Chapitre 35
Harry avait quitté le bureau de Dumbledore depuis quelques minutes et il errait dans les jardins, seul, pensif.
Mais qu'est-ce qui m'a pris de l'épargner ? se demanda-t-il en regardant la Forêt Interdite. J'aurais dû le tuer ! Mais je n'ai pas pu... Je suis qu'un lâche !
Il soupira alors profondément et soudain, sursauta de frayeur.
— Nom de... Professeur Rogue, vous m'avez fichu une sacrée frousse !
Rogue haussa un sourcil indifférent. Les mains dans le dos, il observa le Gryffondor en silence.
— Qu'avez-vous ? lui demanda-t-il. Je vous regarde avancer en marmonnant depuis plusieurs minutes. À quoi pensez-vous ?
Harry secoua la tête. Il s'éloigna, regarda le Lac Noir puis revint et Rogue le suivit jusqu'à un banc de pierre.
— Je viens de découvrir que Stefan était ici... dit le brun en s'asseyant.
Rogue fronça les sourcils.
— Ici ? Mais où ? Et depuis quand ?
— Dans la forêt Interdite... soupira Harry. C'est lui qui a attaqué les Malefoy...
— Quoi ?
Rogue se redressa surpris, puis Harry entreprit de lui expliquer ce que Hermione avait trouvé au Manoir, et ensuite, comment ils en étaient arrivés à la déduction que ce qui avait attaqué le couple Malefoy était l'un des animaux domestiques de Stefan, l'ancien amant de Harry, censé être à des milliers de kilomètres de Poudlard...
— Mais pourquoi ? Quel était le but d'une telle manœuvre ? demanda Rogue quand le brun eut terminé sa tirade.
Harry ferma les yeux.
— Il m'aime encore, dit-il.
— Comment ça ? Comment le savez-vous ?
— Je reviens de chez lui... répondit Harry en croisant les bras. J'y suis allé pour le tuer mais... mais je... je n'ai pas pu... Je suis un lâche, Monsieur...
— Potter, dit alors Rogue en croisant les bras à son tour. Il mérite d'être puni pour avoir blessé les Malefoy, vous le savez, n'est-ce pas ?
— Oui, je le sais, dit Harry. Je le sais et je voulais faire justice moi-même, pour exorciser tout le mal qu'il m'a fait à l'époque, pour lui monter que je ne suis plus le petit-ami soumis que j'étais...
— Potter...
Harry ferma les yeux et Rogue soupira profondément. Il observa son ancien élève et il lui sembla qu'il était sur le point de fondre en larmes et il n'eut pas tort. Quand Harry renifla en serrant les mâchoires, Rogue serra le poing.
— Vous en avez parlé au Directeur, je suppose, non ?
Harry opina.
— Stefan est dans un de vos cachots, Dumbledore va contacter les Aurors et...
— Bien, très bien, dit Rogue. Puisque vous n'avez pas pu le tuer, j'imagine que vous avez prévu quelque chose pour le punir, non ? À titre personnel, j'entends.
— Oui. J'allais venir vous en parler... Il me faudrait une potion Tue-sorcier.
Rogue haussa les sourcils, cette fois-ci, surpris.
— Vous voulez... ?
— Oui. Il va passer le reste de ses jours dans le monde Moldu à resasser les horreurs qu'il m'a fait subir sans pouvoir se servir de la magie pour y remédier.
— Il finira pas se suicider, vous le savez, n'est-ce pas ? Tous les condamnés qui subissent cette sentence...
Harry haussa les épaules. Rogue inspira alors puis posa une main sur son épaule et serra les doigts. Harry le regarda et esquissa un sourire.
— Rentrons, dit alors Rogue. Je vais aller vous préparer votre potion et aller signaler au Directeur que c'est la sentence que vous réservez à notre... prisonnier.
— Il le sait, enfin je crois... répondit Harry. Il a tellement tempêté pendant que j'étais dans son bureau que j'ignore s'il a entendu un traître mot de ce que je lui ai raconté...
— Je vais en rediscuter avec lui et insister sur le fait que vous avez déjà choisi sa sentence, dit Rogue.
Harry opina lentement puis le sombre professeur le laissa seul en lui recommandant toutefois de ne pas rentrer trop tard. Harry promit.
Le lendemain lundi, aux premières lueurs du jour, Dumbledore convoqua des Aurors dans son bureau pour qu'ils prennent note de la déposition de plainte concernant le couple Malefoy. Les Aurors furent très surpris en découvrant que Harry Potter avait mené son enquête dans son coin, mais ils ne dirent rien, et Dumbledore jugea plus préférable de ne pas révéler le passé que les deux jeunes gens avaient ensemble. Il précisa cependant que Harry ayant un intérêt dans l'histoire, le fils Malefoy étant son compagnon, il avait décidé de la sentence à appliquer au prisonnier. Là, les Aurors tiquèrent mais Dumbledore parvint à les convaincre qu'une potion Tue-Sorcier serait bien plus efficace qu'un séjour à Azkaban, d'autant plus que personne n'avait été tué.
Un peu plus tard dans la journée, Harry demanda à Hermione de le rejoindre à Poudlard et la jeune femme n'hésita pas délaisser Alexandre pour enfin avoir le fin mot de cette histoire, puis par la suite, pour aller la répéter à Narcissa.
La Gryffondor, cependant, avait presque tout imaginé, mais pas ce que son meilleur ami lui raconta.
— Harry ! s'exclama Hermione en faisant les cents pas dans le bureau de Dumbledore. J'espère que tu as une bonne raison pour avoir fait ça !
— Oui, répondit le brun. J'ai une très bonne raison pour l'avoir épargné...
— Harry, expliquez-nous ce qu'il s'est passé dans cette forêt, dit alors McGonagall.
Elle offrit une chaise à Hermione puis s'assit sur une autre. Malefoy refusa de s'asseoir. Ron n'avait pas pu venir, retenu par un entrainement de Quidditch, mais Hermione se ferait une joie de tout lui raconter...
— Que lui as-tu dit, Harry ? De quoi avez-vous parlé ? Tu es resté absent plus de trois heures... dit alors Malefoy.
— Je... dit Harry en regardant Drago.
Il baissa ensuite les yeux et soupira.
— Je... J'étais partit pour le tuer... dit-il en serrant son poing sur son genou.
Un silence accueillit la phrase et Hermione remua.
— Et ? demanda-t-elle. Pourquoi est-ce qu'il n'est pas mort à l'heure où nous parlons ?
Apparemment, tout le monde se posait la même question, même si Dumbledore savait pourquoi et que Malefoy s'en doutait un peu.
— Je n'ai pas pu... Je suis désolé, dit alors Harry. Je le voulais, j'en avais envie mais...
— Pas pu ! s'écria soudain Hermione. Mais comment ça tu n'as « pas pu » ! Tu n'es qu'un lâche Harry ! Tu n'aurais pas dû réfléchir ! Après tout le mal qu'il t'a fait, tu...
— Oui, Hermione ! la coupa Harry. Je suis un lâche, tu as raison ! C'est pourquoi je lui ai proposé de devenir Moldu à la place...
Un silence noya aussitôt le bureau et l'ambiance devint soudain lourde.
— Pourquoi ?
La voix était faible mais dure, sans intonation. Harry tourna la tête et observa son compagnon. Drago avait les poings serrés, les mâchoires crispées.
— Pourquoi ? redemanda-t-il. Pourquoi tu ne l'as pas tué ?!
Harry rentra la tête dans les épaules puis soudain Malefoy se détourna et cogna durement le mur. Harry sursauta, et tous les autres dans la pièce aussi.
— Miss Granger, emmenez Malefoy dehors un moment, dit alors McGonagall.
La Gryffondor hocha la tête puis elle se leva et alla passer son bras sous celui de Drago qui se laissa ensuite entraîner hors du bureau du Directeur sans opposer une quelconque résistance. Quand la porte se fut refermée, Dumbledore se leva et Harry se recroquevilla un peu plus sur sa chaise.
— Tu as fait quelque chose de complètement irraisonné, dit le vieux sorcier en contournant son bureau. Tu n'aurais jamais dû faire ce choix sans en avoir parlé à quelqu'un avant. Que dois-je comprendre Harry ? demanda alors Dumbledore d'une voix peinée. Tiens-tu toujours à lui pour l'avoir épargné ? Je sais que tu as déjà eu à affronter des ennemis, mais ce garçon...
— Non ! s'exclama Harry. Je veux dire... Non, bien sûr que non, je le hais ! Je...
Dumbledore recula légèrement, surpris par l'éclat de voix, et s'appuya ensuite contre son bureau avec un soupir.
— Tu es conscient que dès l'instant où il aura ingurgité cette potion, il sera jeté hors du monde sorcier, Harry, n'est-ce pas ?
— Oui, je sais, je... Je n'avais de toute façon pas l'intention de le garder ici, il...
Harry secoua la tête.
— Il m'a fait trop de mal alors que je pensais l'aimer...
McGonagall hocha lentement la tête puis elle autorisa le jeune homme à s'en aller.
Quand Harry sortit du Phénix d'Or, il repéra aussitôt Malefoy et Hermione, assis sur un banc non loin. Drago leva les yeux sur lui en l'entendant, et Hermione se leva. Elle posa une main sur l'épaule d'Harry puis tourna les talons en disant qu'elle avait faim. Harry se retrouva alors seul face à Drago qui détourna la tête en croisant les bras.
— Je t'en prie... dit alors le brun. Tu crois que je l'aime encore ? Tu sais pourtant ce qu'il m'a fait, je t'ai tout raconté...
— Pourquoi ? Pourquoi tu lui as proposé ça ? Pourquoi Harry ! répliqua alors Malefoy. Tu aurais dû le tuer et si vraiment, je l'aurais fait à ta place ! Je suis un Mangemort, je n'ai pas peur de tuer quelqu'un !
— Je n'ai pas eu peur ! répliqua Harry, les sourcils froncés.
— Alors pourquoi tu n'as rien fait, hein ?
Harry baissa le nez, incapable de répondre. Malefoy soupira alors profondément et se leva, les mains sur les hanches. Harry l'observa faire quelques pas et se mordit la lèvre.
— Calme-toi... dit alors le Gryffondor en s'approchant. Tu vas te faire du mal...
— Tu as raison... dit Drago en se redressant. Mais que crois-tu que je puisse penser en entendant que tu as proposé à ton ex petit copain qui t'a battu, de continuer à vivre ?
— Il sera...
— Oui, un Moldu, je sais, mais ça n'empêchera pas qu'on pourrait le rencontrer un jour en allant à Londres !
— Je te comprends parfaitement, dit Harry en posant une main sur l'épaule du blond. Mais je ne pouvais pas le tuer... Je n'ai pas pu... Pourtant j'en avais envie, je t'assure mais... mais je n'ai pas pu...
Drago regarda Harry puis il posa sa main sur celle du Gryffondor.
— Je pense que je comprends aussi, Harry, dit-il. Ce qu'il y a eu entre toi et Stefan a été trop intense pour que tu puisses te résoudre à le supprimer de sang-froid... Cependant, il t'a fait énormément de mal et tu n'as jamais porté plainte... Tu aurais dû dès le début et on n'en serait pas là aujourd'hui.
— Je suis désolé, dit Harry en passant son bras sur les reins de son compagnon. Tu sauras me pardonner ?
Le Serpentard hocha lentement la tête puis Harry sourit et tous deux s'éloignèrent du bureau de Dumbledore pour retourner à la Tour Sud.
Plus tard dans la journée, alors qu'Harry était dans la Tour Sud, Hedwige entra dans la tour et se posa avec fracas sur le bureau, faisant sursauter Harry qui fit un grand trait sur la copie qu'il corrigeait.
— Edwige... gronda Harry en effaçant le trait rouge d'un coup de baguette magique. Mais qu'est-ce qui t'arrive ?
La chouette se redressa puis elle tendit sa patte et Harry décrocha la lettre fixée. Il la déplia et la lut. Ce n'était pas une mauvaise nouvelle, au contraire. Sans plus attendre, il quitta son bureau en s'enveloppant dans une cape et descendit dans les étages à toutes jambes, surprenant les élèves et les autres professeurs.
Quand il parvint à l'étage des cachots, il découvrit un groupe de sorciers adultes, tous habillés du même uniforme strict.
En le reconnaissant, les Aurors lui firent le passage dans le couloir. Ils étaient six, et un septième se tenait plus loin, près de Rogue, McGonagall et Dumbledore. En le voyant approcher, les trois professeurs se turent et l'Auror se tourna vers lui.
— Ah, dit-il, soudain contrarié. Vous allez assister à l'exécution de la sentence ?
Harry jeta un regard aux professeurs puis croisa les bras.
— Et pourquoi n'y assisterais-je pas ? demanda-t-il. Cet homme a été mon compagnon pendant plusieurs années, c'est moi qui devrait lui donner la potion.
— Les choses ont changé, Monsieur Potter, dit alors l'Auror.
— C'est-à-dire ? demanda Harry. Rien n'a changé, Stefan va ingurgiter une potion Tue-Sorcier et être expulsé du monde magique, Vous n'avez rien à dire sur le sujet.
— Eh bien justement si, mon garçon, répliqua l'Auror.
Harry se hérissa aussitôt.
— Je ne suis pas un enfant ! s'exclama-t-il. Je suis Harry Potter ! J'ai sauvé votre cul un nombre de fois incalculable ! Stefan sera rendu Moldu et vous n'avez rien à y redire !
L'Auror recula d'un pas, surpris. Son regard croisa celui de Rogue qui secoua la tête. Le sombre professeur se tourna ensuite vers Harry et sortit de sous sa cape, une longue main blanche tenant une fiole dorée.
— Tenez, Potter.
— Merci, professeur.
— Vous n'avez pas le droit d'outrepasser le jugement du Magenmagot ! intervint alors l'Auror.
— Quel jugement ? demanda Harry. Le seul jugement qu'il y aura, ce sera le mien.
— C'est un sorcier ! Il a des droits !
— Des droits qu'il a bafoués il y a des années en me battant, en m'humiliant, en me violant à maintes reprises sous couvert de l'amour ! s'écria alors Harry en serrant ses doigts sur la fiole de potion. Cet homme dans ce cachot a abusé de moi en toute impunité en prétendant qu'il m'aimait !
— Potter...
Rogue posa une main sur l'épaule du jeune homme qui se détourna brusquement. Le silence était à couper au couteau dans le couloir. Les Aurors avaient l'air d'avoir vu des fantômes et McGonagall et Dumbledore avaient baissé les yeux et détourné la tête, assaillis par les souvenirs de ces moments pénibles qu'avait passé leur protégé.
— Il... Il a été jugé, dit alors l'Auror en déglutissant. Il a été envoyé à Azkaban, il...
— Il va boire cette potion et être expulsé du monde sorcier, dit alors Rogue. Vivre avec les souvenirs de tout le mal qu'il a fait est une bien meilleure punition, croyez-moi.
— Nous n'avons fait appel à vous que pour l'escorter hors du monde sorcier, dit alors Dumbledore. Et pour prendre acte que la sentence a été exécutée. Il n'a jamais été question d'un quelconque jugement au Magenmagot. Le contenu de son coffre à Gringotts et toutes ses possessions iront aux Malefoy, en dédommagement des blessures infligées par jalousie.
L'Auror hésita à répondre. Il regarda Rogue, puis McGonagall et soudain, soupira.
— Très bien, dit-il. Mais je vais me faire taper sur les doigts...
— Je ferais une lettre au Ministre pour lui expliquer, répondit Dumbledore.
L'Auror opina lentement, pas convaincu, puis il s'écarta d'un pas et Rogue lâcha l'épaule de Harry qui s'enfonça dans le couloir bas de plafond à peine éclairé, qui conduisait aux cachots. Tout le monde lui emboîta le pas, et bientôt, le groupe fit cercle autour de Stefan.
— Alors on y est ? demanda celui-ci d'une voix rauque.
— Tu ferais mieux de te faire, siffla Harry. Je peux encore te tuer, et cette fois-ci, je n'hésiterais pas.
Stefan avala sa salive bruyamment. Il avisa alors la fiole dorée dans la main de Harry et rentra le menton. Il regarda ensuite le brun et ses narines s'agrandirent de peur tandis que les larmes perlaient au ras de ses cils.
— Buvez cul-sec, dit Rogue. Sans respirer. L'effet est immédiat.
Il se tourna ensuite vers les Aurors et deux s'approchèrent. Ils se posèrent de part et d'autre du jeune homme qui les regarda comme s'ils allaient lui trancher la tête.
— Tenez-vous prêts à transplaner avec lui, dit Rogue. Dès que la magie aura déserté son corps, il sera soumis à une atroce douleur, vous devrez partir et vous rendre dans le monde Moldu aussi vite que possible.
Les deux Aurors opinèrent. Les potions Tue-Sorciers étaient sans doute les pires condamnations que les sorciers n'aient jamais inventées. Le monde dans lequel ils vivaient était saturé de magie, à tel point qu'une simple radio Moldu ne fonctionnait pas. Il leur avait fallu adapter les objets Moldus pour qu'ils fonctionnent sans subir les interférences magiques, comme la radio, l'électricité, la télévision, dans les foyers privés... Un Moldu étant imperméable à la magie, il ne pouvait voir la magie, les sorciers, leurs lieux, à moins d'être très réceptifs, et encore.
— La potion Tue-Sorcier agit comme un bouclier anti-magie à l'intérieur du sorcier qui l'ingurgite, dit alors Rogue. Elle rend le corps imperméable à la magie et ce, définitivement. Il n'y a aucun remède à cette potion.
Harry regarda la fiole puis Stefan. Il la déboucha et la lui tendit en la tenant par le goulot.
— Puissent tes jours de souffrance être courts, dit-il, les sourcils froncés. Je te souhaite de revoir encore et encore ce que tu m'as fait subir pendant tant de semaines, puis de revoir ce moment présent.
Il serra les lèvres puis fit un mouvement du menton et Stefan prit la fiole d'une main tremblante. Il tremblait tellement qu'il manqua la renverser mais il se reprit et observa le liquide doré dans la bouteille.
— Harry, je suis désolé... chevrota-t-il alors. Je suis désolé pour tout ce que j'ai fait, je...
— Le temps des excuses est passé, intervint Rogue. Buvez et mettez rapidement un terme à votre souffrance.
Stefan ouvrit de grands yeux surpris et regarda de nouveau la fiole. La majorité des condamnés qui prenaient cette potion, se suicidaient dans l'année qui suivait, incapables de soutenir les cauchemars, les visions et les rêves éveillés de tout le mal qu'ils avaient fait par le passé, sans aucun moyen magique pour y remédier. La plupart, cependant, mettaient un terme à leur vie à cause de l'absence de leur magie...
Après un dernier regard circulaire, Stefan leva la fiole à ses lèvres, hésita, puis finalement, ferma les yeux et la vida en grimaçant. La fiole vide tomba alors au sol et se brisa. Les deux Aurors posèrent leurs mains sur les épaules de Stefan qui regarda Harry. Soudain, il se plia en deux et poussa un cri de douleur qui résonna dans le cachot.
Harry serra les mâchoires et se retourna, face à McGonagall qui posa ses mains sur ses épaules. Le Gryffondor appuya son front contre son épaule puis il y eut le craquement du transplanage et enfin, le silence, lourd, assourdissant.
— Severus...
Rogue prit Harry par les épaules et le conduisit dehors. Là, il le secoua un peu et lui proposa d'aller prendre l'air dans la Forêt Interdite. Ils se transformèrent tous les deux, l'un en Sombral, l'autre en Cerf, puis ils partirent dans les sombres bois qui entouraient le domaine de Poudlard.
— Mes Aurors viennent de rentrer.
Dumbledore regarda l'Auror près de la cheminée du bureau circulaire.
— Ils l'ont déposé dans un hôpital en disant qu'ils l'avaient trouvé dans la rue.
— Bien, répondit Dumbledore avec un regard pour McGonagall. Avec un peu de chance, il sera interné et finira sa vie à l'abri de toute tentation mortelle extérieure.
La Directrice de Gryffondor croisa les bras.
— Parce que finit sa vie dans une chambre capitonnée, drogué jusqu'aux oreilles, c'est pour vous une bonne chose ? dit-elle, surprise. Il va devenir fou...
— C'est le mieux que je lui souhaite, répondit Dumbledore.
— Bien, je vais vous laisser, dit alors l'Auror.
— Tenez, remettez ceci au Ministre, il comprendra notre décision et vous ne vous ferez pas réprimander.
L'Auror inclina la tête puis prit la lettre et disparut dans la cheminée dans une grande flamme verte. McGonagall s'approcha alors d'une fenêtre.
— Où sont-ils, Albus ? demanda-t-elle en regardant la forêt.
— Harry est avec Severus, il ne craint rien, Minerva, répondit Dumbledore. Ils reviendront quand le choc sera passé.
— Si vous le dites...
La vieille sorcièresouhaita une bonne fin d'après-midi à son amie puis regagna son bureau pourtravailler encore un peu avant le dîner.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top