Chapitre 41
Pdv Drago
Je ne savais pas comment réagir et même si tout cela était bien réel. J'avais l'impression d'être en plein rêve. Après tout, je m'étais peut-être endormi. Oui ça devait être ça. Tout était beaucoup trop beau pour être vrai. Ou alors j'étais dans un autre monde, une dimension parallèle ou je ne savais quoi.
- Dra... Drago, tu m'as tellement manqué.
Non ce n'était pas un rêve, ma mère était bien en vie, présente, là devant-moi.
Je finis par réagir et arrêter de me comporter comme une statue même si je ne parvenais toujours pas à réaliser ce qu'il se passait.
Malgré le fait que ce geste ne soit pas dans mes habitudes, je ne pus m'empêcher de la serrer dans mes bras, regrettant de ne pas l'avoir fait plus souvent par le passé. Jamais je n'aurai pensé un jour la revoir.
Les larmes me montèrent aux yeux sans que je ne parvienne pour autant à pleurer, un mélange de joie et de soulagement m'envahissant. J'avais vraiment fini par ne plus y croire. Et pourtant...
Nous finîmes par nous détacher au bout d'une bonne minute.
- Comment vas-tu Drago ? me demanda-t-elle, visiblement inquiète.
Elle me fixait, ses mains posées sur le contour de mon visage.
- Très bien mais ce n'est pas à moi qu'il faut poser la question, insinuai-je surpris qu'elle se soucie de mon état alors que j'allais très bien comparé à elle.
Elle fit un pas vers l'intérieur.
- Rentrons, décida-t-elle ignorant au passage ma réponse. Nous n'allons pas rester sur le seuil de cette porte toute la soirée.
Je la laissai passer en prêtant plus attention à l'état dans lequel elle se trouvait. Même si d'ordinaire elle était déjà mince, sa perte de poids était flagrante. Et puis, elle me paraissait si affaiblie comparée à d'habitude. J'ignorais ce qu'il lui était arrivé mais je savais déjà qu'elle refuserait de m'en parler et qu'elle me mentirait à ce sujet.
Soucieux, je la rejoignis dans le salon où elle venait de s'asseoir avec une légère grimace qui ne m'avait pas échappé.
- J'ai tenté de te retrouver mais je n'y suis jamais parvenu, m'excusai-je. Je le regrette amèrement.
- Drago, murmura-t-elle dans un souffle. Je ne t'en voudrai jamais car tu ne pouvais simplement rien faire. Moi-même je ne savais pas où je me trouvais.
Elle me fit signe de s'asseoir à ses côtés puisque j'étais resté debout, trop perturbé pour me comporter normalement. Chose que je fis immédiatement.
- Que t'est-il arrivé ?
Peut-être aurais-je du attendre avant d'entrer directement dans le vif de sujet. Elle venait à peine d'arriver que je l'assaillais de questions.
- Rien Drago, mentit-elle avec un léger sourire qui se voulait rassurant. Pourquoi voudrais-tu qu'il me soit arrivé quelque chose ?
La phrase que je venais d'entendre était sans doute celle qui sonnait le plus faux dans toutes celles qu'elle m'avait dites depuis ma naissance.
- Tu as disparu pendant plusieurs années et tu vas me dire que tu voyageais ou...
- Plusieurs années ? Cela fait autant de temps...
Elle semblait extrêmement étonnée.
- Oui. D'ailleurs...
Je me levai brusquement avant de me tourner dans sa direction pour reprendre :
- Nous devrions aller à St Mangouste. Je suis sûr que tu as besoin de soins.
Elle hocha la tête de gauche à droite :
- Drago, je ne veux pas aller à St Mangouste, et quoi que tu dises, tu ne me forceras pas à y aller. Je vais très bien, j'ai simplement besoin de repos.
- Et moi je suis ministre de la magie, ironisai-je agacé face à son entêtement.
- La seule chose qui m'importe est ton état actuel. Je craignais qu'il te soit arrivé quelque chose.
- Sauf que je vais très bien, moi.
Je venais d'adopter un ton assez catégorique, craignant de la perdre à nouveau.
- Où est...
Elle posa sa main sur mon bras, décidant d'ignorer toutes mes remarques et se mit à observer les alentours cherchant je ne savais quoi.
- Où est Lucius ?
Elle était si mal que je n'avais pas envie d'en rajouter. Ne sachant pas comment lui annoncer, je préférai garder le silence ce qui l'angoissa davantage :
- Drago, je t'en prie, ne me dis pas qu'il... Qu'il lui est arrivé quelque chose ?
Sa main tremblait légèrement tandis que je cherchais désespérément les bons mots.
- Drago ?
- Il est à Azkaban, soupirai-je.
Je vis son visage se décomposer.
- Durant combien de temps ?
- Aucune idée.
A peine fus-je installé à nouveau sur le canapé qu'elle me prit dans ses bras, chose à laquelle je ne m'attendais pas, une nouvelle fois.
- Il sera bientôt libéré, je te le promets, dis-je maladroitement alors que je ne pouvais même pas assuré que ce soit vrai.
Bien évidemment, ce n'était pas le genre de situation à laquelle j'étais confronté tous les jours et je savais tout sauf quoi faire à cet instant précis.
Après plusieurs minutes où je tentai d'enfin réaliser tout ce qu'il venait de se passer depuis le début de la journée, je l'entendis murmurer :
- Si tu savais comme je suis si fière de toi Drago...
A mon avis, elle n'aurait pas été si fière si elle savait que j'avais eu deux enfants que je ne voyais pratiquement jamais avec une femme que je haïssais désormais. Chose dont je ne l'informerai d'ailleurs pas dans l'immédiat.
- C'est moi qui suis fier d'être ton fils.
Et je l'étais vraiment. Cette femme qui m'avait donné la vie avait toujours eu une place si importante dans la mienne même si je ne le montrai pas obligatoirement en public en lui sautant au cou au beau milieu du chemin de traverse par exemple. Me soutenant même lorsqu'il m'arrivait de prendre une décision qui ne lui plaisait guère, elle n'avait toujours voulu que mon bonheur et restait l'une des personnes en qui j'avais toujours pu avoir confiance. Tout comme mon père, elle m'impressionnait et ce depuis mon enfance. Malgré ses apparences glaciales, elle restait une personne merveilleuse, une des seules qui comptait à mes yeux et une pour qui j'aurai pu mettre ma vie en péril. Alors oui, j'étais vraiment fier qu'elle soit ma mère.
Elle ne répondit pas mais je sentais qu'elle pleurait légèrement, chose que je ne l'avais presque jamais vu faire mis à part durant ma sixième année d'études à Poudlard. Une des pires années de mon existence...
- Je n'ai pas d'elfe de maison mais veux-tu que je t'apporte quelque chose ? proposai-je.
- Oui, du thé s'il te plait.
- Tu ne veux rien manger ?
- Non je te remercie Drago. Juste du thé.
Je me mis debout après avoir passé mon pouce sur sa joue pour essuyer ses larmes et me dirigeai vers la cuisine. J'entrepris la préparation du thé et ouvris un des placards en attendant que l'eau chauffe. J'attrapai des gâteaux que Blaise avait acheté un jour par curiosité et qui étaient délicieux puis les posai sur un plateau que je sortis au même moment. Je me fichais totalement que ma mère ne veuille pas manger, vu son état, elle n'allait pas avoir le choix. Quand le thé fut près, je le versai dans deux tasses que je plaçai avec la nourriture puis je sortis de la cuisine, le plateau dans mes mains. Je souriais sans pouvoir m'en empêcher, un vrai sourire sincère qu'on m'avait rarement vu faire. Je me sentais heureux, comme je ne l'avais jamais été depuis longtemps, sourire qu'elle me rendit quand j'arrivai près d'elle.
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