Pdv Ginny

Je pris une grande inspiration avant de frapper à la porte, ignorant si Drago pouvait bien être là. Après tout, c'était peu probable pour un jeudi après-midi. Sans doute se trouvait-il au ministère et non à son domicile.

Même si j'essayais, je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une légère angoisse à l'idée de mettre les choses au clair entre nous. Je craignais que cela change notre relation quel qu'elle soit et je ne pouvais imaginer ce que Drago en pensait. Sauf que je ne pouvais plus reculer, plus maintenant.

Sursautant lorsque j'entendis du bruit, je sortis de mes pensées afin de détourner la tête vers la porte qui s'ouvrait. Je m'encourageai silencieusement tout en cherchant les bons mots. Par quoi allais-je bien pouvoir commencer ? Drago, nous devons parler. Drago, qu'est-ce qu'il se passe ?

Finalement, je n'eus pas besoin de trouver une réponse à mes questions puisque je me retrouvai face à la mère de Drago. Je dus d'ailleurs cligner plusieurs fois des yeux pour m'assurer que je n'étais pas en train de rêver. Si je m'attendais à la voir...

Aucune de nous ne parla durant un long moment. Enfin, elle, attendait que j'annonce la venue de ma visite tandis que moi, je me demandais quand était-elle revenue.

Me raclant la gorge, je finis par dire quelque chose après plusieurs minutes :

- Bonjour, je viens voir Drago.

Certes, ce n'était pas la chose la plus brillante que j'aurai pu dire. Elle devait bien se douter que je ne venais pas pour visiter le manoir.

Elle fronça les sourcils avant de me dévisager.

- Drago est absent. Il est au ministère et ne rentrera que ce soir, finit-elle par répondre, sa main posée sur la poignée de la porte.

- Oui, bien-sûr. C'est ce que je pensais.

C'était plus à moi-même que je venais de parler mais ce n'était pas de ma faute si j'étais trop perturbée pour adopter une attitude normale. 

- Vous pourrez lui dire que je souhaite lui parler s'il vous plait ? ajoutai-je après une légère hésitation. 

Il me sembla la voir hocher la tête, sans doute impatiente que je parte. Pas qu'elle me détestait, enfin je n'en savais rien, mais j'avais plutôt l'impression qu'elle n'avait aucune envie de converser avec quiconque. A ce moment précis, je déduisis qu'il était temps pour moi de rentrer.

- Excusez-moi pour le dérangement, je vais y aller. Au-revoir.

- Au-revoir, répondit-elle d'un air absent. 

Je me retournai et l'entendis fermer la porte derrière moi. Encore surprise par l'échange que nous venions d'avoir, je me mis à avancer à faible allure dans l'allée qui menait à la sortie du domaine et transplanai quelques temps après.  

Pdv Drago

Après une journée épuisante, j'étais enfin de retour au manoir et je n'avais qu'une envie : dormir. La nuit avait été courte, une nouvelle fois. En vérité, je n'avais que très peu fermé l'œil ressassant tout ce qui me tracassait mais surtout la nouvelle que Pansy m'avait apprise et qui ne m'avait guère réjoui. J'aurai d'ailleurs aimé en discuter avec Blaise sauf que mon amie m'aurait sans aucun doute tué avant que je n'aie le temps de dire la moindre chose. Cette solution n'était donc pas envisageable.

Arrivé dans la pièce de séjour, je saluai ma mère et pris place dans un des fauteuils en remarquant qu'elle ne m'avait pas quitté du regard. Regard des plus étranges au passage. La connaissant, je compris très vite qu'elle tenait à me parler de quelque chose mais qu'elle ne le ferait pas dans l'immédiat, préférant me faire patienter encore quelques secondes.

Commençant sérieusement à me questionner sur ce qu'elle pensait, je me servis de quoi me désaltérer, chose dont j'aurai mieux fait de m'abstenir. 

- Dis-moi Drago, te serais-tu épris d'une certaine jeune femme il y a peu ?

Je manquai de m'étouffer avec mon verre et dus tousser longuement avant de lui fournir une réponse. Comment avait-elle pu être informée aussi facilement de mon ancienne relation avec Kiara ? Et savait-elle tout ? Enfin, je voulais dire, connaissait-elle l'existence de Caleb et Candice ?

- Je comptais t'en parler, débutai-je après avoir repris ma respiration. J'ignore comment tu l'as appris mais je suis peu fier de ce que j'ai pu faire les mois suivants la bataille de Poudlard. Et je hais Kiara désormais... 

Ses sourcils se froncèrent mais ce geste ne retint pas particulièrement mon attention. 

...Si je m'efforce de garder contact avec elle, c'est seulement pour nos enfants.

Tandis que je poussai un long soupire, je la vis s'asseoir plutôt brusquement face à moi avec une expression sur le visage que je ne lui connaissais pas.

- Viens-tu de m'annoncer de la manière la plus déconcertante et inattendue possible que je suis grand-mère ?

Fuyant son regard, je compris enfin qu'elle ne tenait pas à me parler de Kiara car elle ne savait rien à son sujet et encore moins à celui de Candice et Caleb. Qu'est-ce que je pouvais être idiot... J'aurai aimé lui annoncer d'une toute autre manière que celle-ci.

- J'avais cru comprendre que tu le savais déjà. Autrement je peux t'assurer que je te l'aurai appris d'une façon beaucoup plus...

- Subtile ? suggéra-t-elle.

- Exactement.

- Je dois reconnaître que pour une surprise c'en est une.

Puisque le sujet était lancé, je décidai de me lever afin de chercher une des rares photos que j'avais prise en leur compagnie. Je détestais me faire photographier mais Blaise avait réussi à me convaincre car c'était pour avoir un bon souvenir. Magnifique même...

Quand je l'eus trouvée, je la tendis à ma mère qui la prit dans ses mains en l'observant silencieusement. Un fin sourire se dessina sur son visage.

- Ils se nomment Caleb et Candice, ce sont des jumeaux, expliquai-je calmement en fixant moi aussi la photo d'un air absent.

- Très bien, nous savons dorénavant de quoi nous allons discuter toute la soirée. Je t'en prie assieds-toi.

Je m'exécutai n'ayant pas l'envie de la contredire.

- Nous devrions plutôt dîner avant, remarquai-je en me rendant compte de l'heure tardive.

- Pour le moment, il y a des choses plus importantes à régler. D'ailleurs, poursuivit-elle sans que je n'aie le temps de contester son choix, avant que l'on n'en vienne à ce sujet, je voulais revenir sur la question que je t'ai posé quand tu es rentré. Sache que je ne l'ai pas fait inconsciemment. En réalité, tu as reçu la visite d'une jeune femme aux cheveux roux qui demandait à te voir. Évidemment, tu dois t'en douter me connaissant, je n'ai pu m'empêcher de me questionner sur la nature de votre relation.

Ginny était venue ! C'était donc ça que ma mère voulait me dire. Comment avais-je pu partir sur le sujet de Kiara qui n'avait strictement rien à voir ?

D'ailleurs, pourquoi Ginny s'était déplacée ici ? Voulait-elle me parler de quelque chose ?

- C'est une amie. Connais-tu la raison de sa venue ?

- Une amie ?

Qu'est-ce que je détestais quand elle faisait ça et me posait ce genre de questions.

- Oui, affirmai-je une légère amertume dans la voix.

- En es-tu sûr ?

- Je ne suis sûr de rien en ce moment, lâchai-je en détournant une énième fois le regard.

Quoique, l'avais-je au moins été une seule fois dans ma vie ? 

Après quelques secondes, ma mère quitta son fauteuil tandis que je me posais des milliers de questions. A croire que c'était la seule chose dont j'étais capable. Cependant, pour trouver des réponses c'était une autre histoire. Sans oublier que rien ne se passait jamais comme je le prévoyais. 

Je relevai brusquement la tête quand je sentis une main sur mon épaule, ma mère attendait que je m'exprime davantage. 

Ginny, pourquoi me laissais-tu dans cet état et pourquoi avais-je du apprendre à te connaitre ? Tout aurait été plus simple si tu n'étais jamais venue chez moi pour ce stupide reportage...



Pdv Ginny

Jamais je n'avais marché aussi vite. J'aurai d'ailleurs aimé courir mais je n'en avais pas la possibilité, pas dans ce lieu. Lieu qui ressemblait d'ailleurs à un labyrinthe. Pourtant j'y étais déjà venue à plusieurs reprises mais tous ces couloirs se ressemblaient et paraissaient interminables. 

Angoissée, je tournai à droite en manquant de percuter un guérisseur qui me regardait comme si j'étais une patiente folle qui venait de s'échapper de sa chambre. L'ignorant totalement, je poursuivis mon chemin d'un pas toujours pressé dans la direction qu'on m'avait indiquée à l'accueil tout en espérant qu'Harry soit encore en vie.