Chapitre 38

— Harry ?

— Hmm ?

Depuis la salle de bains de sa chambre, le Gryffondor, sa brosse à dents dans la bouche, attendit la suite, mais seul le silence lui répondit.

— Chéri ?

Harry se rinça la bouche et retourna dans la chambre. Il enfila un bas de pyjama, puis s'approcha de l'escalier qui montait à la chambre de son compagnon. Depuis quelques semaines, le blond était retourné dormir dans sa chambre. En effet, à présent dans son sixième mois, il était d'une humeur massacrante et ne supportait ni le regard, ni les mains de son amant.

— Drago ?

Harry monta les marches et passa la tête par la trappe. Il trouva le blond profondément endormi sur son lit.

Avec un sourire, le Gryffondor secoua la tête et redescendit. Il se glissa dans son lit et prit un livre. La journée avait été longue et un peu de repos était le bienvenu, mais il fut de courte durée, car Harry se leva à cinq heures le lendemain pour finir des corrections destinées à Lupin...

Un peu plus tard dans la journée, la visite surprise de Lucius Malefoy, accompagné d'Hermione rendit Drago méfiant. Apparemment, ils le cherchaient car le Serpentard n'avait indiqué à personne son emploi du temps, à part à Harry, bien entendu.

— Qu'est-ce que vous faites là, tous les deux ? demanda le blond en regardant son père et son amie venir à lui alors qu'il sortait d'une salle de classe où il avait déposé des papiers.

— Ne t'inquiète pas, Drago, dit l'homme blond. J'ai simplement rencontré Miss Granger à l'entrée du château. Comment va-tu, toi ?

— Pas trop mal, dit Drago, soulagé. Je commence à me sentir lourd et...

— Et tu es anxieux, dit Hermione. C'est normal, je le suis aussi...

— Dis-donc, mademoiselle, je te prierais de ne pas utiliser ton empathie sur moi, dit Drago en fronçant les sourcils.

— D'accord, je ne le ferais plus, répondit Hermione en souriant.

— Qu'est-ce que vous venez faire ici, père ? demanda alors Drago en regardant son père. Vous n'avez pas prévenu...

— Je suis venu voir Dumbledore, dit Lucius. J'ai quelques petites choses à lui demander.

— Quel genre de choses ?

Lucius haussa les sourcils d'un air de dire « cela ne te regarde pas, fils. », puis il s'excusa et s'éloigna en souhaitant une bonne journée aux deux jeunes sorciers. Le blond se tourna alors vers la Gryffondor.

— Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il.

— Mon médecin Moldu m'a fait savoir que je risquais d'avoir mon bébé dans très peu de temps, un ou deux semaines et comme je veux accoucher ici, j'ai décidé de rester ici jusqu'à la naissance.

Drago hocha la tête. Hermione lui prit alors la main et ils s'éloignèrent le long du couloir.

— Et toi ? Comment tu vas ? Tu as l'air tendu... dit la jeune femme.

— Je ne suis pas tendu, j'ai peur, répondit Malefoy. Je suis d'être serein, avec cette grossesse, je pourrais avoir mon bébé d'un jour ou l'autre, personne ne sait...

— C'est normal, assura la jeune femme en lui prenant la main. Moi aussi, j'ai peur, tu sais ?

— Oui, sans doute, mais les femmes mettent des enfants au monde depuis la nuit des temps, Hermione, dit Drago. Les hommes non...

— Ne t'en fait pas, ton médecin, heu... Steller, sait s'y prendre, tu ne crains rien. Non ?

Drago haussa les épaules.

— Je ne l'ai pas revu depuis un moment, mais il m'a plus ou moins rassuré en disant que je ne devais pas m'inquiéter, dit-il. Après tout, Pomfresh n'est qu'un Infirmière, mais elle est reconnue comme étant très compétente donc je n'ai pas à m'en faire. Mais je ne peux pas m'en empêcher.

Hermione fronça soudain les sourcils en grimaçant. Posant une main sur son ventre, elle se dirigea contre le mur et Malefoy s'approcha d'elle. Il posa une main sur son bras et la jeune femme pressa son poing contre son ventre.

— Hermione ? Qu'est-ce que tu as ?

— Ne t'inquiète pas, ce n'est rien, dit la jeune femme en se redressant tout en soufflant. Il doit être en train de s'installer pour la naissance et certaines positions me font souffrir, comme quand il appuie son pied sous mon estomac ou sur ma vessie.

— Je te comprends, dit Drago, rasséréné. Mon bébé me donne parfois de violents coups et je souffre plus que toi parce que ma poche est située derrière mes organes internes et pas dessous comme toi. Cette nuit, je me suis réveillé en sursaut quand bébé m'a donné un super coup de poing au beau milieu des intestins. J'avais le cœur au bord des lèvres...

Hermione sourit puis, la douleur passée, les deux jeunes gens se remirent en marche et se dirigèrent vers l'infirmerie pour faire part à Pomfresh du choix d'Hermione.

La jeune femme resta tout le reste de la journée à l'infirmerie, Pomfresh ayant absolument tenu à ce qu'elle lui raconte toute sa grossesse, depuis les débuts difficiles avec les nausées jusqu'à maintenant, les dernières semaines les plus fatigantes.

Remonté à la Tour, Malefoy n'avait pas cessé de cogiter et son inquiétude avait doublé. Incapable de réfléchir sereinement, il décida d'en faire part à Harry.

— Chéri ?

— Oui ? demanda le Gryffondor en regardant son compagnon s'accouder sur son bureau, en face de lui. Tu as l'air tendu, tout va bien ?

Malefoy esquissa un sourire en posant une main sur son flanc puis soupira.

— Oui, tout va bien pour bébé. C'est plutôt pour moi que ça cloche... dit-il.

— Que ça cloche ? répéta Harry en haussant un sourcil. Tu es malade ?

— Ne t'inquiète pas, je ne pense pas que cela soit grave, répondit le blond en se redressant. Mais j'ai un pressentiment. Cette nuit, le bébé m'a quasiment empêché de dormir... Il ne faisait que bouger, de me marteler de coups de poings et de pieds, comme s'il était à l'étroit...

— Il commence en effet à être à l'étroit, fit remarquer Harry. Et pour ce que j'en sais sur les bébés, je pense que le fait qu'il s'agite ainsi est normal... La naissance approche peut-être, après tout, tu savais que tu n'aurais sans doute pas huit mois à attendre.

Harry se leva ensuite et ajouta :

— Tu es anxieux et c'est normal... Tu n'es pas programmé pour avoir un bébé de cette manière... Moi aussi je m'inquiète un peu, je n'ai aucune idée de comment on s'occupe d'un bébé...

Le Serpentard sourit et Harry l'enlaça.

— Au fait, dit le blond en reculant. Il faudrait peut-être lui trouver des prénoms à cet enfant...

— Des ? répondit Harry avec un sourire. Pourquoi plusieurs ?

— Au moins deux, dit Drago. J'en ai deux, tu en as deux, autant qu'il en ait deux aussi. Ou elle. Non ?

Harry hocha la tête.

— Pourquoi pas ?

— J'avais pensé mettre le prénom de mon père en seconde position, comme pour moi...

— J'y ai aussi pensé, dit Harry.

— Et si on mettait les deux l'un derrière l'autre ? proposa le Blond.

— Et en premier ?

— Que dirais-tu de... Gabriel ?

— Gabriel ? C'est étonnant, mais j'aime assez, répondit Malefoy avec un sourire. Mais si nous mettons les prénoms de nos pères, il lui en faut deux autres, un que tu auras choisi et un que j'aurais choisi.

— Ce qui fera quatre, dit Harry.

— Ce qui rehaussera sa fierté quand il aura à les énoncer, précisa Malefoy avec un sourire. Quatre prénoms et deux noms de famille, ajouta-t-il.

— Oui, mais on s'arrête là, sourit Harry. C'est suffisant. Imagine la place que cela va prendre sur les registres !

Drago eut un rire qui secoua son ventre et l'enfant parut ne pas apprécier car il s'empressa de rappeler son père à l'ordre.

— Oh ! dit le Serpentard.

— Quoi ?

— Bébé ne semble pas apprécier quand je ris, dit Drago en massant le point douloureux.

— Il doit être un peu secoué, dit Harry avec un sourire. Bien, où en étions-nous ? Ah oui, les prénoms...

Les deux jeunes hommes passèrent le reste de la journée à énumérer des prénoms tous plus extravagants les uns que les autres sans vraiment en choisir un définitif.

À la nuit, Hermione et Ron leur rendirent visite et ils ne furent pas trop de quatre pour trouver un prénom qui plaisait à tous mais surtout à Malefoy. En effet, il était le père légitime du bébé. Harry avait bien entendu voix au chapitre, mais c'était à Malefoy de trancher.

— Au fait, dit Hermione. Qu'est-ce que ça sera ?

— De ?

— Ton bébé, dit la jeune femme. C'est une fille ou un garçon ?

— Je l'ignore encore, dit Drago. Et toi ?

— Un garçon, dit Hermione en souriant. Ton père est ravi, ta mère un peu moins, mais bon, ce n'est pas moi qui décide.

Hermione se tut alors mais le Serpentard la regarda de façon un peu instante et la jeune femme soupira.

— Il m'a dit qu'ainsi, si tu avais une fille, le nom des Malefoy serait reconduit grâce à mon fils, dit-elle, un peu à contrecœur. J'ai trouvé la réflexion de mauvais goût, mais je n'ai rien osé dire.

— Mais si j'attends aussi un garçon, le nom de ma famille sera doublement reconduit... du moins dès que ton fils aura l'âge de connaître la vérité.

— Ne parle pas de choses qui fâchent, soupira Hermione en fronçant les sourcils. Alexandre a tout oublié de l'histoire, mais pas moi, et je sais que je vais passer les dix prochaines à angoisser comme une malade que mon mari retrouve brusquement la mémoire...

Elle se tut un moment puis croisa ses bras sur son ventre d'un air boudeur, affalé dans le canapé.

— De toute façon, Alexandre est le père de mon fils, donc il portera le nom de Greenwald jusqu'à l'âge de onze ans, expliqua Hermione. Là, nous lui ferons savoir qu'il est le fils de ton père et qu'il est donc un Malefoy. S'il l'accepte, il prendra le nom des Malefoy et le nom des Greenwald sera accolé derrière. S'il refuse, il gardera le nom qu'Alexandre m'aura donné en m'épousant...

— Il y a de grandes chances pour qu'il rejette son vrai père, fit alors remarquer Harry. Surtout quand il découvrira son passé. Au fait, je ne doute pas qu'il sera un sorcier, mais tu vas le lui dire ? Alexandre est un Moldu, et un enfant qui fait léviter les objets, ce n'est sans doute pas facile à gérer quand on n'a pas l'habitude...

— Je suis une sorcière et fière de l'être, dit Hermione. Je n'ai jamais eu à faire à des enfants sorciers, mais je sais que je saurais gérer, au pire, la mère de Ron m'aidera.

Le rouquin rigola en lui prenant la main, puis Harry fit apparaître le service à thé qui se promena sur la table basse en remplissant les quatre tasses une à une. Le pot à lait l'imita en s'arrêtant devant chaque tasse avant de servir ou non, puis le sucrier fit sauter ses cubes blancs dans chaque tasse avant que tout ce petit monde ne se pose dans un coin de la table et ne redevienne des objets inanimés.

À la fin de la journée, les quatre amis dînèrent en compagnie des professeurs, et bon nombre des élèves accaparèrent Hermione à la fin du repas pour lui parler. Tous étaient contents de la revoir après tant de mois d'absence et, malgré les nombreuses questions quant à sa grossesse et son prochain retour, Hermione tâcha de faire bonne figure même si elle n'avait qu'une hâte, rentrer chez elle et prendre un bon bain bien chaud...

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