Chapitre 43
La semaine se termina rapidement et, pour la dernière semaine de juin, les élèves qui avaient passé leurs examens la semaine d'avant, se virent gratifiés d'une semaine entière de tranquillité. D'autant plus joyeuse que le dernier match de Quidditch de la saison, Serdaigle contre Pouffsouffle, un duo très rare ces dernières années, avait eu lieu le dimanche précédent cette semaine de repos bien mérité, laissant donc aux vainqueur, Pouffsouffle, de quoi largement fêter leur victoire.
Serpentard, qui avait gagné le match face à Gryffondor l'année passée à cause d'un gardien bien médiocre, se vit contraint de remettre sa coupe en jeu et ce fut dans le bureau de Chourave, directrice de Pouffsouffle, que la coupe alla, et ce, pour l'année scolaire à venir, au grand mécontentement de Rogue, bien entendu.
Cependant, bien que huit classes sur les vingt-huit fussent libres, les professeurs, eux, étaient débordés de travail. Ils avaient les ASPICs et les BUSEs à corriger d'environ cent-cinquante élèves, ce qui, en plus de leurs cours habituels, leur donnait deux fois plus de travail...
Harry et Malefoy, cependant, bien que préoccupés par l'envie de retrouver leur fils au plus vite, eurent cependant tellement à faire, Rogue et Lupin se déchargeant volontiers de toutes les tâches ingrates sur leurs Assistants, qu'ils n'eurent pas beaucoup de temps pour mettre un plan sur pieds afin de récupérer le fils de Malefoy sans faire fuir Steller encore plus loin.
Enfin, le trente-et-un juin fut là, et Harry sembla surpris de voir la date dans le journal du jour que son hibou lui avait apporté ce matin-là.
— C'est déjà le jour des vacances ? dit-il en vérifiant la date sur l'éphéméride accroché sur le mur près de l'escalier. Les élèves repartent chez eux ce matin ?
— Eh oui, répondit Malefoy en regardant à son tour le calendrier à effeuiller. Je n'ai même pas vu passer la semaine. Enfin, Rogue et Lupin nous on donné tellement de travail, que je ne sais même plus quel jour de la semaine on est...
Il sourit et ajouta :
— Et nous allons enfin pourvoir récupérer Gabriel des sales pattes de ce maudit docteur !
— Oui, dit Harry. Nous irons... dès que tout ce qu'on a à faire sera réglé, et que nous aurons établi un plan pour ne pas qu'il puisse s'enfuir encore plus loin.
Le Serpentard contourna alors le bureau et fit pivoter le siège de son compagnon. Il l'embrassa alors solidement et Harry gémit.
— Il y a bien des mois que tu ne m'as plus embrassé ainsi... dit-il quand Malefoy recula. C'est en quel honneur ?
— Je sais, et je m'en excuse, répondit Malefoy en prenant place sur le bureau. Mais la pensée de mon fils mort, puis plus mort mais kidnappé, m'obsédait tellement... J'ai préféré retourner dans ma chambre pour ça, pour ne pas t'ennuyer avec mes grommellements, et je suis vraiment désolé de ne pas avoir été le petit-ami idéal, ces derniers mois...
— Je comprends, répondit Harry en lui prenant la main. Et je t'avoue que ça m'a arrangé que tu retournes dormir dans ton lit...
— Vraiment ? Je suis invivable à ce point ?
Harry sourit en secouant la tête.
— Non, dit-il. Mais moi aussi j'ai été très perturbé par la disparition de Gabriel, puis en apprenant qu'il n'était pas mort... Qui ne le serait pas, du reste ? Et le fait que tu ne sois pas à mes côtés m'a permis de réfléchir à tout ça...
— Réfléchir à quoi, plus précisément ?
— À nous deux.
Malefoy plissa les yeux, il n'aimait pas bien quand on lui disait ce genre de chose. Harry se redressa alors et serra sa main sur la sienne.
— Drago, est-ce que tu veux m'épouser ? demanda-t-il en le regardant droit dans les yeux.
— Quoi ? On en déjà parlé, Harry... dit Drago en haussant les sourcils. Tu me l'as déjà demandé et...
— Oui, mais nous ne l'avons pas fait et ça va bientôt faire plus d'un an, répondit le Gryffondor. Je ne voudrais pas attendre encore, repousser, encore et encore, parce qu'il y a toujours quelque chose qui nous en empêche...
Les yeux du blond s'agrandirent soudain.
— Attends... Tu veux dire... Nous marier, tout de suite ? Là, maintenant ?
— Non, pas tout de suite, benêt, rigola Harry. Quand toutes les corrections seront terminées, quand nous serons enfin en vacances, nous irons à Paris, nous réglerons son compte à Steller puis nous récupérerons Gabriel et nous rentrerons. Là alors, on se mariera et on baptisera Gabriel, pour le garder de futurs problèmes. Après tout, ce n'est pas tous les jours qu'un enfant naît d'un demi-Vélane...
Harry sourit alors puis Malefoy l'embrassa solidement. Harry l'attira alors à lui et ils prirent quelques minutes rien que pour eux, des moments bien trop rares ces derniers mois.
Il fallut un week-end et deux jours pour que toutes les copies soient notées et corrigées, et le mercredi suivant, Dumbledore fit partir des hiboux grands ducs chargés de lourdes enveloppes contenant les examens corrigés des élèves de cinquième et septième année. Les gens du Ministère qui les réceptionneront se chargeront ensuite de les noter de fa— on finale, avant d'envoyer les résultats aux élèves courant août...
En se levant, le jeudi matin, Harry fut bien content d'être enfin en vacances. Pour la première fois depuis la rentrée, il se leva tard et s'assit à son bureau en dépliant le journal du jour. Il jeta un biscuit à Edwige qui le lui avait apporté. BrûleFlamme regarda alors son maître et émit un drôle de son avec le fond de sa gorge. Harry le regarda en souriant et lui jeta un biscuit dont il ne fit qu'une becquée.
— Tu es un gourmand, dit le Gryffondor.
L'oiseau claqua son bec jaune puis se tourna face à la fenêtre où Naoko venait d'entrer en repliant ses ailes trop grandes pour passer l'étroite fenêtre.
— Te voilà toi, dit Harry en regardant le grand aigle se poser lourdement sur le bureau, aplatissant au passage un rouleau de parchemin neuf en y posant sa patte griffue. Où tu étais ? Je ne t'ai pas vu depuis deux jours ?
— Kaak ! se contenta de répondre l'aigle avant de sauter lestement du bureau et de marcher jusqu'au sofa où il se percha sur le dossier et entreprit de faire un somme.
Harry secoua la tête en soupirant, défroissa le rouleau de parchemin puis reprit sa lecture en attendant que son compagnon se lève.
Ils avaient passé la nuit ensemble, une première depuis que le blond avait eu son bébé, et ils avaient apprécié ce retour aux choses normales bien plus de fois que la morale de l'autorise. Ce matin, le réveil avait cependant un petit goût étrange car Harry s'était réveillé couché d'un côté du lit, et Malefoy de l'autre, avec la place de mettre un Sombral entre eux...
Mais ce n'était qu'une angoisse passagère car Harry était certain que Malefoy voudrait à nouveau de lui comme avant, que leurs étreintes ne seraient pas que passagères, et il pensait que cela avait un rapport avec Gabriel. Tant que le Serpentard ne saurait pas son enfant en sécurité près de lui, il trouverait un prétexte pour éviter les câlins.
Harry tourna la grande page de son journal et regarda un sorcier habillé d'une robe miteuse se faire pousser sans douceur par deux sorciers policiers dans la salle d'un tribunal. Plissant les yeux en s'approchant de la photo en noir et blanc qui semblait se rembobiner indéfiniment, Harry eut un violent sursaut qui le fit se lever en faisant reculer son siège qui alla buter contre la bibliothèque derrière lui.
— Steller... murmura-t-il en levant le journal près de ses yeux. Non, je rêve !
Se retournant pour récupérer son siège, il se rassit et lut l'article à voix basse :
— « Hier, tard dans la soirée, un homme suspect a été appréhendé à la sortie d'un immeuble parisien par des représentants de la D.D.A.S.S. française alertés par une voisine qui se plaignait d'un « enfant braillard troublant son sommeil depuis de nombreuses nuits ». Après vérification, il s'avéra que l'homme portait un faux nom et possédait de faux papiers pour lui et l'enfant qu'il hébergeait. De plus, il était en possession de plusieurs objets suspects n'ayant rien à faire dans une maison sorcière normale. La plupart étaient des objets Moldus sans grande valeur, mais d'autres étaient du matériel médical sophistiqué, Moldu, arrangé magiquement. Dans l'appartement où il logeait dans le faubourg St-Honorée, une femme et une petite fille ont été également arrêtées. La femme a été mise en garde à vue et l'enfant, remise aux services sociaux Moldus, pour le moment. La femme ne semble pas être la mère de l'enfant, mais elle dit être sa nourrice depuis un peu plus de cinq mois, l'âge approximatif de l'enfant selon les médecins. La femme est une Moldue et elle affirme n'avoir jamais rien su de celui qu'elle nomme « Andy Dramon ». Elle prétend que l'enfant est la fille de cet homme dont la femme serait décédée en couches. Selon ses dires, il se serait réfugié avec l'enfant en France pour empêcher la famille de la mère de récupérer l'enfant. Cependant, les premiers examens faits à l'hôpital magique parisien ne permettent pas encore de prouver la véracité de ces faits. L'homme arrêté, de son vrai nom Andy Steller, est soupçonné de rapt d'enfants depuis maintenant plus dix ans, mais nous n'avions jamais trouvé de preuves. Il a sévi principalement à Londres et en Angleterre ainsi qu'en Écosse... »
Le Gryffondor se tut, choqué.
— Drago ! appela-t-il ensuite. Drago, descend vite !
Un bruit sourd retentit à l'étage et des pas précipités se firent ensuite entendre dans l'escalier de pierre.
— Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? demanda Drago, alarmé.
— Les policiers sorciers parisiens, ils ont arrêté Steller hier soir ! dit Harry en lui lançant le journal qu'il avait replié.
Drago le rattrapa et le déplia. Il parcourut rapidement l'article puis ferma les yeux se laissa tomber dans un des fauteuils le plus proche.
— Par tous les Saints, dit-il. Comment... ?
— Drago, va faire un sac, on part à Paris ! dit alors Harry.
Malefoy hocha la tête et remonta aussitôt dans la chambre. Quand il redescendit, habillé et transportant deux petits sacs de voyage, Harry terminait d'écrire un mot sur un papier.
— Allons prévenir Dumbledore, dit-il en jetant le papier dans les flammes de la cheminée après avoir mentionné le nom d'Hermione. Non, attend, moi j'y vais, toi tu préviens Rogue et Lupin que nous partons. Nous transplanerons de l'autre côté du portail.
— Pourquoi ne pas partir depuis ici ? demanda le blond en prenant sa cape.
Harry ne répondit pas. Il avait déjà quitté la pièce et Drago, haussant les épaules, appela Dobby qui apparut aussitôt dans un petit bruit sec. Après que le sorcier eut formulé sa demande, Dobby repartit et Malefoy s'occupa ensuite d'envoyer les animaux de Harry chez Hagrid avec un mot de sa main. Il rejoignit ensuite Harry chez Dumbledore et celui-ci leur annonça qu'il avait déjà envoyé un message au Ministre de la Magie, qui l'avait relayé au Premier Ministre anglais, qui allait faire les démarches auprès de l'ambassade anglaise en France pour pouvoir récupérer le bébé et sa nourrice.
Harry et Malefoy quittèrent ensuite le domaine rapidement, et transplanèrent à Londres dès qu'ils eurent franchi le portail aux sangliers.
Lorsque Malefoy et Harry eurent atteint Paris, à coup de transplanages courte distance, puis d'un long, pour franchir la Manche, ils s'installèrent dans un hôtel par trop loin de l'endroit où Steller était détenu. On leur envoya quelques minutes après, des laisser-passer, et une note de la main de l'Ambassadeur Sorcier anglais en France, qui les autorisait à récupérer l'enfant, ayant réussi à prouver, via l'ADN que l'enfant était bel bien celui de Malefoy, et donc volé.
— Tu crois que Dumbledore leur a dit quoi, à tous ces gens, pour qu'ils acceptent en quelques heures, une procédure qu'une personne normale mettrait des semaines à obtenir ? demanda celui-ci en lisant le papier.
— Honnêtement, je n'en sais rien, répondit Harry. Mais tant qu'on le moyen légal de récupérer ton fils, alors on ne va pas se priver, tu ne crois pas ? On aura tout le temps, après, de payer les éventuels pots cassés que cela nous coûtera.
— Oui, tu as raison, mais j'aimerai quand même savoir, juste comme ça.
Harry sourit puis, après s'être changés, ils descendirent dans la rue et se mêlèrent à la foule sans problèmes. Ils avaient encore quelques heures avant de pouvoir se rendre au commissariat Moldu où était détenu le voleur d'enfants, donc ils en profitèrent pour faire quelques emplettes.
Vers seize heures, ils se rendirent au commissariat Moldu indiqué sur le papier reçu de l'Ambassadeur et, passant devant sans s'arrêter, ils tournèrent au coin de la rue et se faufilèrent derrière une grande affiche de cirque datant un peu, recouverte d'autres affiches. Ils se retrouvèrent alors instantanément dans un vaste hall bruyant bondé de sorciers en robe bleue avec un holster en cuir blanc autour du torse, un képi vissé sur le crâne.
S'accoudant au comptoir, Harry regarda autour de lui, impressionné. C'était la première fois qu'il entrait dans une station de police, pis, une station sorcière.
— Messieurs, puis-je vous aider ? demanda un homme debout de l'autre côté du comptoir, en train de ranger des papiers.
— Je suis Monsieur Potter, je souhaite voir la personne qui a arrêté, hier soir, un homme du nom de Steller, Andy Steller, dit le brun. Il a été arrêté pour rapt d'enfant. C'est le fils de mon ami, là...
Il indiqua Malefoy un peu plus loin qui tendit le papier de l'Ambassadeur anglais basé à Paris. Le policier le lut attentivement puis hocha la tête.
— Un instant, monsieur, dit-il.
Il passa ensuite sa main au-dessus d'un petit tas de papiers blancs et l'un d'eux se plia en forme d'avion avant de s'envoler jusqu'au fond du couloir. Il revint dix secondes plus tard et le brigadier le déplia rapidement.
— C'est tout bon, au fond du couloir, première porte à droite, dit-il. Le Capitaine Jeremy va vous recevoir.
Harry fit un signe de tête puis ils longèrent le couloir et s'arrêtèrent devant la porte indiquée. Une plaquette, gravée au nom du Cpt. Jeremy, était apposée dessus. Harry toqua et on l'autorisa à entrer.
— Ah ! Entrez, asseyez-vous, je vous en prie. Vous êtes Monsieur Potter et Monsieur Malefoy, je présume, dit l'homme en dépliant sa grande carcasse pour se lever.
Il tendit la main et Harry la serra, puis Malefoy, avant de s'asseoir.
— C'est cela, répondit Harry. Nous venons chercher la femme et l'enfant qui ont été arrêtés en même temps qu'Andy Steller... L'enfant appartient à mon ami, Drago Malefoy, et les tests ADN se sont révélés positifs.
— Hum... oui, dit l'homme en pinçant les lèvres. Cependant, je crois que cela ne va pas être possible... Les Services sociaux ont déjà pris l'enfant en charge et...
Malefoy bondit aussitôt de sa chaise.
— Quoi ?! s'exclama-t-il. C'est mon fils ! Ce papier vous le dit noir sur blanc ! Je vous ordonne d'aller le chercher !
— Drago, calme-toi ! siffla Harry sèchement. Laisse-moi faire, je te prie.
— Je crois que je vais sortir, dit alors le blond. Sinon je serais capable de me mettre en colère...
Harry acquiesça, soulagé de ne pas avoir à le lui demander, puis il se tourna vers le capitaine.
— Veuillez pardonner l'attitude de mon mari, commissaire, dit-il. Comprenez-vous, cela fait cinq mois que nous cherchons son fils, enlevé par ce misérable...
— Votre mari ? coupa le policier. Personne ne m'a dit que Harry Potter avait épousé un Mangemort reconnu...
— En quoi cela vous regarde-t-il ? demanda Harry un peu sèchement. Plus sérieusement, le papier de l'Ambassadeur ne vous ment pas, Capitaine, cet enfant est bel et bien celui de Drago Malefoy qu'il a eu avec une femme aujourd'hui décédée. Nous étions en discussions pour que je l'adopte, mais il a été enlevé.
— Cet enfant est très petit, dit le Capitaine. Il n'a pas six mois, comment...
— Il n'avait que deux semaines quand sa mère a été tuée, inventa Harry. Malefoy s'est enfui avec le nourrisson et a trouvé refuge à Poudlard où il vit actuellement.
— Poudlard... Oui, l'école de magie anglaise. Hum... Bon. Les Services Sociaux ne sont sans doute encore pas partis de l'hôpital où l'enfant a été transféré ce matin, je vais les contacter. Dites-moi simplement comme cet enfant s'est retrouvé dans les mains de Steller, Monsieur Potter.
Harry raconta alors que le Docteur Andy Steller, Mangemort reconverti, était un ami de longue date des Malefoy, et leur médecin de famille. Il était donc tout naturel que Drago montre son fils a cet homme.
— Nous n'avions aucune idée qu'il lui viendrait l'idée de l'enlever, acheva Harry.
— Pourquoi faire une telle chose ? A-t-il un quelconque grief contre les Malefoy père ou fils ?
— Pas que je sache, mais les anciens Mangemorts sont très instables, et sans un suivi psychologique adapté, ils peuvent faire du mal sans s'en rendre compte.
— Votre mari est-il suivi ?
— Oui, étroitement, par l'infirmière de Poudlard. Il sait s'occuper de son fils, je l'ai vu faire, donc s'il faut parler aux assistantes sociales, je le ferais. Elles sont Moldues ?
— Non, sorcières, répondit le Capitaine Jeremy. La femme qui le nourrit sera ramenée chez elle, où elle voudra, et l'enfant sera mis à l'adoption. Cependant, comme j'ai ce papier de l'Ambassadeur...
Harry hocha la tête et l'homme prit son téléphone. Le brun s'appuya alors contre son dossier et soupira. Il ferma les yeux un instant et chercha l'Energie magique de Malefoy. Il le trouva juste dans le couloir, plus calme qu'un instant plus tôt, et il devait sûrement avoir entendu la conversation.
— Bien, dit soudain le Capitaine en raccrochant. Les assistantes sociales vous attendent à l'Hôpital pour enfants Necker. Un autre test ADN sera fait sur l'enfant et Monsieur Malefoy, afin de confirmer les dires de l'Ambassadeur, ensuite je pense que vous pourrez récupérer l'enfant. Je n'ai aucune raison de ne pas vous croire, Monsieur Potter, mais il y a des procédures en cours et elles doivent être respectées.
— Je comprends, répondit Harry en opinant.
Il se leva, serra la main du policier puis lui souhaita une bonne journée et retrouva son compagnon dans le couloir. Ils quittèrent le commissariat en silence et, une fois dans la rue, Malefoy ouvrit la bouche.
— Alors ? Qu'est-ce qu'il a dit ? On va récupérer Gabriel ?
— Non, pas encore, répondit Harry en s'arrêtant pour éviter une femme avec une poussette. Il a été transféré à l'hôpital Necker, où des Assistantes Sociales attendent que les examens soient terminés, afin de savoir s'il est en bonne santé ou pas. Nous allons nous y rendre de ce pas, elles nous attendent. L'hôpital doit encore faire des tests sur toi et sur l'enfant, pour prouver que tu es bien son père et...
— Mais c'est le mien, je le sais, quand même ! répliqua aussitôt le blond. Pourquoi... ?
— Ecoute, tu n'as pas besoin de t'énerver, ce sont les procédures françaises, et sans aucun doute dans toutes les autres affaires de ce genre, répondit Harry, les sourcils froncés. J'aimerai donc que tu te calmes, et c'est pour ça que nous allons aller jusqu'à l'hôpital à pieds.
— À pieds ? Mais Harry... geignit le Serpentard.
Harry resta stoïque et le blond baissa le nez, résigné, et ils se mirent en route.
Il fallut au jeune couple une bonne demi-heure de marche pour rejoindre l'hôpital Necker et gagner son service pédiatrique. Là, les deux assistantes sociales sorcières ne furent pas compliquées à trouver, habillées toutes deux de longues robes d'un jaune criard.
— Messieurs Potter et Malefoy, je présume ? demanda l'une des deux femmes, une blonde.
— C'est cela. Nous venons pour le bébé qui a été retrouvé chez Monsieur Steller, répondit Harry.
— Oui, j'ai été prévenue par le Capitaine Jeremy. Ils sont actuellement en train de faire quelques tests pour voir s'il est en bonne santé, ensuite nous procéderons aux tests ADN pour nous assurer que vous êtes bien son père, Monsieur Malefoy.
Le blond hocha la tête et la femme dégaina alors un calepin et entreprit de poser des questions parfois intimes. Harry entreprit rapidement de répondre à la place de Malefoy, ce qui ne plut pas du tout à l'assistante sociale.
— Monsieur Potter, pouvez-vous le laisser répondre, s'il vous plaît ? demanda-t-elle au bout d'un moment, agacée.
— Bien entendu, mais le vol de son fils a plongé mon mari dans un état de stress très important, et il est sujet à des sautes d'humeur assez impressionnantes depuis cinq mois, donc c'est à vos risques et périls.
La femme pinça les lèvres puis hocha la tête, posa les yeux sur son carnet, puis le referma d'un coup sec.
— Très bien, dit-elle. Nous allons arrêter là, j'en sais suffisament.
— Ce qui veut dire ?
— Rien.
Harry plissa les yeux. La femme était contrariée, il le sentait, mais il se garda de dire quoi que ce soit qui pourrait la mettre encore plus en colère et coûter à Drago le retour de son bébé.
— Ah, dit soudain l'autre femme, silencieuse depuis le début. Voilà le médecin qui s'occupe du bébé.
L'homme s'approcha, grisonnant et un air bienveillant, et quand l'assistante social revêche lui indiqua que l'homme blond près d'elle était le père du bébé dont il s'occupait, le médecin sembla à peine surpris.
— Je vous aurais reconnu sans qu'elle ne me le dise, lui dit-elle en tendant la main. Le petit vous ressemble beaucoup, il a très peu de sa mère.
Malefoy esquissa un sourire un peu tendu. En chemin pour venir, Harry lui avait expliqué que pour pouvoir garder son secret de demi-Vélane, il avait inventé une maman à Gabriel, tuée quelques jours après la naissance du bébé. Il lui avait ensuite expliqué qu'il s'était réfugié à Poudlard avec le nourrisson. Personne n'avait besoin de savoir que la vérité était arrangée, de toute façon, les deux garçons ne reverraient jamais ces gens de leur vie.
Il fallut le reste de l'après-midi pour faire toutes les analyses nécessaires et attendre que les résultats reviennent, et l'attente mit les nerfs de Drago à rude épreuve. Harry ne chercha même pas à l'apaiser car il savait pertinemment que tout ce qu'il tenterait ne fonctionnerait pas. Il le laissa donc tourner en long en large et travers du couloir en regardant sa montre et en pestant régulièrement.
Lorsqu'une infirmière vint chercher les quatre sorciers, le blond était tendu comme un arc et Harry lui intima silencieusement l'ordre de se détendre.
— Je te renvoie à l'hôtel, sinon, siffla-t-il entre ses dents.
— Harry, cette attente est insoutenable et inutile. Je sais qu'il est mon fils, je...
Le brun lui fit les gros yeux et Malefoy soupira. Il allait dire qu'il l'avait porté, mais personne ne devait savoir ce secret. Il serra donc les mâchoires et entra dans une grande salle d'attente plus chaleureuse que le couloir où ils avaient attendu pendant les trois heures précédentes.
— Alors ? demanda Harry quand le médecin grisonnant s'approcha d'eux.
— Les résultats sont revenus, ils sont positifs à une parenté, répondit l'homme. Ce bébé est bien le fils de cet homme, mesdames, dit-il ensuite aux deux assistantes sociales. Vos services ne sont désormais plus de mise.
— Bon. Très bien, dit la plus âgée. Dans ce cas, nous allons vous laisser. Prenez soin de ce bébé, Monsieur Malefoy, que je n'entende plus jamais parler de lui, c'est compris ?
Le blond hocha la tête et les deux femmes tournèrent les talons en leur souhaitant une bonne fin de journée. Malefoy se tourna ensuite vers une infirmière qui sortait d'une nurserie avec un paquet dans les bras.
— Monsieur ? dit-elle. Je crois que ceci vous appartient...
Avala sa salive, Malefoy s'approcha lentement et tendit les bras un peu maladroitement. Il ne devait pas montrer qu'il n'avait encore jamais pris un bébé dans ses bras, mais l'émotion le faisait trembler et personne ne sembla s'en formaliser.
— Voilà... dit l'infirmière. Tenez-le contre vous, c'est bien...
— Je... je suis désolé, dit alors Malefoy. Je suis...
— Ne vous en faites pas, répondit le médecin. Nous comprenons. Asseyez-vous un moment. Quand vous voudrez partir, passez à l'accueil signer une décharge.
Harry hocha vivement la tête puis serra la main du médecin et décocha un sourire à l'infirmière qui s'en allèrent en silence.
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