Chapitre 7
La semaine des vacances se passa dans la joie et l'agresse la plus totale, Noël et Nouvel An à Poudlard étant vraiment féeriques. Puis vint le jour où tous devraient rentrer chez eux, la veille de la rentrée des élèves. Tout le monde évitait d'en parler de peur de se miner le moral et les rires continuaient dans les couloirs du château et le parc.
À présent, les plus jeunes connaissaient le chemin de leur appartement à la Grande Salle par cœur et les plus âgés avaient même déjà invités leurs tout nouveaux amis pour les prochaines vacances en tannant leurs parents jusqu'à ce qu'ils cèdent. Harry, lui, passait le plus clair de son temps avec ses compères de Gryffondor et leurs familles respectives tandis qu'Hermione s'était mise en tête de caser Ron avec Serena, la rousse, celle qui, d'après elle, irait le mieux avec le dernier descendant mâle des Weasley.
— Alors ? demanda Seamus à Harry ce matin-là, au petit-déjeuner, le dernier entre parenthèses. Quoi de neuf ?
— Alors quoi ? demanda Harry en posant son verre de lait devant lui.
Seamus se tourna alors vers le groupe de Serpentard qui discutait joyeusement, Blaise Zabini faisant de grands gestes qui faisaient rire Pansy, Malefoy, Crabbe et Goyle. Harry esquissa un sourire puis Seamus lui colla un coup de coude dans les côtes.
— C'est bien, tu comprends vite !
— Seamus arrête, dit alors Hermione.
— Si on n'a plus le droit de s'informer...
— Oui mais il y à informer et informer, dit Hermione en piquant un morceau de son bacon.
Seamus allait ajouter quelque chose mais un bruissement d'ailes se fit entendre, faisant lever la tête de tout le monde.
— Voilà le courrier, dit Hermione en levant le bras.
Un grand-duc gris se posa sur son bras et elle le ramena vers elle en décrochant le journal qu'il portait autour du cou.
— Edwige et Moka, dit Harry en regardant les deux hiboux posés devant lui.
— Deux hiboux, dit Seamus. Tu dois avoir des admiratrices... Pardon, admirateurs.
Il pouffa dans sa manche et Hermione lui donna un coup de pied sous la table.
— Oh ça va, dit Harry. C'est juste le Ministère...
— Encore ? dit Seamus. Mais tu as déjà...
— J'en reçois une dizaine tous les jours moi aussi, dit Dumbledore en passant derrière Harry.
— Bonjour professeur, dit Hermione. Passé une bonne nuit ?
— Moui... dit le vieux sorcier. Pas très longue mais bonne. Harry, il faudra que je te parle tout à l'heure...
— Oui, Monsieur, répondit Harry avec un hochement de tête.
— Bon, aller, bonne journée, profitez-en, dit Dumbledore en s'éloignant.
Il eut un sourire puis Seamus soupira.
— Je ne voulais pas y penser mais c'est trop tard, dit-il. Dommage que les vacances de Noël soient si courtes.
Harry hocha la tête et donna son lard à ses hiboux puis tous deux s'en allèrent en laissant leur courrier sur la table. Le Gryffondor les regardait s'éloigner quand soudain un grand fracas le fit sursauter. Il tourna la tête dans la direction du bruit et vit Malefoy qui s'était levé précipitamment en renversant sa chaise.
— Monsieur Malefoy, dit Dumbledore en s'approchant de la table. Que se...
— Des serpents !! hurla soudain Pansy en se jetant au cou de son compagnon qui recula à son tour.
— Des serpents... ? s'étonna Hermione en se levant de table, baguette à la main.
Harry se leva et contourna la table. Rapidement, un large cercle s'était fait autour de la table. Trois gros serpents étaient enroulés sur la large planche cirée et crachaient sur les gens autour d'eux.
— D'où viennent ces serpents, Monsieur Malefoy ? demanda Dumbledore en les pointant de sa baguette.
— Je...
— Voldemort, acheva Harry. C'est lui qui les as envoyés ici.
— Ils sont là pour moi... dit Malefoy. Il m'a retrouvé...
Harry se retourna vers Malefoy. Le blond lui jeta un regard et serra les mâchoires.
— Ils... Ils sont là pour me tuer ! s'exclama alors le Serpentard. Tu ne comprends pas, Potter ? Ça fait deux mois que je fuis ! Il en a assez, il veut en finir !
— Calmez-vous, Monsieur Malefoy ! s'exclama alors Dumbledore, pressentant la crise de panique. Que tout le monde se calme, nous allons régler le problème tout de suite.
L'intervention du Directeur figea Malefoy et celui-ci se retourna, les bras croisés, tout en restant à distance de la table où les trois serpents noirs sifflaient.
— Destruct... commença alors Dumbledore en pointant sa baguette sur les serpents.
— Non ! s'exclama Harry. Petrificus Totalus !
Les serpents se solidifièrent instantanément et Harry les prit dans sa main.
— Je veux savoir pourquoi ils sont ici, dit-il en s'éloignant. Je connais un sort qui me permettra de les interroger. Laissez-moi vingt-quatre heures, Monsieur.
Dumbledore serra les lèvres puis finit par hocher la tête.
— Miss Granger ? dit-il ensuite avec un signe de tête
— Malefoy... dit alors Hermione en s'approchant du Serpentard. Viens...
À l'étonnement de tous, Malefoy hocha la tête et Hermione lui prit le bras avant de sortir de la Grande Salle dans un silence à couper au couteau.
— Mais... Drago... minauda Pansy en relâchant son compagnon qui suffoquait.
— Miss Parkinson, dit Dumbledore en posant une main sur l'épaule de la jeune femme.
— Mais, Monsieur...
Dumbledore secoua la tête puis s'éloigna vers Rogue qui prenait son petit-déjeuner à la table des professeurs, encore dans le brouillard. Il avait à peine réagi quand le Serpentard avait découvert les serpents, comme s'il le savait.
— Severus, dit Dumbledore.
— Oui, Monsieur ?
— Vous semblez fatigué... Tout va bien ?
— Ce n'est rien. J'ai passé simplement une nuit épouvantable, dit Rogue en se redressant.
— Est-ce que Miss Herridge ferait partie de cette histoire, par hasard ?
Dumbledore eut un sourire en coin et Rogue grommela.
— Ma compagne n'a rien à voir avec mon incapacité à me réveiller ce matin... dit Rogue avec ce regard noir qui n'invita pas le vieux sorcier à la réplique.
— Bon, bon, dit Dumbledore en souriant. Dans ce cas, j'aurais un service à vous demander.
— C'est au sujet de ces serpents ?
— Oui. Je voudrais juste que vous montiez à la tour Sud pour voir avec Harry ce que ces serpents font dans mon école.
— Aujourd'hui ?
— Mais vous avez peut-être prévu autre chose... ?
— Non, rien de spécial... Sofia avait juste envie de me traîner à Pré-au-Lard...
— Hé bien allez-y, vous irez voir cette histoire quand vous rentrerez...
— Mais Monsieur, je vous ai dit que...
— Tatata, dit Dumbledore en se levant. Allez en ville avec votre compagne et profitez-en.
— Monsieur...
Mais Dumbledore s'éloigna en mangeant son toast et Rogue le maudit de l'avoir envoyé dans la gueule du loup... car la compagne de ce cher professeur de Potions n'était pas ce que l'on pouvait appeler une « jolie petite femme au foyer » ! Certes elle était jolie, même très belle quand elle prenait le temps de s'occuper d'elle mais sa personnalité et sa manière de faire ressemblait beaucoup au comportement Pansy envers Malefoy...
Quand elle en avait la possibilité, Sofia Herridge collait Rogue et ne lâchait pas de la journée en le traînant un peu partout. Mais Rogue n'est pas un de ces hommes qui adorent avoir leur compagne sur le dos vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Rogue est quelqu'un qui a besoin d'air et d'espace et la jeune femme, qui vit maintenant avec lui depuis près de dix ans, ne le comprend pas ou alors ne veut pas l'accepter.
Rogue soupira puis vida son bol de café et, prenant son courage à deux mains, partit affronter sa compagne.
Cependant, dans les couloirs de Poudlard, Hermione et Malefoy se promenaient, lentement, le Serpentard ayant du mal à encaisser le fait que Voldemort ait tenté de lui ôter la vie ce matin-même et en présence de centaines de personnes.
Heureusement qu'il n'avait pas tout de suite ouvert le paquet que portait le hibou grand-duc. Il avait préféré ouvrir une lettre quelconque et, à son avis, c'était cela qui lui avait indubitablement sauvé la vie. S'il avait préféré ouvrir le paquet, les serpents l'auraient mordu et, avant même qu'il ne s'en rende compte, il serait mort à cette heure-ci. L'idée le fit frissonner et il sentit la main d'Hermione se resserrer autour de la sienne dans un geste réconfortant.
— Ça va aller ? demanda la jeune femme.
Malefoy hocha la tête mais sans conviction.
— Non, je vois bien que ça ne va pas, dit Hermione.
— Mais si, je t'assure...
— Drago, dit alors Hermione en s'arrêtant. Je te connais et tu ne me feras pas croire que cette histoire ne t'a pas retourné...
— Écoute Hermione, dit alors Malefoy en lâchant la main de la Gryffondor. Cette histoire me fait peur, je l'avoue. Mais je sais et je veux m'en sortir tout seul.
— Dois-je comprendre que tu te fiches bien du soutient que je peux t'apporter ?
— Non, bien sûr que non, mais...
— J'ai compris, Drago, dit alors Hermione. Tout ce que je veux c'est t'aider en te faisant oublier ton passé. Tu es en sécurité ici ! Tu vas le comprendre quand ? Quand Harry décidera que tu as mis trop longtemps à te décider ?
— Hermy...
— Et ne m'appelle pas comme ça !
Sur ce, Hermione fit volte-face et disparu derrière une tapisserie, ses bottines à talons claquant férocement sur la pierre.
Malefoy soupira en s'appuyant contre le mur quand soudain sa marque le brûla mais son autre bras le brûla également. Étonné de ressentir une brûlure à cet endroit-là, il remonta sa manche gauche et découvrit avec horreur une large tâche violette qui s'étendait au fil des secondes, millimètres après millimètres.
— Allons bon, dit-il à voix basse en approchant son index de la tâche douloureuse. Qu'est-ce que c'est que ça ?
Il posa le doigt sur la peau et un éclair de douleur lui transperça le bras. Il recula son doigt et laissa retomber sa manche en regardant fébrilement autour de lui. Il ne savait pas vraiment où il était et il décida de revenir sur ses pas, espérant ainsi retrouver la tapisserie avec le cheval noir qui permettait de monter à la tour Sud.
Après quelques minutes à errer, il retrouva le grand hall d'entrée avec quelques personnes qui ne firent pas attention à lui et il reprit le chemin pour rentrer à la tour.
Harry tournait en rond dans son bureau, ses animaux le regardant évoluer anxieusement. Les trois serpents refusaient de dire quoi que ce soit de plus hormis qu'ils avaient été envoyés par leur Maître, Lord Voldemort, pour supprimer le Mangemort Malefoy qui l'avait trahi.
— J'en ai assez ! s'exclama Harry en frappant du poing sur son bureau.
Les trois serpents, à moitié figés pour ne pas qu'ils se sauvent, s'obstinaient à l'ignorer. Il leur avait lancé le sort que Malefoy avait utilisé sur son Animagi pour pouvoir lui parler et les serpents restaient muets, du moins sur leur mission.
— Mais à la fin ! dit Harry. Dites-moi ce que vous faites ici !
— On te l'a déjà dit, dit l'un des serpents avec un triangle rouge sur la tête. Nous avons une mission à remplir et nous la rempliront.
— Hors de question, dit Harry. Je ne vous laisserais pas mordre mon ami...
— Ami ? Est-ce qu'un ami, je veux dire un vrai ami, se comporte comme l'a fait ce Mangemort ? Certes il t'a raconté une bonne partie de sa vie. Mais il ne t'a pas tout dit. Il lui reste encore de nombreuses choses qu'il préfère sûrement garder dans l'ombre, siffla un second serpent avec une étoile rouge sous la tête.
— Et toi ? demanda Harry au troisième serpent qui semblait ignorer la conversation. Pourquoi tu ne dis rien ?
— Il n'a rien à dire, siffla le serpent au triangle.
— Détrompe-toi, dit le troisième serpent en ouvrant ses yeux vert émeraude. J'ai beaucoup de choses à dire.
Harry le regarda, étonné puis le troisième serpent reprit :
— Si tu me libère, sorcier, je te dirais qui je suis.
— Qui tu es ? Tu es un Animagi ?
— Libère-moi, dit le serpent. Et tu verras.
La porte de la tour s'ouvrit au même moment et Harry se retourna.
— Ha, c'est toi, dit-il en voyant Malefoy entrer et refermer la porte.
Le Gryffondor remarqua alors que Malefoy tenait son bras gauche replié contre son torse et il s'en étonna.
— Regarde, dit Malefoy en s'approchant. J'ai découvert ça tout à l'heure et je ne sais pas ce que c'est.
— Montre...
Harry prit le poignet de Malefoy et remonta la manche de la robe de sorcier, découvrant une large tache violette.
— Mais ?
— Moi je sais ce que c'est, dit le troisième serpent.
Harry se tourna vers l'animal et remarqua que les deux autres étaient hors combat.
— Tu les as tués ? demanda Harry en s'approchant du bureau.
— Tu allais le faire de toute façon, non ?
— Oui mais...
— Je te dirais tout ce que tu veux savoir si tu me laisses me métamorphoser...
— Métamorphoser ? demanda Malefoy.
— Je suis un Animagi, dit le serpent. Je suis un espion pour le Ministère.
— Si ce que tu dis est vrai, dit Harry. Allons voir Dumbledore et tu lui diras tout ce que tu sais.
Le serpent ne répondit rien et Harry le pétrifia entièrement afin d'éviter de se faire mordre. Il fit disparaître les deux autres dépouilles puis, suivit de Malefoy qui souffrait un peu plus à chaque seconde qui passait, ils se rendirent chez Dumbledore.
— Tu as mal ? demanda Harry au Serpentard en l'entendant gémir doucement.
— Ça me démange, répondit Malefoy. Je ne sais pas ce que c'est mais ça s'étale de plus en plus...
Harry s'arrêta alors de marche et tendit la main. Malefoy s'en empara, mêlant ses doigts aux siens, sorte de maigre réconfort contre la douleur. Le Serpentard se rapprocha ensuite et Harry, glissant le serpent fort mécontent dans sa poche, enlaça le blond.
— Je ne veux pas mourir... Je suis trop jeune, dit celui-ci en soupirant sur l'épaule du brun.
— Tu ne vas pas mourir, dit Harry gentiment en le serrant doucement contre lui. Je te fais la promesse que tant que je serais là, tu resteras en vie.
— Pourquoi m'en veut-il autant ? demanda Malefoy en regardant Harry.
— Sincèrement, dit Harry. Je n'en sais rien du tout. Mais peut-être que le reptile nous en dira plus. Ne t'inquiète pas, d'accord ?
Harry sourit puis releva légèrement la tête et Malefoy accueillit ses lèvres avec un sourire. Ils reprirent ensuite le chemin jusque chez Dumbledore, sans se rendre compte que Rogue avait assisté à la scène.
Le professeur grincheux leva les yeux des parchemins qu'il devait amener à Dumbledore et découvrit Malefoy et Harry en train de s'embrasser tendrement, au beau milieu du couloir, sans prêter la moindre attention à ce qui pourrait se passer autour d'eux.
Rogue sentit son estomac se contracter sous l'effet d'une violente nausée. Il détourna les yeux et décida de prendre un autre chemin pour aller chez le Directeur.
— Allons découvrir ce que nous veut cet Animagi et pourquoi tu as cette tache sur le bras.
Rogue s'arrêta aussitôt de marcher et fit volte-face. Harry et Malefoy venait de passer dans son sillage et s'éloignaient.
— Animagi ? Tache ? dit-il l'homme à mi-voix. Qu'est-ce que...
Il retourna sur ses pas et regarda Malefoy et Harry s'éloigner, main dans la main. Tout à coup, une violente douleur sur ses deux bras lui fit lâcher ses papiers qui se répandirent sur le sol. Ignorant la brûlure de sa marque, il releva l'autre manche, la gauche et observa longuement l'immense tache violette qui s'étalait sur sa peau depuis maintenant une semaine.
Il l'avait découverte la veille des vacances de Noël et cela lui avait miné le moral, le rendant encore plus acariâtre qu'en temps normaux. Cette étrange marque avait alors la taille d'un Gallion, soit trois centimètres de diamètre environ mais maintenant, elle recouvrait la quasi-totalité de son bras, le dos de sa main et s'attaquait à son torse et à son épaule gauche. Elle le faisait souffrir plus que tout mais grâce à son savoir dans les potions, il s'était concocté une mixture qui diminuait sensiblement la douleur mais ne faisait pas disparaître la tâche pour autant. Rogue plongea alors sa main dans sa poche et en tira une fiole de cristal remplie d'un liquide brun clair. Il en bu une gorgée et la douleur disparu aussi vite qu'elle était apparue. C'était temporaire, mais heureusement, il avait un énorme chaudron tout juste prêt.
Pensant que Malefoy pourrait l'aider à y voir plus clair, il suivit discrètement les deux garçons et emprunta un autre chemin juste avant d'arriver devant la gargouille qui marquait l'emplacement du bureau de Dumbledore.
— Plume en Sucre, dit Harry.
La gargouille se déplaça sur le côté et le mur s'ouvrir, dévoilant un immense Phénix en or. Les deux garçons grimpèrent sur la première marche et l'escalier se mit alors à tourner pour les emmener en haut. Rogue prit l'escalier en marche, passant juste avant que le mur ne se referme et tomba nez à nez avec ses deux anciens élèves en haut des marches.
— Potter ? Malefoy ? dit-il sur un ton faussement étonné. Que faites-vous ici ?
— La même chose que vous, Monsieur, répondit Harry. Nous venons voir Dumbledore.
Rogue grogna puis Harry secoua le gros heurtoir d'or.
— Entrez, dit la voix de Dumbledore de l'autre côté du panneau.
Malefoy poussa la porte et Harry et Rogue entrèrent avant lui, lui laissant le soin de refermer la porte.
— Ha, Severus, dit Dumbledore en se levant. Vous avez ce que je vous ai demandé ?
— Tenez, monsieur le Directeur, répondit Rogue en tendant la liasse de parchemins au vieux sorcier. Je vous ai aussi amené des visiteurs. Nous nous sommes rencontrés devant votre porte.
— Harry ? Drago ? Que faites-vous ici ?
— C'est en rapport avec l'incident de ce matin, dit Harry en déposant le serpent rigide sur le bureau.
— Heu... dit Dumbledore. N'y avait-il pas trois serpents ?
— Je les ai tués, dit le serpent en redevenant « vivant » après le contresort d'Harry.
— Depuis quand les animaux sont-ils doués de parole ? demanda Rogue.
— Severus, dit Dumbledore sur un ton de léger reproche. Qui êtes-vous ? ajouta-t-il ensuite en regardant le serpent.
— C'est un Animagi, professeur, dit Harry. Il a tué les deux autres serpents et j'ai jugé plus prudent de vous l'amener avant qu'il ne reprenne sa forme originelle.
— Très bien, dit Dumbledore.
Il tira sa baguette magique de sa manche et Rogue l'imita.
— Aller, redevenez ce que vous étiez.
Le serpent glissa du bureau et s'affaissa lourdement sur le sol où il se transforma instantanément en une jeune femme d'une vingtaine d'années.
— Qui êtes-vous ? répéta Dumbledore.
— Je m'appelle Elvira Green, professeur Dumbledore, répondit la jeune femme.
— Elvira Green ? dit Dumbledore. Attendez...Voilà, Serpentard, il y a dix ans, c'est cela ?
— C'est cela, dit la jeune femme.
— Et... dit Harry. Vous m'aviez dit que vous me diriez ce que je voudrais si je vous laissais vous transformer, allez-y, nous attendons.
— Tu dois être Harry Potter, dit Elvira avec un petit sourire.
— Pas de gaffes, dit Malefoy en fronçant les sourcils. Parlez !
— Mais je te connais, toi, dit Elvira en regardant Malefoy. Tu es le fils de Lucius, tu es celui que le Seigneur veut abattre...
— Abattre ? s'étonna Rogue.
Dumbledore fut lui aussi étonné, il ne savait pas que Malefoy courait un si grand danger.
— Harry... dit Dumbledore.
— Je suis désolé, professeur, dit Harry en baissant les yeux. Je n'y ai plus pensé...
— Évidemment, railla Rogue, la vision du baiser encore devant les yeux.
— Severus, silence, dit Dumbledore sur un ton sec. Miss Green, qu'avez-vous à dire qui pourrait nous empêcher de vous tuer ?
— Oh, dit Elvira en regardant Dumbledore. Sûrement beaucoup de choses très intéressantes, du moins pour les deux Mangemorts qui sont présents dans cette pièce. Notamment sur la tâche qu'ils arborent tous deux sur leur bras gauche...
— Comment le savez-vous ? demanda Rogue en posant sa main sur son bras.
Malefoy l'imita dans un geste purement inconscient et Elvira lui sourit doucement.
— Oui, oui Malefoy...
— Miss Green, cessez ces enfantillages et dites-nous ce que vous avez à nous dire, dit alors Dumbledore sur un ton sec.
— Ça va, ça va, soupira alors Elvira.
Elle marqua une pause puis soudain, remonta la manche gauche de sa robe de sorcier et chacun pu découvrir qu'elle arborait elle aussi une tache violette.
— Qu'est-ce donc ? demanda Dumbledore.
Harry regarda la tache puis dit :
— Elle est bien plus prononcée que celle de Malefoy...
Malefoy remonta alors sa manche et dévoila sa marque qui n'occupait que la moitié de son avant-bras, du moins pour l'instant.
— Ma tâche couvre la totalité de mon bras gauche et les trois quarts de ma poitrine et de mon dos, dit Elvira en laissant retomber sa manche. Et la vôtre, professeur Rogue ?
Rogue fusilla la jeune femme du regard mais un coup d'œil de Dumbledore le contraignit à remonter sa manche et à dire :
— La quasi-totalité du bras, l'épaule gauche et une partie du torse.
— Et qu'est-ce que cela veut dire ? demanda Harry. Ça se soigne ou pas ? Vous allez tous mourir ?
Elvira soupira et vacilla un instant. Dumbledore fit apparaître une chaise et la jeune femme se laissa tomber lourdement dans le siège.
— Tout va bien ? demanda Dumbledore.
— Ne vous inquiétez, pas, professeur, cette tache me donne souvent des vertiges car elle... elle me tue à petit feu.
— Pardon ?! s'exclama Harry.
Dumbledore se tourna alors vers Rogue qui acquiesça d'un signe de tête.
— Miss Green, dites-nous-en plus, dit alors le Directeur. À quoi est due cette tache ?
— Le Seigneur des Ténèbres s'affaiblit de jours en jours et il le sait, avoua alors Elvira. Il sait que sa fin est proche mais avant, il veut supprimer ses fidèles Mangemorts... Il a trouvé ce stratagème pour nous éliminer lentement afin que nous mourrions en même temps que lui voire avant mais surtout pas après. Cette tache agit comme une potion paralysante. Elle s'étend sur notre corps de minutes en minutes, nous vide de notre magie et de notre énergie. Je ne voulais pas redevenir humaine car sous ma forme Animagi, le poison ne fait pas effet aussi vite. J'aurais eu tout au plus un an devant moi. Maintenant, je suis trop faible pour me transformer de nouveau et à ce train-là, il doit me rester un ou deux semaines avant que la tâche ne recouvre mon corps tout entier et ne m'achève.
Harry regarda Malefoy avec inquiétude, puis Rogue puis Dumbledore.
— N'y a-t-il pas un contrepoison ? demanda alors Harry en s'avançant devant Elvira.
— Si, il y en a un, mais le Seigneur le garde précieusement avec lui, répondit la jeune femme. Si vous voulez sauver vos amis, Monsieur Potter... Vous devrez aller le lui prendre vous-même.
— Vous n'y pensez pas ! s'exclama soudain Rogue.
Il fit un pas et vacilla.
— Hé, Severus, dit Dumbledore en lui faisant apparaître une chaise. Restez avec nous...
Il se tourna vers Malefoy qui secoua la tête puis dit :
— Professeur Dumbledore... C'est à moi d'aller chercher cet antidote. Je suis le seul encore assez en forme pour atteindre le repaire du Maître. Le professeur Rogue et Elvira sont trop atteints pour mener à bien cette mission. Je possède encore tous mes pouvoirs et...
— Il n'en est pas question, dit alors Dumbledore. Je ne veux pas risquer de vous perdre, Drago. Plus maintenant que vous êtes sous mon toit.
Harry baissa les yeux. Un silence pesant s'en suivit avant qu'Harry ne prenne la parole :
— Je vais y aller.
— T'es fou ! s'exclama Malefoy. Tu vas te faire tuer dès que...
— Drago, dit alors Rogue en s'appuyant contre le dossier de la chaise. Je vous suggère de laisser vos sentiments au placard et de laisser Potter y aller.
— Severus ! dit Dumbledore sur un ton indigné. Mais enfin...
— Laissez-le faire, Monsieur, dit alors Elvira. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai confiance en ce garçon...
Et elle s'évanoui soudain. Dumbledore contourna son bureau et posa deux doigts dans le cou de la jeune femme avant de dire :
— Elle est toujours en vie mais plus pour très longtemps. Emmenons-là à l'infirmerie.
Il fit apparaître une civière volante puis il se tourna vers Rogue qui commençait lui aussi à ressentir les effets dévastateurs du poison.
— Pouvez-vous marcher, Severus ? demanda-t-il.
— Oui, oui, répondit Rogue en se levant. Ce n'était qu'une légère faiblesse...
— Alors dans ce cas, venez avec moi à l'infirmerie, tous les deux...
Il posa alors un regard insistant sur Rogue et Malefoy qui ne purent qu'obéir.
— Harry, va chez toi et prépare-toi, je vais t'envoyer Ron et Hermione, ils t'accompagneront.
Harry acquiesça puis descendit l'escalier à toute vitesse, passant devant la civière et les deux Mangemorts.
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