ღ Chapitre 3 : préparation pour la fête

Lise se réveilla dans une pièce sombre et poussiéreuse. Elle se remémora de comment elle s'était retrouvée dans cet endroit et  la réalité la percuta de plein fouet. Saleté de brume. Lise connaissait déjà ce genre de brume. Cette brume asphyxiait ses victimes pour les faire s'évanouir, le détenteur de cette brume n'ayant ensuite plus qu'à récupérer le corps de la personne inconsciente. La jeune fille essaya de se mettre debout mais ne réussit seulement qu'à retomber lourdement sur le sol, horrifiée de découvrir qu'elle était pieds et poings liés. N'ayant plus qu'une seule solution, Lise se mit à hurler de toutes ses forces pour qu'on vienne la libérer. Hors de question d'être privée de sa liberté de nouveau ! Pas maintenant ! La sorcière entendit alors des pas descendre d'un escalier. Elle enregistra ce détail si jamais elle venait à s'évader. Une clé tourna quelques instants dans la serrure de la porte qui s'ouvrit, les gonds n'ayant jamais du être huilés. Lise se redressa du mieux qu'elle put pour apercevoir son agresseur mais ne réussit pas à distinguer les contours de son visage. La jeune fille se mit à pester intérieurement ce qui sembla amuser son interlocuteur. Celui-ci ricana avant de s'avancer lentement, pas à pas, vers la lumière émise par la faible meurtrière du mur. Lise essaya encore une fois de se lever, détestant ce sentiment d'impuissance, mais ses efforts restèrent vains. Son ravisseur avait presque atteint le halo de lumière mais s'arrêta. La jeune fille aurait pu parier qu'il souriait.

— Alors comme ça on oublie de venir me dire bonjour ?
— Qui êtes-vous ?!, cracha Lise avec hargne.
— Tu ne me reconnais pas ?, souffla l'homme.

Il avança son visage dans la lumière et la jeune sorcière eut un mouvement de recul en apercevant la cicatrice courant sur l'oeil de son ravisseur qui n'était pourtant pas borgne.

— Et maintenant tu me reconnais ?, demanda son agresseur innocemment.
— Lock... Lockfer !, hoqueta Lise.
— Ahh, soupira d'aise le jeune homme, un instant j'ai cru que tu m'avais oublié avec ton petit séjour chez les changes-formes !
— Comment es-tu au courant ? C'est toi qui les à conduits à moi !!, s'époumona la jeune fille.

Elle tenta de frapper le visage de son ravisseur pour effacer ce petit sourire satisfait mais ne réussit seulement qu'à s'entraver un peu plus dans ses chaînes.

— Calme toi voyons, tu vas finir par te faire mal. Je suis au courant c'est tout, je ne vois pas pourquoi je les aurais conduits à toi alors que j'ai besoin de ton âme.

Lise cessa de respirer. Elle avait complètement oublié que Lockfer voulait faire fusionner son âme avec son corps. Celui-ci la regardait d'ailleurs un petit sourire malsain sur le visage.

— Qu'est ce que je pourrais bien faire... J'ai besoin de ton âme et tu es ma prisonnière... Qu'en penses-tu​ ?
— Tu n'oserais pas !
— Tu es sure ?, questionna Lockfer en haussant un sourcil.
— Oui parce que... Tu as besoin de mon accord pour faire fusionner mon âme à ton corps sinon cela ne marchera pas !

Lise avait répondu cela dans le seul but de rester tranquille pendant encore quelques instants​ et quelle ne fut pas sa surprise lorsque le jeune acquiesça.

— En effet, c'est pourquoi je vais te laisser moisir ici jusqu'à ce que tu acceptes, il eut un moment d'hésitation, en fait non, je vais te laisser aller à cette fête pour que tu réalises le vrai visage que portent les gens, termina-t-il un petit sourire flottant sur ses lèvres.

Lise n'eut pas le temps de protester qu'elle se retrouva allongée et hagarde devant la maison de sa tante. Elle secoua la tête pour retrouver ses esprits mais ne pouvait s'arrêter de penser à son enlèvement et à sa téléportation non désirée. Après encore quelques petites minutes à attendre bêtement devant la porte, elle pénétra à l'intérieur, priant pour ne croiser personne. Malheureusement le destin en avait décidé autrement et elle se retrouva bientôt devant Lucinda et Rémi qui furent surpris de la voir entrer par la porte d'entrée alors qu'ils ne l'avaient ni vue ni entendue sortir.

— Je suis partie faire un tour en balai, sembla être la meilleure réponse à leurs questions muettes.

Ils continuèrent de la regarder avec surprise puis Rémi lui fonça dessus.

— J'espère que tu n'as pas oublié la fête de ce soir !
— Non non ne t'en fais pas je gère, répondit distraitement la jeune fille.
— Tu gères avec ou sans tenue ?

Lise le regarda un instant sans comprendre avant de se souvenir de sa chambre qui avait été ravagée et même si la magie faisait des miracles, les vêtements gardaient la séquelle du désastre. Elle soupira et abdiqua devant son cousin un peu trop enthousiaste à son goût qu'elle n'avait pas de vêtement corrects pour une fête. Celui-ci la prit donc par le bras sans grande délicatesse et l'emmena dévaliser les boutiques pour une malheureuse petite fête.
C'est dépitée et harassée que Lise se jeta sur son lit, vite rejoint par son cousin qui voulait absolument qu'elle essaye tous les vêtements qu'il lui avait acheté (parfois contre son gré) alors qu'elle les avait déjà tous essayés dans les différents magasins.

— Rémi je t'en supplie j'ai déjà tout essayé laisse-moi me reposer, geigna-t-elle.
— Pas question ! Tu les as essayé séparément, maintenant il faut créer les tenues !
— Depuis quand tu t'intéresses à ça ?, demanda-t-elle en se redressant sur ses coudes.
— Depuis que ma cousine disparue est revenue. Je me suis ennuyé sans toi, je peux bien te le faire payer, répondit-il avec un petit sourire.
— Rémi s'il-te-plaît, je te laisserai tranquille ce soir.
— Ah non pas question ! Tu vas rester avec moi tout le long ! Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser batifoler alors que tu viens à peine de revenir !

Si tu savais, songea Lise.

— D'accord mais je mets juste une tenue et ce sera celle de ce soir, d'accord ?
— Cinq sur cinq mon commandant !

Lise se permit de s'assoupir quelques instants le temps que Rémi lui trouve LA tenue parfaite pour le soir. Une dizaine de minutes plus tard, Lise dut émerger de sa sieste pour éviter de se retrouver asphyxiée par le tas de vêtements qui lui avaient été balancés sur la​ tête par son charmant cousin.

— C'est une blague Rémi ?
— Tu n'aimes pas la tenue ?, demanda celui-ci innocemment.
— Je sais que tu n'as pas forcément une bonne mémoire, mais non, je n'aime toujours pas porter des robes qui ont plus de trous que de tissus. Et tu as acheté ça quand ?!
— Il est possible que quelques vêtements de soient faufilés dans les achats, mais cette robe est très jolie je ne vois pas de quoi tu te plains.
— Rémi.
— Bon d'accord elle est un peu courte et a de petits ajourements.
— Rémi.
— Non tu ne me regardes pas comme ça et tu la mets ! Tu n'as pas le choix c'est dans le thème de la fête !
— Je la sens de plus en plus mal cette fête, marmonna Lise.
— Qu'est ce que tu as dit ?
— Rien rien. Tu peux sortir si tu veux que je mette ce mouchoir.
— Toujours dans l'exagération toi. Bon tu as vingt minutes. Et fais-toi belle !

La porte se referma et Lise se rembrunit. Depuis quand son cousin s'occupait des vêtements ? Il n'avait jamais aimé faire les magasins et la jeune fille ne voyait pas pourquoi il aurait subitement changé. Elle enfila avec rétissance la robe et se regarda dans le miroir. La robe était très jolie, certes, mais trop courte à son goût pour aller à une fête remplie de monde. Elle se brossa rapidement et ne prit pas la peine de se maquiller, juste pour embêter son cousin. Elle mit de petites baskets noires ce qui ne manquerait pas de faire avoir des sueurs à Rémi et elle sortit de sa chambre.

— Lise mais c'est horrible ! C'est quoi cette horreur ! Des baskets avec une telle robe mais c'est immonde ! Et dire qu'on est déjà juste au niveau du temps !

Lise souria mesquinement à son cousin et enfourcha son balai avant d'entendre plus longtemps ses remarques sur sa tenue. La fête se déroulait près de la forêt dans laquelle Lise s'était aventurée la nuit. Elle eut des sueurs froides en repensant à sa courte mais effrayante captivité et suivit son cousin qui se dirigeait vers une source musicale. Une fois pied à terre, la jeune fille continua de suivre son cousin jusqu'à ce qu'une voix lui parvienne, la faisant instinctivement se crisper.

— Mais qui voilà ? Rémi et une revenante !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top