Chapitre 48
Pdv Drago
- Un whisky pur feu, répondis-je au serveur qui repartit dans les secondes suivantes.
Après avoir croisé le regard de Blaise, je me mis à fixer la plante verte à ma gauche. Même elle avait sans doute une vie plus intéressante que la mienne. Pathétique.
- Tu ne voudrais pas m'expliquer ce qu'il se passe, soupira mon ami de toujours en pianotant la table avec ses doigts, geste que je détestais.
Aucune réponse ne sortit de ma bouche. Je n'avais guère l'envie de lui expliquer la situation et m'étais contenté de rejoindre le lieu de notre rendez-vous partagé entre l'agacement, la déception et la... Douleur ? Oui, ça devait sans doute être ça.
- Drago, j'ai beau avoir suivi les cours de Trelawney à Poudlard, ce n'est pas pour cette raison que je vais réussir à deviner ce que tu penses ou ce qu'il s'est récemment produit.
Poudlard, une belle époque. Que de merveilleux souvenirs...
Oui, c'était de l'ironie.
- Ça a un rapport avec ta mère ? Pansy ? Ginny ? Kiara ? Je ne sais pas moi.
Je le laissai poursuivre son monologue en espérant qu'il prendrait bientôt fin. Je ne voulais pas lui parler. C'était trop compliqué à comprendre pour lui ? Visiblement oui vu qu'il ne cessait ses questions.
Sans m'y attendre, Blaise frappa la table avec son poing me faisant sursauter. S'il pensait que c'était de cette manière que j'allais lui confier la moindre chose. Ma seule envie était d'ignorer la moindre personne qui tenterait d'avoir une conversation avec moi. Et qui que ce soit. Donc si ça pouvait l'amuser de parler tout seul pendant des minutes, c'était son problème. En cas d'ennui, il n'aurait qu'à aller faire connaissance avec une des femmes qui nous observaient depuis notre entrée dans le bar.
- Drago, je t'assure que si tu ne me réponds pas, j'irai chercher mes informations moi-même et je ne suis pas sûr que tu l'apprécies.
L'instant d'après, le serveur finit par revenir avec nos boissons. J'attrapai mon verre avant de le choquer contre celui de Blaise. Puis, je pris enfin la parole :
- Trinquons à ma prise de distance avec Ginny Weasley.
Suite à ça, je portai mon verre à mes lèvres pour en avaler le contenu d'une seule traître sans la moindre hésitation. De toute manière, je n'avais rien de mieux à faire. Quant à Blaise, je le vis du coin de l'œil me lancer un regard désapprobateur que j'ignorai totalement.
- C'est donc Ginny qui t'a mis dans cet état ? déduit-il.
Je ne lui répondis pas pour la énième fois. A quoi bon de toute manière ?
Ginny Weasley... Comment avais-je pu m'attacher à elle ? Et pourquoi ?
- Si tu savais à quel point je meurs d'envie de m'enfuir loin de ce Pays pour ne jamais y revenir, finis-je par dire. De toute manière, plus rien ne me retient ici.
- Bien-sûr que si. Ne sois pas idiot, il y a plusieurs personnes pour qui tu comptes suffisamment pour ne pas qu'elles te laissent partir.
- Elles n'auront qu'à m'accompagner si elles y tiennent tant.
Suite à ma réponse, je quittai ma chaise avant de laisser sur la table l'argent que m'avait coûté ma boisson.
- J'ai besoin de réfléchir, n'essaye pas de me rejoindre.
Sans lui laisser le temps de me contredire ou de m'en empêcher, je quittai ce lieu si jovial contrairement à mon humeur et transplanai quelques rues plus loin afin de rentrer au manoir.
Je montai directement à ma chambre me fichant que ma mère m'ait entendu arrivé ou non et fermai la porte à clé derrière moi. Je retirai ensuite mon manteau et mes chaussures avant de m'allonger sur mon lit.
Jamais je ne m'étais senti mal de cette façon. J'avais bien connu pire, ma sixième année à Poudlard pouvait d'ailleurs en témoigner, mais cette fois-ci, tout était différent. Il ne s'agissait pas des mêmes raisons. Comment cette fille parvenait-elle à... Avec ses soi-disant distances dont je me fichai éperdument. Et puis, que cela voulait-il signifier ? Que sans Potter, nous n'aurions jamais eu cette discussion ? Que nous serions devenus beaucoup plus que de simples amis ?Était-ce au moins ce que je désirais ? Construire quelque chose avec elle ?
Oh, qu'est-ce que j'en savais de toute façon ? La question ne se posait même pas puisque nous n'étions plus rien. Quant à leur mariage, je ne rêvais que d'une chose : qu'ils s'étouffent tous deux avec leur pièce montée afin que je n'entende plus jamais parler d'eux.
Pourquoi tout était si compliqué ? Pourquoi la seule personne à qui je m'étais attachée depuis des années était Ginny Weasley ? Pourquoi était-elle devenue tant importante pour moi ? Pourquoi je me posais autant de questions aussi ?
Puisqu'elle ne souhaitait plus que l'on soit si "proches", il était temps que je la fasse disparaître de ma vie. Que je tourne la page. Même si je devais reconnaître que c'était extrêmement difficile.
Après quelques minutes de recherches, je trouvai les quelques lettres que nous avions échangées et m'empressai de descendre dans le salon. Partagé entre la déception et la colère, je les déchirai en plusieurs morceaux avant de les jeter dans le feu de la cheminée. Cependant, cela ne m'aida pas à me sentir mieux.
J'informai ensuite ma mère que je montais me coucher même si ce n'était pas d'une grande utilité puisqu'elle n'avait pas remarqué que j'étais descendu et que je venais d'alimenter la cheminée avec de vieilles lettres qui ne devaient désormais plus avoir d'importance à mes yeux. Apparemment, elle n'allait toujours pas mieux ce qui n'était pas pour me rassurer.
Inquiet et toujours énervé, je rejoignis mes appartements avant d'observer les arbres par la fenêtre avec un long soupire. Une nouvelle vie débutait. Une vie sans Ginny Weasley. Une vie où cette fois-ci, je me faisais la promesse de ne plus m'attacher à personne puisque c'était apparemment une perte de temps. Finalement, je reprenais la vie que je menais auparavant sauf que j'espérais qu'elle soit davantage meilleur vu le peu de souvenirs heureux que j'en avais.
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