— Prêt ? demanda Hermione en prenant le bras de Drago.

— Non, répondit Malefoy.

— Alors allons-y...

Et elle poussa la porte de la chambre d'hôpital où Monsieur Malefoy avait été installé quelques minutes après son réveil. L'homme tourna la tête vers les visiteurs et son visage fatigué et tuméfié se fendit d'un large sourire quand il vit Hermione, puis Drago, entrer à pas de loup.

— Fils, dit-il doucement en se redressant contre les oreillers. Miss Granger...

— Bonjour, Monsieur Malefoy... dit Hermione, le sourire aux lèvres. Quelle joie de vous voir enfin réveillé...

— Non, miss Granger, dit Lucius. Ne me dites pas que vous êtes venue me voir pendant...

Hermione sourit doucement puis Drago s'approcha du lit.

— Père... Vous nous avez fait peur à Mère et moi...

Lucius leva son bras valide et le passa autour du cou de Drago en le serrant contre lui.

— Alors ? demanda-t-il pendant que Drago se redressait. Comment vont mes quatre sorciers préférés ?

— Quatre ? s'étonna Hermione avec un sourire. Nous ne sommes pourtant que trois... à moins que vous ne comptiez votre épouse qui n'est pourtant pas dans cette pièce...

— Non, dit Lucius. Quatre...

Il regarda alors son fils qui comprit.

— Comment l'avez-vous su, Père ? demanda-t-il avec un sourire. À ce que j'ai compris, nous sommes vos premiers visiteurs...

— C'est simple, dit Monsieur Malefoy avec un petit sourire vers Hermione. C'est miss Granger qui me l'a dit...

— Ha ? dit Hermione. Je ne m'en souviens pas...

Lucius la regarda puis se tourna vers son fils.

— Je suis fier de toi, mon fils... Ta mère le sait-elle ?

— Oui, dit Drago. Il semblerait que seuls les élèves du collège ne soient pas encore au courant...

Il eut un petit rire puis un message volant, sorte de petit avion en papier, entra dans la chambre et voleta vers Drago qui le prit et le déplia.

— Mère veut me voir, dit-il en regardant son père.

— Va, dit Lucius en souriant.

Drago sourit à son tour puis il se pencha vers son père et l'embrassa sur la joue avant de quitter la chambre en disant à Hermione qu'ils se reverraient bien une autre fois.

Une fois la porte fermée, Hermione se tourna vers Lucius et elle alla s'asseoir près du lit. Elle prit la main de l'homme dans la sienne et serra les doigts.

— J'ai cru que vous n'alliez jamais revenir... dit-elle doucement. Je ne suis pas venue vous voir souvent, c'était trop difficile de vous regarder, allongé ici, tout abimé...

Lucius posa sa main libre sur la joue de la jeune femme.

— Ne vous en faites pas, je suis coriace, on ne me tue pas si facilement... dit-il avec un sourire. Et puis, si je n'avais pas survécu, je n'aurais jamais vu mon fils... et mon petit-fils.

Hermione tenta de sourire mais elle n'offrit qu'une grimace. Une larme glissa sur sa joue et Lucius la chassa de son pouce.

— Séchez vos larmes, dit alors Lucius. Je suis sorti d'affaire à présent.

— Oui, le médecin m'a parlé... Quand je venais, c'était à l'insu d'Alexandre, bien entendu, et le médecin a vite compris que vous et moi étions liés.

Lucius plissa le nez et Hermione soupira alors profondément.

— Hier, je suis allée chez mon médecin Moldu... pour le bébé, dit-elle.

— Quelque chose ne va pas ?

— Pas du tout, dit Hermione en souriant. C'était juste un contrôle mais le médecin m'a demandé si je voulais savoir si c'est une fille ou un garçon. Je lui ai dit oui mais, et vous ? Voulez-vous savoir ? Après tout, c'est aussi votre enfant...

Elle baissa légèrement les yeux et Lucius soupira.

— J'aimerais bien, répondit-il alors.

— C'est un petit garçon, dit alors Hermione en souriant. Quand Alexandre l'a su, il s'est légèrement renfrogné mais il a fini par sourire... Je crois qu'il était déçu...

— Ha ? Et pourquoi donc ?

— Il voulait une fille et il m'a tenu tête pendant tout le voyage jusqu'à Londres en me disant que ça serait une fille... J'ai fini par le croire et j'ai quand même été très contente de découvrir un garçon. Ainsi, même si Drago a une fille, il restera toujours un Malefoy...

Lucius sourit doucement puis Hermione se leva un peu laborieusement.

— Je vais vous laisser vous reposer, dit-elle. Il est tard et Alexandre ne va plus tarder à rentrer à la maison, j'aimerai être là quand il arrive... Il n'apprécie pas trop que je voyage autant en étant enceinte.

Elle sourit puis elle prit la main de l'homme alité et la posa sur son ventre.

— Rétablissez-vous vite, Monsieur Malefoy, dit-elle. La prochaine fois que je reviendrai, j'aurais peut-être notre enfant dans les bras...

Lucius esquissa un sourire puis la jeune femme quitta la chambre. Elle tomba sur Drago dans le couloir, qui sortait de la chambre de sa mère et, après un bonjour à la femme blonde qui allait rentrer chez elle le lendemain, les deux jeunes sorciers se dirigèrent vers le hall de St-Mangouste où une nouvelle méthode de voyage avait été installée : le miroir. Beaucoup plus simple que la cheminée ou le transplanage pour les personnes à mobilité réduite, il faisait l'unanimité partout dans le monde sorcier.

Après avoir laissé Hermione chez elle, Drago reparut à Pré-au-Lard, dans la boutique de la costumière. Elle était fermée, en ce dimanche, mais comme elle possédait le seul miroir du village capable de laisser passer un homme de la taille de Hagrid, elle laissait la porte arrière de la boutique ouverte en condamnant magiquement l'accès au reste de la boutique.

Quand il eut atteint le château, Malefoy était crevé. La Vélane en lui était enceinte depuis quatre mois à présent et outre le fait qu'il avait désormais du ventre, il sentait cette petite chose peser sur ses reins et lui bouffer toute son énergie. Il avait de plus en plus hâte de le mettre au monde, même s'il n'avait aucune idée de la manière dont Pomfresh allait s'y prendre puisqu'il n'avait pas la machinerie nécessaire pour accoucher comme une femme.

En entrant chez Harry, le Serpentard découvrit Rogue et Lupin dans le salon, un verre de Whisky à la main. Harry était assis en face d'eux, les sourcils froncés.

— Qu'est-ce qui se passe ici ? demanda-t-il aux trois hommes qui le regardaient un peu étrangement.

— Comment va votre père, Drago ? demanda alors Lupin.

— Bien, il est encore pas mal amoché, mais il est hors de danger.

— Bien, très bien, même, répondit le Lycanthrope. Que disais-tu Harry ? demanda-t-il ensuite.

— Hm, oui, je disais donc que des animaux auraient vu un loup-garou dans la forêt interdite. Une biche m'en a parlé quand... la semaine dernière ?

Lupin fronça les sourcils.

— Ce n'était pas la pleine lune, pourtant, dit-il. Si ?

— Non, répondit Rogue en secouant la tête. Mais il ne serait pas impossible qu'il puisse se transformer à volonté, Greyback faisait ça.

— Ah bon ? Mais... Je veux dire, je suis un loup-garou depuis presque trente ans, et je n'ai jamais entendu ça...

— C'est relativement récent, dit Rogue en remuant dans son fauteuil. C'est le Lord qui a « instauré » cela.

Il jeta un regard à Drago, assis près de Harry, qui opina.

— Oui, il n'y a pas longtemps, enfin, quelques mois avant sa mort, je veux dire, il a demandé à ses Mangemorts loup-garou de forcer leur transformation. Pour ça, si mes souvenirs sont bons, il les a exposés à un sortilège qui imite la lumière de la pleine lune. Au début, ça ne fonctionnait pas, et puis un jour, Greyback a réussi et quand le sortilège s'est dissipé, il est resté un loup.

— C'est contre-nature de faire ça ! dit Lupin, les sourcils froncés.

— Sans doute, mais pour Voldemort, du moment que ça fonctionne et que ça lui permet de prendre le pas sur la magie blanche, il s'en fiche, grommela Drago.

— Mouais. Et euh, Harry, tu sais où on peut le trouver ?

Harry plissa les yeux.

— Pourquoi voudrais-tu le retrouver ? demanda-t-il. C'est peut-être un Mangemort...

Lupin haussa un sourcil.

— Ou alors une femme, dit-il.

Un silence s'installa et Lupin esquissa un sourire.

— Je t'avais dit que je cherchais une compagne, Harry, dit-il. Si ça se trouve, ce loup, dehors, c'est une femelle qui a senti mon odeur et qui rôde pour me retrouver.

Harry pinça la bouche.

— Je vais demander aux Centaures, dit-il. Ils l'ont probablement croisé et ils pourront sans doute nous en dire plus qu'une simple biche sauvage.

Le brun se leva alors et Lupin et Rogue en firent autant.

— Tenez-nous au courant, Potter, dit ce dernier.

Harry opina puis les deux adultes quittèrent la Tour Sud. Malefoy regarda alors Harry en refermant la porte après eux.

— Tu vas vraiment retrouver ce loup-garou ? demanda-t-il.

— Je vais essayer, pour le moins, répondit le brun. Écoute, chéri, Lupin est le dernier membre encore vivant de ma famille, quand bien même il n'est pas de mon sang. Si je peux l'aider à ne pas finir sa vie seul, alors je le ferais.

— Oui, bien sûr, je ne voulais pas sous-entendre ça, c'est juste qu'un loup-garou qui peut se transformer à volonté, c'est hyper dangereux...

Le blond se mordit les lèvres et s'approcha du bureau.

— J'ai déjà perdu ma femme, Harry, dit-il. Je ne veux pas perdre mon mari, maintenant...

Le Gryffondor haussa les sourcils en regardant son compagnon puis il sourit doucement et lui prit la main.

— Je serais prudent, ne t'en fais pas. Je ne serais pas seul en allant voir les Centaures, Rogue voudra sans doute venir, et tu sais comme moi qu'il ne supporte par les loups-garous...

— Sauf Lupin.

— Sauf Lupin, admit Harry.

Le week-end suivant, comme promis, Harry se rendit dans la Forêt Interdite, sous sa forme de Cerf, pour interroger quelques animaux. Il avait à peine franchi la ligne des arbres qu'un « hey, hey ! » se fit entendre vers le sol. Il baissa la tête et inspecta les environs. Il repéra alors un écureuil juché sur un rocher.

— Qui es-tu ? demanda Harry.

— Un écureuil, répondit le petit animal. Mais toi, tu es Harry Potter.

Harry cligna de ses grands yeux bruns.

— Comment tu le sais ?

— Tu es trop peu prudent pour un vrai cerf, dit l'écureuil. Dis, il y a une rumeur qui court dans la forêt...

— Laquelle ? Avant dis-moi, est-ce que tu aurais vu un loup-garou ces derniers jours ?

Le petit museau de l'écureuil remua.

— Euh... Non, dit-il. Mais tu sais, la rumeur, elle dit que vers le Lac Noir, pas côté château, côté forêt, il y a une maison avec des animaux qui y vivent...

— C'est la maison de Stefan, dit Harry. Elle est abandonnée, non ?

— Non... Il y a un Centaure tout blanc qui y habite, et une femme aussi... Et une louve.

Harry fronça les sourcils, ce qui se traduisit par un pli sur son long museau.

— Tu devrais aller voir, peut-être que le loup-garou que tu cherches, c'est cette femme, dit le rongeur. Allez ! À plus !

Le petit animal bondit alors et s'agrippa aux bois de Harry, puis sauta contre le tronc le plus proche et disparut dans les ombres de la forêt.

Harry resta immobile un moment puis s'approcha du lac et observa son autre rive. La maison de Stefan se trouvait par là-bas, mais le jeune homme étant désormais un Moldu, elle n'avait aucune raison d'être encore habitée...

Le Gryffondor décida alors de faire demi-tour et d'aller parler avec Rogue et Lupin de la chose à faire.

— Nous allons aller y jeter un œil, dit Rogue en regardant le Gryffondor.

— Tous les trois ?

— C'est tentant, répondit Lupin. Mais j'ai trop de choses à faire pour les cours de demain... Sinon, tu te sacrifies pour faire mes copies, dit-il en regardant le Gryffondor.

— Moi ? Mais...

— Aux dernières nouvelles, tu es toujours mon Assistant, Harry, dit Lupin en croisant les bras. Et depuis que Drago est ici, il faut reconnaître que tu ne fais plus grand-chose.

— Mais ?

— Bon, cessez de vous chamailler, tous les deux, coupa alors Rogue. Je vais aller voir de quoi il retourne vers nuit, en allant promener mon Animagi, et je vous dirais demain ce que j'ai découvert.

— Affaire réglée, dit alors Lupin. Merci, Severus.

— Pas de quoi...

Harry marmonna alors puis Lupin lui prit l'épaule et l'entraina, un sourire victorieux plaqué sur le visage, jusqu'à la salle de classe de Défense Contre les Forces du Mal. Harry y passa le reste de la journée, pour son plus grand malheur, à recopier les notes de Lupin sur des parchemins pour en faire des questionnaires à distribuer aux élèves des quatre classes de Septième Année, dès le lendemain matin.