Chapitre 8
Harry était en train de rassembler potions et armes diverses en plus des deux baguettes magiques dont il disposait.
— Ha tu es là ! s'exclama une voix derrière lui.
Il se retourna et vit Ron et Hermione, essoufflés, dans l'encadrement de la porte grande ouverte.
— Dumbledore nous a prévenus que tu voulais nous voir... Mais où tu vas ? demanda Ron en regardant son ami fourrer des petits sacs dans sa sacoche en toile.
— Malefoy, Rogue et une autre Mangemort sont en train de mourir, dit Harry en sentant sa gorge se serrer. Je me suis désigné pour aller chercher le contrepoison chez Voldemort.
— Mourir ? Chez Voldemort ? dit Hermione. Mais tu n'y pense pas !
— C'est le seul moyen que j'ai pour garder Malefoy ! répliqua Harry avec humeur. Dans deux semaines, la Mangemort que j'ai découvert cachée parmi les serpents de ce matin mourra. Quelques jours voire quelques heures plus tard, ce sera au tour de Rogue et, même si je ne le porte pas dans mon cœur, je ne peux pas rester sans rien faire, d'autant plus qu'après, ce sera le tour de Malefoy !
Hermione agita alors la tête et les mains.
— Attends, attends, dit-elle, les sourcils froncés. Explique-nous tout ça calmement. Je n'y comprends rien... Pourquoi risquent-ils de mourir ? Qui est cette Mangemort ?
Harry soupira puis, laissant tomber ses préparatifs, s'assit sur son bureau et se mit à raconter ce qui s'était passé entre le petit-déjeuner et le moment présent. Il n'entra pas dans les détails, ne récita pas les dialogues mais ses deux amis le comprirent parfaitement et, quand le brun eut terminé de parler, ils étaient comme lui, pressés d'aller chercher ce contrepoison, même si eux deux n'avaient pas de « sentiments » particuliers pour l'une des trois personnes atteintes.
— Et tu dis que cette tâche s'étend sur leur corps de minutes en minutes, au fur et à mesure que les pouvoirs de Voldemort s'affaiblissent ? Mais alors, dans ce cas, profitons-en pour le tuer...
— Nous le ferons, dit Harry en hochant la tête. Je le ferais. Mais avant, il nous faut le trouver et récupérer le contrepoison. Elvira dit qu'il le garde sur lui et j'imagine qu'il n'y en a qu'une seule fiole et le produit est sûrement en petite quantité.
— Cela va de soi, dit Hermione. Mais dis-moi une chose, Harry... Pourquoi veux-tu à tous prix sauver Malefoy ? Après tout, c'est notre ennemi de toujours...
Hermione regarda Ron et lui fit un clin d'œil. Ron y répondit par un autre clin d'œil et Harry soupira en se tordant les doigts.
— Vous voulez savoir pourquoi ? demanda-t-il sans regarder ses amis.
Hermione et Ron restèrent silencieux et Harry se décida enfin à parler.
— C'est parce que... Parce que je crois que je suis tombé amoureux de lui, les amis...
Hermione sursauta alors et afficha un large sourire.
— Tu vois Ron ! J'avais raison ! Tu me dois dix Gallions ! s'exclama-t-elle.
Harry regarda ses deux meilleurs amis sans comprendre.
— Pardon ? dit-il. Est-ce que... Je rêve ! Vous avez parié sur moi ?
— Oui, répondit Hermione, amusée. Depuis qu'il est arrivé ici, en fait.
— Et... dis-nous, Harry, dit alors Ron avec un sourire. Est-ce que c'est... réciproque au moins ?
— Il y a de grandes chances, dit alors une voix traînante dans leur dos. Mais ça ne vous regarde pas, tous les deux.
Hermione et Ron sursautèrent et se retournèrent brusquement pour voir Malefoy qui se tenait dans l'entrée. Harry le regarda et fronça les sourcils.
— Tu devrais rester à l'infirmerie... dit-il.
— Dumbledore et Pomfresh s'occupent de Rogue et Green. Moi, pour l'instant, je vais bien.
Hermione plissa les sourcils.
— Et ? Comment vont-ils ? demanda-t-elle.
— Et elle ne peut rien pour eux, répondit le Serpentard en se tournant vers Harry. Mais toi oui, Potter...
Il y eut un silence puis Hermione soupira profondément et prit le bras de Ron.
— Viens, allons préparer nos affaires... dit-elle. Harry, on se retrouve pour le départ dans le hall d'entrée ?
Harry hocha la tête puis Hermione sortit en fermant la porte. Le Gryffondor se tourna alors vers le Serpentard et celui-ci le serra fortement dans ses bras.
— Promet-moi que tu seras prudent, dit Malefoy.
— Je te le promets, dit Harry. Je reviendrais en entier, tu as ma parole. Après, on reprendra où on s'est arrêtés...
Malefoy soupira puis recula et sorti au Gryffondor.
— Tu vas y arriver, dit-il. Je te fais confiance.
Harry sourit doucement et embrassa le blond. Ce fut un étrange baiser, au goût amer, mais c'était aussi l'un des premiers vrais baisers qu'ils échangeaient tous les deux...
Un peu plus tard, alors que tout le monde se regroupait dans le hall pour dire au revoir aux anciens élèves qui repartaient, heureux d'avoir passé cette semaine en compagnie de leurs amis, les discussions s'articulaient autour de la dernière nouvelle. En effet, au déjeuner, Dumbledore leur avait dit ce qu'il savait sur Voldemort et ses pouvoirs faiblissant mais peu d'anciens élèves avaient cru à l'histoire, la trouvant farfelue.
— Voilà les calèches, dit Dumbledore en regardant au loin, nullement frustré par la réaction des anciens élèves qu'il trouvait normale.
Il faisait presque nuit maintenant, il était plus que tard, mais Harry distingua tout de même les Sombrals.
Après des longues minutes d'embrassades, d'échanges d'adresses et de numéros de téléphone pour ceux qui vivaient dans le monde Moldu, il fut alors vraiment l'heure de se quitter et ce fut des torrents de larmes qui accompagnèrent le départ des calèches.
Pansy était quasiment hystérique à l'idée de quitter son « Dragychou chéri » mais son compagnon parvint à la faire monter dans une calèche sans trop de mal et quand la dernière calèche s'en alla, emportant les derniers amis, un silence pesant s'installa.
— Harry, Ron, Hermione ? Tout est prêt ? demanda alors Dumbledore. Vous pouvez encore renoncer, d'accord ? Je trouverais un autre moyen d'aller récupérer cet antidote...
— Ne vous en faites pas, Monsieur, nous sommes prêts, dit Harry en montrant son sac dissimulé sous sa cape. Pas de retour en arrière. J'ai toujours su que je devrais tuer Voldemort, ce sera bientôt le cas.
— Potter... dit alors McGonagall en posant une main sur son épaule. Faites-en sorte de revenir en entier, d'accord ?
— Ne vous en faites pas professeur, dit Harry en posant sa main sur le poignet du professeur de Métamorphose. Je me suis sorti de situations bien plus difficiles...
Il essaya de sourire mais ne réussit qu'à esquisser un rictus et McGonagall soupira.
— Soyez prudents, tous les trois, dit Dumbledore.
Les autres professeurs acquiescèrent et Harry repéra Rogue dans un coin, appuyé contre la porte, son air revêche toujours plaqué sur le visage. Il s'en approcha sous les regards étonnés de ses amis et des professeurs et dit en posant ses mains sur celle du Maître de Potions :
— Professeur Rogue... Je vous fais la promesse que je reviendrais avec cet antidote, je ferais de mon possible pour rapporter cette foutue fiole. En attendant, essayez de tenir le coup jusqu'à notre retour. Nous ne serons pas longs. C'est une promesse et je tiens toujours mes promesses.
Rogue regarda Harry avec un étonnement largement supérieur à la normale puis il se détendit et posa son autre main sur celle d'Harry en affichant un tout petit sourire pour montrer que ce que le jeune Gryffondor lui avait dit le touchait.
Harry sourit puis retira sa main et se tourna vers Malefoy. Il le prit dans ses bras et ils s'étreignirent une longue seconde après quoi, le brun descendit les marches avec Ron et Hermione. Tous trois firent ensuite face aux professeurs et à Malefoy qui avait du mal à se retenir de pleurer.
— Si nous ne revenons pas vivants, dit Harry. Malefoy, je te confie les Dursley et mes animaux.
— Ne dit pas ça, Potter, dit Malefoy. Tu reviendras, j'en suis sûr !
Il fit un pas en avant mais Dumbledore lui attrapa le bras et secoua la tête. Malefoy le regarda puis se tourna vers les trois Gryffondors qui leurs firent un dernier signe d'adieu avant de se transformer, en Cerf pour Harry, en Aigle pour Hermione et en Loup pour Ron.
— Revenez-nous vivants ! s'écria McGonagall tandis que les trois animaux partaient en direction de la Forêt Interdite au grand galop.
McGonagall baissa alors le bras lentement puis soudain un gémissement se fit entendre et Malefoy se précipita sur Rogue qui défaillait.
— Ça commence, dit-il en passant le bras de son ancien directeur de maison autour de son cou. Ça va aller, professeur, je suis là...
— Emmenez-le à l'infirmerie, dit Dumbledore. Je vais contacter le Ministère pour qu'ils nous envoient des remplaçants dans les plus brefs délais.
Malefoy hocha la tête puis il se dirigea vers l'infirmerie, traînant un Rogue à demi-conscient, aidé par le professeur Chourave.
Commença alors un très, très long chemin pour nos trois courageux sorciers qui, sous leurs formes Animagi, se déplaçaient très vite, Hermione leur servant d'éclaireur.
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