qui elle était la fille. Et elle entra car Rémi lui demandait de revenir sur terre.