Chapitre 5

— Drago, dit Dumbledore. Entrez, je ne vais pas vous manger...

Malefoy regarda Dumbledore puis se souvint de de la raison de sa présence ici et s'approcha.

— Vous vouliez me voir, Monsieur ? Le professeur Rogue...

— C'est cela, approche, dit Dumbledore, soudain plus familier.

Malefoy soupira intérieurement et s'assit dans un siège que Dumbledore fit apparaître pour lui, d'un mouvement de la main.

— Drago, dit alors Dumbledore.

Malefoy se raidit puis Dumbledore sourit.

— Cela fait deux mois maintenant qu'Harry a accepté de te loger... Est-ce que vous vous entendez bien, tous les deux ? demanda-t-il.

— Eh bien, oui, c'est cordial. Pourquoi ?

— Juste pour savoir, dit Dumbledore. En fait, c'est à propos de ce rassemblement d'anciens élèves. Minerva et moi sommes en train de loger tout ce petit monde dans les différents appartements du Château, par famille et je pensais que tu aurais peut-être voulu une chambre à toi...

— Dois-je comprendre que Potter à de la famille qui doit venir ?

Dumbledore dodelina de la tête, l'air soudain embarrassé.

— Oui et non, Drago. Pour tout te dire Harry à quelques penchants...

— Pour les hommes, je sais, dit Malefoy. Mais je ne vois pas... Oh !

— Tu as compris ? Harry a eu, il y a un certain temps, un ami ici. Il y a exactement deux ans. Cet ami a vécu avec lui pendant presque un an avant qu'ils ne se séparent, je ne sais pour quelle raison...

— Et vous avez peur que Harry n'ait d'autres « amis » et qu'il ne désire les inviter ici pour Noël ?

— En gros, c'est cela, Drago, dit Dumbledore, soulagé de ne pas avoir à tout lui expliquer.

— Je comprends...

— Pourrais-tu, s'il te plait, en parler avec Harry ? demanda alors Dumbledore. Je te garde une chambre de côté au cas où... Mais au fait ! Tu as peut-être toi aussi de la famille...

Malefoy se renfrogna soudain et Dumbledore grimaça.

— Hm, longue histoire, n'est-ce pas ? Est-ce la raison pour laquelle tu es venu trouver refuge dans mon école ?

Malefoy resta silencieux.

— Tu veux en parler ou c'est plus grave ?

— J'étais marié depuis deux ans, professeur, dit alors Malefoy. Marié et papa d'un ravissant petit garçon de huit mois quand Voldemort a décidé de se mettre en travers de ma route. C'était il y a quatre mois. Norya... c'était ma femme... Voldemort l'a tuée « pour exemple », a-t-il dit. Elle avait notre fils dans ses bras et quand le sortilège de la Mort l'a touché, elle l'a lâché et il s'est tué en tombant sur le plancher... Ils m'ont ensuite emmené et j'ai servi le Lord pendant quelques jours avant de m'enfuir. J'ai erré pendant deux mois dans le monde Moldu avant d'éprouver le besoin d'une cachette plus sûre. Et me voilà.

Au fur et à mesure du récit, Dumbledore avait pâli.

— Je... je suis désolé, Drago... Je... Je ne savais pas... bafouilla-t-il.

— Ce n'est rien, répéta Malefoy. Il faut que je surmonte tout ça et que je reprenne ma vie en mains. Je ne vais pas rester un fugitif toute ma vie.

Il leva les yeux vers Dumbledore qui semblait gêné d'avoir fait remonter des souvenirs aussi douloureux.

— Bien, dit alors le Directeur. Tu... Tu peux partir. Hem, n'oublie pas d'essayer de parler avec Harry ce soir... Les élèves arrivent demain soir et...

— Oui professeur, dit Malefoy en hochant la tête.

Il se leva ensuite et sortit du bureau avec un léger poids sur le cœur mais il se ressaisit bien vite et descendit jusqu'à l'appartement d'Hermione où il savait que Harry se trouverait.

Cependant, Harry discutait avec Hermione, de tout et de rien. La jeune femme savait que Harry aimait les garçons mais elle ne savait pas – du moins s'en doutait-elle – que cette attirance se manifestait également envers Malefoy. Son meilleur ami s'en cachait bien d'ailleurs mais il était un piètre menteur.

— Hermione, dit Harry en faisant un signe au service à thé qui s'approcha en cliquetant. Je suis désolé pour ce matin...

— Harry... soupira Hermione en souriant. Tu vas t'excuser combien de fois ? Je t'ai pardonné... En fait, tu n'as même pas à t'excuser, tu as le droit d'avoir tes humeurs. Ce serait plutôt à moi de m'excuser pour avoir parlé à Malefoy comme je l'ai fait.

Harry la regarda, la petite cuillère de sucre en station au-dessus de sa tasse de thé.

— Oui, dit-il alors en la plongeant dans sa tasse en touillant son thé. Mais il t'a cherchée, il t'a trouvée... À l'avenir évite juste de l'agresser comme ça, c'est tout. Il ne le mérite pas.

Hermione pinça la bouche puis soupira par le nez.

— Harry... dit-elle alors, soudain sérieuse. Je vais faire un effort pour accepter que tu veuilles protéger Malefoy de ce qui le poursuit mais je t'en prie, ne t'attache pas trop à lui... Toutes les personnes présentes ici peuvent mourir du jour au lendemain à cause de Voldemort et cause le sait aussi bien que moi.

— Je le sais bien, Mione, répondit Harry en posant sa tasse sur ses genoux. Mais si comme tu le dis si bien, nos vies sont si incertaines, à quoi cela sert-il que tu restes avec Alexandre ?

Hermione parut déstabilisée et haussa les sourcils.

— Si tu te fais tuer, il sera lui aussi triste parce qu'il t'aime et il se retrouvera tout seul.

Hermione fronça alors les sourcils et regarda Harry comme si elle le voyait pour la première fois.

— Attends... dit-elle en se redressant. Ne me dis pas que...

Harry la regarda puis baissa les yeux et Hermione se mit à rire.

— Alors ça c'est la meilleure ! Je n'y crois pas !

— Hermione ! s'indigna Harry. Moins fort, je te prie...

Hermione continua de rire puis soudain elle se tut et, posant sa tasse sur la table basse, elle reprit :

— Harry, mon Harry, amoureux de son pire ennemi...

— Je ne suis plus ton Harry... dit Harry, le rouge aux joues. Et je ne suis pas amoureux non plus.

— Pour moi, tu seras toujours mon Harry, dit Hermione en souriant. Pas amoureux ?

Harry secoua la tête et la brunette regarda alors sa montre.

— Sur ce, je suis désolée, mais je dois aller voir McGonagall dans cinq minutes, je ne te mets pas dehors mais...

— Je sais, dit Harry en vidant sa tasse et en se levant.

Le service à thé se présenta devant lui et Harry déposa sa tasse sur le plateau.

— J'adore ton service à thé, dit-il en le regardant s'éloigner, planant dans les airs. Il faudra que me montre la formule pour ensorceler les objets.

— C'est promis, dit Hermione. Mais pas aujourd'hui.

Elle ouvrit la porte et sortit derrière Harry. D'un geste de la main, elle verrouilla la porte puis s'éloigna en faisant des signes de la main.

Harry l'imita puis il partit dans l'autre sens quand soudain il heurta violemment quelqu'un et recula de plusieurs pas.

— Ouf ! s'exclama le brun. Mince, regardez où vous allez, un peu !

— Potter ?

Harry tourna la tête et découvrit le blond planté à deux mètres de lui, un peu ébranlé.

— Malefoy ? dit-il.

— Je ne t'avais pas vu, dit alors le blond. Je suis désolé, je pensais à autre chose...

Harry haussa les sourcils puis hocha la tête et Malefoy s'ébroua. Il passa sa main dans ses mèches blondes et soupira.

— Quoi ? demanda-t-il alors. Qu'est-ce que tu regardes ?

— Rien, répondit Harry. Je me demandais juste à quoi tu pouvais bien penser pour ne pas faire attention où tu vas...

Malefoy grimaça. Soudain, des pas se firent entendre et les deux garçons pivotèrent.

— Que faites-vous ici, tous les deux ? Vous n'avez rien à faire que de traîner dans les couloirs ?

— Bonjour Remus, dit Harry en reconnaissant Lupin. Nous ne faisons rien de mal, nous nous sommes juste télescopés...

— Ah bon ? Et comment vous avez bien pu faire une telle chose, le couloir n'est pas assez large ?

Harry sourit et Lupin lui décocha un sourire en coin avant de passer près d'eux.

— Aller, passez une bonne journée, les enfants... dit-il en s'éloignant, les mains dans les poches de son pantalon.

— À vous aussi, répondit Harry.

Lupin fit un signe de tête à Malefoy puis il disparut au coin d'un couloir. Quand ses pas se firent estompés, Malefoy se tourne vers Harry.

— C'est moi ou il est bizarre ? demanda-t-il.

— La fin du mois approche, dit Harry en haussant les épaules. Il est un peu... pas tout là, pendant ces périodes.

Malefoy haussa les sourcils et pâlit.

— Hein ? Mais... Comment...

— Oh ! Ne crains rien, répondit Harry. Il arrive à contrôler le loup-garou maintenant. Quand il se transforme, il s'enferme dans son bureau à double tour et il essaye de dominer le loup. En général, il y arrive mais des fois non alors il détruit un peu son bureau, se blesse puis tout rentre dans l'ordre au petit matin.

— D'accord... Il ne prend pas la potion tue-loup ?

— Pas toujours. Ça dépend de sa fatigue et de la disponibilité de Rogue aussi puisque c'est lui qui le fournit.

Un silence s'installa puis les deux garçons prirent la direction du hall d'entrée.

— Au fait, qu'est-ce que te voulait Dumbledore ? demanda Harry au bout d'un moment.

Malefoy pinça la bouche.

— Il voulait savoir si je m'entendais bien avec toi... Rien de dramatique. Et puis aussi, du fait que nos anciens camarades ne vont pas tarder et que si je le voulais, je pouvais déménager, pendant cette période...

Il haussa les épaules et Harry pinça la bouche en hochant la tête.

— Je vois, dit-il. Il t'a parlé de Stefan ?

— Eh bien, pas complètement, répondit Malefoy.

Le blond se sentit soudain piqué par l'épine de la curiosité mais il hésitait à poser des questions à son colocataire, de peur de le voir se renfrogner brusquement. Après tout, même s'il savait que le Sauveur du Monde Sorcier préférait les siens...

— Il m'a juste demandé d'en parler avec toi au cas où tu voudrais inviter un « ami » pour les fêtes, dit alors le blond en haussant les épaules.

Harry eut un léger sursaut.

— Non, personne ne va venir cette année, dit-il en regardant loin devant lui. Tu peux rester, tu ne déranges pas...

Malefoy haussa un sourcil.

— Pourquoi si ce n'est pas indiscret ? demanda-t-il. Je veux dire...

— Tout simplement parce que je n'ai personne en ce moment, soupira le Gryffondor. Donc tu peux rester dans la tour Sud, tu ne dérangeras pas, je te l'assure.

Malefoy eut soudain envie de se gifler. Il avait réveillé de vieux démons et maintenant il s'en mordait les doigts.

— Je suis désolé, dit-il. Tu es fâché et c'est ma faute...

— Je ne suis pas fâché et ce n'est pas de ta faute. Tu m'as simplement obligé à repenser à ce chien et...

— Chien ?

— À Stefan, si tu veux, dit Harry. De toute façon, il mérite ce nom.

— Je...

— Oui, tu as le droit de savoir, viens, allons plus loin...

Harry s'éloigna alors et Malefoy le suivit. Ils trouvèrent une pièce tranquille, une sorte de grand placard très en fouillis et Harry, allumant l'ampoule d'un geste de sa baguette magique, avisa une caisse de savons de la Mère Grattesec.

— Ici on sera tranquille, dit-il en fermant la porte. Assieds-toi et écoute bien parce que c'est la seule fois que tu entendras cette histoire.

Malefoy obéit et se laissa tomber sur un vieux banc recouvert d'une bonne couche de poussière qu'il enleva au préalable avec un chiffon peu reluisant.

Harry se mit alors à raconter comment, un an après avoir quitté les cours et s'être fait embaucher par Dumbledore pour devenir l'apprenti de Lupin, il avait rencontré Stefan à un congrès de professeurs de DCFM auquel Lupin l'avait traîné de force peu avant les vacances de Noël. À l'époque, le jeune homme découvrait à peine son attirance pour ses semblables et en était terrifié mais il n'osait en parler à personne. Il avait alors rencontré Stefan, qui lui, était déjà un « pro », avec des conquêtes tout autour du ventre.

Ça a été le coup de foudre immédiat pour les deux garçons et Stefan, à peine deux semaines après le congrès avait emménagé à Poudlard, dans la tour de Harry, sous les regards un peu inquiets mais attendris de Lupin, Dumbledore, Ron et Hermione qui, bien évidemment, ne voulaient que le bonheur de leur protégé tout en le surveillant. Tous savaient que ce genre de relation pouvait vous briser un homme définitivement.

Stefan et Harry étaient restés six mois ensemble, et les élèves s'étaient peu à peu habitués à voir débouler le grand garçon blond entre deux cours de Défense, voler un baiser à Harry puis repartir aussi vite qu'il était venu. Ils s'en amusaient même. Stefan était la coqueluche du collège et tout le monde l'adorait.

Cependant, chaque médaille a son revers et la situation du jeune couple avait alors commencé à se dégrader, de plus en plus chaque jour. Ça avait commencé par des petites piques, puis des disputes, des bouderies, et du jour au lendemain. Harry et Stefan perdirent le contrôle de leur couple. Peu à peu, Stefan se fit de plus en plus froid, agressif et distant. À l'époque, Harry l'avait soupçonné d'avoir une autre liaison mais Stefan, n'ayant pas de travail, restait à Poudlard la plupart du temps et Harry ne le voyait pas partir, si jamais il partait. Il avait posé des questions à Hagrid mais celui-ci lui avait assuré que son compagnon ne quittait jamais le château...

Et puis un soir, Stefan revint de Pré-au-Lard avec un petit coup de trop dans le nez. Harry le lui avait fait remarqué et ils s'étaient disputés. Sans raison apparentes, Stefan était alors devenu enragé, il avait frappé Harry, d'un grand revers, puis l'avait jeté au sol et humilié jusqu'aux larmes avant de le laisser en plan, recroquevillé dans un coin du premier étage de la tour, gravement blessé et terrorisé.

Quand il s'était rendu compte de ce qu'il avait fait, il décida de partir mais Hermione était entrée dans la tour Sud en voulant voir Harry. Quand elle l'avait découvert sur le sol, gémissant de douleur, elle était entrée dans une fureur sans nom. Stefan avait alors déguerpi dans sa chambre mais la jeune femme l'y avait suivi et elle décida de lui faire passer l'envie de frapper les gens. Avec sa Magie Instinctive, elle vengea son ami et l'autre ne put pas se défendre et finit par se rendre, humilié, salement amoché.

Hermione lui avait posé un ultimatum : il devait partir aussi loin que possible et ne plus chercher à revoir Harry ni même à le contacter de quelle façon que ce soit. En échange, elle l'épargnait. Sachant qu'Hermione pourrait très bien le tuer, Stefan n'avait pas demandé son reste. Il avait emballé ses affaires et sauté dans la cheminée sans même prononcer de destination. Hermione était ensuite redescendue et avait conduit Harry à l'Infirmerie...

— Depuis, je ne l'ai pas revu et je ne m'en porte pas plus mal, acheva Harry sous le regard ébahit de Malefoy qui ne trouvait rien à dire.

— Je... je ne savais pas, dit le blond, choqué. Je pensais que... Eh bien, je pensais à tout sauf à quelque chose d'aussi grave et... Je comprends maintenant pourquoi Dumbledore semblait si mal à l'aise tout à l'heure...

Harry serra le poing autour de sa baguette magique et celle-ci lança des étincelles rouges, comme pour montrer son mécontentement. Il souffla ensuite et soudain, fondit en larmes. Sa baguette tomba sur le sol dans un petit bruit et Malefoy se mordit la lèvre.

— Potter... dit-il en allant s'asseoir près de lui. On se calme... C'est le passé, tu n'as plus rien à craindre maintenant...

Harry hoqueta et porta une main à sa bouche. Soudain, il fit volte-face et se blottit dans les bras de Malefoy, qui surpris, resta sans bouger durant quelques secondes. Puis il réagit et referma ses bras autour d'Harry dans un geste protecteur.

— Ça va aller, dit-il doucement.

— Ce chien ! fulmina Harry en donnant un coup de poing sur le torse de Malefoy qui grimaça. Ce chien ! Je le hais !

— Potter... On se calme... dit Malefoy en resserrant sons étreinte.

— T'en a de belles, toi, dit Harry en se redressant légèrement. Il m'a humilié, blessé dans mon amour propre et physiquement... Hermione aurait dû le tuer !

— Harry ! s'exclama Malefoy, indigné.

Le brun sursauta et recula aussitôt.

— Hein ? Comment ?

— De quoi ? demanda le blond. Qu'est-ce qui se passe ?

Harry regarda le Serpentard fixement, l'air hagard.

— Qu'est-ce que tu as dit ? demanda-t-il.

— Je ne sais pas... Quand ?

— Là, maintenant ! Tu m'as appelé par mon prénom...

— Ha ? Je... Possible, je ne sais pas...

Harry se mordit alors l'intérieur de la joue puis baissa le nez et soupira. Malefoy le regarda. Oh, il savait très bien ce qu'il avait dit et c'était bien la première fois qu'il appelait son ancienne Némésis par son prénom...

— Drago...

Malefoy haussa les sourcils.

— Pardon ? demanda-t-il.

Regardant Harry, Malefoy se senti brusquement mal à l'aise et quand Harry vint l'embrasser, il gémit de surprise et rentra le menton. Les mains du brun se posèrent alors sur ses genoux et ses doigts se serrèrent. Le blond fronça les sourcils puis rendit le baiser en repoussant le Gryffondor. Harry se détourna alors pour se retrouver dos à Malefoy.

— Je... dit Malefoy, abasourdi. Potter, tu...

— Désolé, dit Harry. Je suis désolé, c'était stupide mais...

Malefoy déglutit et passa sa langue sur ses lèvres. Il se frotta le visage puis, tendant les bras, il attira le brun contre lui et le serra doucement. Étonné, Harry posa ses mains sur les bras blancs du Serpentard et la manche droite remonta un peu quand Malefoy resserra son étreinte, découvrant l'horrible Marque des Ténèbres. Mal à l'aise, Harry bougea un peu et soudain, Malefoy le relâcha. Son bras droit disparu alors et Harry se retourna pour voir le blond serrer fortement son avant-bras droit contre son torse avec sa main gauche en grimaçant.

La réalité revint comme un boomerang et Harry en oublia le baiser volé.

— Malefoy... dit Harry. Ça va ? C'est...

— Il... Il m'appelle... Je ne vais pas pouvoir résister longtemps...

Mais Harry ne voulait pas que Malefoy s'en aille maintenant, pas après ce qui venait de se passer, pas après ce baiser, ces confidences... Se mordant la lèvre, le Gryffondor ne vit aucune autre solution pour changer les idées de son ancienne Némésis. Il se pencha et lui ravit la bouche. L'effet fut immédiat et Malefoy se détendit et passa ses bras autour d'Harry en oubliant la douleur de sa marque. Le Gryffondor glissa ensuite ses mains autour de la taille de Malefoy qui frissonna puis le Serpentard rompit le baiser et repoussa doucement un Harry étonné. Il posa son front contre le sien et soupira profondément.

— Je... Il faut qu'on aille voir Dumbledore... dit-il. Si Voldemort parvient à me localiser, il va s'en prendre au château et...

— J'ai une meilleure idée, dit Harry en se redressant.

— Laquelle ? demanda le Serpentard en regardant Harry récupérer sa baguette magique et se lever.

— Hermione, dit Harry. Elle doit savoir quoi faire pour soulager au moins la douleur... Viens.

Harry se leva et, prenant la main de Malefoy, l'entraîna dans le couloir.

Ils remontèrent plusieurs couloirs au petit trot mais pas assez rapidement au goût de Harry.

— Aller, viens ! dit-il en tirant le Serpentard. Tu n'as pas fait de sport depuis combien d'années ?

— J'arrive, j'arrive, dit Malefoy en le suivant tant bien que mal. Punaise Potter, t'a une de ces forces !

Harry pouffa puis Malefoy regarda passer la porte de l'appartement d'Hermione, puis celui de McGonagall.

— Hé ! s'exclama-t-il. Ce n'est pas ici qu'elle habite ?

— Si mais elle pas là en ce moment, répondit Harry. Elle est en réunion avec McGonagall...

— Attends alors, dit Malefoy en s'arrêtant soudain. Va pas la déranger. Je la connais assez bien pour savoir qu'elle sera furieuse...

Il fit une grimace et ajouta :

— Et une Hermione furieuse...

— Il vaut mieux l'éviter, acheva Harry. Tu as raison. Mais... tu es sûr que tu pourras tenir ? demanda Harry en montrant la marque du doigt.

— Oui, Voldemort finira bien par abandonner en voyant que je ne viens pas... Il a déjà essayé plusieurs fois depuis que je suis ici et je n'ai pas cédé... J'avoue, ce n'était pas aussi fort, il doit être furieux. Tu n'as rien ressenti, toi ?

Harry posa deux doigts sur sa marque et secoua la tête.

— Non, il devait en avoir seulement après toi...

Malefoy baissa le nez. Puis hocha la tête.

— Je tiendrais, dit-il. La douleur s'estompe déjà.

— Ok, répondit le brun. On fait quoi alors, en attendant Hermione ?

Malefoy haussa les épaules puis l'estomac d'Harry gronda.

— Bon et bien, allons manger, dit Harry en souriant. Par ici !

Et il s'éloigna en courant.

— Hé ! Attends-moi ! s'exclama Malefoy, surpris. Potter !

— Attrape-moi d'abord ! répliqua Harry en filant ventre à terre le long du couloir principal.

— Tu vas voir, grommela Malefoy en se lançant à la poursuite du Gryffondor.

Ils tournèrent tous deux au coin d'un couloir et déboulèrent dans le hall d'entrée.

— Oh là, oh l ! s'exclama Dumbledore en tournant sur lui-même quand Harry lui tourna autour pour échapper à Malefoy.

— Monsieur ! dit Harry. Protégez-moi !

— Ha non, Harry ! dit Dumbledore en souriant. Tu es grand, débrouille-toi tout seul !

Il vit alors Malefoy arriver et Harry se sauva en courant dans l'escalier.

— Vous n'êtes pas sympa, professeur ! s'exclama-t-il.

— Il est partit où ? demanda Malefoy en s'arrêtant près de Dumbledore.

Le Directeur fit un signe du menton vers l'escalier et Malefoy le gravit quatre à quatre.

— Potter ! hurla-t-il. Ah, te voilà !

Un grand cri retentit alors et Harry apparu à l'étage, prisonnier de Malefoy qui exultait.

— Je te tiens ! dit Malefoy en lui tenant fermement les bras dans le dos. Tu ne peux plus m'échapper, maintenant !

— Serpent ! siffla Harry en souriant.

Dumbledore sourit en regardant les deux garçons s'amuser quand soudain Harry fit volte-face en se libérant de la prise du blond, et lui sauta au cou. Malefoy rigola en le repoussa et Dumbledore sourit de plus belle quand les deux garçons repartirent en se pourchassant.

— Eh bien, dit le vieux sorcier à voix basse en prenant sa balade. Voilà qui promet du divertissement pendant ces vacances... Harry et Drago... Je ne pensais pas...

Il se tut puis soupira profondément et secoua la tête en s'éloignant.

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