FIN - Chapitre 44
— Harry...
Le brun leva les yeux du berceau et Drago l'entoura de ses bras. Il avait beaucoup de mal à réaliser qu'il avait enfin son fils, qu'ils allaient enfin pourvoir revivre tous les deux, tous les trois, et rentrer à Poudlard.
Harry l'embrassa sur le front puis caressa la joue du bébé qui s'était endormi peu après qu'ils soient rentrés de l'hôpital. On se racla alors la gorge et les deux garçons se retournèrent.
— Ah, Katia, dit Harry avec un sourire. Vous êtes vraiment sûre que vous pouvez nous accompagner ?
— Oui, Monsieur Potter, il n'y a rien qui me retienne ici, répondit la jeune femme avec un sourire dans un anglais très bon.
Harry sourit. Katia était la femme que Steller avait embauchée pour s'occuper du nourrisson. Elle était une Cracmol, elle n'ignorait pas que le bébé était magique, mais elle n'avait aucune idée de ses origines, et Drago avait estimé trop tôt puis lui en parler.
— quand avez-vous prévu de rentrer en Angleterre ? demanda alors Katia.
— Le plus tôt possible, répondit Malefoy. D'ici la fin de la semaine, cela vous irait-il ? Je vais m'occuper des papiers pour faire de vous notre gouvernante et la nourrice de Gabriel.
Katia hocha la tête. Elle avait eu peur, après que le Médecin ait été arrêté, qu'elle soit évincée de la vie du nourrisson qu'elle avait allaité pendant cinq mois. À l'hôpital, Harry lui avait assuré que non, que le fils de son compagnon allait avoir besoin d'une présence maternelle, et quand bien même elle ne soit pas capable de faire de la magie, ils avaient décidé de la garder quand même plutôt que de devoir trouver une autre femme.
— Nous allons rentrer en Angleterre en train, comme vous ne pouvez pas transplaner, et que Gabriel est bien trop petit, dit alors Harry. Nous passerons également quelques jours à Londres, chez ma meilleure amie, Hermione, et son mari. Il est Moldu et je suis certaine que vous vous entendrez bien.
— Et après ?
— Après ? Nous rentrerons à Poudlard, et si vous le désirez, vous pourrez y vivre avec nous, ou bien à Pré-au-Lard avec Gabriel.
Drago décocha un regard à Harry, mais ne dit rien. Ils étaient tous les deux des professeurs, et même si le bébé était de retour chez lui, désormais, il fallait se rendre à l'évidence qu'ils n'avaient pas le temps de s'en occuper comme il le faudrait. Peut-être plus tard, mais tant que les horaires de Malefoy ne seraient pas aménagés, Katia était indispensable, et même s'ils n'en avaient encore pas discuté, un nourrisson à Poudlard, c'était peut-être trop demander à McGonagall.
— Nous verrons cela en temps et en heures, Monsieur Potter, répondit alors Katia avec un sourire. D'ici-là, j'aurais aimé que nous passions à l'appartement du Docteur Steller, que je puisse récupérer toutes les affaires de Gabriel et les miennes, si cela ne vous dérange pas...
— Bien entendu, nous irons demain, répondit Harry. En attendant, allez vous reposer, je pense que vous en avez bien besoin.
Katia lui offrit un sourire puis se détourna pour gagner la chambre d'amis où elle s'enferma avec un profond soupir. Sa vie venait de prendre un tournant radical et elle n'était pas bien sûre de le vouloir, mais elle avait appris à aimer Gabriel, même si elle avait été payée pour s'occuper de lui, et elle ne se voyait pas tout laisser tomber maintenant, alors qu'elle venait d'apprendre que le bébé avait été kidnappé et que ses parents, du moins son père, était mort d'inquiétude depuis cinq mois...
Tôt le lendemain matin, Harry accompagna Katia à l'ancien appartement de Steller, mis sous scellées par la police Moldue. Un policier posté en bas de l'immeuble reconnu la jeune femme et les accompagna jusqu'à l'appartement pour qu'elle prenne les affaires de l'enfant et les siennes, et uniquement elles. Le sac fut soigneusement fouillé quand ils quittèrent l'appartement puis Harry et Katia reprirent le bus pour rentrer et Katia soulagea aussitôt Drago du nourrisson qui pleurnichait, venant de ses réveiller.
— J'aurais dû vous laisser un biberon, s'excusa la jeune femme. Je suis désolée.
— Ce n'est rien, je me serais servi de la magie, si vous aviez trop tardé, répondit le blond. Vous avez tout ? demanda-t-il ensuite à Harry.
— Oui. Je vais envoyer un message à McGonagall pour lui annoncer la nouvelle, puis prévenir Hermione que nous allons passer quelques jours chez elle.
— Ça ne va pas la déranger, tu es sûr ?
Harry secoua la tête.
— Tant qu'on ne dit rien à Alexandre sur la paternité d'Andrew, ça ne posera pas de problèmes.
Malefoy opina et se renfrogna presque aussitôt. Harry serra les lèvres et le blond se détourna pour aller s'habiller.
Hermione fut ravie d'accueillir la petite troupe chez elle pendant quelques jours. Pour l'occasion, elle créa même une chambre supplémentaire à l'aide de la magie, dans le placard à linge de l'étage. Katia refusa cependant de s'y installer avec Gabriel, préférant la chambre d'amis du rez-de-chaussée, et Harry et Drago échouèrent dans cette chambre.
Changer de décors et converser avec un homme Moldu marié à une sorcière, aida beaucoup Katia à se faire une idée sur sa nouvelle vie auprès de Harry et Malefoy. Le fait que le Gryffondor lui propose de vivre à Pré-au-Lard était aussi une bonne chose, car elle ne serait, de ce fait, pas toujours entourée uniquement de sorciers, du moins pas d'elèves tous habillés de la même manière, et pourrait voir des adultes toute la journée.
— Tenez.
— Merci, Madame Greenwald...
— Hermione, répondit la brunette avec un sourire en s'asseyant sur le sofa.
Katia lui sourit et posa la tasse de thé sur la table basse devant elle. Elle regarda ensuite le nourrisson qui dormait dans son couffin, près d'elle sur le canapé. Dans un lit parapluie, non loin, Andrew, le fils d'Hermione dormait également profondément.
— Vous verrez, dit alors Hermione. Je connais Harry et Drago depuis très longtemps, ce sont de bonnes personnes.
— Oh, je n'en doute pas, mais comprenez que je sois un peu refroidie, répondit Katia.
— Et c'est normal, répondit la Gryffondor. C'est pour ça que je vous conseille de ne pas habiter au château. Vous allez être perdue au milieu d'enfants turbulents et Harry et Drago n'auront pas de temps à vous accorder la semaine.
— Parce qu'en vivant dans le village, ils en auront plus ?
— Ce ne sera pas le même univers, ils viendront sans doute tous les soirs pour voir le bébé, surtout Drago, et cela leur changera les idées en les faisant sortir de leurs cours.
Katia hocha lentement la tête. Elle récupéra sa tasse de thé et la but en silence, pensive.
À son grand étonnement, Harry n'eut aucun mal à faire accepter le dossier de demande d'aide pour une nourrice au Ministère Magique aux Affaires Familiales. En une semaine, ce fut réglé. On lui expliqua rapidement que Katia étant une Cracmole, le juge acceptait plus rapidement que si l'employée de maison était Moldue, du fait des risques liés à la magie, les sorciers ne faisant pas toujours attention quand ils usaient de leurs pouvoirs.
Katia tint quand même à prévenir Harry et Malefoy qu'elle n'était pas du tout à l'aise avec la magie, qu'elle ne l'avait jamais été, et que c'était la raison pour laquelle elle avait quitté ses parents sorciers très rapidement et jamais cherché à savoir si son « problème » pouvait se régler.
— Je suis contente que ce soit réglé.
— Moi aussi, assura Harry. À présent, je vais vous trouver un appartement ou une maison confortable à Pré-au-Lard.
— Je pourrais décorer ? demanda la jeune femme.
— Bien entendu. Et quand Gabriel sera plus grand et ira à Poudlard, si nous y sommes toujours professeurs, vous pourrez venir vous installer au château.
Katia opina en silence. Non, sans doute pas, mais elle ne répondit rien, réservant son choix définitif pour dans une bonne dizaine d'années.
Pré-au-Lard était un minuscule village sorcier, unique en Angleterre, et lorsque la rumeur qu'une Cracmole allait venir s'y s'installer, un léger vent de panique traversa Les Trois Balais et la Tête de Sanglier. Puis les gens apprirent que Harry Potter et Drago Malefoy s'étaient trouvé un intérêt commun l'un pour l'autre et qu'ils avaient adopté un enfant, et que pour la bonne santé psychologique du nourrisson, ils avaient dû engager une nourrice. Etrangement, la nouvelle passa comme une lettre à la poste, n'étant pourtant qu'une rumeur, un on-dit, mais cela arrangeait bien les affaires de Malefoy du coup, qui n'avait vraiment aucune envie que tout le monde sorcier soit au courant qu'il possédait des gènes de Vélane, et qu'il était capable de porter des enfants et de leur donner le jour.
Après ce qu'ils avaient tous vécu avec Andy Steller, il n'était plus question une seule seconde que le mot Vélane soit associé à un membre de la famille Malefoy, quitte à effacer la mémoire de ceux qui savaient. Heureusement, ceux-ci se comptaient sur les doigts d'une main, donc si l'info filait, il n'y avait pas trente-six personnes à accuser.
Katia, Gabriel et ses parents restèrent chez Hermione et Alexandre, un peu plus de dix jours, le temps que Harry trouve une maison à la jeune nourrice dans les ruelles de Pré-au-Lard. Il ne se servit cependant pas de son nom, même si tout le monde le connaissait, et après une douzaine de visites, il finit par jeter son dévolu sur un appartement de deux étages sous les toits d'une grande maison. Quand Katia visita, elle fut enchantée et décida rapidement de décorer. Hermione se proposa de l'aider avec la magie et Katia accepta de mauvaise grâce, n'aimant pas la magie du tout. Elle fut cependant forcée de reconnaitre que sans l'aide d'Hermione, elle aurait mis plus de trois jours à s'installer...
— On y est.
Harry déposa le cosy de Gabriel sur la table du salon et regarda autour de lui d'un air satisfait.
— Très bon boulot, Mione, dit-il.
— Katia à tout décidé, pas moi, répondit la brunette en souriant. Mais viens voir la chambre du bébé, elle est magnifique.
Harry sourit et Hermione prit le nourrisson dans sa coque avant de s'éloigner. Malefoy, lui grimaça. Katia s'en rendit compte.
— Monsieur Malefoy, je sens bien que tout ceci ne vous plaît pas, dit-elle. Mais Hermione a raison, je ne serais pas à ma place, en tant que Cracmole, à Poudlard.
— Je sais, soupira le blond. C'est simplement que je n'aime pas l'idée d'être séparé de mon fils encore une fois. D'accord, vous êtes accessible vingt-quatre sur vingt-quatre, mais...
— Je sais, le coupa Katia. Je sais, c'est traumatisant ce que vous avez enduré, et j'en suis la première désolée parce que je me suis occupée d'un bébé pendant cinq mois sans me douter une seule seconde qu'il avait été enlevé. Mais je vous fais la promesse qu'il ne lui arrivera plus jamais rien, je le promets sur ma vie.
— Je ne vous en demande pas tant... soupira Malefoy.
Il posa une main sur l'épaule de Katia qui hocha la tête. Elle proposa ensuite de faire du thé bien chaud et, tout en le préparant, elle observa son nouvel appartement, ses nouveaux employeurs, et ses nouveaux amis. Elle avait juré, en quittant ses parents, près de vingt ans en arrière, de ne plus jamais côtoyer la magie, qu'elle en avait trop peur, que c'était une source de douleurs trop importante pour elle, née de sorciers, mais pourtant incapable de pratiquer ; et là voici, à s'occuper d'un bébé dont le père est une créature magique doublée d'un sorcier, qui n'a pas besoin d'une femme pour avoir un enfant, marié au garçon le plus connu d'Angleterre, et qui sont tous les deux amis avec le fille réputée être la plus intelligente de sa génération.
J'aurais voulu le faire, je n'y serais pas arrivée... songea la jeune femme en retournant à sa bouilloire. Je pense que je vais passer de très longues années dans cette famille...
Elle sourit doucement en hochant la tête. Peut-être que cela allait la réconcilier avec la magie, et qu'elle allait pouvoir apprendre quelques simples sorts pour s'occuper plus efficacement de Gabriel ?
Seul l'avenir le dira.
FIN
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