Chapitre 47
Pdv Ginny
Épuisée et vidée de toutes forces, j'entrai dans le hall de l'immeuble en étouffant un bâillement. Déjà vingt heures que je n'avais ni mangé, ni dormi et je commençais sérieusement à le ressentir. La seule chose qui me donnait envie, était de m'affaler sur mon canapé et de dormir durant des minutes et des minutes, des heures et des heures, des jours et des jours et...
- Drago ? m'exclamai-je après m'être dirigée vers les escaliers. Qu'est-ce que tu fais ici ?
Même si ce n'était pas son attention, il m'avait effrayé. Pourquoi était-il au beau milieu du hall aussi ?
- Je passais par hasard, me répondit-il avec un très fin sourire.
- Par hasard ?
Je n'en croyais pas un mot étant donné que c'était peu probable qu'il ait eu l'idée de venir ici par hasard comme il l'affirmait. Personne ne faisait ça.
- Ma mère m'a dit que j'avais reçu la visite d'une jeune femme aux cheveux roux. Et comme les seules qui correspondaient à cette description et que je connaissais étaient ta mère et toi, j'en ai conclu que tu étais passée chez moi.
Je posai mon pied sur la première marche de l'escalier en faisant signe à Drago de me suivre. Inutile que l'on discute dans le hall avec les voisins qui pouvaient surgir à tout moment. Surtout la grand-mère qui habitait au rez-de-chaussée. Une vraie commère cette femme.
- Effectivement, je voulais te parler. D'ailleurs, tu dois te sentir mieux maintenant que ta mère est revenue.
Du coin de l'œil, je le vis hocher la tête tandis que nous montions les escaliers.
- Oui, même si je continue de m'inquiéter car elle se comporte étrangement. En tout cas toi, tu n'as pas l'air d'aller bien. Et puis on dirait que tu n'as pas dormi de la nuit.
- C'est le cas. J'étais à St Mangouste.
Une fois notre ascension terminée, je ne mis pas longtemps avant d'ouvrir la porte de l'appartement et de m'engouffrer dans le salon en baillant une nouvelle fois. Drago referma la porte derrière nous tandis que je m'assis dans un fauteuil pour défaire les lacets de mes chaussures.
- St Mangouste ? Que s'est-il passé ? se soucia-t-il en s'appuyant contre le mur.
Après un long soupire et quelques secondes de silence, je finis par lui expliquer la situation en détails durant des minutes qui me paraissaient interminables tant mon envie de dormir était grande.
- Et donc, il est censé avoir prochainement un changement ?
- Personne ne le sait encore, marmonnai-je en prenant ma tête dans mes mains.
J'en profitai pour fermer mes paupières et me concentrer durant un court instant sur rien d'autre que ma respiration. Tout se mélangeait dans mon esprit et je craignais qu'Harry ne sorte jamais de St Mangouste. Après tout, les guérisseurs ne s'étaient pas montrés très optimistes et confiants lorsque je leur avais parlé pour la dernière fois avant de décider de rentrer puisque c'était inutile que je reste aux côtés d'Harry avec qui je ne pouvais pas communiquer.
- Bien. Je vais te laisser, nous parlerons une autre fois car je vois bien que ce n'est pas le moment.
Je me redressai brusquement. Cette conversation que je tenais à avoir avec lui m'était totalement sortie de la tête.
- J'ai besoin de réfléchir et faire le point, lâchai-je.
Les mots s'étaient échappés de ma bouche sans que je ne parvienne à les arrêter. Pourquoi avais-je dit ça ? Et de cette manière ?
- Le point sur quoi exactement ? Car j'ai beau essayé de comprendre, je n'y parviens pas.
Même s'il ne semblait pas avoir entièrement saisi la nature de mon message, je pouvais deviner un certain agacement dans le ton de sa voix.
- Tout. Il faut qu'on prenne nos distances Drago.
Sur toutes les manières d'amener le sujet, il y avait fallu que je choisisse celle-ci. Et puis, je n'en pensais pas à un mot. Je voulais tout sauf m'éloigner de Drago. Seulement, je devais aussi me montrer raisonnable avant que les choses ne viennent à déraper.
Le seul bruit qui suivit ma réponse fut le tic-tac de l'horloge qu'un voisin nous avait donnée lorsque nous lui avons rendu un service quelques mois auparavant. Rarement, je m'étais sentie si embarrassée. Surtout que j'étais seule responsable de cette situation. Pourquoi n'avais-je pas su fermer ma bouche ? Une fois de plus...
- Tu veux que je te dise quelque chose Ginny ? finit-il par réagir.
Drago se mit debout tout en me fixant - regard qui me donnait presque des frissons - et sans me laisser le temps de lui répondre, il poursuivit :
- Tu fais une belle bêtise en te mariant avec Potter. Sauf que tu vas t'en rendre compte trop tard.
- Qu... quoi ? articulai-je avec difficulté.
- Je n'y suis pour rien si tu n'es pas capable de prendre toi-même des décisions censées.
- Si tu y es pour quelque chose ! m'énervai-je sans en connaitre la raison. Avant que tu ne fasses parti de ma vie, tout allait bien et mes pensées étaient claires.
Au point où nous en étions, je jugeai bon de mettre tout au clair, y compris la vraie nature de notre relation. Et puis, pourquoi m'embêtai-je avec toutes ces questions ? Tout était flou dans mon esprit, pas dans le sien. Pour lui, tout ça était parfaitement normal. J'étais son amie. Son. Amie.
- Tu ne comprends vraiment rien.
Effectivement c'était le cas. Je ne voyais pas où il voulait en venir et ne saisissais pas la nature de son attitude étrange. Quoique, la mienne était tout aussi inexplicable et incompréhensible...
En quelques pas, Drago arriva face à moi tandis que j'essayais toujours d'interpréter ce qu'il venait de me dire. Il était d'ailleurs si proche que je ne voyais plus que son visage penché légèrement au-dessus de moi puisqu'il était debout et moi assise. Sauf qu'il était beaucoup trop proche.
- C'est de ta faute si je ne comprends rien, répondis-je sans réussir à penser à autre chose que le peu de distance qui nous tenait éloignés.
- Très bien.
Aucun de nous deux ne bougea jusqu'au moment où sa main glacée vint se poser délicatement sur ma joue.
- Dans ce cas je vais te simplifier la vie, me murmura-t-il avec l'air le plus sérieux au monde.
Totalement perdue, je le vis ensuite s'éloigner avant de se diriger vers la porte qu'il ouvrit violemment, la faisant s'écraser contre le mur.
- Et sache que ton mariage est déjà voué à l'échec Weasley.
La seconde d'après, Drago avait totalement disparu de mon champ de vision, emportant avec lui notre "amitié"...
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