Lise se retourna en serrant les dents pour le visage détestable d'une personne qui ne lui avait pas manqué. Elle nomma : Malrin. Elle guetta la réaction de son cousin qui ne se fit pas attendre.

— Malrin que veux-tu ?, soupira Rémi.
— Savoir pourquoi tu te ramènes avec une morte vivante, persifla-t-il.
— Malrin, sache que pour ta gouverne je n'ai jamais été morte !, rétorqua Lise.
— Vraiment ? Ce n'est pas ce que Rémi nous répétait à tout bout de champ, ironisa-t-il.

Lise regarda son cousin, étonnée de cette révélation. Son cousin avait toujours été du genre discret mais en y repensant, Lise ne le reconnaissait plus depuis son retour chez les sorciers. Malrin se rapprocha des deux jeunes gens et se pencha tout doucement au dessus de l'oreille de Lise.

— En tout cas sache que tu aurais mieux fait de l'être.

Il se releva sous le regard inquisiteur de Rémi qui n'avait rien pu entendre et sous le regard à moitié perdu de Lise.

— Et au fait, Lise tu n'as pas été conviée à cette fête. Mais passe tout de même une bonne soirée, déclara Malrin avec un sourire carnassier.

Lise était complètement perdue. Son cousin qui savait qu'elle n'était déjà pas appréciée de la moitié de la population l'avait amené à une fête où elle n'avait pas été invitée. Il voulait qu'elle se mette tous les jeunes sorciers à dos ou quoi ? Lise émettait des hypothèses dans son esprit à une vitesse folle, mais aucune n'était logique. Son cousin avait seulement du vouloir la divertir et pourquoi pas lui faire rencontrer de nouvelles personnes. Une violente migraine s'empara alors de sa tête qu'elle prit entre ses mains. Pourquoi est-ce que tout devait être aussi compliqué ?

— T'inquiète pas pour lui Lise, tu le connais, toujours en train de menacer les gens et leur faire peur. Souviens toi de ta rentrée à Larpuce, il t'avais mis mal à l'aise avec une seule question. Et puis les personnes ne changent pas comme ça, surtout quand il s'agit de Malrin. Il t'as dit quoi au fait ?, demanda Rémi.
— La même chose que toi, répondit Lise distraitement tout en s'éloignant.
— Mais qu'est ce que j'ai dit ? Lise attend ! Non revient ne reste pas seule !, s'époumona Rémi en vain.

Lise n'écoutait déjà plus son cousin vociférer et se coula discrètement entre les nombreux adolescents conviés dans cette clairière tout en regardant autour d'elle. La musique sortait de nul part et de partout à la fois. Les arbres eux-mêmes semblaient danser au rythme enivrant de la musique. Le sol était recouvert d'une mousse qui s'enfonçait sous les pieds et le ciel commençait sa collection d'étoile. Des feux magiques de toutes les couleurs créaient une ambiance douce et colorée. Lise avait le souffle coupé devant tant de beauté et de magie. Bien qu'elle soit elle même une sorcière, la magie la fascinait toujours autant. Dans un coin, des adolescents montraient des tours compliqués à des adolescentes en admiration, d'autres volaient sur leur balai, ceux qui restaient au sol dansaient, parlaient et rigolaient. Lise aurait presque pu se sentir comme une jeune fille normal si une petite voix dans sa tête ne cessait de lui répéter de se faire discrète et de ne pas se faire repérer et si elle ne se sentait pas fixée par des regards assassins . De plus la petite annonce de Malrin, bien que désagréable lui montait à la tête et Lise cherchait désespérément le pourquoi du comment.

— Attention !, hurla une voix masculine un peu plus loin.

Trop tard. Lise se retrouva projetée par terre, légèrement sonnée. Avant qu'elle n'ai pu réagir un petit attroupement se forma près d'elle. Lise maudit cet imprévu car sa discrétion tombait à l'eau. Tous les jeunes attroupés se mirent soudain à chuchoter entre eux et à la pointer du doigt.

— Qu'est ce que cette fille fait ici ?
— On ne l'a pas invitée !
— Elle est censée être morte !
— Pourquoi elle est là alors ?

Les questions fusaient et Lise voulu se relever pour partir loin d'ici et fuir ces regards mais un coup de pied dans ses jambes la fit retomber par terre. Grognant de douleur, elle foudroya du regard son agresseur. Celui-ci semblait plus âgé et sur de lui que les autres adolescents et la regardait méchamment.

— Pourquoi t'es là sale maudite ?
— Je te demande pardon ?!
— Pourquoi es-tu ici ?, articula-t-il lentement.
— Parce que j'y ai été conviée, siffla Lise.
— Ton cousin n'a pas été convié lui non plus. Donc qui t'a convié ici ?
— Mon...
— C'est moi !, la coupa une personne.
— Pardon ?!, persiffla son agresseur. Tu as invité cette chose à notre fête ?! Alors que tu sais très bien que c'est interdit !
— Je ne l'ai pas invité elle. J'ai invité son cousin donc je l'ai invitée aussi en quelque sorte. Je regrette d'avoir invité Remi, je ne le pensais pas aussi inconscient et stupide.
— Son cousin est un imbécile ! À cause de lui la fête est gâchée ! Donc c'est à cause de toi !
— Désolé, balbutia le jeune homme en baissant la tête.
— Il fallait y penser avant ! Maintenant nous sommes condamnés à cause de lui !

Lise assistait à cette joute verbale sans pouvoir intervenir pour aider ce jeune homme dont elle n'avait toujours pas vu le visage qui n'avait rien voulut faire de mal à part avoir inviter son cousin à une misérable fête. Son cousin ! Lise se mit à le chercher des yeux et se releva cette fois sans problème dans l'espoir de l'apercevoir. Soudain une piqure se fit ressentir dans son cou et Lise hoqueta. Elle sentit une pointe s'enfoncer de plus en plus dans sa chair et elle passa sa main dans son cou dans l'espoir de retirer le corps étranger. Bizarrement elle ne sentit rien malgré la douleur qui était de plus en plus forte. Intriguée, Lise se mit à frotter son cou énergiquement. Une violente fatigue la saisit soudain et elle sentit son corps tomber en avant, échappant à son contrôle. Sa vision se brouilla mais Lise réussit à distinguer sa main couverte de sang. La dernière​ chose qu'elle entendit fut une voix non inconnue dégoulinante de mépris à son égard. Lise s'écroula par terre avant de sombrer dans le néant le plus total.

— Ce parasite ne nuira plus à personne, ne vous en faites plus. Plus personne n'est condamné.