Chapitre 37

— Quoi encore ? soupira le Gryffondor en posant sa plume.

— J'en peux plus...

— Ça fait trois fois que tu dis ça, mon cœur, dit Harry.

— Je sais... soupira le Serpentard. Vivement qu'il naisse...

— Tu as encore du temps devant toi, dit Harry en se levant. Tu n'en es qu'à six mois, je te rappelle.

Drago tenta un sourire puis Harry s'assit à ses côtés sur le sofa et dit :

— Tu devrais aller marcher un peu...

— Je suis trop fatigué pour, dit Drago en offrant un rictus à son compagnon.

— Allez, va te promener, dit alors Harry sur un ton décidé. Va jusque chez tes parents...

— À pied ?

— Mais non, benêt, dit Harry. Utilise un Portoloin...

Drago fit la moue puis il dit :

— Ça m'énerve d'être interdit de transplanage... Ça ne risque rien pourtant... Et Hermione, elle, elle transplane...

— Mieux vaut prévenir que guérir, mon cœur, dit Harry en se levant. Allez, va donc voir tes parents, ça va faire deux mois que tu n'es pas allé les voir.

— Je n'ai pas envie...

— Tu veux que je te mette dehors ? demanda alors Harry.

— Mais ?

— Va te promener, dit le Gryffondor en fronçant les sourcils. Tes plaintes m'agacent et ça ne peut te faire que du bien de prendre l'air. Je viendrais bien avec toi mais j'ai encore plus d'une centaine de copies à corriger pour demain matin, je n'ai donc pas de temps à te consacrer aujourd'hui.

Drago soupira puis il se décida à se lever et, prenant sa cape, il dit :

— Je serais sûrement dans le parc si tu me cherches...

Le Gryffondor hocha la tête puis Drago l'embrassa et quitta la pièce. Harry alla ensuite se rasseoir à son bureau pour corriger ses copies.

Cependant, chez Hermione, celle-ci était affalée dans le sofa, les jambes passées par-dessus l'accoudoir.

— Mione, dit Alexandre en entrant dans le living. Ce n'est pas une position, enfin...

— Je sais Alex, dit Hermione en souriant. Mais j'ai mal aux jambes...

— Tu devrais marcher un peu plus, suggéra Alexandre en enfilant une veste noire sur sa chemise blanche. Bon allez, ajouta-t-il en regardant la pendule. J'y vais. A ce soir, ma chérie.

Il embrassa la jeune femme puis il sortit de la maison et Hermione entendit la voiture partir. Elle ferma un instant les yeux et soudain, un craquement se fit entendre et Hermione rouvrit les yeux pour voir Monsieur Malefoy debout devant elle.

— Vous ne devriez pas transplaner, dit-elle en se redressant.

Pour toute réponse Lucius lui offrit un sourire puis Hermione dit :

— Asseyez-vous donc, vous allez bien rester quelques minutes...

— Merci, Miss, dit l'homme en s'asseyant dans le fauteuil que lui montrait Hermione. Tout va bien pour vous ?

— Parfaitement, dit Hermione en souriant. J'ai mal aux jambes mais c'est normal... enfin je pense...

Elle eut un sourire puis Lucius sortit une bourse d'argent de son manteau en disant :

— Voilà les cent Gallions promis.

— Vous êtes très généreux, Monsieur Malefoy, dit Hermione en prenant le sac de cuir de dragon qu'elle déposa sur la table basse.

L'homme blond sourit.

— Une question, miss... dit-il en penchant la tête.

— Oui ?

— Que faites-vous de cet argent ?

— Je m'en sers pour acheter les affaires du bébé, répondit Hermione. Et j'en mets aussi une partie de côté pour plus tard... Pourquoi ?

— Non, juste comme ça, dit Monsieur Malefoy en souriant.

— Vous voulez un café ? demanda alors Hermione.

— S'il est fait, je veux bien, dit Lucius en regardant la jeune femme se lever.

Hermione alla dans la cuisine puis elle revint quelques minutes plus tard avec un plateau supportant deux tasses, une cafetière et une assiette de gâteaux.

— Je ne devrais pas en boire, normalement, dit Hermione en servant le café dans deux tasses blanches ornées de volutes noires. Mais j'ai le droit de faire un écart de temps en temps. Et puis, toutes ces fichues restrictions de nourriture m'agacent.

Elle sourit à l'homme blond puis elle lui tendit une tasse avant de s'asseoir en soupirant dans le sofa, une main sur son ventre à présent bien visible.

— Mon bébé, dit-elle en souriant.

Elle eut soudain un sursaut et elle dit :

— Un futur Batteur de Quidditch celui-là...

Elle regarda Lucius qui regardait par la fenêtre et Hermione fronça les sourcils.

— Tout va bien ? demanda-t-elle.

— Hein ? dit l'homme blond en la regardant avec surprise. Vous disiez ?

— Non... rien...

Monsieur Malefoy baissa alors les yeux sur sa tasse de café et Hermione soupira.

— Monsieur Malefoy, vous semblez soucieux... dit-elle. Qu'y a-t-il ?

— Mais non, dit Lucius. Tout va bien, ne vous en faites pas. Inquiétez-vous pour vous d'abord.

Il se leva et s'éloigna vers la baie vitrée. Étonnée, Hermione en fit autant et, s'approchant de lui, elle posa une main sur son bras. Celui-ci soupira profondément en baissant les yeux vers elle.

— Très bien... Puisque vous insistez, dit-il en pivotant.

— C'est Madame Malefoy ? demanda alors Hermione. Drago ?

— Non, non, ni l'un ni l'autre, dit le sorcier en secouant légèrement la tête. En fait... C'est vous qui me préoccupez...

— Moi ? Mais pourquoi ? Je vais très bien...

— Oui, je n'en doute pas, dit Lucius en se tournant vers Hermione.

Il posa sa tasse sur le manteau de la cheminée puis il dit :

— Durant ces deux derniers mois, j'ai longuement réfléchi à vous et à votre enfant...

— Monsieur Malefoy, dit alors Hermione en fronçant les sourcils. Nous en avons déjà parlé, il est inutile de revenir là-dessus. Avec Alexandre, nous avons décidé que, jusqu'à onze ans, il irait dans une école Moldue puis qu'ensuite il irait à Poudlard. N'oubliez pas qu'il est censé être son fils à lui, pas le vôtre... Vous êtes son parrain, c'est tout.

— Je suis son parrain, oui, dit Monsieur Malefoy. Mais officiellement, je suis quand même le père de cet enfant...

Hermione serra les lèvres et croisa les bras.

— Écoutez, dit-elle en se détournant face à la baie vitrée. Je vous apprécie beaucoup mais Alexandre non. Il ne vous déteste pas pour autant, mais il ne vous aime pas non plus. À vrai dire, il a peur de vous, et des sorciers en général. Voilà pourquoi je vous ai dit de venir les après-midis, quand vous venez porter l'argent. Alexandre est mon fiancé, nous allons nous marier au mois de Janvier et nous avons convenu cette mascarade pour lui faire croire que ce bébé, est le sien, et non le vôtre. Il a signé le papier, il a accepté que sa mémoire soit altérée, et vous étiez d'accord, vous aussi.

— Et quoi ? Miss Granger, j'estime avoir mon mot à dire dans l'histoire, non ?

Hermione regarda l'homme du coin de l'œil.

— Non, dit-elle alors en pivotant. Je vous ai autorisé à me rendre visite quand vous le souhaitez, à « m'entretenir », si je puis dire, parce que vous êtes le parrain officiel de ce bébé, mais j'ai aussi promis que cet enfant porterait le nom des Malefoy une fois qu'il sera entré à Poudlard, donc à onze ans révolus. Mais, jusque-là, il sera notre fils, à Alexandre et moi, et Narcissa et vous serez ses parrains et marraines. Je croyais pourtant que nous étions d'accord là-dessus... Pourquoi y revenir ? Que craignez-vous, que je ne tienne pas parole ? Vous ais-je déjà déçu en quelque chose ?

Monsieur Malefoy regarda Hermione puis il baissa les yeux un instant et plissa le nez.

— Narcissa m'a proposé d'héberger l'enfant dès qu'il sera assez grand pour se débrouiller seul, dit-il alors. Donc, selon ses dires, dès qu'il sera sevré.

— Mais bien sûr ! s'exclama Hermione, abasourdie. Il n'en est pas question ! Nous avons un accord, il a été signé magiquement ! Narcissa peut bien dire ce qu'elle veut, elle n'a aucun droit sur cet enfant.

— Mais c'est mon fils aussi... !

— Et le mien aussi, Monsieur Malefoy ! répliqua Hermione. Je suis sa mère, donc c'est avec moi qu'il va rester jusqu'à ce qu'il ait onze ans révolus, et non avant ! Et sachez que s'il le faut, je connais tout un panel de sortilèges pour le masquer aux sorciers et l'envoyer vivre ailleurs.

Hermione s'arrêta soudain de parler et s'appuya contre la baie vitrée.

— Je ne dois pas m'énerver... dit-elle alors en posant une main sur son ventre.

Lucius tendit alors la main vers elle, mais la jeune femme le repoussa.

— Laissez-moi, dit-elle un peu sèchement. Vous me faites crier alors que je suis enceinte, vous devriez avoir honte, Monsieur Malefoy.

— Je n'en avais absolument pas l'intention, dit l'homme blond.

Hermione respira alors lentement puis se redressa.

— Écoutez. Je ne veux pas me battre avec vous, dit-elle, déjà plus calme. Nous avons conclu un arrangement et je tiens à ce qu'il soit respecté jusqu'au bout. Si vous refusez de le maintenir, je ferais en sorte que cet enfant ne sache jamais qu'il est un sorcier, c'est entendu ?

Monsieur Malefoy déglutit puis serra les mâchoires et opina vivement.

— Très bien, dit-il. Très bien, je n'insiste pas, je ne veux pas perdre ce fils de vue... Mais sachez que je ne pourrais sans doute pas refréner Narcissa longtemps... Elle n'a plus personne à s'occuper depuis que Drago a quitté la maison, notre petite-fille a été tuée et elle n'accepte pas que notre fils attende un enfant...

Hermione souffla par le nez, lèvres serrées. Elle hocha lentement la tête puis posa sa main sur son ventre. Lucius posa la sienne dessus et au même moment, le bébé donna un coup. L'homme blond sourit et éloigna sa main.

— Ce sera un grand Batteur, Hermione...

Sans rien ajouter de plus, il recula de quelques pas et transplana. Hermione secoua la tête avec un sourire pincé. Quelque chose lui disait que les disputes entre elle et Monsieur Malefoy n'allaient pas être rares ces prochaines années, et elle pria pour qu'elles soient le plus espacé possible.

À bien des kilomètres de là, cependant, Drago était dans le grand hall d'entrée. N'ayant pas de cours cet après-midi-là, il avait fini par céder à Harry et était sorti marcher un peu mais le cœur n'y était pas. Il devrait pourtant être heureux, il avait tout pour plaire, un compagnon amoureux, un bébé en préparation, un mariage en vue, quoi de mieux ?

Mais non, Malefoy n'avait pas le sourire, du moins juste en façade, quand il traversa le hall d'entrée du château pour aller dans le parc. En chemin, il croisa McGonagall qui rentrait, les mains dans les manches de sa robe de sorcière vert bouteille.

— Alors, Monsieur Malefoy ? Enfin décidé à sortir ? demanda la vieille sorcière avec un sourire amusé.

— Non, dit Drago en esquissant un sourire. C'est Harry qui m'a obligé à sortir... Je crois que je lui tape sur les nerfs. Et à vrai dire, je me fatigue moi aussi à râler pour un rien toute la journée...

— Allons, allons, Malefoy, dit McGonagall en posant une main sur l'épaule du Serpentard. Potter ne pense pas ce qu'il dit, vous le savez aussi bien que moi. Il veut votre bien, et rester enfermé n'est pas ce qu'il qualifierait de « bien » ...

— Je sais... soupira le blond. Mais en ce moment, je ne suis pas au top de ma forme, je me traîne et j'ai l'impression d'être une baleine...

— Allons, Monsieur Malefoy, dit alors McGonagall. Souriez, vous devriez être heureux ! Vous allez vous marier avec un garçon que vous avez réussi à aimer malgré tout ce qui vous séparait, et de cet amour s'est produit un fait magique très rare... Vous êtes à l'abri ici, vous avez à manger, un toit et une famille. Vous n'avez aucune raison d'être triste et de broyer du noir.

Drago esquissa un sourire en entendant le professeur parler.

— C'est vrai, dit-il alors. Vous avez raison, je n'ai aucune raison de me plaindre, j'ai tout ce que je veux, quand même la vie ne m'a pas fait de cadeau jusqu'à maintenant.

Il hocha vivement la tête et McGonagall l'imita.

— Voilà ! dit-elle en lui offrant un de ses rares sourires. Voilà comment vous devez réagir... Il ne faut surtout pas vous laisser aller à la morosité. Ce n'est bon ni pour vous, ni pour le bébé. Souriez et allez donc faire un tour dans le parc. Il fait plutôt beau pour un jour de novembre, malgré le froid humide.

Drago regarda par la porte et vit un rayon de soleil qui éclairait le toit de la cabane de Hagrid.

— Vous avez raison, professeur. Je vais aller me promener un moment, dit-il. L'air frais ne peut pas me faire de mal.

— Si vous avez de la chance, vous pourrez peut-être tomber sur Hagrid, ajouta McGonagall. Il est en train de chercher des animaux pour son prochain cours...

Drago plissa le nez de façon comique, puis McGonagall lui sourit avant de s'éloigner en direction du bureau de Rogue. Il la regarda partir puis, quand elle eut disparu, happée par la pénombre des souterrains qui descendaient dans les cachots, il se tourna vers la porte et découvrit Hagrid qui tenait derrière lui une magnifique licorne. Le Serpentard ouvrit aussitôt la bouche et sortit et s'approcha du demi-géant.

— Oh, bonjour, Malefoy, dit Hagrid en l'apercevant.

Il n'était pas loin des escaliers de pierre et Malefoy regarda la belle créature derrière le Garde-chasse.

— Bonjour, professeur... C'est une belle bête que vous avez là... C'est la première fois que je vois une Licorne en plein jour !

— Oui, je viens d'aller la chercher, répondit le demi-géant. Je vais faire un cours sur les licornes aux premières années cet après-midi, et elle a bien voulu se prêter au jeu. C'est rare quand elles acceptent de coopérer, mais bon, je lui ait dit qu'il y avait plein de bonbons pour elle à la fin du cours, et que j'avais une classe quasiment uniquement composée de petites filles.

Il tourna sa grosse tête hirsute vers la licorne immaculée qui encensa, comme pour approuver, puis Hagrid s'excusa et s'éloigna en tenant la licorne par une corde passée lâche autour de son cou. Drago sourit puis descendit les marches de pierre et se rendit au stade de Quidditch où Ron était en train de donner un cours, sous l'étroite surveillance du professeur Bibine.

— Bonjour, professeur ! s'exclama un élève de deuxième année quand Malefoy pénétra dans le stade, les mains dans les poches de sa cape.

— Bonjour Stones, dit Malefoy. Vous n'êtes pas sur votre balai ?

— Je viens de tomber, dit le gamin en montrant son poignet rouge et égratigné.

— Bah, dit Malefoy en regardant la blessure. Ce n'est rien... Allez, remontez et rejoignez les autres.

— Oui, Monsieur...

Le gamin enfourcha le balai puis rejoignit ses camarades qui tournaient autour de Ron et Bibine à environ deux mètres du sol en lâchant une main ou l'autre. Les plus hardis lâchaient les deux mains mais ils revenaient rapidement à leur position de départ.

— Bonjour, dit soudain Ron en regardant Malefoy passer derrière un balai pour le rejoindre. Tu n'as pas de cours ?

— Non, pas cette aprèm, dit Drago en regardant tourner les élèves qui se passaient le Souaffle. Je ne suis pas dans mon assiette en plus, aujourd'hui...

— Je vois, dit alors Ron. Harry t'a fichu dehors ?

— Exactement, dit le Serpentard en plissant le nez.

— Bah, dit Ron. Après tout, ça ne te fait pas de mal de sortir un peu...

— Pas de sermon, dit alors Malefoy en levant une main. Je viens de croiser McGonagall, ça suffit pour aujourd'hui.

Ron rigola.

— Allez, les enfants ! Le cours est fini pour aujourd'hui ! s'exclama-t-il alors d'une voix forte. Posez-vous tranquillement devant le professeur Bibine puis vous pourrez partir.

Les élèves de Serdaigle qui tournaient autour des professeurs se posèrent alors dans un désordre fabuleux puis, récupérant leurs sacs, ils quittèrent le stade au moment où la cloche sonnait la recréation de quinze heures.

— Ouf, dit alors Ron. Fini pour aujourd'hui.

— Ha ? dit Malefoy.

— Oui, j'en peux plus, dit Ron en regardant Madame Bibine. Ils sont gentils mais des fois je me demande qui d'eux ou moi est le plus intelligent... Quand je leur dit quelque chose, ils ne comprennent pas, et quand ils me posent des questions, c'est moi qui ne comprends pas ce qu'ils demandent... C'est usant.

Les balais étaient en train de s'empiler dans les bras de Bibine quand elle se tourna vers les deux garçons.

— Weasley, vous pouvez y aller, je rangerais les balais, dit-elle.

— Comme vous voudrez, professeur, dit Ron en inclinant légèrement la tête.

Il se tourna ensuite vers Malefoy.

— Tu viens ? demanda-t-il.

— Où donc ?

— Je ne sais pas, se promener...

— Pourquoi pas, dit Drago en haussant les épaules. Harry est occupé avec je ne sais combien de copies à corriger, alors il n'a pas de temps à m'accorder...

Ron rigola puis tous deux quittèrent le stade et se dirigèrent vers le lac à la surface grise qui reflétait le ciel couvert de nuages argentés. Au bout d'une poignée de secondes silencieuses, Ron demanda :

— Alors ? Quoi de neuf ?

— C'est à dire ? demanda Drago.

— Ton bébé et aussi toi, dit Ron avec un léger sourire. Ça commence à bien se voir, même si tu as toujours de grandes capes.

— Oh, dit Malefoy. Eh bien, bébé se tient tranquille et moi je suis de plus en plus fatigué. Je me sens comme un gros phoque plein de gras qui se dandine plus qu'il ne marche, donc tout va bien...

— Je ne vais pas te dire que c'est normal parce que je n'en sais absolument rien, dit Ron. Mais je pense que tu ne sors pas assez...

— Mais encore ? demanda le blond.

— Bah, tu restes enfermé dans la Tour à longueur de journée quand tu n'as pas de cours... dit Ron en haussant les épaules. Si tu sortais un peu plus souvent, ne serait-ce que pour parcourir deux ou trois couloirs, histoire de te dégourdir les jambes, tu verras, tu iras mieux...

— Je ne sais pas, dit Drago. J'ai aucun courage en ce moment... Ce matin, je voulais prendre un bain, j'avais la motivation hein, mais quand j'ai vu que je devais descendre à la Lingerie récupérer mon sac de linge, je me suis dégonflé...

— Fallait demander à un Elfe...

— Ouais, j'y ai pensé après, et la motivation avait filé...

Ron plissa le nez.

— Tu penses trop à ce bébé, laisse-le donc en paix, il est là et il ne va pas s'en aller, crois-moi ! dit-il alors en donnant un coup dans le bras du Serpentard.

Drago sourit en regardant l'herbe vert pâle puis il soupira.

— McGonagall m'a déjà dit que je devrais sortir plus, mais bon, me promener tout seul, ce n'est pas ce qu'il y a de plus génial, et tout le monde est occupé quand je ne le suis pas, alors...

— Je pense comme elle, dit Ron. Depuis des mois, tu remontes dans la Tour dès que ton emploi du temps te le permet. À la place, tu devrais plutôt sortir dans le parc et faire un tour, même cinq minutes, juste histoire de prendre l'air. Évidemment, je ne te demande pas de faire quatre kilomètres, mais le tour du stade de Quidditch ou encore du parc ne te serait que bénéfique. Va prendre le thé avec Hagrid, avec Pomfresh ou je ne sais qui d'autre encore, mais arrête de passer tout ton temps dans cette fichue tour.

Malefoy haussa les épaules.

— Tu trouves que j'ai grossi ? demanda-t-il alors en repoussant les pans de sa cape.

Ne s'attendant pas à une question aussi directe, Ron resta interdit pendant quelques secondes.

— Si je trouve que tu as grossi ? Ben... Un peu quand même ! répondit-il. T'es un mec, tu n'es pas censé porter un bébé, donc forcément, tu t'es arrondi, mais pour six mois, je trouve que bébé prend pas beaucoup de place quand même...

Malefoy observa son ventre et posa ses mains dessus. Ron lui tapota alors l'épaule puis ils décidèrent de rentrer pour se boire un bon chocolat bien chaud et bien corsé avec plein de confiseries dedans et des tartines de confiture.

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