Chapitre 10
Pdv Ginny
J'attendais que la porte s'ouvre, mon dessert dans la main droite et mon sac dans l'autre.
Je portais une tenue que je jugeais plutôt normale c'est à dire une robe jaune que Luna m'avait offerte à mon dernier anniversaire avec des chaussures ouvertes avec un minuscule talon. Quant à mes cheveux, ils étaient tout simplement détachés. Après tout, ce n'était qu'un simple dîner, pas une fête ou je ne savais quoi.
- Ginny !
Candice venait d'ouvrir la porte et me faisait un grand sourire en me faisant signer d'entrer.
Je lui rendis son sourire avant de la suivre.
Drago venait de se lever et Caleb était heureux pour une raison qui m'était inconnue.
- Bonsoir, me dit-il.
J'étais gênée, comme souvent en présence de Malefoy et surtout chez lui.
- Salut.
J'avançai de quelques mètres.
- J'ai apporté le dessert, ajoutai-je en désignant l'assiette et son contenu que je tenais dans ma main.
Je ne savais pas quoi dire d'autre.
- Étant donné que tu adores les pommes, j'ai apporté un gâteau aux pommes, expliquai-je en posant celui-ci sur la table à manger.
- Trop bien ! cria Candice en sautant partout.
Drago sourit légèrement. Un sourire qui paraissait sincère. Je ne l'avais jamais vu en faire un. D'habitude c'était plus pour se moquer ou avec une mauvaise intention mais pas là.
- Tu as passé une bonne journée ? commença-t-il.
Je relevai la tête assez surprise.
- Euh... Oui. Ça allait je n'ai pas fait grand chose. Et toi ?
- Pareil. Nous devrions manger.
- C'est moi qui sers les entrées, s'exclama Candice en courant vers la cuisine.
Je m'assis face à Drago et Caleb à côté de lui.
J'avais déjà assisté à des dizaines de dîners différents mais jamais je n'avais connu un tel silence et embarras.
Heureusement, Candice revint rapidement en portant un joli plateau avec plusieurs verrines posées dessus.
- Au fait, Blaise n'est pas là ? me renseignai-je.
- Pourquoi ? Sa présence te manque tant ? ricana-t-il.
- Non. Juste pour savoir.
- Tu veux du vin au juste ? me proposa-t-il.
- Oui pourquoi pas.
Il déboucha la bouteille et nous servit un verre chacun.
- Je peux en avoir s'il te plaît ? le supplia presque Caleb en tendant son verre.
- Non, je ne crois pas. Mais tu peux toujours rêver, sourit une nouvelle fois Drago. Contente-toi de la bouteille à ta gauche, ce sera plus de ton âge.
Candice prit ensuite une des verrines et proposa à tout le monde de se servir :
- Prenez ce que vous voulez il y a plusieurs goûts différents. Je les ai faites avec papa tout à l'heure.
Je leur fis un grand sourire à mon tour en attrapant une verrine très appétissante.
Je pris ensuite une fourchette et mangeai quelque bouchées.
- C'est délicieux, dis-je.
- Merci, répondit Candice en commençant la sienne.
Elle macha quelques bouchées avant de tousser et de pousser son assiette loin d'elle.
- Je n'aime pas. Ça a un goût bizarre, grimaça-t-elle.
- Au moins tu as goûté, soupira Drago.
- Pardon.
- Ne t'excuse pas.
Drago semblait perdu dans ses pensées.
Je finis ma verrine avant d'en prendre une autre et au même moment il parla à nouveau :
- Ginny ?
Je manquai de la lâcher mais réussis tout de même à la poser dans mon assiette, saine et sauve. Venait-il vraiment de m'appeler par mon prénom ? Et puis, pourquoi ne pas faire comme lui ?
- Oui Drago ?
J'insistai bien sur le "Drago".
Je préférais attendre avant de boire mon verre de vin, de peur de m'étouffer s'il posait une question trop étrange.
- Tu penses que je ressemble à mon père, je veux dire, dans la manière de me comporter, surtout avec mes enfants ?
En effet, j'avais mieux fait de ne pas avaler le contenu de mon verre. Je ne m'attendais pas à cette question.
Quant à Candice et Caleb, ils ne se souciaient pas de notre conversation et jouaient au jeu de qui avalerait le plus rapidement son verre en entier.
- Et bien, je ne connais pas vraiment ton père alors je ne pense pas que je puisse te répondre.
- Pour te donner un exemple, il y avait un jour où nous avions dîné en compagnie de plusieurs personnes et j'étais dans le même cas que Candice. J'ai goûté un plat que je n'appréciais pas mais je t'assure que je trouvais vraiment ça infect mais mon père m'a obligé à le terminer alors que mon assiette était remplie quasiment à ras bord. Ce n'est peut-être rien mais ce souvenir m'a marqué.
Je ne savais vraiment pas quoi répondre.
- Non, je ne pense pas que tu ressembles à cette description. En tout cas, tu t'es comporté de manière normale avec Candice à l'instant.
Il hocha la tête tandis que les enfants étaient toujours avec leur jeu. Leur bouteille allait presque être vide, heureusement que ce n'était pas de l'alcool.
- Je ne te l'ai jamais dit mais quelque part, j'ai toujours envié votre famille. Vous n'aviez peut-être pas tout, mais au moins vous étiez heureux, poursuivit-il.
- Ah. Tu n'étais pas heureux ? me renseignai-je.
Ma question était stupide et la réponse évidente mais je ne savais tellement pas quoi lui répondre, c'était beaucoup trop étrange comme situation.
- Pas vraiment non, avoua-t-il.
- On peut manger le plat ? changea de sujet Caleb.
- Oui bien-sûr.
Drago semblait ailleurs mais se leva et se dirigea vers la cuisine.
Caleb me fit un clin d'oeil sans que je ne sache pourquoi et Candice me questionna :
- Ginny tu travailles avec papa au ministère ?
- Oui je travaille au ministère mais pas avec votre père. Nous n'avons pas le même travail.
Dorénavant je n'y étais plus mais bon. Je n'étais pas obligée de le préciser aux enfants.
Drago était de retour avec le plat et s'apprêtait à le poser sur la table quand Blaise déboula de nulle part dans la salle à manger.
- Blaise ? Déjà rentré ? dit Drago.
Il avait l'air surpris tout comme moi qui avais fait un bond sur ma chaise en le voyant si soudainement apparaître.
- Oui. Mauvaises nouvelles. Il y a eu un problème au ministère et tu dois t'y rendre d'urgence.
- Encore ? Je n'ai que ça à faire sérieusement ? s'énerva-t-il en posant brutalement la nourriture sur la table.
- Désolé.
Drago leva les yeux au ciel et sortit du manoir sans doute pour se rendre au ministère.
- On peut manger ? reprit Caleb de façon indifférente au départ de son père.
Blaise accepta et lui servit le plat.
La soirée n'était pas prête d'être finie, et je craignais la façon dont elle allait se terminer.
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